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320

CH It

l es

&

imbécílles ,

&

non de

cett~'

fociété d' hommes

q ui perpétuée depuis J. C. j uCqu" nous , a " ao Cmis daos

tous les ages l. réyelatíon dom elle ell la tidd e dé–

po litaire. Eo Ce cooformam aux maximes d'uoe reli–

gion lOute faiote

&

loute eunemie de la cruauté , d'u–

ne religion qui s'ell ac.crue par le fa og de fes martyrs ,

d'une religion eotio qui n'alteae fur les eCprils

&

les

ceeurs d'autre lriomph.e que celui de la védlé, qu'elle

ell bieo áloignée de faire recevoir par des fupplices; il

ne Cera ui tanalique ni en¡houliafle,

il

ne portera poinl

dans fa patrie le fer

&

la

flamme,

&

il ne preodra poiol

le couteau fur l'aulel pour faire des vifrimes de ceux

qui refuCeront de pen Cer comme lui.

Vous me difez peul-etre que le m eilleur remede con–

tre le fanatifme

&

la fuperfl ilio\l , feroi t de s'eo leoir a

uoe rel igioo qui prefcrivant au ceeur

u~e

morale pure,

ne comm.nderoit poiot a l'e Cpril uoe crj!aoee a"eug le

de dogmes qu'il ne eompreod pas : les voiles m yflérieux

qui les en veioppenl \le fOI1l propres , diles-vous, qu'a

faire des faoaliques

&

des emhoulialles . M ais raifonoer

ainli, c'ell bieo peu coonoltre la oature humaioe: uo cul–

le révélé ell oéceffaire aux hommes ; c'ell le feul freio

qui puitfe 1es arrCler . L a plílpart des hommes q ue

la

feule raifoo guideroit, feraiem des eflarts impuiffaos pour

fe convaincre des dogmes dom la eréaoce ell ablolu–

m em effemielle

a

la cooCervation des étals. D emaode'¿

au x Socrates , aux Plalo ns , aux Cicérons , aux Séneques ,

ce qu'ils penCoient de l'immortalité de l'ame ; vo us les

¡rouvere? fl otarlS

&

indécis Cur ectte grande quellioo, de

laquelle dépend 10ute l'peeooomie de la religioo

&

de

la république : parce Gu'ils ne voulQieot s'éelairer que

du feul fl ambeau de la raiCoo, ils marchoielll dans uoe

rome Qbfcure

c:IHrc

le né;ltlt

&

l'in}monalir¿ .

L a voie

des raifo "nemens n'en

pos

faile pour le peuple . Q u'o nt

gagoé les PhiloCophes avec leurs diCcours pompeu x ,

a–

vec leur fl yle foblime , avee leurs raifonoemens

Ii

3r–

lifi eieufemenl arrangél ? lanl qu'ils n'ont montré que

J'homme daos leurs difeours , fans y f' jre imervenir

la

D ivinilé , ils 001 'tOújours Irouvé l'efpril d u

peupl~

fer–

¡¡

touS les enfeigoemens . Ce n'ell pas ainli qu'eo

agifToiem les législalenrs , les fondateurs d'état, les io–

fl ilueurs de religion : pour entrainer les eCprits ,

&

les

pl ier a leurs delfeins politiques, ils mettoient entre eux

&

le

pcuple le dieu qui

l~ur

avoil parlé; ils avoient eu

des vilions noaurnes , o u des avertiffemens divins ; le

to n

imp~ rieux

des oracles Ce faifoil femir dans les di–

feoms vifs

&

imp~tueux

qu'i ls

prooon~oiem

dans la cha–

Jeur de l'emhou liaCme. C 'ell en rev Etant cel eHérieur

j m poCalll; e'ell en tOmbom dans ces convulfions Curpre–

nantes, rcgardées par le peuple eomme !'erie t d'un pou–

voir furnaturel ; e'ell en lui préfentan t I'appas d'un Co n–

ge ridicule , que l'impofleur de la

Me~que

ofa ·teoter la

foi" des crédules humains, '

&

qu'il ébloüit les eCprils qu'

i1

ayoit

fu

ch~Hnlcr,

en cxci[:lnc Icur

:ldtniration,

&

ca–

ptivant leur confiaoce. L es eCprits faCcinés par le ehar–

m e vaipqueur de Con éloqueoce, ne virenl pl us daos ce

hardi

&

fublime impolleur, qu' un prophele qui

a~iffoil

parloit , puniÚoi t, ou pardonnoil en D ieu.

