,
23+
,eH!
41uelques poids, ne nous
pd~lleot
pas les
Ch;no;J
,en
beau; que/ les autres mi!lionnair"s ne fom pas d'accord
fuc la grande f.gelfe de ces peuples, avee les mi!lion–
naices de la comp'gnie de Jefus,
&
que
ces
derniers ne
les
om pas m eme cegardé
.IOUS
d'un reil également fa–
vocable .
Au milicu de tanl de témoignages oppofés,
il
fem–
bleroit que le feul .moyen
<ÍU'Ol~
ellt de déeouvrir la
v~rité,
ce feroit de juger du .m érite des
ChinoiJ
par ce–
IUI de leucs pcoduélions les plus yam¿es . N ous en a–
vons plufieurs colleélions; .mais malheureufemem on eft
peu d'aceord .fu.' I
'authemici.té d.eslivres qui compofent
ces
eolleéHolls : on difpute fuc ¡'exaélitude des tradu–
élions qu'on en a fai tes,
&
I'on ne rencontre que des
lénebres eneOre fon ,épailrcs, du eÓté melJ)e d'oo. I'on
étoit en droit d',auendre quelques traits de lumiere,
La colleélion pu.bliée
a
Paris en
J687
par .les pp, In–
loreeua, Hendrick, Rouge,mont,
&
Couplet, nous pré–
feme d'abord le
ta-hio
,ou le
fcientia mag"a,
ouvrage
de Confucius publié par
Cem~u
uo de fes diCciples . Le
philofophe C
hinoiJ
s'y .eCl propofé d'inClruire
les
maltres
de la lerre dans I'art de bien gouverner, qu'i) renfec–
me dans eelui de connoltre
&
d'aequérir les qualilés né–
celraires
a
un fouverain, de fe eommander
a
foi-m.eme,
de Cavoir focmec foo eonfeil
&
fa cour,
&
d'élever fa
famil le .
..' .
L e fecond ouvIage de . la colle.élion, intitulé
chttm–
yum,
ou
d~
medro femptterno,
ou
de mediocyitate in
r:ebus
omni61tJ
tenenda,
n'a cien de
(j
fort fur
cee
ob–
Jel qu'on ne put aifémem renfecmer dans quelques ma–
l imes de Séneque.
Le troifieme.eCl un recueil de dialogues
.&
d'apoph–
legmes fu.r les.
vlee~ ,
.Ies vertus, les devoirs ,
&
b
bon–
ne co.ndUlte : 1I
~Cl
IOuru lé
Itm-yu.
On trouvera
a
la /in
de eel article, les plus frappans de ces apophtegmes fur
lefqu~ls
on pourra apprétier ce troifieme ouvralle de Con-
fucius ,
'
Les favans éditeurs avoient promis les écrits de Men–
cius, philofophe
ChinoiJ;
&
Fran~ois
Noei, mimonnai–
re de la meme compagnie, a f"isfail en ;
71
I
a cetle
promelfe en publiant ¡ix livres cla!liques
ChinoÍJ ,
entre
Jefquels on trouve quelques mOreeaux de )V1encills .
N ous n'entrerQ/ls point dans les
différ~ntes
eomeU. tions
que cette eolleélion
&
la
pr~cédeme
0111
excit~es
emre
les érudits . Si quelques f.its ,hafardés par les éditeurs
de ces cOlleélions,
&
démontrés foux par des Cavans Eu-
. ropéens , lel, par exemple, que celui ¡les tables a(jro–
nomiques données pour oUlhemique¡nenr
Chin~ifeJ,
&
eoovaincues d'une eorreélion faite fur eelles de Tycl¡o,
font eap. bles de jetler des
foup~ons
dans les efprits fans
partí.lilé; les moins impartiaux ne peuvem non plus
Ce
caeher que les .d verfaires de ces pénibles colle&ions ont
mis bien de I'hull}cm
&
de 13 pa!lion dans lem critique ,
La chronologie
Chinoife
ne pera
~tre
incertaine , fans
que la premiere origine de la philofophie
eh~z
les C
hi–
"oÍJ
ne le foit au!li , Fohi
dI
le fóndaleur de I'empire
de la C hine,
&
palfe pour fon premier philoCophe.
IJ
regna en I'an
29f 4
avant la nailfance de Je(us- C hriCl,
L e .eyeJe
C~i.noiJ
eommenee J'an
2647
avanl Jefu's–
ChnCl , la hUltll:me année du. regne de Hoangti . H oangti
eut pour
préd~ce¡reurs
Fohl
&
X inung. Celui-ci régna
t
!O,
eelui-Ia 140; mais en fuiv. m le fyClcme du P.
