CH!
yen! . Sa philofilphie étOit plus en
~élion
qu'en difcours .
JI fut chéri
de
fes diCciples pendant fa vie; ils le plcu–
rerent long-tems apres Ca mort . Sa mémoire
&
fes é–
crit. COOt dans une grande vénération. L es honneurs
qu 'on lui rend encore aujourd'hui, 001 excité entre nos
lOiílionnaires les comcfbtions les plus vives.
J
Is Ont é–
té regardés par les uns comme une iqolatrie incompa–
t ible avec l'cfprit du Chriflianifme: d'autres n'en OOt pas
jugé
(j
Céverement. lis conveooient a(Jez les uns
&
les
autres, que
(j
le culte qu'on rend
a
Confucius étoit
religieul, ce culte nc pouvoit etre toléré par des Chré–
tiens: mais les milfionnaires de la compagnie de JeCus
OClt IOOJours prétendu qu'il n'étoit que
ci~il.
(1)
Voici en quoi le culte coofinoit. C'efl: la coOtume
des
Chinois
de facrifier aux ames de leurs pareos mores:
les pl\iloCophes rendent
co
devoir particulierement
a
Con–
fucius. JI
Y
a proche de l'école Confucienne un aute!
eonr.,cré
a
fa mémoire,
&
fur cel autel l'im'ge du phi–
lofophe, avee ceue infcription:
C'ejl ici le throne d.
J'ame de notre
trts:faint
&
trh·c:(ce/lent premier.
mat–
~re
Conf!!e;"s.
L a s'aOemblem les lemés, tous les é–
quinoxes, pour honorer par une offrande folennelle le
philofophe de la nation. Le principal mandarin du lieu
'i1it la fonélion de prolre ; d'autres lui fervcm d'aeoly–
tes: on choifit le jour du facrifice avee des
c~rémonies
particulicres; on fe prépare
a
ce grand jour par des jeo.–
ues. Le jour venu , on examine l'hoflie , on al1ume des
ciorges, on Ce met
i!.
génoux, Oll prie; on a deux eou–
pes, l'une pleine de fang, I'aurre de vin; on les répand
fur I'image de Confucius; on benit les alfifl:ans,
&
cha-
cun Ce retire.
.
11
en tres - difficile de décider fi Confucius
a
été le
Soerate ou l'Anaxagoras de la Chine: eeUe queflion
tient
i!.
une eonnoi(Janee profonde de la langue; mais
on doit s'appercevoir par I'analyfe que nous avous faite
plus haur de quelques-uns de fes ouvrages, qu'i1 s'ap–
pliqua davamage
ii
I'étude de l'hoQ)01e
&,
des meeurs,
qu" celle de la nature
&
de
Ces
eaufes..
Mencius parut dans le (jede fuivant. Nous paíTons
tout de Cuite
a
ce philofophe, paree que le Roofi
des
Japenois efl: le meme que le
L i-Iao-kirtn
des
Chino;',
dont 1l0US aVOllS parlé plus ham. Mencius a
la
réputa–
lion de I'avoir emponé en fubtilité
&
en éloquence Cur
Confucius, mais de lui avoir beaueoup cédé par l'in–
l10cence
des
mreurs,
la droiture. du
creur,
&
la.
mo·
deni. des diCeoms. Toute Iittérature
&
toute phlloCo–
phie furem preCque
.étouffée~
par
)~i-haam-ti q~i ré~na
trois fiecles ou envlwn apres celUl de ConfuelUs. Ce
prillee jaloux de fes prédécefl.eurs,
enn.mi. des Cavans,
opprefTeur de fes Cujets, /it bruler tous les
~erits
qu' il
pot recucillir,
a
I'exeeption des livres d'agriculture, de
m edeeine ,
&
de
maxie.
Quatre cems foixanre fa
vans
qui s'<'toient réfugiés
dao~
des montagnes avee ce qu'
ils avoient pll emporter de leurs bibliotheques, furent
pris
&
expirerent au milieu des ftarnmes .. D'autres,
a–
peu-pres en meme nombre, qui eraignirent le memc
fon, aimerem mieux fe précipiter dans les eaux du haut
des rochers d'une l1e ou ils s'étoient renfermés. L'é–
lude des lemes fut proCcri\e fous les peines les plus fé–
"eres; ce qui retioit' de Iivres fut négligé;
&
10rCque
les princes de la famille de
Han
s' Qccuperent du re-
110uvellcmellt de
il
littérature,
a
peine, pu,! - on recou–
\'rer quelques ouvrages de ConfQcius
&
de Meneius .
