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eRA
Los llllS
&
les autres traitent d' «reur le rigorifme
de ceux dont nous avous parlé d'abord , qui fon! des
péchés de loute .Bion qui o'a pas le mctif de
,har;–
ti;
&
i1s enfeigoen! dans I'églife, que les aBions faites
par le motif de la foi, de I'efpérance ou de la craime
de Dieu, 10il1 d'€tre des péchés, follt des <ruvres mé–
ritoires: íls von t plus Join; celles qui n'ollt
m~me
pour
príncipe que la venu morale, font bonnes
&
loüables
lelon eUK, quoique non méritoires pour le falu!.
Voy.
GRACE, VERTU MORAL!!, C ONTRITIO N ,
&<.
11 ya deux exces
ii
évi!er également dans cette ma–
tiere ;
&
ce qu'il y a de (¡ngulier,
c'ca
que, quoiqu'
i1s foiem direBement oppoles dans leurs príncipes.,
iI,
fe téunilfent dans leurs cOl1féquences.
11
Y en a qui ai–
ment D ieu en penfan! tellement
a
euX , que D ieu ne
tiem que
le
fecol1d rang dans
Ieut
affeBion . Cet amour
mercenaire reffemble
a
eelui qu'oo porte aux perfonnes,
non pour les bonoes qualités qu'elles ont, mais feule–
ment pour le bien qu'on en efpere: c'ea celui des fau . a–
mis, qui nous abandonnent auffi·tb! que nous celrons
de leur érre utiles. La créature qui aime ain o, oourrit
dans fon caeur une efpece d'athéifme: elle ell fon dieu
ií
elle- méme. Cet amour n'ell point la
,har;tl;
on
y
trouveroit en le fondalll, plus de craiote du diable que
d'amour de D ieu .
11 Y en a qui om en horreur tout motif d'intéret; ils
regardenr comme un attem:1t énorme cet amel qu' on
fcmblc élever dal1s fon eaeur
a
foi-meme,
&
011
D ieu
n'dl , pOll r ainli dire, que
le
pomife de I'idole . L 'amour
de
ceu~~ci
p!troit
tr eS-pUf;
it
excJUl
tout
autre
bien
que
le .plailir d'aimer; ce pl aifir leur fuffi t; ils n'attendent,
ils n'efperent rien au-deIJ: rout fe réduit pour cux
a
ni–
mer un objct qui leur paroí't infi n¡mem aimable ; un rc–
gard éehapp" fur une qua lité relati ve
a
lellr bonheur,
fouilleroil leur afleB ion ; ils font préts
a
faerifi er me–
me ce femiment O angélique, en ce qu'il a de feoli –
ble
&
de réft éehi , O les épreuves qui fervent
a
le pu–
rifier ex igen! ce f.1criti ce. Cette
char;tl
n'ea qU'Ull a–
m our
chim ~ríque.
Ces f:lUX fpéculatifs lIe s' appen;oi–
vent pas que Dieu n'ea plus pour eux le bien eOi"'tiel
&
fouverain . Pla9ant le fubli me de la
,har;té
:\
fe dé–
t.eher de toute elpérance, ils fe rendent indépendans ,
&
fe précipitent
a
leur tour dans une efpece d' athéif–
me : mais par un chémin oppofé .
L e ehamp ell valle entre ces deux extremes. L es
Théologiens fom alfez d'accord
a
temperer
&
r amour
pur
&
I'amour mereenaire ;
mai~
les uos prétendent que
pour atteindre la vérité ,
iI
faut réduire l'amonr pur
a
fes julles bornes; les autres au eontraire, qu'i1 faut cor–
rigcr t'amour mercenaire. Ces derniers partent d'uo prín–
cipe ineontellable ; favoir que nous cherehons toUS na–
turel1ement
a
nous rendre heureux . C' ea , felon faint
Augua in , la véríté la mieux entenduc, la plus conllan ·
te
&
la plus éc1aireie.
Omn.! him;neJ beat; c.D" volrmt;
;"qne
tlnt!m
ardentiffimo
amfJye
appetl!nt
;
&
propter
hoc ctetera
t¡1/t'uumr¡ue
a;petunt.
Cien le
cri
de }'hu–
m anité; c'el1 la pente de la nature;
&
fu ivant I'obfer–
vation du favant évéque de Meaux, faint A ugurtill ne
parle pas d'un' inllinB aveugle;
c~r
011
ne peut delirer
ce qu'on ne fait point ,
&
on ne peu! ignorer ce qu'oll
fait qu'on veut . L'illullre archeveqne de Cambrai, é–
erívant fur cet endroit de fain t Augullin, croyoit que
ec pere n'avoit en vOc que la béatitude naturelle. Mais
'lu'importe , lui répliquoit M . Boffuet ? puifqu'i1 demeu–
re tot'ljours pour incC>ntellable, felon le príncipe de faim
(1) Dieu ert tOUt le bien tle I'hornme . il :1 pour cela rairon de
l'aimer
j
e'd't une vérité bien
cert.line:
S.
