CHE
CHE'M OSIS,
f.
m .
(Med.)
en la plus grave e–
(pece d'ophlhalmie, doot nos geos de l'art om mieux ai–
mé,
&
avec railon, adopter en Franc;ois le nom Grec
que de
~e
périphrafer; 'c'en pourquoi les auteurs moder:
nes, en fuivant la définition d'Eginete, caraaérifenr du
n om de
ch!mofi¡
cetre violeme inftammation des yeux
dans laquelle les membranes qui formem le blanc de
¡'ceil,
&
en partieulier la eonjooa ive , fom extremement
bourfouffi ées ,
&
a
élevées au-dd!us de la cornée, que
eeue eornée paroit eomme dans un fond;
&
que les
paupieres, OUtre leur rougeur
&
leur chaleur, fom ici
que/quefois reoverfées,
&
oe peuvem qu'a peine eouvrir
I'ceil , ce qui en un fpeaaele di ffi cile a fot\teoir.
D e plus, eetre ioftammation du globe de l'ceil en
aeeompagoée de tres·grandes doukurs dans l'organe
&
dans la
1~le,
de pefanleur au-deOus de l'orbile, d'in[om–
o:c, de tievre, de batlemcus,
&c.
D ans ce malheureux
eas,
iI
arrive affe z fouvenr que toute
la
eornée tranf–
paren le rombe par fuppuratioo, ce qui détruit la eham–
bre ant érieure de l'ceil. L a cicatrice qui fuit eel aeci–
den! empcehe que le eryOallin
&
l'humeur vitrée ne s'é–
ehappent,
&
par eonféq"em que le globe ne fe llétrilTe
entieremem. Quelquefois eependant I' un
&
l'aulre ar–
rivcL1[ .
Celte efpeee d'ophlhalmie en la fu ite d'uo grand eoup
rcC;a
ii
l'a>il
&
aux enviroos; ou l'eilet de la pléoitude
&
de l'iotemperie du faog; eofio elle peut étre ocea–
fionnée par un Mp6t critique a la fuite d'une maladie
aigue. Quelle qu'en foil la caufe eHerne ou inrerne,
nous renvoyons
al< m.e
O
p
11 T
H
A L M l E,
le progoonic
&
la cure de ce mal .
C et article efl de
IYI.
le cheva–
lier
D .E ] A U
e o
U R T •
G
H E N A G E,
f.
m.
(Jurijprttd.)
rribur ou rede–
vanee annuelle que les étrangers qui
viennent
s'élablir
dans
le royaumc devoienl
au
roi,
ruivant les í1nciennes
ordonnanccs:
il
en
en
parlé
daJ1s
la
déclaratiot1
die
22
]'"il/et
J697 , portant eoofirmation des lemes de naru–
ralité
&
de légilimation.
(/1)
C HE
N A 1
E,
( Jardinagc)
en un lieu plaoré de
eh"nes .
I/oyez
C HE
N E .
(j{)
. CHENA L ,
f.
m. (
Hy arauliquc
)
e~ea
un cou–
ram d'eau eu forme · de canal, bordé le plus fouvenr
des deux c{'¡rés de rerres coupées en. talus,
&
quelque–
fois revelU de murs. Le
chenal
fen a faire emrer uo
balimem de mer ou de riviere dans le ballin d'uoe
é–
cluCe.
( K)
CHE N E, f.
!p.
'l"erC1J1 ,
( Hift.
nato
B ot.)
gence
d'arbrc qui porre des ehalOns eomporés de Commers at–
tachés en graod oombre
a
un pedt fi let. L es embryoos
nailfellt féparémenr des Oeurs fur le meme arbre ,
&
de–
viennent dans la fuile un. glaod eochaffé dans uoe efpe–
ce de eoupe,
&
qui reufeflne un noyau que l'on peur
féparer eo deux parties. Ajoílte7. aux caraaeres de ce
genre que les feu illes fom
d~toupées
en (inus affe7, pro–
fonds . Tournefort,
Infl. rez·herb. I/oy.