On tira des erevaITes d'un mur un exemplaire de Con–
fncius
a
demi-pourri;
&
e'efl: fur cet exemplaire défe-
8ueux qu'
iI
paJoit qu' on a fait les copies qui l' ont
mlllliplié .
Le renouveflemeo\ des leures
peu~
fervir de date au
Iroifieme période de l'aneienne philoCophie
Chinoife.
La feéle de
F••
fe répandit alors dans la Chine ,
&
2vee elle l'idolatrie, l'athéiCme,
&
toutes Cortes de fu–
perfl:itions; enforte qu'il efl incertnin fi I'ignoranee dans
laquelle la barbarie de
Xi·hoam-ti
avoit plongé ces peu–
pies" n'étoir pas
préfé~able
aux f"uffes doéirines done
i1s furem infeélés .
Voyez
,¡
I'article de la
PHI
L
O
S
0-
PHI E D E S
J
A P
O
N.
O
I S,
I'hifl:oire de
la
philoCophie
de Xekia, de la Ceéle de R oofi,
&
de l' idolatrie de
Foe. Ceue feae fut Cuivie de eelle des Quiétifl:es ou
U"'$uei-kiao, nihil agent;lIm.
Trois fiecles apres la
uail1anGe de
1.
C , J'empire fm pleio q'une efpeee d'hOll1-
( 1)
tes MiffionnaircJ de la Compagnie de
JeCus
d'.1.ujourd'hui
(ont
trap
I
nifonnable••
&
trap dociles
poae
ne p.u :¡cquiercer aux dccilionJ
,
de l'lnquifition de Rome. laquelle a d¿cI:l:rés
CllperA:itieux
les
ei.
\eJ
qu.e le. Miffionnaires
admeuoieDt:.
cet
arcet
;ayant éu! con6.rm6
CHI
mes
qui s'im3gioerent etre d'a,uta,ot plu! pariaits, e'en–
á-dire, Cclon
eu~,
plus voJfins du principe aérien, qu'
i1s étoient plus o.iliis.
11~
s'imerdiCoit"" autal\t qu'il é–
toit en
eu~,
('urage le plus naturel des fells. lis Ce ren–
doiell.t fl:atues
po.urdeveoir air; celle diOolution étoit
le term.e de
l~ur
efpéranee,
&
la derniere réeompenfe
de leur inertie philofophique. Ces Quiétifl:cs fureot né–
gligés pour les
Fa,n-chin;
ces
E~icuricns.
pa.rurent daos
le cinquien¡e fieele. Le "ice, la vertu, la. providence,
l'iml,l1ortalité,
&e.
étoiem pour eeux-cl des noms vui–
des de fens. Cette pbilofophie
ell;
malheureuCemem trop
commode pour ceíTer promptemem: il efl: d'autam plus
dangereux que
tOll~
un peuple foit. imbu de_ fes
~rinci-
peOn fait commeneer la philofophie
Chinoif.
du
~o
yen áge aux dixieme
&
onzieme /iecles, Cous les deux
philofophes
Chen-el<
&
Chim-ei.
Ce furem deux poli–
théifl:es, felon les uns;. deu" ,rhées felon les autres;
deux déifl:es (elon. quelques-uos, qui prétendent, que ce¡
aoteurs défigurés
pa~
les eommemateurs " leur. om. 1'0-
bligation entiere de toutes les abCurdirés qúi ont paíTé
Cous leurs noms . La feéle des le\trés
eQ
vellue immédia–
temeM apres c;elles de
Chel<-eu'
&
de
Chim-ei .
Elle
a
divifé l'empire fous le nom de
],,-kiao,
avec les Ceéles
Foe-kiao
&
L.ao-Kiao,
qui ne fo¡a vraiíTemplablement
que trois combinaifons ditréremes de fup.erl1;itions, d'i–
dolatrie,
&
de polythéifme 00. d'athéifme .
