174-
CHA
C hacun s'au. odoit, la bouche béaDtc,
3
recevoir
la
pieee de cinq fehelins ; M . le doéleur met la maiu dans
un long fac, en tire une poignée de petits paquets,
&
dit
~ 1'.nem~lée:
" Meaieurs , je les vends d'o!dioaire
" emq fehellDs
(jI
fols; mais en faveur des hab,tan de
u ce[
~ndroj[,
que
j'
:lime teodremem ,
J'
en
rab::tur::ti
" dnq fchelins" . On aecepte foo olire généreufe; fes
paquets fom enlevés, les aainaDS ayant répondu le uns
pour . Ies autres, qu'i1 n'y avoit poillt d'étrangers parmi
CUI,
&
qu'ils ':taient tous ou oatifs , ou du moins
ha–
bitans d'Hammerfmith.
Comme rien n'en plus propre poor en impofer au
vulgaire , que d'étonner fon imagination
&
entretcnir fa
furprifc, les
charlo/an,
des ?Ies Britanniques fe CODl an–
nancer Cous le titre de doaeurs nouvollement arrivés
de leurs voyages, dans I.fquels i1s ODl exercé la M e·
dedne
&
la ehirurgie par terre
&
par mer, en Europc.
&
en Amérique, on ils om appris des feerets Curprc–
nans ,
&
d'on ils apportcllt des drogues d'uDe valeur
iDenimable pour toutes les maladies qui pcuvem fe pré–
fenter .
L es UDS f\Jfpendent
a
leurs portes des monO res ma–
riDS roreis de pail le, des os monOrueux d',nim,ux ,
& c.
eeux-d innruifent le publie qu'ils
OIH
en
des .eddens
extraordinaires
3
leur naitrance ,
&
qu'il leur en arrivé
des def.nres furprenans pendaot leur vie; eeux-Ia doo–
nem á9is qu'i1s guéritrent la eatoraae mieux que per–
foone, ayant eu le malheur de perdre UD reil daos tel–
le bataille, au fervice de la patrie.
ehaque natíoo a fes
charla/a", ;
&
il parolt que par–
tout ces hommes mettent autaot de foio
:l
étudier le
foible des autres hommes que les véritables Mededos
iI
connoí tre la natUre des remedes
&
des maladies. Et
en quelque Iiou du monde qu'on Coit, iI n' y en a preC–
que pas un qu'oo oe puitre recollnoltre au parrage de
P laute que nous avoos dté plus hamo,
&
eongédier a–
vee la receue fuivante. Elle ell d' un Ceigoeur Anglois;
iI
étoit dans COIl lit eruellement tourmemé de la gout–
te, 10rCqu'on lui
anoon~a
uo
charla/an
qui avoit uo re–
mede CUr eomre ce mal. Le lord demanda
fi
le do·
a eur
~toir
venu en carrotre , ou
¡¡
pié :
a
pié, lui ré–
pondit le domeOique . " Eh bieo, répliqua le malade,
" va dire
a
ce frippon de s'en retourner; car
5'iI 3voit
" le remede donr íl fe vante , il rouleroit en
earr~tre
a
" fix
ehevaux ;
&
jo le Cerois al1 é ehereher,
'~OI,
&
" lui offrir la moitié de mon bien pour clre d¿I,vré de
" mon mal" .
eet .rticle ell I'extrait d'uo exeellenr mémoire de M.
le ehevalíer
DE
J
A U C
°
U R T,
que le, boroes de eet
ouvrage nous forcent
ii
regrot d'abréger.
*
e H A R L
A
T
A
N
N E R 1E ,
f. f. e'ell le titre
dont on a décoré ces geos qui élevem des treteaux Cur
les place, publiques,
&
qui dillribuenr au petit peuple
des remedes auxquels ils am ibuem toutes fortes de pro–
prietés.
Vo)'e::.
e
H A R L A T A N.