P
L A N TE . ([)
Le
chine
en le premier, le pius apparem,
&
le plus
beau de IOUS les végéraux qui eroiffen l eo Europe. Cer
3rbre oarurellemem
fi
renommé dans la haute antiquilé;
Ji
chéri des oatioos Greques
&
R omaines , ehe7. leCquel–
les
iI
éloit eonfaeré au pere des dieux; li célebre par le
j,erifiee de plufieurs peup les; eer arbre qui
a
fai t des pro–
diges , qui a rcodu des oracles, gui a
re~íl
IOUS les hoo–
neurs des myneres fabuleux, fu r auffi le frivole objet de
la vénérarion de nos peres, qui fauffemem dirigés par
des dru'ides rrompeurs, ne rendoienr aueuo eulte que fous
les aufpices du gui faeré: mais ce m" me arbre, eoou–
déré fous des víles plus faines, ne fera plus a nos yeux
qu'un limpie objet d'urililé; il méritera
a
cet égard quel–
ques éloges , bien moios relevés, il
ea
vrai, mais beau–
coup mieu, fondés.
En effet, le
cUne
ea
le plus grand, le plus durable,
&
le plus ulile de tous les arbres qui fe trouvent daos
les bois;
il
ell
géoéralemeot
r~pandu
dans les climals
tempérés, ou
il
fail le foodernent
&
la meilleure effen–
ce des plus belles forels. Cet arbre en
ti
uoiverCellement
connu, qu'il n'2 pas befoio des Cecours équivoques de la
Botanique moderne pour
Ce
faire dj[linguer; il s'aODonce
daos un age fa it, par une longue rige , droile,
&
d'ulle
groffeur proponionoée a fa hauteur, qui furpaOe ordi–
nairemem celle de IOUS les aurres arbres. Sa
fe~lle
fe
T ome [l!.
(1) M. Clermont dans ron Arithmédque Militaire imprimée en 1733
d
:l.nsle Ceptieme livre .
00.
iI
~;y
Olgit
du toiré de la charpelHe.
l
da
que le
ch~ne
qui
n'cl\: ni :\u-deffous de
cent
305.
ni au-der_
fus de denx
ccnu.
cft le plus propre ;" la charpcntc.
&:
a
toutes
(one. de bitimens : S'ils De (on\: pas trop cxpofé.
a
J'air.
jJ~ ~u~
CHE
235
fait
remar~uer
Cur-tou! par fa coofiguralion particuliere;
elle en oblongue, plus large
ii
Con cx trémilé,
&
dé–
eoupée daos (es bords par des finu ofi tés arroodies en–
dehors
&
en· dedaos , qui ne foot eoollantes ni dans leuf
oombre, ni dons leur grandeur, ni daDs leur po/i lion . .
Comme cet orbre en un peu lem
a
etc>tlre, il vit auffi
fort long-Iems,
&
fon bois en le plus durable de 10US,
lorfqu'il eff employé, foi l
a
l'oir, foit
á
l'abri .. dans la rer–
re,
&
meme dans l'eau , ou on ne compre ra durée que
par uo nombre de fiecles. L e
chi ne ,
par rappon . ' la
maffe, au volume,
a
la f9rce,
&
a
la durée de Ion bois ,
rieot done le premier rang parmi les arbres foreniers;
e'ea
en effet la meilleure dIence de bois qu'oo pui[re em–
pla yer poor des planlalioos de laill is
&
de [maie. Dans-u.n
lerreín gras il preod trois piés de tour en treOle aos; II
croil plus vlte alors ,
&
il raít fes plus grands progres luf–
qll'a qU'lr"me aus. C omme I'expofitioo
&
la qualilé du
I" rrein déeident principalemem du fu eces des plalllallons ,
voici fur ce poinr effe"tiel des obfefvalions
a
I'égard du
cbi Ne.
( 1)
Expojitiol1. Terrei".
Prcfque rOUles les expolilions ,
tous les terreins conviennent au
,hine;
le fond des val–
lées ,
la
peme des collioes, la Crele
d~s
monlagnes, le
rerrein fee ou humide , la glaife , le lllnoo, le
fabl~;
il s'élab lit par-10m:
m.isil en réfulle de grandes dlfté–
rences dans fon
~ecroi[rement
&
dalls la qualité de Con
bois.
