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CHR
,.%gio
qu'on ne rauroit traiter de fabuleu!,:e, .,
~ue
par
petitelle d'eCprit on Mfa", de Ie.élure,
&
qui remontent
dan, le tems bien au-de-Ia de I'époque du d!!luge,
Ce–
Ion le calcul du texte H ébreu . Eh, laiffa ns au moin!
mou rir les peres ,
aV3m
que de faire regner les
ell~at~s;
&
donnons
;lUl
cnfaos le tem' d'oublier leur OrlglDe
& Icur religiotl ,
/)<
de fe méconnoitre, avallt que de
les aqner les uns contre les autres .
6econdement, il me Cemble qu'i1 faudroit placer la
nailTance de Tharé, pere d' Abraham,
á
la cent vingt–
neuvieme année de l'Age dc ,Nacor , grand-pere d'A–
braham, quoique le texte Samaritain la faffe remonter
a
la Coixame dix-"cuvieme , & que le texte des Septallle
)a mette
:l
la cem roixantc
dis~neuvieme ,
le
(este
Hé·
breu a la vingt-ncuYieme,
&
JoCephe
a
la ceot ving–
li~me.
Cette grande diverfité permet de préCumer qu'il
y
a faute par - IOUt;
&
rico n'empéche de
Coup~onner
que le Somaritain a oublié le centenaire,
&
de corri–
ger cene faute de copille par les Septante
&
p" JoCe–
phe, qui ne )'om pas omis . Quam aux chiffres qui Cuiyem
le cemenaire, il re peut faire que I'Hébreu Coit plus exaél:;
] ofephe en approche davantage,
&
les neuf ans peuvent
ayoir été omis daos j ofephe. On croira, fi l'on veul
cocore, que le
Samaritain
&
les
Septante
doivent l't!m·
porter, puifqu'ils fe trauven[ conformes
dans
le petit nom·
bre . Dan ce
C:'aS
1
tour fcm. famif daos
cel
endroit, ex–
cepté les Septame,
&
Tharé fera nc:'
ii
la cem [oixan–
~e
dix-neuvieme année de
l'~ge
de Nacor [ou pere_
Texte Samarilain,
Septante,
] ofephe,
Texte Hébreu ,
Sentiment
propof~,
79
'OS_
179-
120 .
29·
12~_
Troiliemement . 11 p.ro1t que Caioan mis par les Se–
ptame pour troifieme patri3rche en comptant depuis Sem,
ou pOllr quatrieme depuis Noé, doit étre rayé de ce
rang: c'dl le con!emement d. I'Hébreu, du Samaritaio,
&
de Jofephe;
&
il en o n,is au premier chapitre du pre–
m ier tivre des ParaUpomenes dans les SepIame meme ,
ou la fuite des patn.rches defignés daos la GeneCe en
répél ée . Origene ne I'avoit pas admis dans fes hexaples ;
ce qui femble prouver qu'il nc fe
trouvoi~
pas dal1s les
meill"urs exemplaires des Septante: Origene dit, dans
I'homélie vingtleme Cur S. Jean, qu' Abraham a été le
viogtieme depuis Ad.m,
&
le dixieme depuis Noé; on
lit la mllme chúCe dans les antiquités de J8Cephe . Ni
l'uo ni l' nUlre n'ont donné place 3 ce Ca'inan parmi
le~
palriarches qui 001 fuivi le Mluge. S'il s'y rencon–
troit dans quelques excmplaires, ce Ceroit une contradi–
étion o laquelle il ne faudroit avoir aueun égard. Théo–
phile d'A ntio.ehe , Jule Africain , EuCebe, 1'001 traité
comme Origetle
&
Jofephe. On ne manquera pas d'ob–
j eél:er le troilieme chapitre de faint Luc; mais ce té–
moigna!)e peut etre affoibli par le manufcrit de Cam–
bridge
OL!
Ca'inan oe fe trouve point: d'ou il s'enCuil
qu'il s'étoil
MIO
gliffé par la faute des capines dans
quelques exemplaires d S. L ue
&
des Septante. 11
Y
a grande apparence que ce perfonnage efl le meme que
le C.'inan d-avant le déluge,
&
que Con nom a paffé
d'une gén(!alogie dans I'autre, ou il Ce lrouve précife–
ment au meme rang, le quatrieme depuis Noé, com–
me il efl
le
quatrieme depuis Adam.
