ISO
CI-IA
~
13
mefore de Troyos, au Joor de la faínt R emi.
Lamiere,
ibid.
(/1 )
• <..
H A R R U E,
f.
f. (
/!grictde.)
machíne done
on fe
left
pour laboutOl' les terres. On
con~oie
qu'
iI
n'y a goere eu de machine plus ancienne . Celle des
Grecs
&
des R omains étoie extrememene limpie.
Voy.
In la figllre
dáhs
l'¡{¡fiode de
le C1erc. La n6tre en
compolée de deux roues
&
de l'ellien , fur lequel eft
dr~Oé
le chevalee ou la fellctte,
&
ou fone a/Temblés
le timon, le
[oc ,
le coucte , les oreilles,
&
le manche
de la
eharrtte.
11
faue conferver le me'me [oc, qoand
00
en eft coneeot.
11
doie étre placé de maniere que le
laboureur n'en foie poiue incommodé,
&
que les lil–
lons foiene tracés drnies .
11 Y
a un cenain angle
a
douner au coutre, [eloo lequel il éprouvera de la pan
du
[01
la moindre rélift ance pofliblc : l' expérience le
fcra connolrre.
11
faut que le m:tnche ou la queue foie
de longueur proporlionnée au train
&
au harnois,
&
que I'oreille foit difpo[ée de maniere
a
renverfer la eer–
re commodémene ; que le COutre [oie de gros fer, bon,
&
non caa:,nt, ni erop étroie, ni trop large.
11 Y
~
des
abarr"'J
de plufieurs
fa~oos;
il eft bon
ir
en aVOlr
de
toutes,
&
deus au moihs de eelles done on faie le plus
d'ufage. L es
eharrlles
fans roues , oii le train de der–
rieré eft monté fllr une perche, ne
[OM
bonnes que
pour les terres
tres-léger.es.Celles
¡¡
bras fer,,"nt
i\
la–
bOUTer les peeits jardins: ce n'eft au tre chofe qlle trois
morceaux de bois a/Tet'rlblés' en quarré; le fQr
trat1~hane
<jui a dcux piés
&
demi de long fut quaere
¡¡
cinq pou–
ces de large ,
[e
pofe de biais ,
&
ferme le quarré: il
el1 pofé de biais , añt1 qu'il morde la terre plus facile–
mene. L a
eharrlle
,'.ppelle
J
IIrnJ,
paree qu'on ne la
fu,it.
agir qu', force de ,bras.
Voyez Plan. d'/!gricrdtu–
te ,
fig.
1.
la
eharrue
a labourer les champs;
a,
a ,
les
roues;
b,
la tleche;
&,
le coutre;
d)
le foc;
e
,
J'
0-
r.ille;
f, f,
le manche ou la queue .
L'obJee qu'on fe propofe en labourant les eerres
(Vo –
J'ez
LA
B
OU R ), eft de détmire les mauvaifes herbes,
&
de réduire la terre en moléeules. La beche rempli–
roie
a
merveille ces deux condieions; mais le travail :\
la
beche eft long, pénible,
&
co"ecuK. On nc
b~che
que les jardins. L a
eha/"r11"
plus expédieive el1 pour les
champs. M . de Tull, dont M. Dnhamcl a mis l'ou–
vrage utile' eu notre languc , ayant
rem~rqué
que la
fharrlle
ordinaire ne remuoit pus b, (erre
3.
une acre'l.
grande profondeur ,
&
briCoit mal les mattes, le cantre
coupant le gafon, le foc qui fuie l'ouvraoe,
&
l'oreille
eu le "erfoir le renverrane caue d'uoe piece, a fOllgé
a
perfcétionner certe maopine, en
y
adapeam quatre cou–
tres, placés de maniere qn'i1s eonpcnt la terre qui doie
eere ouverte pnr le foc , en bandes de deux pouces de
latgeul"; d'olí
iI
s'enfuie que, le foc ouvraor un lillon
de f<pe
a
huit pouces de largenr, le verfoir recaurne u–
ne ecrre bien divifóe,
&
que la terre eft meuble des le
fecond labour . M .· de Tull préeend encare qu' il peuc
avec fa
eharrue
fi llonner ju[qu'ii
10 , 12,
&
14 pou–
ces de profondeur . Pour 'ln'on en pui/Te juger , nous al–
lons donner la de[cription de la
eha,rHe
commune,
&
de la
eharrlle
de M. de Tull .
