Table of Contents Table of Contents
Previous Page  208 / 796 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 208 / 796 Next Page
Page Background

170

eRA

Los llllS

&

les autres traitent d' «reur le rigorifme

de ceux dont nous avous parlé d'abord , qui fon! des

péchés de loute .Bion qui o'a pas le mctif de

,har;–

ti;

&

i1s enfeigoen! dans I'églife, que les aBions faites

par le motif de la foi, de I'efpérance ou de la craime

de Dieu, 10il1 d'€tre des péchés, follt des <ruvres mé–

ritoires: íls von t plus Join; celles qui n'ollt

m~me

pour

príncipe que la venu morale, font bonnes

&

loüables

lelon eUK, quoique non méritoires pour le falu!.

Voy.

GRACE, VERTU MORAL!!, C ONTRITIO N ,

&<.

11 ya deux exces

ii

évi!er également dans cette ma–

tiere ;

&

ce qu'il y a de (¡ngulier,

c'ca

que, quoiqu'

i1s foiem direBement oppoles dans leurs príncipes.,

iI,

fe téunilfent dans leurs cOl1féquences.

11

Y en a qui ai–

ment D ieu en penfan! tellement

a

euX , que D ieu ne

tiem que

le

fecol1d rang dans

Ieut

affeBion . Cet amour

mercenaire reffemble

a

eelui qu'oo porte aux perfonnes,

non pour les bonoes qualités qu'elles ont, mais feule–

ment pour le bien qu'on en efpere: c'ea celui des fau . a–

mis, qui nous abandonnent auffi·tb! que nous celrons

de leur érre utiles. La créature qui aime ain o, oourrit

dans fon caeur une efpece d'athéifme: elle ell fon dieu

elle- méme. Cet amour n'ell point la

,har;tl;

on

y

trouveroit en le fondalll, plus de craiote du diable que

d'amour de D ieu .

11 Y en a qui om en horreur tout motif d'intéret; ils

regardenr comme un attem:1t énorme cet amel qu' on

fcmblc élever dal1s fon eaeur

a

foi-meme,

&

011

D ieu

n'dl , pOll r ainli dire, que

le

pomife de I'idole . L 'amour

de

ceu~~ci

p!troit

tr eS-pUf;

it

excJUl

tout

autre

bien

que

le .plailir d'aimer; ce pl aifir leur fuffi t; ils n'attendent,

ils n'efperent rien au-deIJ: rout fe réduit pour cux

a

ni–

mer un objct qui leur paroí't infi n¡mem aimable ; un rc–

gard éehapp" fur une qua lité relati ve

a

lellr bonheur,

fouilleroil leur afleB ion ; ils font préts

a

faerifi er me–

me ce femiment O angélique, en ce qu'il a de feoli –

ble

&

de réft éehi , O les épreuves qui fervent

a

le pu–

rifier ex igen! ce f.1criti ce. Cette

char;tl

n'ea qU'Ull a–

m our

chim ~ríque.

Ces f:lUX fpéculatifs lIe s' appen;oi–

vent pas que Dieu n'ea plus pour eux le bien eOi"'tiel

&

fouverain . Pla9ant le fubli me de la

,har;té

:\

fe dé–

t.eher de toute elpérance, ils fe rendent indépendans ,

&

fe précipitent

a

leur tour dans une efpece d' athéif–

me : mais par un chémin oppofé .

L e ehamp ell valle entre ces deux extremes. L es

Théologiens fom alfez d'accord

a

temperer

&

r amour

pur

&

I'amour mereenaire ;

mai~

les uos prétendent que

pour atteindre la vérité ,

iI

faut réduire l'amonr pur

a

fes julles bornes; les autres au eontraire, qu'i1 faut cor–

rigcr t'amour mercenaire. Ces derniers partent d'uo prín–

cipe ineontellable ; favoir que nous cherehons toUS na–

turel1ement

a

nous rendre heureux . C' ea , felon faint

Augua in , la véríté la mieux entenduc, la plus conllan ·

te

&

la plus éc1aireie.

Omn.! him;neJ beat; c.D" volrmt;

;"qne

tlnt!m

ardentiffimo

amfJye

appetl!nt

;

&

propter

hoc ctetera

t¡1/t'uumr¡ue

a;petunt.

Cien le

cri

de }'hu–

m anité; c'el1 la pente de la nature;

&

fu ivant I'obfer–

vation du favant évéque de Meaux, faint A ugurtill ne

parle pas d'un' inllinB aveugle;

c~r

011

ne peut delirer

ce qu'on ne fait point ,

&

on ne peu! ignorer ce qu'oll

fait qu'on veut . L'illullre archeveqne de Cambrai, é–

erívant fur cet endroit de fain t Augullin, croyoit que

ec pere n'avoit en vOc que la béatitude naturelle. Mais

'lu'importe , lui répliquoit M . Boffuet ? puifqu'i1 demeu–

re tot'ljours pour incC>ntellable, felon le príncipe de faim

(1) Dieu ert tOUt le bien tle I'hornme . il :1 pour cela rairon de

l'aimer

j

e'd't une vérité bien

cert.line:

S.

