CHR
veul dira qu'une ame corrompue, par le IUle , a bien
d'aurres dellrs que ceux de la gloire de fa parrie
&
de
la lienne propre:
i\
vous dira que bienrÓt d ie devieO!
enocmie des lois qui la genem:
iI
vous dira enfin que
banoir le lu.e des états; e'ell en bannir la cOfruption
&
les vices, Mais, direz-vous, la eonro!l1mation
dc~
produtlions de la uature
&
de Part n'ell-elle done pas
néeelfaire pour faire fleurir les é¡ats? üüi, fans doute;
niais votre erreur feroir extreme,
fi
vous
vou~
imagi:
n iez qu'il n'y a que le luxe qui puilfe faire cette
con–
fommation: que dis-je? elle !le peut devenir emre fes
maills que
tr~s-pernicieufe;
ear le luxe étanl un abus
des dons de la Provideoce,
iI
les difpcnfe tOl'\jollrs d'u–
ne maniere qui tauroe, ou au préjudice de celui qui en
ufe , en lui fai{'lIlt ton, foi! dans
Ca
perfonne, foi!
dans fes bieos, ou au préjudiee de ecux que l' on ell
obligé de fécoúrir
&
d' .ffiller , Je vous renvoye au
profond ouvrage des
cauJes d, la grnndatr
&
de la.
" "cad."te des
R~mainJ ,
pour y .pprendre quelle ell l'in–
fluence ' fatale du lu xe dans les états, Je oe vous cite–
rai que ce trait de J uvénal 'qui nous dit, q\le le lu–
xe, en rCDverCanc ¡'empire Romain, vengea
I tunive~~
dompté des victoires qu' on avoit remportées fur lui,
Scevior
IIrm;¡ /llxuria
j¡JCublt!t
,
7Jjé1Wn.t¡lIC
lllcifcitm:'
orbem,
Or ce qui renverCe les
ér.ts, commeO! peut-il
leur etre utile
&
coutribuer
3
leur grandeur
&
á
leur
puilf.uce? Conéluons donc que le luxe , ainfi que
Id
alltres
vices,
e{l le poiCon
&
la perre des états,
&
que
s'il leur ell utile
quelquef~s,
ce n'ell point par fa na–
tnre , mais par ccrtaines circooflances acce(foires,
&
qui
lui font étrangeres, Je conviens que dans les monar–
chies,
do~t
la oonllitution ruppore l'inégalité
de~
ricoeC–
fes, il
ell
néeelfaire qu'on ue fe
re~ferme
pas dans les
bornes c!troires d'un limpie
nécdrnire~.
"
Si' les riches,
" Celon la remarque de l'illul1re .uteur de
l'eJ'pri<
do
Joh,
O'f.
dépenlcnt , pas beaucoup,
les pauvres mour":
rom de faim:
iI
fnut meme que les riehes y dépen–
" Cent
i
proportion d< l' inégali,é des fOClunes,
&
que le
" luxe y .ugmem'e dans cetre proporrion, L es riehelfes
" particuliercs
n,'0~H
allgmemé
1
que paree
qu'elles
on(–
" Óté
3
IIne partie des citoyens le nécelraire phyfique:
" iI
faut done qu' il leur Coit rendu , Ainli pour que
" ¡'état monarchiquc
fe::
rO,ütiel1~e,
le luxe
do.it.aller en
croHrant, du laboureur
3 ¡'nTufan,:\U né&oclarU,
aux
" nobles, nu" maginrats, aux grands feigneurs,
au ~
trai–
~:
(311S
prillcipm.lx, aux prioces ;.
fa.nsquoi [out
rerOlt
pcr-
.