Thara;u
1'3trorc
j
mais
iI
affirme
~1I1!Ti
que ¡'homme a des
<lOtres
motih
phI! dignes
a
¡':li_
mer!
il
écrtve
l. 2.
qu:zlt. 17
art.
8.
CIJdri.MeáUigitlfr Dtus P''I_
IU'
fe
'-pfllm .
. ..
ptrftfluJ quid/m amor 41
9"0
Atiquis ftculJdum
fe an.4'M. Htpot'
cui
"Ut¡His 'fluir blUl"m . Irnp,rftéllll amor eft. quo
'luís amar alit¡I,¡d
noll
ftcundum ¡pfum. red
JIt
¡/fuá brmJ,m fibi ;pji
prIl1J1nitlt; !,¡mus
4~um
ad
cb4T!t4ttm
'}N4 ;IJ/)atrel
Deo
[t"mdm"
JI
¡p{ Mm .
[td
fpel ptrtilla
ad
ftcllndum
arnoratJ.
La ch:1nté
en
cet a–
m?ur pur
&.
dég.,S~
de
tou~
autrc
i[]t~r~t
9ui
3
Dien
pour
pre_
mler
&
unique
mour,
&:
leS' creatures pour
obJet
pJr
rarp0l[ :\
OICU,
Ex Un4 t4dtmqHe rha";tAtI DtHm pr#x,·n."m'luI dJ·Ug"mlll . [td Dtum
r·tt~. ~~/f~e't ~~:::t:fr ~r~;':t~:ble' :;;g~:,~"~ier~~~' ~~ér;:i~~;
:J.rprou~é.
00
ne conrerte
pil.'
quIen connoilf.,nt le,
aV:'Intage,
qui
nOlls
vlenncnt
d'un
objct.
nou,
oe
pniffiom
l
'airuer
cornme la c,.l,ufe
de:". ces
a:-:anta~e. ~
mais on établit que cer objer
mame
p~llt
",voir'
une
rat(on
~
etre
alm~
plus noble
&
plus parfJite . independamrnent de
n6tre
.tntéret.
N6tre ame pcm
etre
extafiée .
&:
fai6e de
la
con–
fidbanon
de
la
bonté abfoluc de
Dieu.
&:
des pcrfeaioDS de fa na–
cure,
Cee
~ll3our
bien loia
de cOllduire
I'hommc
.1
méprifer
la
dép:nd~nce
CHA
.t\uguflin, qu'on De peul fe delintérelfer au poiot de pero
dre dans uo feu l aBe, quel qu'il foit, la volonté d'€–
tre heureux, par laquelle ou veut toute chofe . L a di–
a inB ion de M . de Fcnelon doit furprcndre. 1I ell ,,–
vident que ce priocipe,
I'H omme ,her,he en tout
a
fe
rendre heurettx,
une fois avoüé,
iI
a la meme ardeu!
pour la béatitude furnaturelle que pour la béatilude na–
turelle :
iI
foffit que la premiere lui foit eonnue
&
dé–
montrée . Qu'on interroge en effet f011 propre caeur
1
car notre caeur peut ici nous repréfenter eel ui de toUS
les hommes: qu'on éeoute le femiment intérÍ<ur ;
&
I'on
verra que la v11e du bonheur aeeompagne les hommes
daos les oeeaoons les plus contraires au bOllhour me–
me . L e farouche Anglois qui fe
déf.it, vcut elre heu–
reux; le bramine qui Ce
macere
veut
l!lre
heurcmx;
~e
eoun ir.n qui fe rend efelave, veut etre heureux ; la U)ul–
titude , la diverfité
&
la bifarreríe des voyes, ne démon–
trent que mieux I'unité du bU!.
En effet, comment fe détaeheroit-on du feul bien qu'
on veuil le nécelfairement? En
y
renOl1
y
allt formelle–
ment? cela ell impoffible . En en
fai(~nt
.bllraBioll?
celte abllraB ion fermera les yeux un momem fu r la fin;
mais eelte fin n'en fera p:l$ moins réel1e. L'artille qni
trO\'aille, n'a pas tofijours fon but préfent, quoique toU–
te f.1 manaeuv re
y
Coit dirígée. Mais je dis plus;
&
Je
prétends que eelui qui produit un aBe d'amou r de D ieu,
n'en fauroit féparer le defir de l. joliiffanee : en effe! ,
ce fo nt les deux objets les plus étroitement unis. La
religion ne les féeare jamais ; elle les "lfemble dans
toutes..fes prieres. L'abaraBion momenranée fera, O I'on
vettt , dans l' efprít; mais elle ne Cera jamais dans le
caeur . Le eaeur ne rait poim d'abllraBion,
& iI
,'agit
ici
d'un mou
VClnent
du cceur
&
non d'
un~
op¿rarion
de l'eCprit.
S.
T homas qui
,'ea
dillingué par fon grand
fcns daos u.o tIecJe
ou
fes rivaux,
ql1i
ne le (out plus
depuis
lonlT-tems,
avoient mis
el
la roode des
fubcililés
puériles,
diroic:
ji
D ielt n'étoit fas
tOtte
le bien de I'hlJrrl–
me,
ji
ne
J"i
ft!roit pal
r
1m/f/lle raiJon
d'
flimer.
