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ATT

" Pour s'aITdrer li l'uf¡ travaille dans la ga1erie, le

" mincur fe fert ordinairement d'un tambour fur le–

" quel on met quelque chofe; l'ébranlemem de la ter–

" re y caufe un cenain trémoulTement qui avenit du

" travai! qu'on fait delTous:

iI

pr':te auffi 1 'oreille at–

" tentívemcnt fur

I~

terre, mais le trémoulTement du

tambour

el~

plus mr o

C'ea

un des avantages des plus

cOlllidérables des affiégés de pouvoir etre maltres du

" delTous de leur terrein o lis peuvent arreter par-la les

" mineurs des affiégeans achaque pas,

&

leur faire

" payer chercment le terrein, qu'ils fe trouvent

a

la

" fin obligés de leur abalidonner o Je dis

de

Imr

aban–

"

donmr,

parce que les affiégeans qui ont beaucoup

" plus de monde que les atTiégés, beaucoup plus' de

;, poudre,

&

qui fom en état de pouvoir réparer les

" penes qu'ils fom, foit en hommes, foit en muni–

" tions, doivcnt a 13 fin forcer les affiégés, qui n'om

" pas les memes avantages, de fe rendre, faute de pou–

" voir, pour uinli dire, fe renouveller de la

m~me

ma–

:" uicre.

" Pendam que le mineur travaille

a

la conaruétion

" de fa galerie , on agit pour ruiner emierement tou–

" tes les défenfCs de l'ennemi,

&

pour le mettre hors

" d'état de défendre fa breche

&

de la réparer o Pour

cela on fair un feu continuel fur les breches, qui

" empc!che I'ennemi de s'y montrer,

&

de pouvoir s'a–

,, -vancer pour regarder les travaux qui peuvem fe fai–

" re dans le folTé

OU

au pié des breches o S'il y

11

u–

" ne tcnaille, on place des batteries dans les places d'ar–

" mes rentrantes du chemin couvert de la demi-Iune,

" qui couvrem la counine du front attaqul!, qui puif–

" fem plonger dans la tenaille,

&

empecher que I'en-

nemi ne s'en ferve pour incommoder le palTage du

" falTé o On peut autTi, pour lui impofer, écabllr u–

" ne batterie de pierriers dans le logemem le plus a–

" vaneé de la gorge de la demi-Iune; cette batterie é–

" tam bien fervie, rend le féiour de la tenaille trOP

" dangereux

&

trop inccmmoae pour que l'ennemi

y

" reae tranquillement,

&

qu'iI y donne toute I'atten–

" tion nécelTaire poue incommoder le palTage du fo(fé o

" Quelquefois I'ennemi pratique des

embrafure~1

biai–

ftes dans In courtine, ¡j'ou iI peut autTi tirer Clu ca–

" non fur les logemens du chemin couvert, ce qui in–

" commode

&

ces logemens

&

le commencement de

" la

defceme du foUé o Les atTiégés, au deroier fiége

" de P.hllisbourg, en avoient pratiqué de femblables dans

les deux counines de

l'

atta'!,«

;

ce qui auroit fait per–

dre bien du monde, s'il avoit fallu érablir des bat–

" teries fur !eur contrefcarpe,

&

faire le palTage du

"

folTé

de la place o

" Le moyen d'empecher I'effet de ces batteries, ea

de dcher de les ruiner avec les bombes,

&

de faire

enforte, lorfque le terrein le permer, d'enfiler I COur-

" tine par le ricochet o On peut auffi placer

bat–

" terie de quatre ou cinq pieces de canon fur e haut

" de I'angle flanqué de la demi-Iune: dans cette pofi–

" tion elle peut tirer direétement fur la counine,

&

" plonger vers la tenaille

&

la poteene de eommu–

" nication par ou I'ennemi communique dans le folTé

" lorfqu'il

~a

fec, Enfin on fe fen de tous les expé–

" diens

&

de tous les moyens que I'intelligence, ¡'ex–

" périence

&

le génie peuvem donoer, pour fe rendre

" fupérieur

a

tOut le feu de I'ennemi, pour le faire tar–

" re, on du moins pour que I'ennemi De puiífe fe 1110n–

" trer

:l.

aucune de fes défenfes , fans y erre expofé au

" feu des batteries

&

des logemens o

" Nous n'avons point parlé jufqu'ici des flanes con–

" caves

& ,

orilloos; on fait que l'avaotage de ces

" flancs ea principalemem de conferver un canon pro–

" che le revers de I'orillon, qui ne pouvant etre v\1

" du chemin couvert oppoCé, ne peur Etre démom& par

" les batteries qui y fom placées o Si on pouvoir ga–

" ramir ce caJlon <les bombes, iI

en

certAin qu'il pro–

" duiroit un trcs-grand avantage au:r affiégés; mais

iI

" n'ea pas potTible de le prélúmer , ainl; fon avantn–

" ge devient áujourd'hui moins coníidérable qu'il ne

" I'étoit lorfque M , de Vauban s'en

ea

fervi: alors

" on De faiCoit pas dans les íiéges une au,fli grande cop–

" fommarion de bombes qu'on en f.1it Il-préfcnt o Le

"o/hnc concave

a

orillon ne cbangeroit ri.n aujourd'

" hui daos la difpofition de

I'attalf""

on auroit feule–

" lT)ent attention de faire tomber plufieurs bombes fur

" I'orillon ,

&

fur la partie du flanc qui y joinr im–

" médiatemellt,

&

ces bombes ruineroient indubitable–

" mcnt I'embrafure cachée

&

protégée de I'orillon oUn

" avamage dont

iI

timt cepel)dant convenir, qu'ont en–

'!