Ce titre s'eO
gén~" IiCé depUls,
&
1'00 a remarqué que tout état avo,t
fes eharlataos; enfone que dans eette acception géné–
rale, 13
charlatanlteric
en le vice de celui qui travail –
le
:l
fe faire valoir, ou lui-meme, ou les chafes qui lui
appanienoem , par des qualités IÍmulécs. e'en propre–
meot une hypocrWe de talens 0\1 d'état . L a différence
qu'iI
y
a cmre le pédam
&
le charlatan , e'ell que le
charlaran eo nnolt le peu de valeur de ce qu'il furfait,
au lieu que le pédant furfait des bagatel1es qu'iI preod
fi nceremenr pqu r des cha fes admirables . D'ou 1'00 voit
que eelui·d ell
atre~
fouyem un fm,
&
que I'autre en
taOjours uo faurbe . L e pédant en dupe des chafes
&
d~
lui-méme ; les autres Com au eomraire les dupes du
charlatan. (t)
CHARLEMONT,
(G /o".)
vil1e forte d'lrlao–
de, dans la provioee d'
U
Iller, Cur la riviere de Blaek–
w ater .
L ong .
10. 40.
lat.
f4. 20.
e
H A R L E
~I
°
N T , (
Gtog.)
ville forte des Pays–
has , au comté de Namur, lur la M eufe.
L o..
g.
22.
14·
lat.
f
O•
f ·
e H
A
R L
E
ROl,
(Glog.)
ville forte des Pays–
bas 1\utrichieos } au
eomt~
de Namur, fur la 8ambre.
L 011g.
'4. t4.
o/.
fO'
10.
CHAR LE 8FO RT,
(G/og.)
vil1e
&
eolonie
des Aoglois , dans l' Amérique feptentrionale,
¡¡
la
ba–
ye de Hudfon .
(1)
On ne doit
p:u
birrer
fotl~
filence cene charm:lOt BrochClre de
) eall
Ourch:ud
Menckenius.
ou
I'on
(e mocque a\'ec tant
tI'c(pril
$e
d'é'q.dition Jc
):1
Chólrlat.lnnerie des
sens de
)eme.,
On
y
mer
;u&.
brand joUt lears
findr<.a
&
lean
iriipofrare"
&.
,'on
y
(ai;
ube
CRA
e
H AR L E ST
o
W , (
G/O$')
11 Y
a deux ,·il.
les de ce nom dans l'Amérique teptemrionale; I'uo.
dans la Carolioe,
&
l'autre dans I',le de la Barbade.
La premiere ell fur la ri,'iere d'Ashlcy.
L ong.
29 . H.
lat.
32.
fa.
e
H
A R
L
E
V IL LE,
( G/og.)
ville de F ranee en
eh.mpagne, daos le Rheteloi" fur
13
lVleufe.
L ong.
22.
too
7al.
49.
fa.
e H A
R L
I E
U ,
(Glog .)
petite " il1e de Franca
daos le M lleonnois, fur les confios du BeauJolois
&
de
la Bourgogoe, pres de la Loir•.
L ong.
21.
40.
lat. 46.
'j".
e
H A R M E,
1'oyelt;
A
P P A S •
• e
H A R M E,
E
N C R A N T E M E N T , SOR T , (
Sy–
nonym<I Gram.)
termes qlli marqoent tous trois I'elfet
d'uoe opération magique, que 13 relill.ioll condamne,
&
que I'ignoraoce des peuples fupp fe louvem
00
elle lIe
fe trouve pos. Si eeue opératíon en appliquée
:1
d.
~tres infenlibles , elle s'appellera
charme:
on dit
I{U'II"
¡"jil eJl c"arml;
fi
elle en appliquée :\ un ¿lre iutelli–
gent,
il ftra ""hanl/:
Ii
I'ench.memeot cn
long, opi–
niátre,
&
Cf'uel
,
on fera
t,,(oraU.
• C
BAR" E,
f.
m.
( D ivinal.)
pouvoir , ou cora–
acre magique, avee lequel 00 Cuppore que le forders
follt, par le feeours du démon, de chuli:s merveilleu–
fes,
&
fort au·ddfus des forees de la lIatUre .