Er
aillems: ;/
-ji
tOfJt<
la raifon
d'a;m<r, paree
(1',';/
efl
to,;t
1<
b;m
de I'homme.
L'amour préfcn t
&
le bon–
heur fu tur fom, eomme on voit , toGjOllrs unis che"/;
ce doBenr de I'école.
M .is , dirá-t-on peut-ttre, quand nous ignorerions que
D ieu peut
&
veut naus rendre heureux, ne
pourriulls–
naus pas
nou~
elever
a
fon amour par \a
contem~lation
feule de fes perfeBions infinies? je réponds qu'il el\ iro–
poffible d'aimer un Dieu Cans le voir eomme un EIre in6-
niment parfait
&
qu'il eft impoffibl e de le voir eomme un
Etre intiniment parfail,
C:~llS
etre eonvaineu qu'il peUI
&
"eut notre bonheur . N 'ea ·ee pas, dit M. Bo(\uel, une
partie de fa perfeBicin d'etre libéral, bienfaifalll, miCerieor–
dieuI, auteur de tour bien? y a-l·il quelqu'un qui puif–
fe exelu re par abfhaBion ces attributs de '1'iM e de I'E–
tre parfait? N on (alls doute: eepelldant aceordolls·le ;
convenons qu'on puiffe choilir entre les perfeBions de
Dieu pour I'objet de
¡;~
contemplation , fon immelllité ,
fon éternité, Ca prefeience ,
&c.
celles en un mo t qui
n'ont ríen de commun avee la liaifon du Créateur
&
de la eréatu,e;
&
fe rendre, pour aino dire , fous ce
point de vOe , l'Etre fupreme , étranger
a
foi·m eme.
Que s'enfuit·i1 de· li? de I'admiration, de I'étonnement
mais non de I'amour. L 'erprit fera eonfond u, mais
I~
caeur ne fera poi O! touehé . AulTi ce Dieu mutilé par
des abar.Bions n'ell-i1 que la eréature de I'imaginalion,
&
non le C réateur de I'Uuivers.
(l)
D 'ou
il
s'eofuit que Dieu devicllt I'objet de notre a–
mOur
qll'i! doie :\ fon Oieu, mira qu'il ¡'aime.
&:
la
dcCiré
d!l.v:lnta–
ge. Tour ce que noue
entendement
connoh
d~
convén...ble
a
¡'or–
dre général
J¡:.s
chofl!s.
doit
trouver Ion
apptobatlon .
Ii
doir
s'ea
comptaire
&
I'.~imer
n:uurellement.
Nórre
ame
éclairée
p:u
la
con.
noilfance des
~rfea¡ons d¡v¡ne~.
pem en
avoir
une tdle délcéb .•
tion immedi:\te que cette
Jéleél:.u ,on
en
elle
:¡
Hume un ólmaur plus
vrtti
&:
plus
vif
l)Ue celui méme
'1ui n",¡troit dll
Ílmr'e
¡Jefir ¡Je
fon
propre bonhcllr; quoique
ce
bonhl!lIr
ne
puifh: l:tre tlccoml'li
en elle.
que par cet étrc fcul
tOUt
11I1ifant.
&.
mUI
parfait On
pt"ut
fon
bien fe (enrir porté
l
aimcr
un
prince
(ur
le
(eul
réc,t
Je
(e,
bORnes
~ualités
f.lns
fixer
la
r~Rexion
tur (.,
puiO':lnC\.'
cO:lél-ive,
aL!
fur
le
bu~n
qu'i1 peut
nous
faire .
DtUJ
noJ1t.r
laudaur
-u'/unftSte •
amttur tharÚlllt; gratuillun jit iJlI(Jd dmdlur.
él'
ql,~d
lru.ddtllr ,
~u;d
tft
graJuillfm
!
ip[um
pr~pttr
[e
"~/J
pr'pla
altud,
"
Aug
in
P(al
n .
.
Chnr'"
Me
dUit/tur DtUI pr'pur Jt "p[um . Vndt un. [ (J I", ral",
d,._
"'gtma dutnd"tur pr"nc,'ea'útr
d
tlJ4rj,att.
[dUal
dill Ila ¿"'IIIAI ,
nH.
1ft tjHS
filbftant;a ,
S.
Thom.
qu~n.
'l3.'::m
j .
Call[ a
di''': wd,. D;wm
Dnu
tft .
m,d,.s
jt,/t
m,d, d l"'gtrt .
, . .
nln jint pr-lmi, d"¡"t lt"r
DtUl,
&-
Ji
4¿fqlfl
pr.tm"" "nlu,"" dU"gtndul
jir, S. Bt"rn. de d'lig.
Deo.
.
Talle
autre
motif.
Be
tOut
:mue conGdér:uion
pOllr
!limer
Oicu.
n'ca
P~$
propremeDt 13
'/JAr;,;;
c'eft
de J'efpetance dan" (a
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