¡
CIR
.evoit, avoit pour dr.t naturel de diainguer les Juifs
des autres peuples: mais outre celo elle avoit divers ef–
fets moraux; elle Cervoit
i\
,"ppeller aux J uifs qu'ils de–
feendoient du pere des eroyans , du pere do ¡"1eflie
Ce–
Ion la
eh.ir; elle Cervoit :\ les rendre imitateurs de la
foi de ce grand homme,
&
¡¡
eroire au Meflie qui lui
avoit été promis ; elle étoit un fymbole de la
ei,·con–
cifio"
du ereur, Celon M oyCe,
dcuteron. xxx. v er! 6.
&
meme feloll PhiIon ,
de circ1lmeifionc ,
ell e obligeoit
le cireolleis • l'obCervation de toute la loi ,
Galat. ch. v.
ver!
3;
enfi n elle étoit la figure do baptcme . Mais
malgré les éloges exeeflifs que lui donnent les rabbins,
M.
Fleuri, dans les
mamys
deJ lJraél.
obCerve que les
Juifs n'avoicnt poim de Cemimem unanime fur la néeef–
lité de la
eirconeifion;
les uns la regardent eomme un de–
voir effemiel , les autres eomme un limpie devoir de
bienCéanee.
L es Théologiens la eonliderent eomme un Coerement
de I'ancienne loi , en ce qu'elle étoit un figtle de I'al–
lionee de D ieu avee la poOérité d' Abraham :
Propter
hoc,
dit S. Thomas ,
in lib.
IV.
Jentent. dift.
lo
qUd!ft.j.
a~t.
2 .
ad. jv. qu"ft. quia in /lbraham fides primo ha–
huie fJuafi notabilcm. fJuantitatem, ut p"roptet fide; re–
ligionem ab aJiis fepararctl!r : ideo e; jignacrdllm
1
five
[acramentltm fide; determinatum fuie , j"cí/icet circum–
cifio.
Mais quelle graee ce CaeremeO! eonféroit-il,
&
coro meot la eonfcroi t-il?
S . Auguaio a prétendu que la
circoncifion
remetroit
le péehé originel aux enfans. Voici Ces paroles,
f,b .
IV.
de nllpti;s
&
concllpiJcent. cap.
~i.
Ex lfttO inftitr!ta
efl
,~rcll.m.cifio j~
pOPlllo,
D ei"
'lltod erat
.tttí1:'
jignactt-
111m
!tlfiltld! fidel ad lignificatlonem purgtltlOntJ valt:bat ,
&
par'lJ1diJ origina/is 'lJcteriff/I/e pcccnti.
C'efi ce
qu'
il répece
~ans
les livres eontre Pélage
&
C",le aius,
COntre Ju llon , & eontre la leme de l>etilie n. S . Gré–
goire le
grand
n'efl pas
mains
formel
d311S
(es trai{és
oe
monlle Cur Job:
Q!tocl af/td 110J
vn/~t
grntia bapti–
fmntis
,
di
tpil,
iiv,
1V,
ch.
iiJ '
hoc
~git
apud
V~UreJ
veJ
p ro paY'lJu /is fofa fidCJ,
ve/
pro mo¡orib/tJ v irt/tI facri–
ficii
1
ve' pro iiJ
tI/ti
ex Abrabte ftirpe prodierllnt my-
_ ft<ri!lm circumei/iOrlis.
Le vénérable Bede , S . Fulgen–
ce, S. ProCper, embr.erem
13
meme doEtrine, ainlí que
plulieurs théologiens diOingués, tels que le ma7tre des
(entenees, qui di't exprerft"meor:
Fllit circ llmcifionis fa–
cramentum i dem conferel1s remedium contra peccatum
1
fjtlod nunc b"p'ijmllJ pr",pt4t.
A lexandre
de
H ales, S eOt,
Durand , S. B lnaventure¡
&
Eflius , ptoCeot
de
meme :
ces deux derniers Ont meme été jufqu'
ii
avaneer que
la
circoncijion
conféroit la grace
ex oper!? operato,
com–
m e parle I'éeóle, e'cll-:i-dire de la
m~me
maniere que
la eonfcrent les Cacremens de la loi nouvel le .
Q uclque reCpeéb bles que Coiem tOures ces autorités,
elles ne Cont eepeodant pas infaillible!;
&
le Centimellt
le plus eommun des Théologiens et1 , apres S. Tho–
¡nas que la
circoncifiol1
n'avoit
poim
été
infliruée
pour
fer vir de remede au péehé originel.
1°.
Le [exte de la
genere
cité
3U
commencemem de cet an ide
1
ne donne
la
circoncijjoiJ
que cornme un figne d'alliance entre
D ieu
&
(on peuple ,
&
lIullement eomme un remede
ii
la tache originelle,
2°.