" du. "
Le terme de
luxc
qu'emploie iel
M,
de M , " fe
prend pour toute dépenfe qui excede le lim?le néeef–
f.,ire; dans leque! cas le IlIxe ell ou vieieux ou légiti–
me relon qu'il abufe ou u'abure pas des dons de la Pro–
'vid~nce,
En I'interpret.m dans le fens que le
C/;riflia–
niJmc
aurorire, le raironnet)1ellt par lequel ce eélc;bre au–
teur prouve que les lois romptuaires en générol ne eon–
, 'iennent poim .ux monarchies, rubfitle
o.nstoute fa
force; car des-l a que le
C/;rijlianiJmc
permet les dé–
penCes a proponion de l'inógalité des forrunes, il ell
évident qu'il n'ell poiut un obOacle aux progres Ju com–
meree,
a
I'indullrie des ouvriers , ;\
la
perfetlion des
3m,
toutes chofes qui coneourent
a
la fplendour des
é–
tats, Je n'ignore pas que l'iMe que je
donn~
ici du
Chri–
jlianiJmc
déplaira " cerraines C<él:es, qui rom parvenues ,
a
force d' outrer fes préceptes,
i
le rel\dre odkux a
bien des perronnes qui cherch_enr
toiljour~
quelque pré–
rexte plaulible pour fe livrer
i
leurs paffions, C'ell
.C–
fez le caraél:ere des hérélies de porter tout • l' elees
en matiere de morale
l
&
d'aimer Cpéeulativemem tout
ce qui tiem d'une dureté fnrouche
&
de mceurs
f~ro
ces, L es différentes héréGes nous en fournill'enr plu!ieurs
c~emples,
Tels Ont été , par exemple, ¡es Novariens
IX
les Montanilles, qui reproehoient
i
l'Eglire Con el –
treme indulgence, daos le tems méme ou pleine enco–
re de fa premiere ferveur, elle imporoit aux péchcurs
publies des pénitences caooniques dont la peimure
Ce–
roit capable d'cfl'rayer aujourd' hui les foliroiros de
I~
Trape : tels om été auffi les Vaudois
&
le Huffi"s , qUI
om préparé les voies
3
la r"formatio!) des I?rotellans ;
dans l'Eglile
tl1~me
Catholique, il fe trOUVe de ces
pr~tendus fpirituels qui, foit hypocrifie, Coit miC,nrropie, ,eo'n·–
darnnent eomme .bus tOUt ur.gedes biens de la
Provlde,~ce, qui va au-dela du Ilr!él: néceíTaire, Fiers
d~ le."r~
e:olx,
&
de leurs abOinences, lis voudroiem
y
.(]Ujerttr mdlff'é–
remment tous les Chrétiens , parce qu' ils méconnoj(]ent
l'erprit du
Cbrijlia"iJmc
jufqu'nu poinr
de
ne favoir pas,
dillinguer les préceptes de l' EvnngiJe d'a"ec fes eou.–
fcils ,
11
ue régardem nos delirs les plus nnturels, q¡)e
cOÚlme le mnlheureux apanage du vidl homme
a,v,ec
CHR
319
toutes fes convoitiCes, L e
C/;rijlianiJme
n'ell point tel
'lue le figurenr
3
nos yeux tous ces rigorilles, dont
l'aullériré farouche
nuic extrememt'nt
¡}
la réligion,
com~
me fi die n'étnit pas contorme au oien des {ociétés;
&
qui
n'on~
pas afiC?, q'efprit pour voir que (es epn!'c:ils,
s'ils étniem ordonnés c0111me
de~
lois , feroieO! contrai–
res
it
I'efp,it de
Ces
lois ,
C'
ell par une ruite de eeue 111eme ignor1oce , qui
détruit
I~
rcligipn en qutran! fes préeeptes , que 13ayle
a ofé la Aé";r eomme peu propre
3
former des 1t6ros
?'<
des Coldats,,, Pourquoi nO!1, dit I'auteur de
l'eJpril
"
d~I
!ois
qui cOmbar ce paradoxe? ce (eroient des ei–
" toyens infinimem
éclair~s
fur leurs devoirs,
&
qui
" auroient un tres,
gr.nd'Lele pour les remplir; il>
fen~
" tiroien! tres'pien les droi¡s de la défenCe naturclle;
l'
plus ils eroiroien! deyoir
a
la religipn
t
plus ils pen–
l'
feroieO! devoir
il
la patrie,
~es
principes du
C
"rijlia–
" "ifme
bien g ravés dans le
c~ur,
reroieO! infinimeO!
"plu fom que ces
f.úxho nlleurs des
monare~ies,
ces
l'
vertus hU!l1aines des républiques,
&
eetre craime fer–
" vile des états oefpoliques, '\
L a religion Chrétielllle
t
nolis
objetle~-yous,
ell in–
tolérame par fa eonllilution ; par-tou t ou elle domine ,
elle ne peu t rolérer l'établiíTement des .utres rel igio11s,
'Ce n'en pas tout: comme
~lIc
propofe
:i
(es Ceéhteurs
un Cymbole qu: eomi,nr plufieurs dogm.... incomprehen–
~bles
, il faut nécdhiremem que les erpritS
(~
diviCelll
ell fctles
t
dont' chaeulle modifi e
'ª
fOil gré ce fyt;nbola
de fa erayanec, .pe -
i3
ces guerres de relig ion , dont
les Hammes om ¿Ié tánt de rois funEOes aux états , qui
étnicllt le Ihé.tre de ces rc\lIes fang lames; eerre fureur
parrieuliere aux Chrétiens
&
igllorée des idolatres, ea'
une {uite malhLureulc de l'eCprit dog¡natique qui ell
eom~
me ¡out! ::tu
Chrjflitmifme.