Petau, la nailTance de ] efus-ChriCl tombe I'.n du mon–
de
3889,
&
le déluge I'an du monde
16f6 :
d'oú il s'en–
fuit
q~e
Fohi a regné quelques, fiec)es aV,anr le déluge;
&
qu 1I faul ou abandonncr la chronologle des livres fa–
crés, ou celle des
ChinoiJ.
Je ne crois pas qu'il y oit
ii
ehoifir ni pour un Chrétien, ni pouc un Européen fen–
fé, qui Jifam daos l'hiCloire de Fohi que fa mere en de–
viut enct!Íme par I'arc-en-ciel,
&
une jnfini[é de contes
de cetle force, ne peut guere regarder fon regne enm,
me une époque cerlaioe,
m~lgré
le témoignage unani,
me d'une
Jla~ion
t
.En quelque lems que F ohi ait régr.é, il paro7t avoir
fall dans la Chine pHhót le rÓle d'un H erm cs ou d'un
Orphée , que celui d'un
gr~nd
philofophe ou
d'~n
C:want
Ihéologien. On raconte de lui qu'iI iOI'ema l'alphabel
&
deux inClrumens de mufique, I'un
a
Vin&l-fept eor–
des
~
l'autre
i
Ireme-li x. On a préleudu !jue le livre
y,-h,m
qu'on lui am ibue, contenoit les fccrets les plus
p~o,f~lIds;
&
que les peuples !ju'il avoil ralfemblés
&
clVlhfél. avoient appris de lui ql!'il exiHoil un D ieu
&
la manIere dont il vouloil etre adoré,
' .
Cel
ye-kim
eCl le Iroifieme de
I',,-kim
ou du recueil
des Jivces les plus aneiens de la Chine. C'eft un eom–
pofé
~e
.Iignes entieres
&
de Iignes ponauées, dont la
~ombmalfon
donoe foixome-quatre ii¡ures diftécentes.
,eHI
.Les
.ehi1lo;s
onl
reg~rdé
ces
figures comme
un~
hiftoi–
re emblématique de la nature, des cauCes de .IéS phé:
nomenes, des Ceerets de la divination,
&
de Je ne fal
cambien d'autres belles connoilfanees , Jufqu'a ce que
L eibnitl ¡ it déchifli:é l'énigme,
&
mont~é
a
toute
~et:
te Chine
ti
péoétrame, que les deux
hg~es.
de
~
ohl
n'étoiem autre ellOCe que les élémens de I artthmétlque
binaire .
Voy, ..
lB
1 N A 1 RE .
li n'en falH .pas ,pour
,~ela
mépriCer davantage les
e
hinoiJ;
une natlon
Ire~-.éclalCée
a pQ fans fueees
&
Caos
de~honneur
cherchec pendallt
des fiecles emiers, ce qu'il étoit ceCerv.é
i
L eibnitz de
déeovric.
L 'empercur Fohi tran(mil
a
fes ,Cuceetreurs fa
~anie.re de philofopher. lis s'auaeherent IOUS
a
perfeéllonn~r
ce qu'il palfe pour avoir eommeneé , la Ccience de el–
viliCer les peuples, d'adoucir Ieurs meeurs,
&
de les
.ac.coQJUmer aux chalues utiles de la focLété, Xin-num
.tit
un pas de plus. On
re~ul
de lui des préceptes d'a–
griculture, quelques connoilfances des plantes, les pre–
'miers elfais de la medecine . 11 eft tres-incerlain fi les
,ChilJOiJ
étoiem alors idolatres, athées, ou déiaes. Ceult
qui prétendem démontrer qu'iJs admettoient l'exiClenee
d'un Dieu tel que Rom I'adorons, pac le facrifiee que
tit Ching-Ianlt .dans un tems de famine, n'y regardent
pas d',lfez pr$!S,
'
.
. La philoCophie des fouverains de la Chioe parolt aVOlr
.été long-tems tOUle politique
&
moral",
a
en Juger pac
)e recueil des plus belles ,maximes des
coi
s
Yao, Xum ,
.&
Yu:
ce recueil eCl intitulé
,,-kim;
iJ ne conticnl pas
feulemem ces maximes: elles ne forment que la matie–
're du premier Iivrc 'qui s:appelle
xu-kim ,
J.,e fecond li–
vre ou le
x)'-kim
eCl une colleélioll de poemes
&
d'o–
des morales . L e Iroificme eCl I'ouvrage linéaire de Fo–
.hi donl nous avons parlé , L e quatrieme ou le
ch:,m–
~i,u,
ou le printems
&
I'auromne, eft Iln abregé hlflo–
fique de la vie de plulieurs princes,
ou
leurs vices oe
fon t pas
d~guiCés.