S. Paul éerivant aux Romains ,
enCeigne es prefrément qu' Abrahom
re~ut
le tigne de la
cireoncifion,
qni ¿toit eomme le Cceau de la Jutliee
qn'
ii
avoir eue avanr que d'crre eirconcis:
Et
lígnum /le–
cepit circumcijirmis jllf!itid! fidei ,
rUte
eft il1 prteputio ,
R om . jv. verf. t
t.
3
Tous les peres, avao t
S.
Au–
gu(lin ,
~nt
foúrcnu
ull~n~llcmellr
que la
,~r~oncifion
n'3.–
voit pOlllt la verto d crraeer le péehé oflgme l :
/lbra–
ham,
dit S. Jullin, daos Con dialogue avee rryphon,
cir–
c/~mcifioncm.
accepit infig1J1tm non
.:ltl
juJlitiam , 'luem .
admodum
&
fcriptttr.c
&
rCJ ip{ce ;:OJ [oteri cogllnt
,
. . '
(5
t¡IIOd genlu mltliebre circumcijioniJ corl1l1/is ca–
pax non efl; jatiJ id
oflt:n.d~t
infigl1um datam
c~r,um
eifioncm iftam, ."on
":
1.,'.ftlt'.d! Op1/S:
S. lrenée,
f, v.
11/.
ch,
xvj,
s'exprlm~
amll:
C lr,cumú¡;onem 11011 9lU1ji
)U–
fl itid! confrtYllmatncem, red
In
figno eam dedlt
D~IIS
1
flt
c0Jr!'"Jcibile per[cveree gem/S. A brab",.:
Er
T~rtullie.n
dans 10n ouvrage contre les JUlfs,
~h,
,IJ.
St
,nrcllmn –
fio pllrgat hominem
,
D e,:u
A4'!y'!
Inctrcumcifum CUY!!
foccrct
\
cm' e/tm 11011 clrcllYlu,dtt;
v,cl
poJ1:f/llnm delt -
9,'¡t, ji purgat eircumeifio
1
S . Cyprleo ,
f, v .
l .
eOntre
les Juirs .,
ch. "iij.
r.~int
ChtyCoaome,
hM!~/7e
xxvij.
Jur la.¡r,wr[
S. AmbroiCc,
épJt.
72.
S .
E pIP.h~ne ,
hl–
re! v"l.
Théodoret ThéophtlaEte, OEeumenlUS , en–
fin une foule de eo'mmemateurs
&
de T héologiens ,
fom de ce [ent;mem : les principales raiCoos dont lis
I'appuient COnt t
o
que le péehé originel étam eommun
:Jux deuI feles, il n'eOt été ni
de la
[agelfe ni
de
la
CIR
bonté de D ieu de ptiver le Cexe fémioin du remede
¡¡
ce péehé:
2°
pourquoi les Jui!"s auroient-ils iDtcrrompu
l'uCage de la
circwcifion
peodant les qU3rame alls qu'
ils voyagerent dans le d.Cen, ou il etl probable que
plulieurs moururem
r.~os
I'ovoir re"Oe? pourquoi eut-il
fall u atrendre au hu tieme jour , le, enfans ne pouvoi–
em-ils pas étre fmpris par la mOrt dans eet intervalle ?
3°
ni Phi Ion le J uif, ni les r>bbins :¡¡:teieos
&
moder–
nes qui atreEtent d'c,alter la
circo,,,ifion ,
ne lui om ja–
mais attribué la venu d'eflaeer le péché originel .
L'autorité de S. Auguaio o'eO done iei d'aueuo poids :
il liCoit ou dans les Septame ou dans I'ancieone vulga–
te :
tOllt
~1tfllnt
radIe
dont
/a
chair ¡1'aura pnI
;el
cir–
cOl1cifi /e
huitiem~
jo¡¿r,
Jern
exterminé
d(
fon
p~/tp/e ,
parce t¡u'il a v io¡¿ mon n/Jinnce,
Mais ces
1110 (5 ,
le
hztitietiu jOl!r,
ne
re::
lircnt ni dans l'Hébrc:u ni dans no–
tre vulgo:e qui
ca
fai te Cur I'Hébreu.
2° .
S . Augutlin
croyoit que
ces
mors ,
f~ra
exterminé de f on pe"p/e,
li–
gnifioie m
Jera condamnl
"
re17fer;
&
dans l'uCage
de
¡'Ecricure
1
&
relall
le
rentiment commun des ilHerpre–
tes ,
ils fignifient
ti
mplemcnt ,
ou
étre pI/ni
~c. r~(};t )
OU
étre
e¡11~vé
de ce mOílde par IIne mort
prrCfplle~,
OU
étre féparé d" co'1's
des
lJra.lites,
ou
étre privé da
grnceJ
&
des prlrogati'VtJJ attnchées
ti
I'al/ionce de D it:ft
avec /lbraham.
3°.