Le paganifme écoit
comm~
lui partagé e11 plu(ieurs fcél:es; mais paree que routes
re
roléroiel1t emr'elles, il ne voyoit jat;nais s'allumer danl
fil ll fein des guerres de reli¡¡ioll ,
Ces élogcs' qu'on prod ígue ici su pagani(me, dans
l~
v~e
de rendre odieux le
9/;rijli"niJ>?1e,
ne peuvem ve–
nir que de l'ignorallee profollde on 'l'on ell (ur ce qlli
cOllllirue deu, religiolls fi oppoCé<s entre clles par leur
gé11ie
~
par
!cm
qraél:ere, Pr¿fé rer les I¿nebres de I'u–
ne aux
lunlieres
de
!'autre)
c'en
un
exct:s
doin
on
11'3,U–
~oit"'jamais
eru des philo{ophes cnpables,
fi
notre (Jeel e
oc nous les eat
tnontrés
dans
ces prc;rcndus
beallX
e–
fprirs , qui
fe::
croyent d'aUl3tH meillcurs citoycns qu'i1s
(?nt mOi,"' Chrétkns, L 'il,HOléta11Ce de la (eligio11 Chré–
nenne vlelH -de
fa.
perf~ébol1
,
comme
l;t
rolt;I:tltCe
du
paganiCme 3\'oit Ca louree
d~lIs
{,JO
imperf<Cl ion,
Vo)',::.
I'are,
T
O
L
r;:'\{
A N
~
E ,
Ma;, paree que la religion Chré–
ticnne ell ¡molé,"nte,
!k
qu'el1 cOllleqllenee tlle a un
grand
z~le
pour ,' élublir
ti"
la
rllin~
des autres rtli–
g;uns, vous
UVt.'z.
ton
d'en conclnre "lu'elle ptoduili: nuf–
(j-tÓt tan, les maux que votre prévelllioll vous
f.itatra–
cher
~
rOll imolér.nee, Elle lIe eonli!!e pas e01l1me vous
pourrie-z. vous I'imaginer,
:l
cOIllr3indre les conlcicnces,
11. •
foree r les homme,
it
rendre
i
D ieu Ull culte <Je–
favoiié par le eceu!, paree
q~e
I'efprii u'en eonllolt pas
la vérité, En a!lillanr .inli , le
ChrijlúniJme
iroir eon–
tre
It"
propres principes, puirque la Divillité ne Cluroit
agréer un homrnage hypocrite, qlli lui (croit rend u par
c;eux que la violence,
&.
non la pt:rf"u:lflon, fcruien c
Chréticns, L'intoléralice du
q hrrjli",zij'm,
le
bome a
oe pas :ldmcttrc dut1s
(1.
communioll
ceux qui voudroient
tui aaoeier o'.uttes rcligions ,
&
non
ii
les p",Cécurcr,
Mais pour cOllnoirre jUlqtl'J quel poim il doit ,etre ré–
primanr dans le pays OÚ
iI
efl devenu la religlon do–
min:uue,
~~'ct.
LID
~
R
T E' D E
e o
N S
e
I
E
N
e
E. •
Le
C
h,'¡¡tw"iJinc,
je le rai, a eu res
¡¡y
erres de relt–
.Ilion
&
les Aammes en om été rouveot tunclles au. fo–
ciétés : cela prou"e qu'il n'y a rien de
'ti
b,?n dom la
motignité humaine ne puifre aburer,
Le
fon aurrne ell u–
ne pelle qui reprodujt de tcms en 'em'
d~s
germes
e~pablos d' illfcéter la terre ; Otois e'ell
,le
vle~
des partl–
culiers,
&
non du
Chriftitrnjrm~ ,
qUl
~ar
la
11~(Urc
di
égolem~m
éloigné des fureur, outrée,s, du
fl\natlr~~"
&
des eraiotes imbécil les de lo
Cup~rlhtlOll ,
La rellglon
rend le payell luper!lidcux,
&
I.e l\)ahomét:ll1 fanari–
que' leurs cu!tes les coñduirelH
Ji
naturellemem (
Vo–
ye~
'p
A G A N I S
~I
E ,
oy_
IV.I
A. H
'?
~I
E'T I S M E):
mais
lorrque le Chrétieq
s'obondon~e
a l' un Ou l:aut.'e de
ces deux «ces d1:s-lors II aglt cOntre ce qUI
IUl
pre–
fcrit
ra
reliuian: En nc croyant rien
que
ce
qui lui
dI:
propo(é
pa~
l'
nut~"ité,
la plus
~efpe~able
9ui !oit
f~r
I:!.,
terre, je veu' dtrc
I,~gh[e ,
Cathohquc
~
II na p.olnt :\
craiudre que
13
fuperllltlon vlenoe remphr (on e!pru d,e
préjugés
&
d'errcurs, Elle eO le p3rrage
de~
eCpnrs
fot-
-
blei