Quatriemement , 11 ell vraiffemblable que la Comme
lotale de la vie des patriarches, marquée dans I'Hébreu ,
&
le Samaritain, efl celle qu'il faut admenre: ces deux
leXtes ne differem que pour H eber
&
Tharé. L'Hébreu
fai t vi \'fe H eber quatre ccms foixante-quatre ans,
&
le
Samaritain lui 6te íbixame uns : mais cene ditrérence n'a
rien d'importam; parce qu'i1 ne s'agit pas de la durée
de leur vie , mais du tems de leur naiOanee _ Cependant
pour dire ce que Je penfe fur la vie d'Heber, le Sama–
ritain me parolt plus correél: que I'Hébreu, foit parce
qu'il s'accorde avec les Septante, Coie parce que la vie
de ces pqtriarches va loujours en diminuam
a
meCure
qu'ils s' éloignent du Mluge; au lieu que li on accor–
de
a
B eber quatre celllS [oixame-quatre ans, cet ordre
de diminution fera' incerrompu: Beber aura plus véeu que
fon pere
&
plus que fon ayeul. On trouvera cette con–
Jeél:ure affe. foible; mais il faut bien s'en contenter au
défaut d'une plus grande preuve . Quaot a la différence
qu'll y a entre I'Hébreu
&
le Samaritain fur le lems
que
~haré
a vécu; eomme elle fail une diffieulté plus
effenttelle,
&
qu'elle touche
a
la naiITaoce d' Abraham
nous
I'e,am!nero~s
plus au long .
'
Au re(le II ré1ulte de ce qui précede, que des trois
CHR
ttIte! le
Sam~ritain
e(l le plus correé[, relativement
a
l'endroit de
13
cbron%gi~
que
nouS
venons d'examiner ;
il ne fe Irouve fautif que Cur le tems OU Nacor engen–
dra Tharé: la le centenaire a été omis_
11 ne tlOUS re(le plus qu'o examiner le tems de la
nai~.
fance d'Abraham,
&
celui de la roort de_Tharé. QUOl–
que JoCeph
&
IOUS les le>tes s' accordent 3 memo la
naiffauce d' Abraham :\ la Coixante-dixieme annéc de I'a–
ge
~e
Tharé, cela n'a pas empeché plufteurs
ehroll~:
10g,Res de la reculer JuCqu" la cent trenueme:
&
VOIC.
leurs raifons.
Seloo la Genefe, diCent-i\s Abraham e(l Corti de Ha–
ran
a
I'lge d.
foixantc-quin~e
aos:
&
felon S. Etieo:
ne,
chapo
'lJj j.
des Aél:es des ap6tres , il n'en el1 Cortt
qu'apres la mor< de ron pere. Mais Tharé ayallt véeu
deux cems cinq ans, c<,mme nous I'apprennelll I'Héoreu
&
les Septame , il faut qu'Abraham ne foie venu au
monde que I'an ceote ereme de Tbaré; car
Ii
I'on 6tc
7S de
10f,
rene
130 _
Quand on leur objeél:e qu'
iI
e(l dir daos la GeneCe
qu'Abraham naquit o la Coixame
&
dixkme aunée de
Tharé, i1s répondem que la Genefe ne parle poim d' A–
braham feul, mais qu'elle nous apprend en général qu'
il avoit
a
cet age Abraham, Nacor,
&
H aran; ou qu'
aprts avoir vécu foi x31He-dix années') il cut t"1l
dift~rellS tems ces troís
enfans
;
&
qu'en les no mmant tOGS
les trois enCemble, il en évident que ¡'auteur de la Ge- .
