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CHA

1Il0Ur ou de notre admiraeion , felon la MtUre des attri- ,

bues in fi nis done nou; falfons l' objee de nacre médila–

tian ; qu' eOlre .ces

amibu.e~

,

iI

n'

y

a

propr~menc

que

ceux qu i confiltueoe la 113,[on du C réaeeur

a

la créatu-

re qui excieene en nous

d~s

feOlimens d'amour . Q ue

ce; tencimens [on t eel1emene inféparables de la vde du

bOllheur

&

la

cbnritl

eellemene· unie avee le penchar.c

" la JoüilTance, qu'on ne peue é lo igner ces chafes que

par des hypoehefes chimériques hors de la naeure, fauf–

fes dans la tpécll laeion , dangereu fes dans la praeique.

Que le fenlÍmene d'amour peut oecafionner eo nous de

bons. delirs,

&

nous poreer

a

des aaions escelleOles;

infl"er en partie

&

méme en

caUI

fur nOlre cooduiee:

animer notre vie , fans que nous en ayons fans cefle u-

ne perception dit1inae

&

préfente :

&

cela par une infi–

oieé de raifons , done je me comemerai de rapporeer cel–

le-e; , qui en d'expérience:

c'ea

qUe nc pouvane par la

foibletre de nOtre uature pareager noere enrendemene,

&

¿rre

a

dilférenees chofes a la fois, nous perdol15 nécef–

fa iremene les mOtifs de vde , quand nous fommes un

peu foreemene oceupés des cireonaanees de l' aaian .

Q u'emre les m ocifs loüables de nos aaions , il

Y

en a

de naeurels

&

de furnfttllrels;

&

emre les fumacurels,

d 'aueres que la

chnriti

propremene diee. Que les Il)otifs

natorels loüables, eels que la eommiréraeion, I' amour

de la paerie , le eourage, I'honneur ,

&c.

eoofi (lam dans

un légitime exerciee des faeultés que D ieu a m iCes en

nous ,

&

dont nous faiCons alors un bao ufage ; ces mo–

tifs rendem les aaions du Payen dignes de récom pen-

fe dans ce monde, paree qu'il

ea

de la junice de D ieu

de ne laitrer aucun bien fa\lS récol11penfe ,

&

que le Pa–

yen ne peue étre récompenfé dans I'auere

11l0nd~ ,

Que

penfer que les aaions du Chréeien qui o'aurone qu'un

m otif natorel loüable , lui ferom méritoires dans l'au-

tre m onde, par un privilége particulier

a

fa condieion

de Chrérieo,

&

que c'e/Ha un des avantages qui lui

reviennent de fa participation aux m érites

de

J.

C.

ce

feroie s'approcher beaucoup du Semi-Pélagianifme; qu'

