eH!
19. Li
ell done l'e/Tence de tout,
0 0,
Celon l'exprcC-
1I0n de Confucius , la raifon premiere ou la fubnauce
univerfelle.
20.
Li
produir rour par
Ji
ou fon air primitif; cer air
cn fon innrumem
&
fon régularcur général.
21.
Apres un certaio nombre d'aos
&
de révolmions
le monde
liniea;
lOO[
retauroera
a
fa [ource premiere:
~
ron principe;
iJ
ne renera que
li
&
ki;
&
li
repro–
dUlra un nouveau monde;
&
ainli de fuile
a
I'infini.
22.
11 Y
a des eti
~irs;
c'en une vériré démontrée por
I'ordre connam de aterre
&
des cicux
&
la conti–
nuarion reglée
&
non imerrompue de
leu~s
opér.arions .
23·
Les chofes om donc un auteur, un príncipe invi–
r:
ble
~ui I~s
conduir; c'ell
chu,
le mairre;
xi"-',,,ei,
1
ef~m
qUI va
&
reviem;
ti-kirtm,
le prince ou le fou–
vera
10 •
24·
Aurre preuve des efprits; ce font les bienfairs ré–
pandus fur les hommes, amenés par cette voie au culte
&
aux facritices.
?-5'.
N o.s peres ont offert quatre fortes de facrifices;
lu"
au Clel
&
:l
xanghti
fon efprit·
in
aux efprits
des lix caufes univerCelles, dans les
qu~tre t~ms
de I'an–
née., Cavoir, le. froid, le chnud, le foleil, la lune, les
étolles, les piUles,
&
la fécherelJe;
'Uuang,
aux efprits
d,es montngnes
&
des tleuves;
pien
,
aux efprits infé–
rleurs ,
&
aux hommes qui
Out
bien mérité de la répu–
blique.
D 'ou
iJ
fuit
l °
que les efprits des
ChinoÍJ
ne font
qu'~ne
feule
~
meme :'ubllance avec la chofe
a
laquel–
le lis
fo~lt
.u.l1IS:
2<>
q,~
lis n'ont touS qu'un principe, le
chaos pnmltlf; ce qu
JI
faut emendre du
tien-Ch"
no–
tre Dieu,
&
du
xanghti,
le ciel ou I'efprir
célell~:
30
que les efprits tinirom avec le monde
&
retourneront
a
la fource commune de toures chofe; :
4°
que relati–
vcment
a
Jeor [ubflaDce prirnilive,
tes efprirs
font
(OUS
égnlemenr parfaits,
&
qu'iJs ne fonr diOingués que par
les parries plus grandes ou pi us petites de leur réfiden–
ce:
rO
qu'ils fom tous fans vie, fans intelligellce, fans
liberté:
6°
qu'ils re,oivem des facrifices feulemem fe–
Ion la condition de leurs opérations
&
des lieux qu'ils
habirent :
7°
que ce fom des portions de la fubnance
univerfelle , qui ne peuvent etre féparées des étres oa
on les fuppoCe, fans la denruélion de ces
~tres.
26.
11
Y
a des cfprits de génération
&
de corruprion
qu'on peu! appeller
efprits phyfi'l,tes,
parce qu'ils
fOil!
caufes des etretS phyfiques;
&
il
Y
a
des efprits de fa–
eritices qui fom ou bien ou malfaiCans
a
I'homme ,
/le
qu'on peu! appeller
po1iti'ltlts.
27.
La vic de I'homllle confine dans I'union conve–
nable. des parties de I'homme, qu'on peut appeller
I'en–
th/
du ciel
&
de la terre: l' emité du ciel ell un air
treS-pur, tres-Ieger , de nature.ignée, qui connitue
I'hom,
I'ame ou l'eJ'prit des animaux; I'enrilé de la terre ell un
.ir épais , pefant , grolIier, qui forme le corps
&
fes hu–
meurs ,
&
s'appelle
pe,
corps ou cadavre .