C'c(t
ce done
on jugera plus fainement par l'expofition de leurs prlO–
cipes que nous allons placer ici. Ces principes, felon les
aut~urs
quj paroiffem les mieux inflruits , ont été ecux
des philofophes du moyer. age,
&
(om
encare aujourd'
hui eeux des lemés, avee guelques différenees qu'y au–
ra apparemment introduit le eommerce avee nos fa-.
vans.
Príncipes des philoJophes Chinois du moyen áge
&
des let(rls de "I"i-ei.
1.
Le devoir du ph(loCophe efl:
de chereher
qu~1
efl: le premier principe ce l,'uoivers:
commenr les caufes générales
&
pa¡tieulieres en fooe
émanées; quelles fom les aéljans de ces eaufes, quels
f'lnt leurs elfets; qu'efl:-ce_ que
I'homm~
relativement
a
fon corps
&
i!.
fon ame; eomll}ent
il
cOI)(,oit, com–
ment il agit; ce que] c'efl: que le vice, ce que e' efl:
que la vertu; en quoi I'habitude en eonfifl:e; quelle efl:
la defl:illée de ehaque ·homme; quels font les moyens
de la connoitre:
&
tOute eeue doéirine doit erre ex–
pofée par fymboles. énigmes, nombres, figures,
&
hié-
ro~y~a.
.
2 . .
La fcience efl: ou anrécédeme
~
jien, tien hio,
&
s'oecupe de I'etre
&
de la fubfl:anee du premier prin–
cipe, du lieu, du mode, de I'opération des eaufes pre–
mieres eonlidérées en puiITanee; ou, elle efl:
o
fubféquen–
te ,
&
elle_ traite de l'inauenee des principes immaté–
riels dans les eas particuliers; de l'applieation des for–
ces aéiives pour aug menter, diminuer, altérer; des ou–
vr~ges;
des. choCes de la vie civile; de I'adminifl:ration
de I'empire; des conJonétures coovenables ou non ; des
tcms propre. 00. non ;
f:t
c.- '
.' •
Scien" antécédente.
1.
L a puiíTance qu i domine fur
les cauCes générales , s'appelle
ti-chu-chu-zai-kuin-wang–
ht<"ng:
ces termes Com I'énumération de fes qualités.
2.
JI
ne fe. fait rien de rien.
11
n'y a done ni prin–
eipe ni caufe qui ait tiré, tout du. néant.
3. Tout n'étant pas de toute éternité, il Y a done
eu de tOute éternité un, prin.cipe des cha fes , amérieur
aux chMes: li efl: ce principe;
ji
efl: la raifon premie-
re,
&
le fondement de la nature.
.
4. Cette caufe c(t l' Etre infini, incorruptible, fans
comm,encem.cnt 'ni fin; faos
qu~i
elle ne Ceroit pas caufe
premiere
&
derniere _
'
'0;-"'.'
~J
f.
Cette gr'ljlde caufe univerCelle n'a ni vie, ni in–
telligenee, ni volonté; elle efl: pure, tranquille , fubti–
le.. tranfpareme, fans e,orporéité, Cans fiJu re:.
Ue
s'at–
temt que par la penrée eom¡ne les ehotes fplfltu,elles;
&
quoiqu'elle ne foit point fpirituelle, elle n'a ni le¡
qualités aéli,'es '. ni les qualités paO}yes des élérnens.
6.
Li,
qu'on peut regacder eomme la matlere pre–
miere, a produit l'air
a
cinq émanations"
&
cet air efl:
dcveou par cinq viciffimdes fenGble
&
palp,able.
7.
Li
devenu par lui-meme un globe in,li'li, s'appelle
tai-hien,
perfeélion fouveraine.
8.
Vair •
~ar
le Pape Clernent. Xl. le
;lO,
Novc!Dbre r704.
d~n5.
un decret
.pu';
t1culicl';
11
n'cn d t: clone plus que(hon. Les
ehmols
canvertl$
oc
fO'1t
par confequcQt
pha
:ulmillible.
oHU' pca.tÍque.
de
Icur
2ocicOQc;'
Z\,!li~ion.
(M )