V.
M
A–
G I E
&
MAG '
Q.UE.
Ce mor vicnt du Latín
carmen,
verS
1
poélie; paree
que, dit-on, les conJur3tions
&
les formules de ma–
gidens étoiem
coo~ (\es
en vers . C'ell cn ce fens 'lu'on
3
dil :
e
armina 'lJel
c~/o
poJjim / dedil
ce"
¡'mam .
On compreod parmi les
charm<I,
les philaacrts, les
li¡¡atures, les maléfiees,
&
toue ce que
k
peuplc appel–
lefor/1. Voy.
PH ILACTE RE, L' GATURE,
&c.
La erédulité fur cet anicle a élé de tous les tcms ,
ou du moins
iI
y a eu de 10ut lems une perfualioll u–
oiverfeJlement répaodue, que des hommes pen'ers, en
venu d'un paae fair avec le démon , pouvoiult caufer
du mal,
&
la mort mame
a
d'autres hommes, 13ns
employer immédiatement la violeoce, le fer,
0 11
le poi–
fon; mais par een aines compofitioos aecompagllé<s de
paroles ,
~
e'oll ce qu'on appelle propremem
cbarme .
Tol élO't,
11
I'on eo eroil O vide le tiloo fatol
iI.
la
durée duquel élOit aHaehée eelle
d~s
jours de M éléa–
gre. Tels étoient encare les Cecrets de Medóe,
au
rap–
port ¡:Iu meme auteur :
D e'IJo7Jet ab{mte!, fimulacrflll"' cerca jil1gil ;
Ee miferTtm
tclJIUJ
in jccur
Itrgel
acta.
H orace, daos la deCcription des conjuratioos magi–
que de Sagane
&
de eanidie, fait aum mcmion des
deux figu res; l'une de dre,
&
I'autre de laine, donr
celle-ci, qlli repréfentoit la fordere, devoit perfécuter
&
f.1ire périr la figure de dre .
Lanca
&
cffigiu eral, nftrra cerca, major
L anea},:tte
pll?niJ
compcfccrct
;nftrior~m.
C~rea
Imp¡'úur fl abat ,
¡~r'lJj/,bllJ , IItfjll~
Jom
p~r;tltra,
mod;J ,
Tadte, en parlam de
In
mort de Germaoicus, qu'oll
attribuoit aux maléfices de Pifoo, dit qu'on trouva
fou~
[erre,
&
daos les murs, divers
chorm~J. Rtper;~ban
tur
folo
&
paritt;buI
~rulltC
hllmanor"ltm (orporum
r~I;quitl!, carmina
&
devot;ohe.s,
&
ntJmtn
GermunÍ(;
plu.mbeiJ tab:diJ ;n¡crtlpttlm, {tmi-lIft; (;ntreJ,
&
ta–
bo ob/;t;
1
ali"'1lte maleficia, qlleiJ crcditllr animal tU/.–
minibllI infcrniJ facrari.
On Cait que du lelOS de la
ligue; les furieu x de ce pani,
&
meme des prctres, a–
voiem poufié la fupedlitioll
jufqu'~
faire faire de
petite~
image.s de
cir~
qui repréCemoicm !-leori
111.
&
le roi
de N avarre; qu'ils les mettoient fur !'autel,
&
les per–
~oient
pendant la metre quorante jours cOllféclltifs ,
&
le quarantieme jour les pers:oient au ereur,
ima~ioan
t
que par-l. ils procureroient la mort
~
ces prll1ces.
Nou~
ne citoos que ces exemples ,
&
daos ccue fcule
efpece, emre une iofioilé d'autres de toutes les fortes ,
qu'
dinin&ion des vn,ú
&
des
fllus:
{;:avan.s.
&
demi.(avan. , Ce
livr~
qui parót pour la premiere foi.J
i
Leiden en '7 '
.. ,
(Ul
reiro..
f
rimé
a
Lucqae,
en 1716 3v.ecdes nouvelle. notes d'un lioon)'mc.
M)