28. La mort n' ell autre chofe que la féparation de
hoen
&
de
pe;
chacune de ces enrités retourne
a
fa
Cour–
c e;
hoen
au cicl ,
pe
:i
la terre.
29. 11
n~
rene apres la mOr! que l'emité du ciel
&
)'entité de la terre: I'homme n'a poinr d'autre immor–
talité ; il n'y a proprement d'immorrel que
li .
On cooviem afle7. de I'exaélitude de cene expolition,
m ais chacun y voir ou I'athéifme, ou le déifme, ou le
polithéifme, ou I'idolarrie , felon le fens qu'il attache
aux mots . Ceux qui veulem que le
li
d~s
Chinois
ne
foil autre chofe que notre D ieu, fom bien embarra/Tés
quand on leur objeéle que ce
li
ell rOlld : mais de quoi
ne fe tire-t-on pas avec des dininélions? Pour difcul–
per les lettrés de la C hine du réproche d'athéifme
&
d'idolatrie, I'obfcuriré de la langue préroit a/Tel ; il n'é–
tOil pas néce/Taire de perdre
a
cela tOU! l'eCpri! que
L eibnit'l. y a mis .
Si ce fyneme ell auffi ancien qu'on le prétend, on
ne peut etre trap érooné de la multitude Curprename
d'expreffions abllraites
&
g~nérales
dans lefqtlelles il ell
eon~ü.
JI
faut convenir que ces cxpreffions qui
001
rendu I'ouvrage de Spinofa Ji long-tems ininrelligible par–
mi nous n'auroiem guere arreré les
Chinois
il
y
a lix
ou fept cems ans: la langue etrrayante de notre athée
moderne efi précifément celle qu'ils parloient
da.nsleurs
éeoles .
Voil a les progres qu'ils avoiem faits dans le monde
intelleéluel, lorfque nOus leur portames nos coonoi/Tan–
ces . Cet événemeut ell I'époque de la philofophie mo–
derne des
C
hinois.
L'ellime Jinguliere dont ils honore–
rem les premiers Européens qui débarquerent dans leurs
courrées, De nous donlle pas une baute
id~e
des
C.o11-.
eHr
noitranc.s qu'ils avoiem en Méchanique, en AOron,,–
m ie ,
&
dans les au¡re, parties des Mathématiques. Ce.
Européens n'étoien!, meme dans leur corp. , que de.
hommes ordinaires; s'ils avoiellr quelques qualités qui
les rendiUem particulierement recommandabk. , c'étoir
le lelc avec lequel ils couroient annoncer la vérité dans
des régions inconnues , au hnard de les arroJer de leur
propre fang, comme cela en
Ii
fouvenr arrivé depuis :\
leurs fucceUours. Cependant ils furem accueillis ;
h
fu–
pernition fi communémem ombrageufe s'alfoupi! devall[
eux; ils fe firem écouter, ils ouvrirem des écoles; on
y aecourur; on admira leur favoir. L'empereur
Cham–
hl. '
fur la tin du dernier fiecle, les admi!
ii
fa cour,
s innruifit de nos fciences, apprít d'eux notre Philofo–
phie, étudia les Mathématiques, l'Anatomie , l'A llrono,
m ie, les Méchaniques,
&c.
Son tils
Yong-TchÍ1rg
ne
lui reffembla pas: iI relégua
a
Cantan
&
3
Macao les
" irtuofes Européens, excepté
ceus
qui réfidoient
a
Pé–
kin , qui
y
renerent .
Kien·L ang
tils de
Yong-Tchi¡tg
fur un peu plus indulgent pour eux:
iI
déti:udit cepen–
dant la re!igion Chrétienne,
&
perfécu t~ m~mc
ceux
de fes foldals qui I'avoient embra/Tée; mais il louflrir
les
J
éfuites, qui cominuerent d'enfeigner
3
Pékin.