il

y aura raremene des Chrétiens qui n' ayam pour eux

que de bonn"s .aions naturelles , telles qu'elles auroiene

été faites par un hOnnele Payen , ne Ceront réeompen-

fés que daos ce monde , comme s'ils avoiem vecu Cous

le joug du Paganifine. Que les morirs naturels

&

fu r–

naturels oe s'excluent point; que nous oe pouvons ce–

pendaoe avoir en meme tems la pereeetion netee

&

elai-

re de plulieurs motits 3 la fois : qu'i1 ne depend nul–

Jemelle de nous d' établir une priorité d'ordre entre les

perceptions de ces motit's: que, malgré que nous en a–

yoos, tamÓt un mocif naeurel préeédera ou fera précé-

dé d' un mo tif Jurnaturol , tamÓe I'hu manité agira la pre–

m iere, tamÓt ce fera la

'Q/irité,

Q ue, quoiqu'on ne puiC-

fe établir enere les moeifs d'une aétioo I'ordre de perce–

ption qu' on dé lireroi e , le Chrétien peut toíljours paífer

d'un de Ces motifs

¡j

un nutre, fe les "ppeller fuccef–

fivement ,

&

\es fanaifier . Que

e'ea

eetee efpece d'eser–

cice imédeur qui conllitue I'homme lendre

&

I'homme

religieux; qu'il ajodte, quand

iI

ea libre

&

poffi ble , un

Ilaut degré de perftéHoll au! aaions: m ais qu'il

y

a des

o ceafions on I

'a~ion

fuit

fi

promptemem la préfencc du

m otif , que cet exercice ne deviem peefque pas poffi–

ble. Q u'aiors I'aaion

ea

tres·bonne , quel que foit ce-

lui d'enere les motif

S

loüables , nacurels, ou furnacurels

q u'on aie préfent

a

I'efprit . Que le paífage que l' im–

pul fion de la

charitl

fuggere au Chrétien, de la per–

c eption d'un motif oaturel , préfenc

a

l'efprir dans I'in–

flant de I'aaion,

a

un_m otif fu rnaturel fubféquenc,

n~

rend pas ,

a

parler exaa emem , I'aaion bonne , mais la

rend avancageufe pour I'avenir . Que dans les o.ceafions

o n I'aaion etl de nature

a

fu ivre immédiatement la pré–

fence du mmif,

&

dans eeux on il n'y a pas meme de

. m otif bien préfenc, p,a(ce que I' urgence du eas ne per–

mel poine de réHexion, ou

n'~n

permet qu' une ,

f~avoir

T ome U / .

relative, c'el\. de la réconnoiR'ance pour

res bienfaiu.

Cc.J aaes

pcu~

vent bien nou, conduire

a

la

'''Add.

mais

iI

oe (on( pas cee :\–

mour pur

&

fincere quj n'a que Oieu Comme Oieu pour

objet o

Ainfi

S. Thomas .

Fidu

ér

{ptl

41tJngunt

'fu jdtm

D~H"' ,

¡;"mdum quod

~x

¡pro

p,.v",i, nobis vd t:l8rairill

"ni

tui

4dept;,

/Jo,,; :

[ed ,1'4ri_

ral au;ngit ;p[l4m

Dcum

IU

in

jpro

;/141 ,

",n

",

ex

10

dliquié

ncFI

I fu/mi," .

Quzn.

"3·

arto

6.

Des philofophes de ban (ens 6 antiques que modernes ont re.

connu cer amour defin téreffé véritable

Be:

réel; ila I'ont fait (lIb..

fifter au regatde de la vercu.

Be

au lieu de l'appeller fuux

&:

chi~

!Derique. l'oot

clCtimé

le plus

digne

&:

le plus propte

de

l'ette

1DieUisen~ .

L'Autcur de

¡'Ejf'Ai

{*r

1,

ml..rift

&

lA VIr.l.

écri[:

I:,.~

mCl~r

d,fitrt/rejJ¡ Je 1(1 ver'", {Iul

¡OUflO;'

d ClflJltr

u ut le p,ir

a

{tI

.E1l(m~ .

, , ,

Ji

l'

Amour J,jjllt¡r'ff"r lit la.

dir;!.e

principdl tmlllt . 1(1

""lit/HIte: ejl (erTlile .

~

11.

,rt'

-f.rt

,,',jI

¡tU

e",ore

'Dtn"t.!e,

~'H

C HA'

171

'!n'iI raut fur le champ

éviter

OU

fait·,;

ce qui fe paf–

fe fi rapidement da!'s noere , me , que le tems en

~tant ,

pour ainli dire,

\111

point indivilible,

iI

n'y a proprcment

qu'un 1I10uvemene qu'on appelle

premier:

l' aaion ne

devient eependam méritoire , pour le Chréeien meme,

que par U'1 aae d'amopr im plícite ou explicite qui la

rappone

~

D ieu ; cerce aaion m t-elle une de ce! les qui

nous émeuvem fi fortement, ou qui uous laitrent li oc.

cupés ou

r.

abateus, qu'il nous en tres-diffici le de nous

replier fu r nous-mémes ,

&

de la fanaifier par uu au–

ere mociL Q ue pour s'nnurer toue l'

~vantage

de fes

bonnes aaions ,

&

leur donner tou e le mérite poffi ble,

il

Y

a

des précautions que le Chrétien ne négligera

poine; eomme de perfeétionner par

d~s

aaes d' amour

anticipés, fes penfées fu!>féquemes;

&

de demander

a

Dieu par la priere de fupplécr ce qui manquera

i\

fes

. aions , dans les occa(¡ons 011 le mo tif naturel pourra

prévenir le motif CurnatOrel,

&

on cel ui-ei pourra me–

m e ne pas

fuce~dec.