Thara;u

1'3trorc

j

mais

iI

affirme

~1I1!Ti

que ¡'homme a des

<lOtres

motih

phI! dignes

a

¡':li_

mer!

il

écrtve

l. 2.

qu:zlt. 17

art.

8.

CIJdri.Me

áUigitlfr Dtus P''I_

IU'

fe

'-pfllm .

. ..

ptrftfluJ quid/m amor 41

9"0

Atiquis ftculJdum

fe an.4'M. Htpot'

cui

"Ut¡His 'fluir blUl"m . Irnp,rftéllll amor eft. quo

'luís amar alit¡I,¡d

noll

ftcundum ¡pfum. red

JIt

¡/fuá brmJ,m fibi ;pji

prIl1J1nitlt; !,¡mus

4~um

ad

cb4T!t4ttm

'}N4 ;IJ/)atrel

Deo

[t"mdm"

JI

¡p{ Mm .

[td

fpel ptrtilla

ad

ftcllndum

arnoratJ.

La ch:1nté

en

cet a–

m?ur pur

&.

dég.,S~

de

tou~

autrc

i[]t~r~t

9ui

3

Dien

pour

pre_

mler

&

unique

mour,

&:

leS' creatures pour

obJet

pJr

rarp0l[ :\

OICU,

Ex Un4 t4dtmqHe rha";tAtI DtHm pr#x,·n."m'luI dJ·Ug"mlll . [td Dtum

r·tt~. ~~/f~e't ~~:::t:fr ~r~;':t~:ble' :;;g~:,~"~ier~~~' ~~ér;:i~~;

:J.rprou~é.

00

ne conrerte

pil.'

quIen connoilf.,nt le,

aV:'Intage,

qui

nOlls

vlenncnt

d'un

objct.

nou,

oe

pniffiom

l

'airuer

cornme la c,.l,ufe

de:". ces

a:-:anta~e. ~

mais on établit que cer objer

mame

p~llt

",voir'

une

rat(on

~

etre

alm~

plus noble

&

plus parfJite . independamrnent de

n6tre

.tntéret.

N6tre ame pcm

etre

extafiée .

&:

fai6e de

la

con–

fidbanon

de

la

bonté abfoluc de

Dieu.

&:

des pcrfeaioDS de fa na–

cure,

Cee

~ll3our

bien loia

de cOllduire

I'hommc

.1

méprifer

la

dép:nd~nce

CHA

.t\uguflin, qu'on De peul fe delintérelfer au poiot de pero

dre dans uo feu l aBe, quel qu'il foit, la volonté d'€–

tre heureux, par laquelle ou veut toute chofe . L a di–

a inB ion de M . de Fcnelon doit furprcndre. 1I ell ,,–

vident que ce priocipe,

I'H omme ,her,he en tout

a

fe

rendre heurettx,

une fois avoüé,

iI

a la meme ardeu!

pour la béatitude furnaturelle que pour la béatilude na–

turelle :

iI

foffit que la premiere lui foit eonnue

&

dé–

montrée . Qu'on interroge en effet f011 propre caeur

1

car notre caeur peut ici nous repréfenter eel ui de toUS

les hommes: qu'on éeoute le femiment intérÍ<ur ;

&

I'on

verra que la v11e du bonheur aeeompagne les hommes

daos les oeeaoons les plus contraires au bOllhour me–

me . L e farouche Anglois qui fe

déf.it

, vcut elre heu–

reux; le bramine qui Ce

macere

veut

l!lre

heurcmx;

~e

eoun ir.n qui fe rend efelave, veut etre heureux ; la U)ul–

titude , la diverfité

&

la bifarreríe des voyes, ne démon–

trent que mieux I'unité du bU!.

En effet, comment fe détaeheroit-on du feul bien qu'

on veuil le nécelfairement? En

y

renOl1

y

allt formelle–

ment? cela ell impoffible . En en

fai(~nt

.bllraBioll?

celte abllraB ion fermera les yeux un momem fu r la fin;

mais eelte fin n'en fera p:l$ moins réel1e. L'artille qni

trO\'aille, n'a pas tofijours fon but préfent, quoique toU–

te f.1 manaeuv re

y

Coit dirígée. Mais je dis plus;

&

Je

prétends que eelui qui produit un aBe d'amou r de D ieu,

n'en fauroit féparer le defir de l. joliiffanee : en effe! ,

ce fo nt les deux objets les plus étroitement unis. La

religion ne les féeare jamais ; elle les "lfemble dans

toutes..fes prieres. L'abaraBion momenranée fera, O I'on

vettt , dans l' efprít; mais elle ne Cera jamais dans le

caeur . Le eaeur ne rait poim d'abllraBion,

& iI

,'agit

ici

d'un mou

VClnent

du cceur

&

non d'

un~

op¿rarion

de l'eCprit.

S.

T homas qui

,'ea

dillingué par fon grand

fcns daos u.o tIecJe

ou

fes rivaux,

ql1i

ne le (out plus

depuis

lonlT-tems,

avoient mis

el

la roode des

fubcililés

puériles,

diroic:

ji

D ielt n'étoit fas

tOtte

le bien de I'hlJrrl–

me,

ji

ne

J"i

ft!roit pal

r

1m/f/lle raiJon

d'

flimer.