C'ea de eette derniere all ianee
'll\'
ji
s'n.gir uniqucmellt dans
ces m,Dts,
j/.a
v~o¡¡
YlJtl11
a/–
lianee ,
&
non de eelle que D ,eu aVOlt, fllte avee nos
premiers peres ,
&
que nous avons tOUS violé. dans la
perConne d'Adam, eomme Ce le perCuad"it
S.
Augllllin ,
f~ute
d'attention au tex te du
ehap.
X V I).
de la geneJ.
ou le mot
paélltm
, allianee, eO répété JuCqo" huit fOis ,
mais toUIOms relati vement aux engagemens que Dieu
impoCoit
11
Abrnham.
Q uoique la
circol1eifion
ne rem1t pas le péehé origi–
nel, elle conféroir
q
uclques graces , llIais moins
abo u–
dames
1
moins
efficaces que le graces de:: la Ini évan–
gélique. EHe ne les eonféroit pas nénn moios par
Ca
pro–
pre
force
1
mais
par
!es merires
&
les bOl1ncs
dilpoli–
rions de
ceu~
qu i la
recevoit:1H
ou qui I'admioitlroient,
ex opere operantÍl
1
comme 011
parle
dan~
I'école
1
&
non pas
ex opere 0Eerato,
:1infi que
ceu~
de
la
loi
110U–
velle; e'efl la doEtrine
GU
eoneile de F lorence
&
du
eoneile de Trellte.
I/oye"- la differt. d.
dom Calmet
fur /el effets
de
la circoncifio1J
1
ti
/a téte de fOl1 com–
mentairc {ur I' épít,.e
flUX
RomainJ.
L'origine
&
I'utage de la
cúconcifion
ehe~
d' alltres
peuples que les
Hé
reux, et1 faeile :. démontrcr ; mais
tom
1'0 1lt
tirée d' A braham
&
de Ces deCeendans. Irmael
chafré de
In
nt5ifon de ce patriarehe , la eommuniqua au
peuple dom il fu t le pere, e'efl -o-dire aux l tina"tites
&
aux Arabes;
&
de eeux-ci elle a été trantin ite aux S.r–
rafios , aux Tures ,
&
o tous les peuples qui profdleot
la doEttine de Mahomet . Les Phénieieos
&
les Syricos
la pratiquoienr auní . Sanehoniathoo cité par EuCebe,
pré–
parat. évangél. liv. l .
dit que Saturoe qui efl oommé
¡[rac'l
par les Phénieiens, n'ayallt qll'un tils nommé
J ettd,
I'immola tor un autel qu'il avoit drefré
ii
(on
pcre daos le cíel ;
&
qu'ayat1r pris la
tirc(J»tijicm ,
il con–
trai"nit tous
Ces
Coldats d'en faire de meme. D e-la elt
ven~
parmi
les
Phéniciens la coQtume qu'avoient les
princes d'immoler leurs fils dans les plus prr(lanres né–
eeffi t~s
de I'étar;
&
de-la vieot aufli apparemmellt I'u–
fage de la
circoncifio1J
parmi ce peuple. Ce récit
ca
vi–
(iblemcllt I'hilloirc d'Abraham altérée par des fables ,
eomme on eo reneonere beaueoup de Cemblables dans
les fragmeos de Saoehooiathoo , qu'EuCebc nous a con–
fe,,·és . L es ldoméeos, quoique deCeendo d' Abraham
&
d' ICaae , oe Ce firem cireoncire que depuis que Jean HIr–
can les eUt Cubjugués ,
&
forcé;
¡¡
reeevoir la
eirconri–
jion,
eomme JoCephe le racome,
anti'l' Jud. liv.
X lfI.
ch. x vij.
L es Tures
001
uoe maniere de cireoncire ditrérente
de eelle des Juifs; ear apr es avoir eoupé la pea\t du pré–
puee ils n'y touebent p lus , au lieu que les J ui!"s déchi–
retl[ en plutieurs endrolts les bords de la peau qui relteot
apres la
tirconfifi.on:e'ea pomquoi les J uif'-
ci~coneis
guétifrem plus laellemem que les Tures. Ccux-el aVant
la
circoncifion
preffcm auní la peau • plulíeurs repriCes
avee de perites pioees , pour I'engourdir
&
diminuer
1"
doulcur : ils la eoupem eo(üite avee un raCoir, puis ils
metteot Cur la plaie quelques poudres qui la guéri(Jent .
M ais comme ils ne eroyent pas eeue eérémonie lIéceC–
r.~ire
au Cal ut, ils ne la fom
a
lems enfans que qlfand
eeux-ci ont aueint I'age de
7
ou
8
ans. On VOlt dalls
les
mémoires de I'Etoile
Cous I'anoée
I fb l,
qu' Amu –
ra!
11
1.
voulam faire .cireolleire Con 61s aioé
a~é
d'to–
viron quatone .ns, envoya un ambalfadeur
a
Heoti
Ilt
pour