neCe n'a pas eu deffein de détermiuer le tems préc;, de
la oaiffance de ehacuu. Si Abraham el\ nommé
le
pre–
mier, ajouteuc-i!s, c'ea par nonneur,
&
non par droit
d'alnelle _
Ces confidérations ont (uffi o Mar>ham, au pere Pez–
rOIl,
&
a
d'au{fes, pour tixer la nailTanee d' Abraham
i1
l'an t 70 de I'age de
Con
pere Tharé. Mais le P. Pe–
tau') Calvit1us
1
&
d'3Ulre ,
n'en ont poiot
élé
ébran–
lés,
&
om perfiné • laire u3¡tre Abraham l'
illl
¡O
de
Tharé: ceux-ci prétendent qu'il e(l contre toute vraif–
femblanee que MoyCe ait oégligé de marquer le tcm¡
précis de la naiffanee d' Abraham; lui qui femble n'a–
voir faie tOute la
chron%gi.
des aociens patriarehes que
pour eo
ve~ir
au pere des croyans ,
&
qui fuit d' ail–
JeurS avec
la
deroiere exaél:itude les
autre~
anné.. de la
vie . de ce patriarchc: i1s diCent qu'il en beaucoup plus
vr..
IT~mblabl~
que dans un difcours fait fur .Ie challlp ,
s.
Etlen~e
31t.
un peu conf<.;mdu "ardre ....
de~
tems;
que
le peu d e"él:ltude de ce dlfeours paran eneore 10rC–
qu'il .(fure que D ieu apparul
a
Abraham en Mé(opo–
lamie, avam
q.uele patriarche
~abilat
o Charrau, quoi–
que Charran fOil en MéCopotamle; en un mOl, qu-il im–
portoit peu au premier martyr
&
o la preuve qu'i1 pré–
tendoit tirer du paffage pour la venue du M eme , d'etre
exaél: fur des circon(lanees de g¿ographie
&
de
chrono–
logi. :
au Iieu que ces néglicenees auroient élé impardon–
nables
a
Moyfe qui faiCc¡it une hirloire _
On répond o ces
raifo¡í~
,que le; circou(lances de te
mi
&
de lieu ne faifam
rien
¡\
la preuve de faillt Etienne
il pouvoit Ce difpenCer de le> rapporter ; d'aulant plu;
que fi la tidélité dans ces minuties marque un homme
innruit , l'erreur en un puint rend
furpc:él:
lur
le~
3utreS
&
donne
a
I'orateur I'air d'un homtne peu ror de c;
Cj.u'il avance,
On replique que S. E tienne ayam
10
dans la GeneCe
Ja mort de Tharé. au chapitre glli précede cdui de la
Cortie d' Abraham, ou ayallt peut ·';"e Ibiv i quelqu. , tra–
ditions juives de fon tems, il ,-eI1 trompé, lan , que
(on
erreur
nuisir,
roir a
Coo
Taifonl1t:ment,
foir 3 ¡'aumrité
des Acres des .pOtres qui rapportellt, (alls approuver,
ce que le Cailll martyr a dit. Cene réponfe 13u'e I'au–
torité des Aél:es, mais elle parolt ébranler I'au torité de
Caim E tienne.
e'en
ce que le pero Petau a bien femi:
auffi s'y prend-il
autremelH
daos Con
rationarium tem,
....
por1lm.
1I Cuppofe un relour d' Abraham daos la ville
de Charran , quelque tems apres hl premiere IOrl ie: il la
quina
1
dit
cet 3utellr,
a
l'5ge de
{oixante - QUfll7.t:: ans
par I'ordre de D ieu, pour aller en Canaan; mai,
i1
conCerva
to~jours
des relations avec fa famille; puif–
qu'il e(1 di, au
chap. xxij.
de la GeneCe, qu'on lui lit
favoir le nombre des enfolls de
Con
frere N acor. L ong–
lems apres il reviO! dans Ca famille
a
Charran, recueil-
lit les biens qu'il y avoit lainés,
&
fe relira pour IOU–
jours. La premiere fois il n'elOpor!a qu'une partie de
res
biells;
&
c'en de celte Cortie qu'il di dit dans la Gene–
Ce,
&
egrtffilI eft.
11 ne laiffa rien de ce qui lui appar–
tenoit
a
la feconde fois;
&
c'e(l de cene Cecoude (or-
tic que faiot Etienne a dit
tranfill/it
,
ou
"t.t1t11x,~.,
qui
e(l enCOle plus énergique,
&
qui n'arriva qu'a ,es la
mon de Tharé ,
a
qui Abraham eut fans doute la con;
[o-