CHI
18.
L'uoivers
a
cinq regles; il raur de
la
junice
en–
tre re prince & le CUJe[; de la [endrelfe emre le pere &
le tils; de
1 ..
fiMli[é entre la femme
&
le mari; de la
fubordination entre les freres; de la concorde entre
1<5
amis.
11 Y
a [rois vertus cardinales; la prudenee qui
diCcerne , I'amour univerCel qui embralfe, le eourage qui
fotltient; la droi[ure de eceur les fuppoCe .
19.
Les mouvemens de I'ame Cont ignorés des au.tros:.
(i
tu es Cage, veille done
2
ce qu'il
n'y
a que lO. qUl
voyes.
i.o.
La vertu en entre les extremes; eelui qui a paf–
í.!
lé milleu n'a pas mieux fait que eelui qui ne I'a pas
aueint.
2.
l.
II n'y a qu'une chofe précieuCe; e'cn la vertu.
en.
Une oa[ioo peu[ plus par la vertu que par I'eau
&
par le feu; je n'ai jamais vO périr le peup\e qui I'n
prife pour appui.
23. 1I
fau[ plus d'exemples au peuple que de préce–
pIes ;
it
ne faul Ce charger de lui [ranCmeme que ce
done 00 Cera rcmpli.
24. L e rage en Coo cenCeur le plus Cévere; iI en foo
témoin, fon aceur.1Ieur,
&
Con juge .
25'.
C'ea avoir altCiOI l' iooocence
&
la perf<aion ,
que d. s'(-[re furmooté ,
&
que d' avoir reeouvré cee
~neicn
&
primilif é[al de droiture eéleree.
2.6.
La parelfe engourdie, I'ardeur iilconfid érée, Cont
deux obaades égaux au bien.
2.7.
L 'homme parfail oe prend point une voie dé–
tournée ;
ji
fui[ le ehemin ordinaire,
&
s'y litm ferme.
2.8.
-L'hoonc[e homme en UI1 homme univerfel .
2.9.
La ehari[é en eetle affeaion conname
&
raifon–
née qui nous immole au geme humain, comme s'il ne
faifoi[ avee nous qu'un iqdividu,
&
qui nous alTocie
ii
Ces Ina Iheurs
&
a
fes profpéri[és.
~o.
1I
n'y
a que I'honnete homme qui ai[ le droi[ de
hiir
&
d'aimer.
.
3
t.
Compenfe Pinjure par l'averlion,
&
le bieofai[
par la recflnnoilEnee, car e'en la jUltice .
• 32.
T o mber
&
l1e fe poiO! relever, voili proprement
ce que e'en que fa;\lir .
H.
C'en une erpece de
t.'o~ble
d'erpril que de. Cou–
halter 3UX au[res, ou ce
qUl
n ea pas en llotre pmlfan–
ce Oll des chores eontradiaoires.
34.
L 'homme parf.1it agil Celon fon é[a[, & De veul
riell qni
Ini
foi[ étrallger .
.
'f.
r.eluí qui étudie la fagelfe
a
neuf qua.l.[és ell vOe;
la "perfpir.aci[é de I'ceil , la finelfe de l'oreJlle, la Céré–
nilé dn fronl, la gra
vi[~
du corps, la v.émcilé du pro–
po<, I'exaa;rude dans 1a
?t.on, le eonfell dans les eas
dou[eux, I'examen des Cmtes dans la vengeance
&
daos
la colere.
L a morale de Confucius
ea,
comme 1'011 VOil, bien
fupérieure • Ca mé[aphylique
&
¡¡
fa phyfique . On peul
ennfulter Bulfinger fur les maximes qu'il a lailfées du
g
u"ernement de la
fa~i\le.,
des
f~nai':lns
de la magi–
(tralure
&.
de l'adml0l11ratlon de I emplfe .
Com'me les mandarins
&
les lemés ne font pas le
gros de la nalÍon,
&
que I'é\ude des \emes ne doi[ pas
c?[re ulle occupa[ion bien commune, la ditl;iculté en
é–
lam 1; beaucoup plus grande qu'ailleurs,
iI
femble qu'il
reneroi[ -encore, bien des chofes importames
a
dire fur
le
C hinoi,
&
cela en ,' rai; mais nous ne nous fom–
m es pos
pr~poré
de faire 1 'abregé de leur hinoire, mai¡
eelui feulement de leur phiiofophie. Nous obCerv.erous
eependan[,
1°
que, quoiqu'on ne puilfe aceorder .aux
C hinoi,
lOule I'antiqui[é donl ils fe vanten[ ,
&
qm ne
leur
ea
guere dirpu[éc par leurs panégyrilles, on ne peul
nier lou[efois que la dale de leur empire ne foil [reS–
voil;nc du déluge.