Qu'il fuffi t

a

la perfeaion d'une

- aaion, qu'C11le aie écé fa ile par uoe habitude d' amo ur

virtue!, telle que I'habjrude d'amour que nous pOI tons

a

nos pareos,

qu.nd

ils nom fom chers, quoiquc la

natore de ces hab itudes foie for t différentc . Que ceue

habitude fupplée fans ceífe aux aétes d' amoUl' panieu–

liers ; qu'elle

ea ,

pour ainli dire, un aae d'amour con·

tinue l par leque l les aaions fom rapponées

a

D ieu im–

plicitemcne . Que la vie dans cette habitude en une vie

d'amour

&

de

charité.

Que cetre habil\lde n' a pas la

m eme force

&

la m eme énergie dans tous

I~s

bons

Chrétiens , ni en tOut ecms dans un meme Chrétien ;

qu'il fau e s'occuper Cans cetre

¡¡

la fo((ifier par les bun–

nes reuyres , la fréquenta tion des faeremens,

&

les naes

d'amollr explicite ;, que naus mourrons

ccrtainclTl,ellt

pour la plOpare,

&

pellt-ctre tous, fans qu'elle ait été

auOi grande qu'i1

~~oie

potlible, I'homme le plus ju fie

ayanl tOdjours quelque

reproch~

a

fe faire. Q ue D ieu

ne deyaD! remplir eoutes nos facu ltés que quand il fe

fera communiqué incimem ent

a

elles, nQus n'aurons le

bonheu r de I'aimer fe lon toute la plénitude

&

I'étendue

de nos fac uleés, que dans la feconde vie;

&

que ce fe–

ra dans le fein de D ieu que ce fera la confommatioll

de la

charite

du Chrétien ,

&

.;lu Qonoeur de I'homme .

Charitr!

fe prend eoeore,

pour l'amour que D ieu

a porté de tOut tems

a

I'homme;

pour l'clfeE d'une

commifération, foir ehrétienne, roit moral e , par laquel–

lc naus fecourons narre prochain de

nOtre

bicn, de nos

confeils ,

&c.

L,

eharité

des confeils el! la plus eom–

mune,

iI

f~ut

un peu s'en méfie( ; elle ne eo /he rien,

&

ce peut eere aifément un des l)1afqtlcs de l' amour'

propre. Hors de la ThéoJogie , noere terme

charité

n'a

pre!que point d'idées communes avee le

charittlS

des.

Laeins, qui tignifie

la tendreiJe 'lui doit unir les

pere~

&

les enfans.

C

I~

A R 1 rE' ,

(Hift.

e,,/lr)

efi auffi le 110m

de

qudques ordres religieux. L e plus connu

&

le plus ré–

pandu

ea

eelui des

freres

de 1'1

Chariti,

intl itué par

S. ] ean-de- D ieu pour le fervice des malades . Leon

X.

I'approuva eomme une fimp le fociété en

1;20;

Pie

V.

lui accorda quelques priviléges;

&

Paol

IV.

le confir–

ma en

1617

en qualité d'ordre religieux: dans lequel>

Olltre les v a!nx

d'ob~ifrance,

de p,uvreté

&

de chaae–

eé, on faie celui

de

s'employer

3U

fcrviee des pauyre!

malades . C es

l~eligieux

fi m iles ne fone poine d'études

&

n'emrene poine dans les o rdres faerés . S'i1 fe

~rouv;

parmi eux quelque pretre , il ne peue jamais parvenir

a

a'leune dignité de I'o rdre. Le bienheureux ] ean-de-Dieu

lcur fondateur , alloit tOUS les jours

a

la quete pour les

m alades, erial)!

a

hauee voix :

fnites bjen, mes freres ,

potlr r amour de Dieu:

e'ea

pourquoi le nom

de

f nte

be»

frate/Ji

ea demeuré

a

ces religieux dans l' Iralíe ,

( G)

C

H A R 1 T E'

de la Jainte V ierge,

ordre religieux é-

y

2

ea-

mc

roit

permis

d':¡joútcr

¡ci fon

a

propo!

ce

qot" le

nu~.mc

AlltelH'

dans (on

E.jf.u'

vicllt de

nou.s

,Iire :

DI1JU

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hJpol/uft.

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