Voycz le¡ Planc. d'/!–
g,.icttltftT~
.
On voie dans la
figure
2 .
une
tlJarr1le
ordinaire
a
gellx rones , poor cautes terres 13bouubles, exeepté les
glaifes
&
les bourbeufes ; encore dans ces deux cas ,
peut-on l'employer en encaurnane les cercles de fer
&
les raies des roues , de cordes de paille d'un pouee d'é–
pai/Tell r : ces cordes prefrées par les roues contre la eer'
re ,
s'applatilTene
&
éc.rteut des roues la glai[e
&
la boue.
L a
. harrlte
eft divifée en deux parties , la
tEte
&
la
t],:.cue .
0,1
voie
a
la eete les deux ralles
A , B ;
leur eflieu
de fe r 'lui pa/Te le long de la eraverfe tixe
e ,
dans la–
quelle
iI
tourne
&
d.nsles roues; les deux moneans
D,
D,
a/Temblés perpendiculaircmene fur la eraverfe
e,
&
percés chacun d'un rang de crous,
¡¡
I'aide defquels
&
de deux
~hevilles
on peur hau/Ter
&
bai/Ter la traverfe
m obile
E ,
&
partane l. fleche N, felon qu'on veue
faire des fillans plus ou moios profonds; la eraverCe d'a[–
fcmblage
F;
le challis
G,
avee fes .nncaux ou crO–
chees , par lefquel s la
ehar,."e
ell tirée ; la chal ne
H
qui n/remole
la
queue de la
eharrll'
a
la tete, par le
callier
f
d' un bour, de l'.urte par uo anneau qui paf–
fe par une ouvenure de l. traverfe
e ,
&
qui eft ar–
r ecé par la tringle
K,
&
de l'alltre boue par l'auere ex–
ttémieé
m
de la meme tringle : on
coo~oit
que ce col–
lier ne peue fe déranger , arrété par un boulon qui era–
verfe la fleche. L a tringle
K
eft reeenue par un ccrcle
sI'olier pa/Té comme Otl voie,
eRA
La qucue
(~
compofée de la fl eche N, du coutre
O,
du lo c
P,
de la planche
Q. ,
de l'éronfou
R,
qui
emverfe la fleche, du manche coure
S
.ttaché par une
cheville au
h¡¡ur
de l'éeanfon
&
par un aucre au haur
de la planche; du momam
''1
qui appartient au c.6té
droit de la queue de la
ehar",e,
&
auquel l. plece
d'eo·bas
V
eft anachée , comme l' ell auffi la planche
du deOous; du long maoche
X
a/Temblé avec le mon–
tane
&
done on voie la partie aneérieure eu
Y;
&
du.
double [eoon
Z
qui fupporee la planche en haue,
&
ea
porté
a
vis
&
écrous par la fleche .
D ans la
ebarru.
de M . de T ull , qu'on voie
fig·
j.
la fleche
el!
de dix piés quaere pouces; elle n'ell que
de huit piés dans I'aurre. La tigure de cetre fleche eft
au/Ji différente; elle n'eft droiee dans celle de
M..
de
Tull que de
a
ii
b;
al! Iieu qu'.lIe el1 droite dans tou–
ce la longueur,
ii
la
charrue
ordinaire . La courbure de
la fleche de la
ehar,."e
de M . de Tull lui faie éviter
la
erop grande longueur des coueres aocérieurs : or un
peu de méch.nique expérilT!entale indiquera bien tous le,
inconvéoicns de cee!e longueur, eo confidérane ces cou–
eres ca mme des leviers. L' angle
e
de la planche ne
doie pas avoir plus de
42 , 43
degrés. L es quatre cou–
eres, t,
2,
3,
4, doivene
~ere
placés de maniere que
les plans rr.cés dans l'air par leur eranchanc, quand la
eharr",
marche, foiene cous patalieles. lis fone cha–
cun
:1
la dil1ance de deux pouces
&
demi plus
a
la droi–
te les uns que les autres; diftance comptée du milieu
d'nue ma rcai[e au milieu de l'aurre . L a pointe dn pre–
mier coutre 1 doie incliner
¡¡
gauche d' environ deu>:
ponces .