2°.
Que plus on leur accordera d'ao–
eienne[é, plus on aura de reproches
¡¡
leu.' faire rur
I'i~perfeaion de leur langue
&
de Icur écmure: II en
111-
c oncevable que des peuples
a
qui l'on donoe [am d'e–
fpril
&
de ragocilé', ayeOl mul[iplié
a
I'infini les accens
3U lieu de multiplicr les mOIS,
&
mulliplíé
a
l'
infini
les cama«es au lieu d'en eombioer un pe[il nombre.
3°.
Que
\'éi~quence
&
la poélie leuanl de tort pres
a
la perfeaion de la langue, ils ne font felon lOute ap–
plrenee ni grands ora[eurs ni
~rands
poeles .
4°.
Que
leurs drames rom bien imparfalls, s'il en vrai qu' on
y
prenne un homme au berceau, qu' on y repréfeOle la
fuile de lOute fa vie,
&
que I'aaion [héa[rale dure plu–
Ileurs mois de Cui[e.
rO.
Que daos ces cOlllrées le peu–
pIe en tres·enclín
a
I'idola[rie,
&
que Con idolalrie en
forl gruffie,e, fi l'hiaoire fuivaute qu' Qn lil daos le
P.
le C " mle ea bien vmie. Ce mimonnaire de la Chi–
ne racon[e que les medecins ay3nt abandonné la filie
d'un Nankinois , oel homme qui aimoil éperduemeot Con
eH!
enf'ant ,
ne
rachant plus. qui s'ndrdTer, s'avifn de de–
mander fa guérifon
iI
une de
Ces
idoles .
It
n' épnrgtl3
les facrifices, ni les mets , ni les parfu,"s, ni I'nrgen!,
II
prodigua
a
I'idole 10Ul ce qu'il cru[ lui elre
ngré~ble; ccpel1dant fa filie mourul. Son 'Zele alors
&
Ca
pié[é dégéoérereo[ en fureur ;
i1
réColut de. fe venger
d'une idole qui I'avoil abuCé.
lt
por[n fn pl.lOle devam
le juge,
&
pourfuivi[ eelle nftaire eomme un procos en
regle qu'il gagna, m.lgré [oute In follici[alioll des ?<?n–
'les, qui craignoient avec june rajfon que la pUllltlon
d'une idole qui
n'exau~oit
pas,
n'~[
des fui[es flcheu–
res pour les autres idoles
&
pour CUI. Ces idolatres ne
fOnl pas touJours aum modérés,
~qu'ils
font méeon–
lens de leurs idoles ; ils 1es haranguem a-peu-prcs dans
ces termes:
ero;s
-
tlt
'l/u nOIlJ ayon!
tore
¿"nI
notre
indigna&iol1?
Sois
jllge entre nOYl
&
to;
;
Jtpttil
long–
ttmI n01l1 te [oignon!; tu
tI
logle
dall!
un
lemplt
~
tu
el
dorle de
la
tIte
LJllX
pih;
nOIU ¡'aVD"!
tolijours ftr–
vi
1" chof" 1" plu, dllitieuf"; ji
IH
n' n' paJ mall–
gl, c'ejl
la
fatlte.
7ft
ne fauroÍJ dir< 'lue
tu
ay"
man'lul
á'
tn(t111; nouI
avo»s
101ft
faie de:
nolre
pare,
&
e/t 11'as r;en faie
de la
tit»tu : pi/u 1I0UJ te dOll–
nons
1
plus
nOUJ
dt7Unons pauvyeJ;
,onViellJ qru
fi
nOtu
t.:
¿evons,
t/~
n011.1
do;r
allJli.
O,. dis-no/tI de
qlldI
bien, tu nOt([
a.J
combllI.
La fin de cene harangue en
ordinairement d'abame l'idole
&
de la Irainer dans les
boues. Les bon'Zes débauchés, hypoc i[es,
&
avares,
encouragent le plus qu'ils peuvem ;\ la fuperflilion. lls
en COn! fur-IOut pour les pélegrinages,
&
les remmes
3uOi
'lui
donn~"t b~aucoup
danl etlte
dlvotion,
'Iui
n'ejl p'" fort dtt gollt de m4ri, ¡alollx au poin& 'ltU
nOI miffionnairtJ ont
lel
obligls
de bátir
OIIX nOII'lltaflX
convertiI det Iglife' {lparltI ¡our 1" dmx fextI. I/oy.
le
P.
le Comle .