A

D leu

n~

plaiCe que Je confollJe les ré vélations dom Ce glorifie

a

ti jufle tilre le

Chrijfial1i(m( ,

al'ec celles que vantellt

avee ollcnlalion les autres religions ; je veux feulemenl

iuliouer par-H qu'on ne réuffi t

i\

échauft~r

les efpri ts

q u'en faif.,nt parler le D ieu dont 00 fe dil I'envoyé, foi ;

q u'i1 ail vérilablemem parlé eomme daos le

Chrij/ia-

1lijm.

&

le Juda"'''ne, loit que l'impoflure le faITe par–

ler comme dans le PaganiCme

&

le M ahom¿tiCme. Or

iI

ne parle point par la voix du philofophe déille : une

religion oe peot done elre utile qu'a titre de religion ré–

vélée .

Voyn

D e'J

ME

&

R E'V E' L A T I O "',

Forcé

de

convenir que la religion Chrétienne ell la

m eilleUle de toures les rcligions pour les é131S qui OOt

le bOilhenr de la voir liée avec leur gouvernement po–

Iitique, peul-érre ne croyn -vous pas qu'elle Coit la meil–

leure de tomes pour tOUS les pays': " C ar, pourrez-vous

" me dire , quand je fuppofero!s que le

Chrij/ianifm.

a

" (1

hcíne dans le cíel , tandlS que les aUtres religions

om la leur Cur lerre, ce De feroit pas une raiCon (

a

eoo–

lidérer les ehofes en politique

&

non en Ihéologien)

" ponr qu'on dOt lui donoer la préfere.nce fur une re–

ligion qui depuis plllfieurs fi ecles ferolt re<;Ge dans un

pays ,

&

qui par eOlllequenr y feroit eomme oatura–

" HCée . Pour iotroduire ce g raod ehangement , il Cau-

" droil d'un c(lté compenfer les a.aotages qu'uue meil-

leure religiol1 procureroit :\ l'étal,

&

de l'autre les in–

" eon\'énieos qui réCultem d'un changemeut de relij(ion .

" C 'ell la eombinaiCon elaae de ces divers avamages

" avec ces divers inconvéniel1s , touJours impoffible

a

CHR

" faire, qui avoit dono': lieu parmi les anciens

¡¡

celte

" maxime fi Cage, qu' il ne faut Jamais raueher

¡¡

la re–

Iigion domioante d'un pays, paree que dans cet ébrao–

" lemem oi! 1'011 mel les efprils , il ell

a

eraindre qu'

on ne Cubllitue des

Coup~ons

com re les deux rel igions ,

" a

une ferme eroyanee pour une;

&

par-13 00 d Iq ue

de dooner a l'é lat,

3U

moins pour quelque tems , de

" mauvais ciloyens

&

de mauvais ti deles. M ais une au–

Ire railo n qui doit reodre la poliliquc ex tremement

circonCpeae, en fai! de ehangr menl de. religion, c'ell

qne la rcligion ancienne ell liée

i\

la c0I111itulÍoo d'un

" é!al ,

&

que la nouvell. n'y liem poim ; q ue celle–

la s'aeearde avec le elimat,

&

que Couvem la 110U–

vell e s' y refufe. Ce Com ces raiCons,

&

au tres

tem–

" plá.bles, qui avoient détermioé leS aneiens légi;lateur,

" ¡¡

eon~ rmcr

les peuples dans la religion de lenrs . n–

cetres, tout convaineus qu'ils fuffeot que ces leligioni

" étQiem contraires par bieo des cndroits aux inléret' po–

" litiques ,

&

qu'ou pouvoit les changer en mieux . Q ue

concln re de toUI eeci? que c'ell une Ires-bonne loi ci–

" vile, 10rCque l'étal efl Catisfail de la reiigioo déJ :' é–

" lablie, de ne point Cuuffrir l'élabl iífement d'une autre ,

" Hit-ce me me la C hrétienne. "

