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CHR

L es maladie!

ehrof';'1lttil

umplcs peuvelll etl crler

une

infi nité d', utres compllquées qui eo font les effets; d'ou

il

paroi t que ces maladies, quoique tres-variées daos

leurs fymptomes, ont cependant une origioe peu com–

pofée,

&

oc

requierem pas uoe graode diverfité de re–

medes.

11

faur dire

m~1De

que quoique les maladies

chronit¡flu,

par la variété de leurs caufes , exigeot,

quaod

00

COOnOlt ces cauCes, uoe diverlité de traite–

meor, 'téanmoius elles demaodem en géoéral uoe thé–

rapeurique commune , qui confiCle dans l'e,ercice, les

remedes aUénuans , réCnlutifs, corroborans, aOliputrides,

chauds, la libené du ventre,

&

la tranfpiratioo .

M ais quelquefois

l'ori~ine

&

les fymptomes d'uoe

maladie

ehroni~/te

COO[ tres·compliqués; alors ceue ma–

ladie deviem d autam plus difficile

a

guérir, que fa com–

plication eCl grande: cependaot elle oe doit pas décou–

rager ces géoies qui favem par leur expérieoce

&

leur

péllétratioo écarrer les cauCes concomirames,

&

faiór

ayec fucces la principale dans leur méthode curative .

Qu'il me foit permis d',jo(lter une réHelion que j',i

fouv ent faite Cur la différeme cooduite que tieonent la

plílpare des hommes dans leurs maladies aigües

&

ehro–

ni'flles.

D aos les premieres ils s'adreirent

a

un mede–

cin ·, dom il Cuivene exaé1:emem les ordonnances,

&

"ardene ce medecin juCqu" la terminai Con hereufe ou

tunelle de la maladie : l'accablemem, le danger immi–

nent, les fymptomes urgens , le proglloll ie facheux , la

craime des évenemens prochains, rout engage de luivre

un plan fixe, unifnrme,

&

d'abandonner les chofes •

leur dellinée. D ans les maladies

ehro"it¡I'"

on n'ell

poine agité par des inté",ts aum vifs, aum ptefhns; la

" ~e

du danger ell ince.rtaine, éloignée; le malade va,

Vlt::nt,

foufrre plus

fOlblement; commc

le medecin

ne

le voit que par imcrvalles de tems :} autres ,

iI

peur per–

dre inCenliblement par les variations qui fe

fuccede.lt

le

ti

I du mal,

&

de-la confondre dans Ca méthode curati–

ve le principal avec I'accelfoire: Coit faute d'attemion

ou de ll1mieres , foit complication de Cymptomes, il

manquera quelquefois de boulfole pour fe diriger dans

le iraitement de la maladio,

iI

ne retirera pas de fes re–

medes tout le fucces qu'¡¡ fe prome.toit; ,des-lors le

malade impalÍent, inquie! , découra¡;é, appelle fuccem–

vemelH

dtautres medccins , qu'il

qUHte

de

Incme,

bien

ou mal

propos ;

cl1ruire

il écoute avec :¡vid¡ré

(OUS

les

mauvai, confeils de fes amis, de Ces parens , de tes voi–

fins ; entin il fe livre aveuglémene aux remedes de bon–

nes femmes , aux fecrets

de

payCans, de moines, de chi–

milles, d'empyriques, de charlatans de toute eCpece, qui

ne guérilfent fon mal que .par la mon .

Ccue fcene de la vie humaine ell ti bien dépeinte

par MontAeury, que je crois devoir ici copier le tableau

qu '

iI

en fait: ceux qui le connoiCJent

roten

faurollt gré ,

comme ceux qui ne le connoiCTenr pos. 1I ell dans la

piece intitulé

/a Filie M eduin:

un charlatan arrive pour

traiter la tille de Géronre ;

&

rrouvant fu r fa route la

femme-de·chambre llommée

L iJe ,

i1

lui demande quels

m edecius

011

a v(ls. L ife répond:

1e pcux

VO"! Il.ffi'ircr,

Jan! en [avoir

¡tI

nOtnI,

Q¿1e

nOIU en avons

'l/Ú

de

t OllttI lel fafon.! :

Sur ce chapitre-Ia

tOTl.t

le monde raffine ;

JI

n'c[f pomt de voijin

,

i/ n'eft point de voijine ,

Q"i do,mant /tl-dci!ul "dedonl t¡lte/'flle panneafl,

iVe nOlll /lit

envoy l

t¡ltelt¡ ue

doOeur

nOIIVeall.