core aujou(d'hui les fiancs ' cpncaves , c'en de

lIe

p.ou-

ATT

703

" voir pas

~tre

enfilés par le ricpcnet o Les flanes droits

" le peuvent

~tre

des battcries piacées dans les places

" d'armes rcnrra:1!es du chemin couvcrt, vis-a-vis les

" f.1ces des barlions; mais les flanes concaves par leur

,; difpofition, en fom

I'abri o

" Suppofons

préCeot~mem

que les palTnges des folTés

" foient dans I'éta[ de perfeétion nécelTaire pour qu'o11

" puiíle paífer deHus ; que le canon ou ks mines ayent

,i

donn¿ aux breches toute la largeur qu'elles doiven t

avoir, pour qu'on puilTe y déboucher fin un grand

" from; que les rampes foiem adoucies,

&

qu'on puifre

" y monter facilemclll pour parvenir au haut de la bre–

" che o Qn peut s'y érablir en fuivant I'un des deux

" moyens dol1t on parlera dans I'an ide de la

J.mi–

"

¡un. ;

favoir, en y f.¡fam momer quelques Cappeurs,

" qui

a

la raveur dll feu des battcries

&

des

log~mens

" du chemin couvert, commencem l'établiUemenr- du

" logemem; ou en y montant en corps de rf"bupes, pour

s'y étahlir de vive force; ou, ce qui en la memo

" chofe, el1 donnant l'alTaut au

baftion

o

" Si I'ennemi n'a point pratiqué de retranchement

" dans l'intérieur du

baftion,

iI

ne prendra guere le

pani de fodtenir un allaut qui l'efpoCeroit

a

~tre

em–

porté de vive force,

ii

etre pris prifonnier de gner–

" re,

&

qui expoferoit auffi la ville au pillage du fol–

" dat o

" Tout étant pret pour lui donner l'aífaut, OH bat–

rra

la ,ham"de,

c'eR-a-dire qu'iI demandera

ii

fe ren–

" dre

3

de cenaines condlrions; mals fi les affiégeans

préCument qu'ils fe rendroll! maitres de la place par

" un alTaut Cans une grande perte, ils ne voudrom ac-

corder que des cunditions aífez dures o Plus les atTié–

" gés font en état de fe défendre,

&

plus ils obrien–

)' nem des conditioos avamageufes, mais moins hono–

" rabies ponr cux o Le devoir des officiers renfermés

dans une place,

ca

d~

la défendre autant qu'il ea

" pofIible,

&

de nc fonger

a

fe rendre que 10rfqu'i1

" ell abfolumem

démomr~

qu'il y a impoffibilité de

" réfiaer plus

long-te~

fans expofer la place

&

la gar-

niCon a la difcrétion de I'affiégeant. Une dérenfe

" vigoureufe fe fait refpeéter od'un ennemi généreux,

" &

elle I'engage fouvent

a

accorder au gouverneur

" les honneurs de la guerre, dus

a

fa bravoure

&

i

fon

" imelligence o

" N ous fuppofons id que de bons retranchemens

" pr3tiqués long-tems avant le fiége, ou du moios des

" fon commencemem, dans le centre ou

a

la gorge

"

deJ baftionJ,

mettent l'atTiégé en état de fourenir U11

aITaut au corps de fa place,

&

qu'i! fe réferve de ca–

pituler derriere fes retranchemens o

11

faut dans ce cas

" fe ré(Qudre d'emponer la breche de vive force,

&

" d'y faire un logemem fur le haut, apres en .voir

" chalTé I'ennemi o

" Lorfqu'on fe propofe de donoer l'alTaut aux

ka–

"

ft;?"',

on fait pendam le tems qu'on conlhuit

&

qu'oo

charge les mines, un amas confidérable de matériaux

" dans les logemens les plus prochains des breches , pour

qu'on puifle de main en main les faire paITer prom–

premem pour la con(lcuétion du logement, autTi-r6t

" qu'on aurn chalTé l'ennemi o

" L orCqu'on

ea

préparé pour mettre le feu aux mi–

nes , 011 commande tous les grenadiers de I'armée

pour monter l'alTaut; on les fait lourenir de déta-

" chemens

&

de baraillons en aITez grand nombre pour

" que I'ennemi ne puiITe pas réfiller

i

leur

attalf'"

o

Ces troupes étant en etat de donner, on fait joüer

" les mines;

&

lorfque la poutTiere

ea

un peu com–

" bée, les grenadiers commandés pour marcher

&

pou¡–

" momer les premiers, s'ébranlent pour gagner le pitS

" de la breche, ou étant parvenus, i1s y momenr la

" bayonnerte au bout do fufil , fuivis de toutes les trou–

" pes qui doivem les foutenir o L'ennemi qui peut a-

voir confervé des fourneaux, ne manquera pas de le!>

" faire fauter o

11

fera aufli comber

filf

les

~(faillans

tous

les feux d'artifice qu'il p'ourm imaginer,

&

iI

I~our

fe–

') ra payer le plus cher qu'1I pourra ,

le

rerreln qu

I1

leur

" abandonnera fur le haut de la breche: mais enfin il

" faudfa qu'il leur abanoonne ; la fupériorité des affié–

" geans doit vaincre

a

la fin toUS les obaades des af–

" liégés o S'ils font aITez heureux pour réliner

ii

un pre–

" mier alTaut, ils ne le feront pas pour réfiaer

un

), fecond ou

a

un troilieme: ainfi

iI

faudra qu'ils

" prennent le parti de fe Terrrer dans leurs retranche–

" mens o Aufli-t6t qu'ils

~uront

été repoulTés

&

qu'lI~

" auront abandonné le haut de la breche, on fera tra–

" v:liller en diligence au logement.

Il

confiaera d'a-

bord el!

un~

efpcce d'arc de cercle , dont la con–

., ve..

I

I