C 'ell fans doule une max ime tr es-fenCée

&

treS-con–

forme

¡¡

la honne politique, de ne point Couflrir l'él3bl if–

[emem d' une . lltre religion dans un éta! olÍ la religion

national e

en

l. meilleme de tOUles: mais celle maxime

ell fauífe

&

deviem dangereule , 10rCque la rel igion ña–

tionale n'a pos eet augulle caraaere ; car alo r; s'oppo–

fer a l'é¡abliffemem d'une religion la plu; parfaite de

tou tes ,

&

pa r cela meme la piu, cooforme au bIen de

la Coeiété , c'efl priver I'état des g rands ",'amages qui

pourroiem lui en revenir , Ainfi daos IOUS les pays

&

daos IOUS les lems , ce fera uoe tres-bonne 10\ eivile de

fav orirer, alltaOl qu'il Cera polTIble , les progres du

Chri–

fli411ifme ;

paree que ecue

rel i~ion ,

eucore qu'elle ne

femble avoir d'obJet que la féllcil': de I'autre vie , efl:

pourtant de toutes les religions celle qui peut le plus

eon~

tribuer

a

no!re bonheur dans eelle-ci . So n extreme u:

tilité viem de Ces préccptes

&

de Ces eonCeils , qui len–

dem tous

a

conCerver les meeurs .

Ii

n'a point le dé–

faut de l'aneien Paganifme, dotlt les dieux autoriCoient

par leur exemple les vices, enhardiffoiem les crimes,

&

allarmoient la limide innocenee ; do nt les fete, lieontieu–

fes deshonoroienr la divinité par les plus int1 mes pro–

ili¡ulioos

&

les plus fales débauehes ; dom le, myfl eres

&

les eérémonies ehoquoient la pudeur; dollt les faeri–

tices cruels (aifoieO! frémir la natore , en répalldant le

fang des via imes humaint s que le f¡loatiCme avoit dé–

.voüées

3

la mort pour honorer Ces dieux.

, 11

n'a point lIon plus le défaut du M ahométiCme , qui

ne parle que de glaive, o'agit Cur les hommes qu'av cc

eet eCprit deilructeur qui I'a fondé ,

&

qui no urrit

tes

frenétiques fea ateurs daos uoe indiriérence pour toutes

choCes ; luile néceLfaire du dogme d'ua dell in rigide qui

s'ell illlroduil dans eelle religion , S'il ne nie pos avec

la religion de Conl"ucius l'il1lll1o" alité de l'ame , il lI 'en

abuCe pas aum comme on le fOil ellCOre aUJourd'hui

au

J~pou,

it

M aeallar ,

&

dans pl ulieurs autres endrolt, de

la

terre, ni! 1'0n voit des femmes, des efelaves , de, Cu–

jets , des amis , Ce tuer pour al ler Cervir dao, l'aU'rre mon–

de l'obJet de leur relpea

&

ge leur amour . C ette cruel–

le eoOtume fi d<l!ruaive de la Coeiété, é mane m" ins di–

reaemem , Celon la remarque de I'illull re aUleur de I'e–

fpril des lois ,

d" dogm• .dc (immortafitl de

/'

am( , 'lile

de u /" i d.

/"

rlJ"rreEllon des <orps;

d'01) / 011

a tirl

'ttte confét¡UCl1Ce,

~t(

IIpre¡

la

.mort 1111 mémc

indivldre

1I1tYl.Ut

In mimu

bijot"J

, les

memCJ ! cntnntnJ ,

lu

mi –

mo

pnJlio11S.

L e

ChrtftianiJm.

nnn-leuk m<'1lt établir ce

dogme , mais il fait cneore admirabkm eut bien le diri–

ger : "

iI

nous fai! efpérer , dit eet auteur , un élOl que

" nous croyons ,

n~:m

pas un état que nnus femjol1\ oa

" que nous eonnOlffi ons ; 10Ut , julqu '. la réfurrea ion

" des eorps , nous mene

¡¡

des idées fpiriluelle;. "

11 n'a pas non plus l'inconvénicnt de faire r.garder

eomme indilf¿rem ce qui ell néetífaire oi comme " é–

eeffaire ce qui ell indilférelll .

11

ne

dét~nd

pa> eomme

un péché ,

&

meme un erime eapilal , de mu tre le cuu–

teau

d~ns

le feu , de s'appuyer comre un fouel, de bat–

Ire un cheval. avee fa bride , de rompre 00 os aI'ee un

aurre; ces délenCes Cont bonnes pour la religioD que Gen–

giskam dODoa aux T arrares: mais le

C

rtft,anifm(

dé–

feud ce que eetre aU.lre religioll regardo c"mme

ti

c,-li–

cile, de violer la fOl , de ravir le bien d'autrui, de fai–

re injure

¡¡

uo homme, de le tuer .

La

religóon de> ha–

bitans de l'ile de F ormoCe leur ordoone ,j'aller ouds en

certaines

f~ifons ,

lX

les

menaee

de

l'enfer

s'il,

m etteot

des