Il
fe platt
&
il réulli l le mienx
~aos
les
terr~s
dou–
ces, Iimollneufes, profondes,
&
ferllles; fon . bOlS alqrs
en d'uoe belle venue, bien frane,
&
plus
t~allable
¡1OUr
la fente,
&
la M enuiferie: il profile tres-bIen dans les
rerres dures
&
fOrles, 'lui ont du fond,
&.
méme .dans
la glaife;
ji
y
crolr It:ntt!ment ,
a
la
vénté,
~als
le
bois en en mdlleur, bien plus folide
&
plus fort :
11
s'ae–
commode
3l1ffi
des
terreills
rablonneux,
crctafl~s
ou gra–
vel sux, pourvu qu'il,
y
ait affe7. de pr.ofondeur : il .y
crolt beaueoup plus vire que dans la glalfe;
&
fon bOls
en plus compaae
&
plus dur; mais il n'y devienr oi
a
gros oi
Ii
grand .
1I
ne eraint point les lerres graOes
&
hum ides ,
ou
iI
croh meme
trcs-promptclncm; lnais
c'ell:
au defavamage du boís, qui élam trap rendre
&
eaOam ,
n'a ni la force, ni la folidilé requíCe poor la eharpente ;
il fe rompt par fon propre poids lorfqu'i l
y
en empl oyé .
Si
le
,hine
fe
traove
3U contrnire CUT
les CreleS
des man–
tagnes
1
daos des [erres
maigres , feches
ou
pierreufc::s ,
ou
il eroir lentcment ) s'éleve, peur
&
veut
erre
caupé
fon–
VCI1[ ;
fon
bois
alors
étant
dur , pefant, naueux, o n ne
peur
guere l'elnployer qu'en char1pente ,
&
a
d'autrcs o u–
vrages groffi ers . E nfio eet arbre fe refuCe raremenl ,
&
lOur au plus dans la glaife trop dure, dans les rerres haC–
fes
&
Iloyées d'eau,
&
dans les
~erreios
fi rees
&
fi
le–
gers , fi paovres
&
(i
Cuperficiels , que les arbrilleaux les
plus bas u'y peuveot erottre; e'el1 meme
13
meilleure io–
diealion fur laquelle 00 puilre fe regler lorfqu'on veut
faire des
plalltatio.nsde
,hi ne :
en voici la direé'cion,
Plant ati.ol1J,
Si
nOus en croyons les meil leurs 311leurs
Anglois qu i ayenr rraité celte madere, Evelyn, H oug–
ton, L aurenee, Mortimer,
&
fur-tour M . Millcr qui
en entré dans uo graod délail fur ce poim;
il
faudra de
grandes préeautions, beaucoup de culture
&
bien de la
dépenfe pour faire des pla0l31ions de
chines.
Cependanr,
eomme les A nglois Ce fom oceupés , avant nous , de
eetle partie de l'agrieulture , parce qu'ils eo
onr
p1016[
femi le befoin,
&
que
M.
M iller a ralfemblé dans
la
(ixieme éditioo de Con diaionnaire, tout ce qui paro!r y
avoir du rappon ,. fen vais donoer uo pr¿cis. Apres a–
voir confeil lé de bien enclorre le terrein par des hayes
pour en défeo dre l'eotrée aux belliaux, aux lievres.
&
aux lapios , qui fom les plus granJs dellru aeurs des Jeu–
nes plalltations; I'¡¡uteur A oglois recommaode de prépa–
rer la terre par trois ou qu:ure labours, de la bieo her–
fer
ii
ehaque fois,
&
d'en 61er routes les racilles des mau–
varCes herbes; il dit que
[j
le rerrein éloir ioculte, il
Ce–
roil
a
propos d'y faire uoe récol te de légu me.,
av.amque
Q'y
femer le g laod: qu'¡¡ faut préférer celul qUl a élé
reeueilli Cur les .rbres les plus grallds
&
les plus vigou–
reux , fur le foncemem que les plami qui en provien–
Ileor profilem m ieux
&
qu'oo doit rejelter le glalld qui
a éré pris fur les a;bres don l la
te.teen fon élendue ,
quoique ce foir eelui qui leve le
m~eux.
On
~ourra
Ce–
mer le glaod en amomoe ou au ptlmrems; fUlv3m 00-
Gg2
. tre
rent jurqn'!
roo
ans é tant coupés
~
propes ;
&:
dans les pilota..
ges
I
roo
:lns . Le
chC-nc
qui 3
phu
de ,,('o ans s'échnuffe On
connoit l'age
du
cbcne
par
le
nombre de.
c:ercl~
concentrique.
<l
r.
roO<Jle .
(D )