316
CHR
~.
Fromentius,
&c.
mais
011
De fail
Ii
ce
fUI
précifé–
roent
:l
ces peuples. Baronius ell pour
I'affirm~live;
le
Porlugais, ameur de I'hilloire d'Etl¡iopie, donDe au con–
traire ces mimonDaires aux Ethiopiens. Le feul fait cer–
tain, c'ell que depuis plufieurs liecles les
Chrltiem de
S .
'LhGmas
OO!
re~u
des éveq\les du cÓté de Babylone
ou de Syrie,
JI
Y
a encore aujourd'hui
ii
Babylone une
efpece de pat,iarche qui continue celte milfion .
O" demande fi lcur apÓtre leur ordonna quelques
é–
v~ques
dont I'prdre fe Ceroit éteint dans la Cuite des
tems, faute de CuJets capables des foné¡ious épiCeopales,
ou
ti
l'apÓtre ne leur lailfa point d' éveques ordonnés
par fes mains : mais qui peut répondre ;\ cette quellion?
L'égliCe de ces
Chrltiens,
a
la premiere arriv ée des
Portugais, étoit emierement ¡louvernée par ce, éveques
étrangers .
lis f:iiCoient leur office en ChalMen , . feJon les uns;
en
Syriaque, felon d'autres: hors de-lil jIs parloient la
laogue de leurs voifins ,
.
Ce furem vraia emblablement ces éveques qui ¡ntro–
duilirem parmi eux la langue Chaldéenne
&
les erreurs
répandues dans 1'0riene dans le tems du N elloriaoiCme,
de I'Eutychianifme,
&
d'autres hérélies.
Ce melaoge d'opinions,
&
l' ioterruption totale de
l'ordre des úeques pendant plufieurs années confécuti–
ves, avoient mis leur religion dans uoe eCpece de chaos;
leur maniere de célebrer I'eueharillie, 10rCque les Por–
tugais arriverem chez eUI
I
fuffira pour en <lonDer quel–
que idée.
.On avoit pratiqué au-delfus de l'aUlel une eCpece de
trrbune ou galerie ; pendallt que le pro'tre commeo,oit
en -bas I'olfiee
¡¡
voi, balfe, on fricalfoit au - delfus un
gateau de Heur de ris dans de
l'
huile
&
du beurre;
l-orCque ce gateau éroit alfez cuit, on le deCcendoit dans
uo panier fur I'aurd, ou le pretre le cpoCacroit _A I'égard
des autres cCpeces , au Iieu de vio, ils uCoicnt d' une
eau·de-vie faite
a
la maniere du pays . L eurs ordinations
n'étoient guere plus régulieres; I'archidiacre , qui étoit
guelquefois
pl~s
re/pea é que I'éve,!ue meme, 9rdon–
noit les prctres.
lis étoient dans uoe infinité d'autres abus : les POrtu–
gais travaill erent a les réformer; pour cet eflOr, i1s eu–
ren! recours aux puiffan ces Cecul iere
&
ecc\!!liallique :
jls citereo¡ les é veques de celte feae
¡,
des conciles
a·jfemblés
a
Goa; ils les inflruifireot,
&
meme les en–
voyerent eo Portullal
&
a R ome, pour
y
apprendre la
c¡loéhine
&
les rits de I'églife Romaine; mais ces évc–
iJues ,
:1
leur retour , relOmbam d:rns leurs premieres er–
reurs, les ,Portugais con vaincus de I'inmil ité de leurs
précautions , les exclurent de leurs dioceCes ,
&
les rem–
placérent par un évcque E uropéen ; conduitc qui
I~s
rendir tres-odieux.
D om F rey Aleixo de Meneses, atchevéquc de G oa ,
gouvernanr les Portogais- l ndicllS par
interim ,
&
au dé–
faut d'un viceroi, profita de
eCHe occafion
pour con–
voquer un cancile dans le village de D iamper, ou I'on
tit un graud nombre de caoons
& d'
ordonnances ,
&
ou 1'00 réunit les
ChrltitnJ de
S,
'Lhomas
a
l' égliCe
R omaine . 1I fu t fecondé dans fes opérations par les
J
éfuites; mais aprcs Ca mOr!, la ph1part de ces nou–
veaux converti dev inrent relaps ,
&
continuerent
d'~tre
moitié cathaliques ,
&
moitié hérétiques . (1)
On a uoe hilloire POrtugaife de leurs erreurs , com–
pofée par Antaine Govea, de I'ordre de S . A ugu llin;
depuis traduite en Efpagnol
&
en
Frao~ois ,
&
impri–
m ée
a
Broxell es en
1609,
fous le titre
d'hiftoire orim–
tale des g rands progrh de I'/glife catholiqllc
,
Ci1
la
rlállllion des ancims
Chrétiens,
diu
de S _ Thomas,
(1 )
Le Synode Di:tmperit:tin. tena d.3tU le M31abar par le P. Aleixo
de
Men~c!