N Oltl

ovon!

:lJlí CI'!'H

fin pIJmut

'lui

gafconn~ ,

Ul1

abbl

qm

gulot par des pOlldrN '1"'il donne ;

Un

dif~Hr d~

grandJ motJ, j adis mlljuien

1

!?:.!tÍ

fait IIn

diJJolvant ,

letllel

ne

diJ!o,1t

rien;

SIX

YlJtdecinJ craffiux

qlu

v~noiel1t

fr/ r deJ

muln;

Un arrachellr de

d~ntl

f/lIí

donnoit des

pillllu ;

L a

'lJet/ve

J'rm

,himifl~,

&

la

ffl!J/r

d'lIn

'IIr/ ,

Qui font

ti

¡raiJ comrnllnJ

d'tUI

bOl!me

color/ ;

Un

,hev alier

de Malthe,

une

dl'Vote,

un

moine;

L e

chev"li~r

prfltiqne

av~c d~.

J'

ol1timoine,

L e moine avec deJ

eallx de dl'lJtr{u

fnfonJ;

L a

dlvote gl/erit

aVe<

tia

orai(o",.

Q lle VOIU

dlraí.je

enfin,

mon/iellr ?

de

chalflU

eIpt ce

i7

ejl '1.Itnll qlle/t¡u'nn

pour trait er ma

maítrt.De

;

C haclul

ti

la

gul rir J'ltoit hiel1

dcfendll:

C~pendal1t,

VOIIS

7)0) '(::',

c'efo de /'argent perdll ,

On

/'enterre

alljourd'hlli

. . .... .

C'ea-13

en effet le dénouement' timple, naturel,

&

vrailfemblable , que prépare la folle conduite des hom–

mes dans le genre des maladies dont je termine ici I'ar–

tiele .

A~ticle

de M . le e hevII/ier

DE] A U C O U R T •

CHRO NOGR AMME, f. m.

(Br/la-LeIt. )

CHR ·

eompofition technique, foit en vers foil en profe, dans

laquelle les lem es numérales jointes enfembl e marquent

une époque ou la date d·Ull évenement:

ooú~

en avons

donoé un exemple au mor

"''''gr~mme .

I/oya.

A

N A–

a

R A M Al

E . Ce terme ell compofé du Grec

Xl.... ,

le"1I,

&

de

,.,

sp.p.tI.

,

I~ttre

00

carallert,

c'cfi-¡\-dirc

ta–

rallere t¡hi mar,!"e le leml. (G)

C HRONOLOGIE, f.

f.

La

ehttmdlogie

en

g!–

néral ell propremenr

l'hiftoire des eeml.

Ce mor ell di!–

rivé

de deu! tnors Grecs ,

:t,O,.f,

ums,

&

M,.or

áifcolfrl .

In

tempor~,

dit N ewtnn

1

fu uail

urdinem

fru(ejJio–

"is ,

ill

{patio quoad

flrá;';~n1

jitlu

locantllr

ftn;1J~rrtl

..

Ce magnifique rableau, qui prouve que les Géometres

favene quelquefois peindre, reviene en quelque maniere

~

l'idée de L eibnitz , qui détinit le tems,

l'ordre

da

leres JlleceJlifl,

&

I'efpace,

I'ordrc da coexi[fanl.

l\Ilais ce n'ell pas ici le Iieu de conlidérer métaphyti–

quenient le tems, ni de le eomparer avec t'.cpace .

V.

Es

PACE,

TEMs,

&e.

N ous ne parlerons poine non

plus de la meCure du tems préfenr

&

qui s'écoule; c'eR:

¡\

l'Aaronomie

&

a

I'HorJogerie

a

fi xer

ce.te

mefure_

l/ay.

M o

U V E M E N T .

11

n'eft queaion ici que de la

fc.enco des tems pa(fés, de I'art de mefurer ces tems .

de fixer des époques,

&c.

&

e'ell ceue fcience qu'on

appelle

chron%gie . I/oyez.

E'p

o

Q.

u

E .