Er

aillems: ;/

-ji

tOfJt<

la raifon

d'a;m<r, paree

(1',';/

efl

to,;t

1<

b;m

de I'homme.

L'amour préfcn t

&

le bon–

heur fu tur fom, eomme on voit , toGjOllrs unis che"/;

ce doBenr de I'école.

M .is , dirá-t-on peut-ttre, quand nous ignorerions que

D ieu peut

&

veut naus rendre heureux, ne

pourriulls–

naus pas

nou~

elever

a

fon amour par \a

contem~lation

feule de fes perfeBions infinies? je réponds qu'il el\ iro–

poffible d'aimer un Dieu Cans le voir eomme un EIre in6-

niment parfait

&

qu'il eft impoffibl e de le voir eomme un

Etre intiniment parfail,

C:~llS

etre eonvaineu qu'il peUI

&

"eut notre bonheur . N 'ea ·ee pas, dit M. Bo(\uel, une

partie de fa perfeBicin d'etre libéral, bienfaifalll, miCerieor–

dieuI, auteur de tour bien? y a-l·il quelqu'un qui puif–

fe exelu re par abfhaBion ces attributs de '1'iM e de I'E–

tre parfait? N on (alls doute: eepelldant aceordolls·le ;

convenons qu'on puiffe choilir entre les perfeBions de

Dieu pour I'objet de

¡;~

contemplation , fon immelllité ,

fon éternité, Ca prefeience ,

&c.

celles en un mo t qui

n'ont ríen de commun avee la liaifon du Créateur

&

de la eréatu,e;

&

fe rendre, pour aino dire , fous ce

point de vOe , l'Etre fupreme , étranger

a

foi·m eme.

Que s'enfuit·i1 de· li? de I'admiration, de I'étonnement

mais non de I'amour. L 'erprit fera eonfond u, mais

I~

caeur ne fera poi O! touehé . AulTi ce Dieu mutilé par

des abar.Bions n'ell-i1 que la eréature de I'imaginalion,

&

non le C réateur de I'Uuivers.

(l)

D 'ou

il

s'eofuit que Dieu devicllt I'objet de notre a–

mOur

qll'i! doie :\ fon Oieu, mira qu'il ¡'aime.

&:

la

dcCiré

d!l.v:lnta–

ge. Tour ce que noue

entendement

connoh

d~

convén...ble

a

¡'or–

dre général

J¡:.s

chofl!s.

doit

trouver Ion

apptobatlon .

Ii

doir

s'ea

comptaire

&

I'.~imer

n:uurellement.

Nórre

ame

éclairée

p:u

la

con.

noilfance des

~rfea¡ons d¡v¡ne~.

pem en

avoir

une tdle délcéb .•

tion immedi:\te que cette

Jéleél:.u ,on

en

elle

Hume un ólmaur plus

vrtti

&:

plus

vif

l)Ue celui méme

'1ui n",¡troit dll

Ílmr'e

¡Jefir ¡Je

fon

propre bonhcllr; quoique

ce

bonhl!lIr

ne

puifh: l:tre tlccoml'li

en elle.

que par cet étrc fcul

tOUt

11I1ifant.

&.

mUI

parfait On

pt"ut

fon

bien fe (enrir porté

l

aimcr

un

prince

(ur

le

(eul

réc,t

Je

(e,

bORnes

~ualités

f.lns

fixer

la

r~Rexion

tur (.,

puiO':lnC\.'

cO:lél-ive,

aL!

fur

le

bu~n

qu'i1 peut

nous

faire .

DtUJ

noJ1t.r

laudaur

-u'/unftSte •

amttur tharÚlllt; gratuillun jit iJlI(Jd dmdlur.

él'

ql,~d

lru.ddtllr ,

~u;d

tft

graJuillfm

!

ip[um

pr~pttr

[e

"~/J

pr'pla

altud,

"

Aug

in

P(al

n .

.

Chnr'"

Me

dUit/tur DtUI pr'pur Jt "p[um . Vndt un. [ (J I", ral",

d,._

"'gtma dutnd"tur pr"nc,'ea'útr

d

tlJ4rj,att.

[dUal

dill Ila ¿"'IIIAI ,

nH.

1ft tjHS

filbftant;a ,

S.

Thom.

qu~n.

'l3.'::m

j .

Call[ a

di''': wd,. D;wm

Dnu

tft .

m,d,.s

jt,/t

m,d, d l"'gtrt .

, . .

nln jint pr-lmi, d"¡"t lt"r

DtUl,

&-

Ji

4¿fqlfl

pr.tm"

" "nlu,"" dU"gtndul

jir, S. Bt"rn. de d'lig.

Deo.

.

Talle

autre

motif.

Be

tOut

:mue conGdér:uion

pOllr

!limer

Oicu.

n'ca

P~$

propremeDt 13

'/JAr;,;;

c'eft

de J'efpetance dan" (a

bont~

rel~-