11
nous relle maintenam
a
faire connoitre la Philofo–
phie pratique des
Chinois.'
pour cer efti:t nous allons
donner quelques·unes dts femences morales de ce C on –
fu cius , donr un homme qui aCpire
a
la réputation de
lettré
&
de philofophe doir favoir au moins qtlclques
ouvrages entiers par cceur.
l .
L'éthique politique a deux objets principau x; la
culture de la narure intel ligenre, I'innitution du peuple.
2 .
L'un de ces objets demande que I'entendement
foit orné de la fcience des choCes , afin qu'il dilccrne
le bien
&
le mal , le vrai
&
le faux; que les pallions
foiem modérées; que
l'amollr
de la véri(é
&
de 1a venu
fe foni6e nr dans le creur;
&
que la condui!e
en~ers
les
aurres foit decente
&
honncte.
3·
L'aulre objer , que le citoyen
fac~<!
fe conduire.
lui-méme, gouverner fa famille, remplir fa chnrge, com–
mander une partie de la nation, pofféder I'empire.
4.
Le philofophe en celui qui a une
connoiUanc~
pro–
fonde des chofes
&
des livres, qui pefe tour, q\1i fe fou–
rnet
ii
la raifon ,
&
qui marche
d'
un pas alfuré dans
les voies de la vérité
&
de la junice .
,
S.
Quand ou aura conlommé la force intelleélueJle
:1
approfondir les chofcs , l' intention
&
la volomé s'épu–
rerent, les mauvaifes
aff~él:ions
s'éloigneron[ de l'ame)
le corps fe confervera fain, le domefiique fera bien or–
donné ,
h
charge bien rempl ie, le gouvernemen! parti–
"ulier bien admininré , I'empire bien .égi; il joüira de
la paix.
6.
Qu'en-ee que I'homme tiene du cie!? la
lJatu«
in–
telligente: la cooformité
a
cerre uature connituc la re–
gle, I'attenrion
a
vérifier la regle
& "
s'y a/Tujerrir en
l'exercice du fage.
'
7. 11
ell une cerraine raifon ou droitllre célene don–
née
a
tous : il y a un lupplemem humain
a
ce don quand
on I'a perdu . La raifon célene en du fainr; le fupplé–
mem ell du fage.
8. 11
n'y n qu'un feul principe de conduite ; c'ell de
porter en tout de la lincéri[é,
&
de fe conformer de
toute fon ame
&
de toures fes forces
il
la meCure uni–
verfelle : ne fais point
a
aurrui ce que
tu
lIe veux pas
qu'on te fa/Te.
9.
On connolt I'homme en examinan! fes nélions, leur
fin, les pallions dans lelquelles iJ fe complatt, les cha–
fes en quoi il Ce repofe.
10.
II
faut divulguer fur le champ les chofes bonnes
it
rous: s'<:11 referver Ull ufage exeluDf, une npplicatioll
individuelle, c'ell méprifcr la vertu, c' en la forcor
:i
un divorce.
11 .
Que le diCciple apprenne les raifons. des ch?Ces,
qu'il les examine, qu'il raifonne, qu'il médlre , qu'll pe–
fe, qu'iI confulte le fage, qu'il s'éclairc... qu'il bannif–
fe
la
confulion de fes penfées ,
&
I'inllablllté de fa con–
duirc.
J
1..
r.a verru n'ell pas feulement conllame dans le,;
chofes ex térieures .
13.
Elle n'a aucun befoin de ce dOn! elle ne pourroit
faire par!
a
toute
la
rerre,
&
elle ne penCe rien qu'elle
ne puiffe s'avotier
:l
elle me me
a
la face du ciel.
14. 11 ne f.1ur s'appliquer
a
la vertu que pour elre
vertueux.
.
1
f .
L'homme parfait ne fe perd jamais de vile.
16. 11 Y
a lrois degrés de fage/Te; favoir ce que c'eft
que la verttl, I'aimer , la pofléder.
1.7.
La droitu(e
d.e
cu:ur en le fondemeDl
de
la vertu \_
1.8,
L'u~