Plús les tems font reculés, plus aum la meCure en

ell incertaine: aum ell-ce principalement

a

la

ehronolo-

í

ie

des premiers tems que les plus fav ans hommes fe

ont applrqués . M . de Fontenelle ,

I/oge de M.

Bian–

chini, compare ces premiérs tems

1

un vaae palais rui–

né, dom les débris Cone emaeres pele-méle,

&

dom

l.

pl apan meme des matériaux ont difparu. Plus il man–

que de ces matériaur , plus il ell potlible d'irnaginer

&

de former avec les matéri,uI qui rellent , dilférens plan.

qui

n'auroient rico de cornmun entre

euX.

Tel

en

I'é–

l:tr

ou nous trouvons l'hifioire

anciellne.

JI

Y

:t

plus;

non-feulement les

ma.éri.ux

manquenr en grnnd nom–

bre, par la quanrité d'auteurs qui on t péri: les auteurs

m~me

qni nous reClem font fouvem contradié1:oires les

uos aux

aunes .

II

faut alors, ou les concilier tant bien que mal ,

011

fe ,éfoudre

¡,

fai re un choix qu'on peut tOOlours foup–

~onl1er d'~tre

un peu arbitraire . Toures tes recherches

chronologiques que nous avons e(les juCqu'ici, oe fout

que des combinaifons plus ou moins heureufes de ces

matériaux informes. Et qui peUl nous répoodre que le

nombre de ces combinaifons foit épuiCé? Aum vojoos–

oous prefque tous les jours parohre de nouveBUX fyll l:–

mes de

ehronologic .

11 Y

a,

dir le diéHonnai.e

de

Mo–

reri , Coixame-dix opinions diITerenres fur la

thrtm%gie ,

depuis le commencemem du monde jufqu'" ] . C. Nous

nous conteneerons de 1I0mmer ici les auteurs les

~lus

célebres . Ce fonr, ]ules Africain, D enis le Petit \...Eu–

febe, S. Cyrille, Bede , Scaliller, le P . Petau, ulfe–

rius, Marsham , vomus, Pag. , Peuon, M . D eCvigoo.

les, M. F rercr,

&

M . N ewton :

9"~

numina!

E t de

quelle difficulté la

,hron%gie

aOC.<nne ,,'ell-elle pas!

puifqu'apres les travaux de taot de grands hommes, el–

le reae encore

{j

obfcure qu'on a plOIÓt

va

que rélolu

les difficultés. C'elt une eCpece de perfpeé1:ive immenre

&

a

pen e de vtie, dont le fond ell parfemé de nunges

épais , • travers lefquels on

apper~oit

de dillance en di·

Ilance u,n peu de lumiere.

S'il ne s'agilfoir, dit un auteur moderne, que de quei–

ques évenemens parriculiers , on oe feroir pas fuopris de

voir ces grands hommes différer ti fon les

UDS

des au·

tres; mais il

ea

quellioh des points les plus elfelltiels

de I'hilloire facrée

&.

profane; tels que le nombre des

années qui fe ronr écoulées depuis ta création ; la di–

ainé1:ion des années facrées

&

civiles parmi les Ju ifs,

le féjour des ICraélires en Egypte; la

chron% gie

des

juges, celle des rois de ] uda

&

d'l frael; le commen–

, emcllt des années de l. cap¡ivité, celui des feprante

femaines de Daniel; l'hilloire de ]udith, celle d'Eaher;

la

n.i(fance, la mimoD, la more du Meffie,

&e.

I'ori–

glne de I'empire des Chinois; les d)'tlallies d'Egypte;

I'époque du regne de SeCollris; le commencemcO!

&

la tin de I'empire d'Alfyrie; la

chron%gie , des

rQis

d~

Baoylone, des rois Medes, des fucceOeurs d'Alexan–

dre,

&e.

faos parler des tems faboleux

&

héro"iques,

on les difficultés foot encore plus nombreofes .

M'm.

de lilt.

&

d'bift. par M . I'abbé

d'Arrigni.

L 'aureur que nous venons de citer, conclot de-Il

fon judicieuCernent qo'il feroir inotile de fe futillner

a

concilier les dilférens fyOcmes, ou • en imaglDer de

nouveanI .

l!

fuffit , dil-il, d'eo choifir nó

&

de le fui–

vre : ce fenriment OOOS parojt etre aum celui des f.-

vans