L e cinquicme ou le
li-k;
eft une e–
fpece de ¡-ituel 00. I'on a ¡oint
a
I'explieation de ce qui
doit ctre obfervé dans les cérémonies profanes
&
faerees ,
les devoirs des hommes en
!OUI
élat, au tems des trois
familles imperiales,
Hia, X an¡ ,
&
Ch",.
Confucius fe
vantoit d'avoir puiCé ce qu'i1 connaiJTojt de plus fago
dans les éerits des anciens rois
2-ao
&
X"n .
L'''-k;m
efl
a
la Clline le mooument Jittér.i,e le plus
fain.t , le plus Caeré, le plus aUlhentique , le plus reCpe–
élé. Cel,a ne I'a pas mis
a
¡'abri des eomm.entaires; ces
hommes dans aucun tems, chc'l. ,aucune n:llion, o'ont
-rien lailfé d'imoél. L e eommentaire de
l',,-kim
a formé
la eolleélion
ji'-xu,
Le
fu-x"
eft
It~s-eftim~
des
Chi–
nO;J:
il
contiene
le
fcien-¡,ia magna,
le
m~dirtm f~mpi
tern1tm,
les
ratiocinant;ttm !erm()ntI,
&
l)ouvragc de
JVlcncius
de natura, mor¡bllJ, ritibuJ,
&
officijJ ,
On peut regarder la durée des r<gnes des rois phi-
10Cop"es, cOll}me le premier
~ge
de la philofophie C
hi–
noif'
,
L a duróe du í'econd age 00. nous allons emrer,
commenee
a
Roofi ou
Li-/ao·/ú,,"
,
&
tinil
it
la mon
de Mencius. La Chine eut pluljeurs philoCophes parti–
culiers long -lemS
av~nr
Confucíus. On fait fur - tOllt
mention de Roofi ou
Li-lao-ki1ln,
ce qui donne aire?:
mauvaife opinion des au¡res , Roofi, ou
Li-lao-ki,trJ,
ou
Lao-fftn,
naquil 346 ans apres Xekia, ou f04 ans
avant
]eru~·Chril!,
a
Sokoki, dans la proyince de Soo .
Sa mere le porla qualre-vingtS-Ull aos dans Con fein;
il
p.tra pour avoir
re~u
¡'ame de Sanéli Kalfo, jln des pluo
célebres diCciples de Xekia,
&
pour élre profondément
verfé dans la eonooilfance des dieux, des efprils , de
I'immortalité des ames,
&c.
]uf'lu'alors la philofophie
avoit élé morale, Voici maiolenanl de la métaphyfi–
que,
&
a
fa fuile
~~s
feéles, des haioes,
&
des trOIj-
bies.
.
. Confuafus ne parojl pas avolr culllvé beaucoup celle
efpece de philofophic! ;
iI
faifoil IrOp de cas de celle des
premiers Couverains de la Chine, li naquit 4fI ans avanl
]eCus·Ohri¡t, daqs le yillage de
Cm -y',
au royaume de
X ant1tng .
Sa fallJille éroit illu.Clre: fa
nailfan~e
fut mi–
raeuleul.? comme on peoCe bIen .
00
eotendlt une mu–
fique célefte aUlpur de Con bereeau . J.,es premiers
Cer–
vices qu'on rend
au~
nouyeaux nés,
iI
les
re~ut
de de.ult
dragons,
IJ
I\.voil
~
fix ans
I~
hauteur d'un homme falt ,
&
la gravité d'un
vieill~rd,
11 fe Jivra :\ q?ioze nns ."
I'étude de la Iittéralme
&
de la philofophle .
!I
étolt
marié
i
vingl aOs , Sa fagelfe l'éleva auX premieres di–
gnités: mais inulile, odieux peut-etre
&
déplacé dans
une cour voluptueufe
&
débauchée, il la quitta pouc
aller dans le royaume de
SI/m
inClituer uoe
éeol~
de
philoCophie morale. Ceue
~cole
fut nombreufe; 1I en
fon it u¡¡e faule d' homtnes habiles
&
d' honnetes cilo-
yens •