&
demi plus que la poinee du foc: l'illfpeétioll
de la figure fuggérera ai[émenl
a
ceux qui om quelqu'
habitude des machines, la conftruétion
dll
refte de cette
ehm-r1le,
&
la raifon de certe conftruétion . Au refte ,
'Voyez
pour un plus grand
dét.il,
l'ouvrage
de M . de Tull,
eraduit par M. Duhamel ,
&
l'explieation de nos
Plan–
che¡ ¿'/lgrim/ture; vo)'. auffi les articles
A
G R
J
C U L–
TURE, COU TRE, Soc,
&e.
L AB ouR, TER–
RE .
Nous n'employons la
eharrlle
qu'au labour dos ter–
res; les
911ciens
s'en fervoien t encare en
I'auelan[ d'on
bceuf
&
d'une vache,
a
tracet I'euceinte des vilies qu'
ils baei/Toienc.
11>
levoient la
eharrue
aux endroits de- o
/linés pou r les pOrtes : du verbe
porto ,
qui délignoie cee–
te aétion, on a faie le nom
porta .
Quand ils détrui–
foient une ville, ils faifoient
3Um
paffer la
charru~
fut
fes ruines;
&
ils répandoienc quelquefois du rel dans les
lilions, pour empecher la fen ilité.
C H'A
R R
U E,
(J¡¡rifpr.
)
ne peue eere faifie,
me–
me pour deniers rayaux ou publics. Ce privilége in–
'r.odui, en faveur du labourage, avoie déja lieu che'L
les R omains, fuivan t la loi
.xemtoreJ,
&
la loi
pi–
gnor/tm,
&
l'
autheneis.ueagrimltoreJ,
3U
code
'f"<O
res
pig1JOri
obligar~ p0.u",,~.
11
a
pareillemenr .été ado–
pté dans notre D role fran',olS ,
&
confirmé par dlfférentes
ordonnances ;
~ntre
aueres par une ordonoance de Char–
les
VII I.
par celle de
Fran~ois
1.
en 1
f40;
arto
29.
par l'édit de C harles
IX.
du
8
Oétobre
' n l.
I'ordon–
nance d'Benri
¡'V .
du t6 MatS '595' , qui el1
g~néra
le ,
&
accorde le privilége meme COllCre' les deniers ro–
yaux; au lien que l'ordonn.nce de '5'71 n' étoie que
poor un an,
&
exceptoie du privilége des laboureurs les
deniers royaux . L'ordonnance de 1667,
tito xxxiij .
arto
16. a fixé la jurifprudence fur ce poine ,
&
défend
de faiOr les
eharrltes,
charrettes,
&
uftenfiles ferv3ne
il
labourer , melne pour deniers royauK,
ii
peine de nul o
lité.
E n ' 358, le leigncur de M antor , proche Abbeville,
compcoit au nombre de fes draies celui de prendre les
focs , coutres
&
[. rremens des
eharrueJ,
faute de pre–
/lation de fes cens
&
corvées: mais il écoit défendu de
donuer en gage aus luifs ces memes uftenliles, com–
me il eft dit dans une ordounance de
1360. Voyez
la
ordonn. de la troificme raee , tomo
111.
pago
294,
&
477·
U ne
eharr".,
en maeiere de privilége
&
d'exemptioll
de eailles, fignifie
la, ,!"antitl de terre¡
'1'"
cha,!"e.ehar–
rrle petlt labollrer .
Par l'édie du mois de Mars 1667, il fue ordonné que
les eecélfial1iques, gentilshommes, chevaliers de Malthe,
olliciers, privilégiés
&
bourgeois de Paris, ne pourroien e
eellir qu'une ferme par leurs maios dans une m eme pa–
roiae,
&
fans fraude; favoir les eccléliaftiques, genril[–
homm es ,
&
chevaliers de M alehe, le Jabour de quaere
eharmeJ;
&
les officiers, privilégiés,
&
bourgeois de
Paris, deux
ehar",,!
chacun, fans qu'ils puilTenc joüir
de. ce privilége <¡ue dans une [eule paroi/Te .