Auguft1fl.
Nance du Pape..
:1
été .traduie
deruis.pcu
du
])ortugai, en
L:u in
par le P.
Rautol
AuguRan
dechaolM .
qui 1'3
inf.:ré dans (on HiCtoirc de l'Eglifc dw Mal3bar.
iruprim~e
a
Ro.
me en
1741.
3vec
des
di{fcr~tions
,\u'il.y " joint.
Dans la
troi_
fieme
il
dehite un (ait qu'jl dit
3VOlr
un~
4e l'hiltoire
tlCI
navi–
g:uians
d'
Amcric
V~fl" "ci;
le voici. Cerc.,in In¡Jieq de Crlng3.nor
polO:'
a
Lisbonnc
3vec
quelques l'ortugais en
ISOl.
n
narr.l
cfl~re
autres chofes. que les Chrédens de S. Thorllas de ces rcgions
:t–
voient le Sacrement de la Pcniu:ncc
&.
la ConferJion Auriculaire
telle que notu. Cene
alTertioo .
(i
¡'oo
doit
5'y
fier.
tire
ii
plu;
gn,.ode
cooféquence
que
1'00
ne
peore.
En
l fol.
ji
o'y
avoit
pa5
te,OIl
Olos que
le5
Ponug::au
avoieat
abordé
daos ce pays
la. se
il
n ea
.pas
prob;¡,ble que
cUas
uo
fi
COUrt
e(pace
ces peuples Cuffent
{oumu
a
une p.utie
de la ReligioD tel1e que
b
ConCcffion qui en:
pln5
rep~~n;1D!e
de
tOUt
ce qu'cllc exige Je noUJ' . lis ¡'coreot
Ilone
par tradltlon de Jeur.s Peres.
Apres
Icur convcrfion :lu Chriftianif_
me . bquelle arriva dans le V'l. Siecle .
p:u
1C5
foin5 des Nefio_
rieru. 3 ce qu'on
ellt.
Or ces
hér~¡iq"e5
o'co{eigncrcnt p'"
ce <¡o' a
CHR
euiv~nt
ceue hifloire, les
Chdtitnl tie
S.
7hoYIJIIS,
1°_ fouliennent avec opinjatre¡é les femimens de N.llo–
rius,
&
ne
re~oiven!
aucune image,
a
l' exceplion de
celle de la eroi., qu'ils n'honorcnt pas .meme fort re–
IigieuCement _
J,
° _ l is affOrent que les ames des Caints
/le verront Dieu qu'a,nes le jaur du jugement _ 3° _ lis
n'admettem que trois facremens, r.1Voir le bapteme, les
ordres ,
&
I'eucharinie, melant de li graods abus dans
)'admioiflratioo du papteme, qu'en une meme églife
iJ
y
a
diflerentes formes de baptiCer, ce qui rend le
bapt~me
nul_ Auffi I'archevfque Meneses rebaptiCa·t-iI en fecret
la plapart de ces peuples _ 4°_ !Js ne fe fervem point
des faiotes huiles daos I'admioillration du baptéme,
&
i1s
oigneot Ceulement les enfans d'uo ongucm compofé
d'hurle de noix d'lnde, Caos auculle bénédiaion,
So-
lis
ne connoiflent pas meme les noms de confirmation
&
d'extreme-onaian. 6° .
115
ant horreur de la confeffi on
auriculaire, excepté un petit nombre d'entr'éux qui Cant
voifins des Portullais.
7°_
Leurs livres d' offi ces four–
millem d' erreurs. 8°. lis
Ce
Cervent pour la conCé–
cratioD, de petits gateau! faits
¡¡
I'huile
&
au Cel ,
&
pétris avec du vio, ou plutÓt d' eau ou l' on
a
Ceule–
l1let1! M trempé de,s rail;ns fecs , 9° . lIs difcnt la melfe
rarement _ 10°_ lIs ne gardent point l'
~gc
requis pour
¡es ordres; car ils font des
pr~tres
:¡
di¡-(ept, dix -huit,
ou vingt ans;
&
ceux-ci fe maríent
1
meme
3vec
des
veuves,
&
juCqu'a deux
&
trois fois ,
1) 0 ,
L eurs pre–
tres n'ont point l'uCage de réciter le brevinire eo parti–
c uljer; i1s fe contentent de le dire a haute voix dans
l'égliCe. 1;1.°. lIs commcttent
la
IImanic daos I' admi–
niOration du bapteme
&
de I'euchariflie, paur leCquels
ils exigent certaiues Cornmes _ 13° _ lis ont un reCpea
cxtraordinaire .pour leur patriarehe de Baby looe , qUf efl
fehifm.tique,
&
chef de la (cae des N efl oriens; ils ne
PCU\/t.'or
fbuffrir
:lU conrraire qu'on nomme
le
p3pe en
leurs églifcs, ou. i1s n'om le plus fouvcllt ni curé ni
vicaire; e'ell le plus ancien larque 'lui prélide alots ;\
leurs affemblées . O n a remarqué que, quand on leur
parloit de Ce faumcnre
:¡
$ .