So.
Qu'il paroit que parmi les re!i–
giOilS étrangeres tolé"rées
1
l. religion Chrétienne
lien~
le hall[ rang: que les Minomé[ans n'y font pas nom–
breux, quoiqu'ils y ayem des mofquées fuperbes: que
les Jéfuiles on[ beaucoup mieuI réuffi dans ce pays que
eeux qui
V
Out exereé en
m~me
lems ou depuis les
fonaiC'ns aponoliques: que les femmes
ChinoifeI
Cem–
blen[ fort pieufes, s' il en vmi, comme dil le
P.
le
C?mtc,
fjle'
elles
vOfldroient
fe
confeff~"
tOlll
In
j ourr,
{Ot' goll. potlr le facrement, foit ttndrejJe de pietl,
roi~
'luelqu'{IJ{tr¿ rairon quí Jutr eft particlllierc
:
qu'
a
en
Juger par les obJeaions de !'empereur aux premiers mir–
fionn:l1res,
les
Chino;1
ne l'ont pas
embnfT"é'e
en 3Veu–
gles.
Si
la co,,:noijJanu de 'JeJIl'
-
Chrifl ejl nl<ejJaire
atl [a/ut,
difOt[ cee empereur aux mimonnai res
&
9
t "
d'aiJ/etlrs
D ieu
nfJUl
11.;1
'lJoullt
fincerement
faut/;r
com–
ment nOI/[ a-t-d laijJét ji 1011g·tem, tlan,
I'erretl~?
11
Y
a
plt" de fene jieele¡ t¡ttt votre religiol1 ejl Itablie
dan! le monde,
&
nOfU
n'en
(I.'Vonl
ríen fr2
.
L a
ehi.
l1e
ejl-~I/e
ji pm d: chofe t¡1l'el/e ne mlrite paI
t¡u'
OH
pmfe
n
el/e, tanda,
t¡tIt
tant de barbaru fOl1t Ielai –
r/¡?
C'en une difficul[é qu'on propofe [OUS
les jours
fur les banes en
So~bonne .
L tI miffionnairtI,
ajoa[e
le.
P.
le Comle,. qUI mpporre eet[e difliculté,
y
dpon–
d"mt,
&
le prtnce
¡"I
tunttnt;
ce qlli devoil é[r¿ :
des miffionnoires Ceroient OU bien ignorons ou bien mal–
adroils s'ils s'emoarquoienl poar la eonverlion d'un pell–
pIe un peu pOlicé
r1
fans avoir la répoofe a ceue obJe–
aion eommune.
voy.
1"
arto
F
o
1 ,
G
R A
e
f!,
P
R E'–
D E S T I
N
A T
IO N.
7°.
Que les
C
hinoi,
onl d'
afrc~
bonnes manuraaures en étorfcs
&
en porcelaines; mais
que s'ils elcel/eOl par la 1t13[iere, ils pcehent abColu–
menl par le goat
&
la forme; qu'ils en feront cneore
10ng'lems aux magots; qu'ils On! de belles eouleurs
&
de mauvaifes pcinrures; en un mor, qu'ils n' ont pas
le géoie d'invemioo
&
de découverles qui brille aujour–
d'hui dans l'Europe: que s'ils avoiem eu des hommes
fupérieurs, leurs lumieres auroieO! forcé los oba.eles
par la feule impoffibililé de rener eaplives; qu'en géné–
mI I'efpril d'oricm ea plus [ranquille, plus pareffeux
plus renfermé dans les befoins elfemiels, plus
born~
i
ce qu'il Irouve
él~bli,
moins avide de nouveaulés que
I'efpril d'occideol. Ce qui doil rendre parliculierement
ii
la Chine les ufages plus connaos , le gouvernemem
plus uniforme, les lois plus durables; mais que les
fciences
&
les arts demandan! une .aivi[é plus inquiel–
le, uoe curiofilé qui ne Ce lalfe poiut de ehercher, une
forle d'illcapaci[é de Ce falisfaire, nous y fommes plus
propres ,
&
qu'iI n'en pas éloonant que, quoique les
Chinoi,
foieOl les plus anciens, nous les ayolls devan–
eés de fi loio.
(7oy.<. 1" mlm. de I'acad. ann.
1727.
L'hift.
d~
I,!
Philo¡
&
dtI Philofoph. de
Bruek. Bul–
ting. L e.bOlI7. . L e
P.
le Com[e.
LtI
",1m.
dtI mi§".
Itrang.
&c.
El
le~
mlm. d;
l'ao"I,
des i>Jf.ript.
_ CHr,