Pierre, ou
a
l'
¿glifh de
R ome , il s répoodoicllt qu'a la vérité S_ P ierre étoit le
ehef de edle-ci , mais que S. Thomas ¿lOit le chef de
Icur églíCe,
&
que ces deux égliCes étoiellt inMpendan–
tes I'une de I'amre . Au ffi Icm foOmiffion
&
leur réu–
nion nu t:,int fi ége
n'ollt-~lI cs
j:imais été ni li roceres oi
durables. 14° .
115
atlillcm
a
la
vérit~
tous les diman–
che
a
la melfe,
m.isil ne Ce croyent pos obl igés en
conCcience d'y aller, ni fous peine de péché mortel .
t
j O.
l is mangeot de la chair le jour du t:, mcdi _ On
tra U\'e encare dans la méme hinair. divers aotres er–
rcurS ou abus,
:l
la r¿formatiao deCquels M eneses
&
les autres miffi ollnaires travaillerem ave<: plus de zele
que de fr uiL M _ Simon, dans fon
hiftoire des 11fltiollS
d" L <'V(1nt ,
&
dans Ces
remarquCJ
ji".
Gabriel de P hi–
l(ldclphi~
1
ne co nvient pns de tomes ces crrcurs,
&
croit
que la réunion
du Chr;tie;:¡
d~
S. T homnf
1
avec
I'é–
glife R omaine , n'eO pas
Ii
difficile q u'on le peoCe_
/fi –
ftoire orientale
d,s
progris d. I' fgli(e catholh/ue ,
&c.
( G)
(2)
'" C
H
RE
T
I E N T E' , f f, lignitiait autrefais le
c1ergé:
&
I'on appelloit
(01fr de chritient¿
une Ju rifdi–
a ion eccl éfiall ique ,
&
le Heu
¡n
eme ou elle Ce tenoit_
.C' ell aujourd'hui la colleélion générale de touS les
C hrétieos répandus fur la Curface de la terre,
&
conli–
dérés comme forman! un corps d'homme, profelfatlt la
religion de JeCus-Chrill, Calls ·aucun égard aux di¡féren–
tes opinialls qui peuvent diviCer ce corps eL1 feéles .
L a
chritim té
n'ell pas renfermée dans la Ceule E gliCe
catholique
I
apollolique,
&
romaine ; paree qu'iI
y
a
hors
de
ils o'obfervo;ent Pol.' chez eux du
tcms
de
leur (epM:ltion de 1'2-
~!~~~ ~~%~in(:~ar~:i~n ~l~utr;~~:!e:en:o~~~~~!'m~~;¡'ttiJ~Oi~~tfi~~~;~
Depuis
cene
Epoql.ledu
Inoin~
ooas
aurians
une confirm:llion
de'
notre tradition
(ur
la Confeffion ,
( M )
(1)
La
plOp.lrt
,des
AUtcurs
madernes
qui
ant éerit
{ur I'H!Cloire de
l'EstiCe .
:umbuent .:\ Marc.Aurclc une loix, p:ar laquelle
,J,
orJ~o
noit
que les
deno~Clateurs.
des
Chréticns (eroienr punis
,du
dCfOlcr
Cupplice . Cante
follt
l
platlir.
(ondé fur un
prérendlt mlr:lI:le.
ar_
ri\'~
auX'
Soldau
Cbréciens qui (crvoient
pendant
1"
gllcrre
d.:
Marc_
Aurel.,:
contrC
les
Qlude5 .
Be
les b1:ucom31'lS.
L'Armé'e
Romaine (e
trouvoir,
dit.on.
pret~
a
perir
de laim
&
de
(oir.
lorrqo',3
la prie_
re
de. Chrétiens . quí
re
troavoient en affez
gund
nombre dans
ccm: Armée . elle
CUt
(auvée pJ.f
une
pluic
:lbondj;nte
&.
{oudaine.
Le (:lit
en: peut.éue
nai; le,
conféqacnces que
l'on
en
üre.
ne
le font p;u.
Elles
one
é'té diCentec:"
par 111.
de
Mand:\jorl Jans I'hi_
floire de 1'Acad,
d~.
Belles-Lettres
de
Pj;ri.
vol,
XVIU.
p.lg. 1li.
&;
(eqq.
(V)