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ATT

'lue

l'3rm~c,

1

pea de chofe pres,

f~t

de

30000

hom–

mes, felon Icur ellimation: en quoi ils n'l\voient pas

grnnd tort;

&

li I'on examine bien toutes les manCEU–

vres

a

quoi les rroupes funt obligées pendant un liége,

on u'en feroir pas furpris : car iI faut toUS les jours

monter

&

deCcendre la tranehée, fournir aux travail–

leurs de jour

&

de nuir,

a

la garde des lignes ,

ii

cel–

le des camps particuliers

&

des généraux ,

a

l'eCcorte

des convois

&

des fourrages; faire des faCcines; aller

3U commandemem , au pain,

11

la guerre,

&

e.

de for–

re que les rroupes font toujours en mouvement, quel–

que grol1e que foit une armée: ce qui étoit bien plus

f.1tiguam :lurrefois qu'i\ préCent, paree que les liéges

duroient le double

&

le triple de ce qu'ils durent au–

jourd'hui,

&

qu'on y faiCoir de bien plus grandes per–

tes. On n'y reg:lrde plus de li pres;

&

on n'héfite pas

d'auaquer une place

:l

lix ou fept contre un; paree que

les

aua'!,,"s

d'aujourd'hlli fom bien plus fnvantes qu'

elles n'étoient autrefois.

Aeta,!lus des plaees,

par

M.

le maréchal de Vauban.

Comme les

fortific~tions

particulieres

&

les ¡lilfé–

rens acces des places en font varier le fon

&

le foi–

ble de plufieurs manieres,

il

faudroit autant de regles

qu'jJ y a de places, li on vouloit entrer dans le détail

de toutes les

aeea'!,,« des plaees:

on fe contentera

donc de parler des limations les plus générales; telles

fout les villes entourées de marais, fur les bords des

rivieres, Cur une haUleur,

&e.

Attll,!IU d'Hne place eneou,·" de marll;'.

Une pla–

ce emourée de marais de touS cllrés,

&

qui n'ell ac–

ceffible que par des chaulfées pratiquées dans des ma–

rnis, ell dans un rerrein tres-peu favorable pour en for–

mer le fic'ge.

Ce que l'on peut faire d'abord, ell de travailler

a

delTéchcr le marais, fi 1'0n peut y trouver quelqu'é–

coulemenr;

&

de faire enCorte de détourner les eaux

qui y entren!: c'ell ce que I'on peur faire alfe? aiCé–

ment dans un pays piar ou uni: s'il s'y trouve de

]'impoffibilité, il fam prenQre le pani d'aborder la pla–

ce par les chaulTées, en les élargiUant autanr qu'iI en

.poOible,

&

en pratiquam des efpaces pour l'emplace–

ment des baneries.

Si la litua,ion d'un tel terrein ne permet pas d'y

coullruire des parallcles ou places d'armes

a

l'ordinai–

re, ces ouvrages y COnt au ffi moios utiles que dans

un terrein d'un acces facile

&

praticable, parce que

l'ennemi ne peut Cordr de fa place en force pour rom–

ber fur les travailleurs.

Lcs chaulTées qui abordent la place peuvent trre fort

pea élevées,

&

Ceulemem au-deUus du niveau des eaux

du marais, ou bien elles peuvent avoir une élé\&atio!l

de deux ou de rrois piés au-delfus:

fi

elles font de la

premiere eCpec:e, elles ne donneront point la terre né–

celTaire

i

la conllruél:ion de la rranchée;

&

daos ce

cas on en dans la néceiliré de la faire de faCcines,

de facs

a

laine,

:1

terre,

&e.

Si elles fom de la Ce–

conde efpece, elles pourrom fournir alfe? de terre pour

la tranchée, en obCervant de la faire un peu plus lar–

ge, afin d'avoir plus de terre pour en former le para–

per, fans

~tre

obligé de creuCer jufqu'au niveau de I'eau.

II y a une choCe qui méme grande aneption dans

ces chaulfées; c'ell d'obferver fi elles font enfilées de

la place, auquel cas il ell tres-difficile de s'érablir delfus,

&

de faire aucun retour ou ?ig· zag parce qu'ils fe

trouveroiem touS enfilés. II ell bien clifficile de remé–

dier

:l

un auffi grand ineonvéniem. Ajoutons

:l.

cela,

que s'iI ne fe rencontre dans ces chaulfées aucun en–

droit 011 I'on puilfe placer des batteries

a

ricocher, le

liége fera tres-difficilc a former.

" S'iI falloir cependant fe faire un paffilge dans un

" terrein de cette eCpece, on pourroit faire un fon–

" dcment de daies

&

de faCcilles dans les lieux les

plus favorables do

m~.ais ,

00 le long des chaulTées,

&

fe cou vrir de part

&

d'autre par de grands ga–

bions, Caes aterre,

&

e.

&

meme <lne tranchée di–

reae en le traveri:mt fort Couvent, c'ell-ii-dire for–

mant fucceffivement des traverCes qui lailfem des

" palfages vers la droire,

&

enCuite vers la gauche.

Cene Corte de tranchée fut cmployée au fiége de

Bois-Ie-Dllc en 1629: mais alors la défenCe des pla–

ces n'étoit poinr auffi Cavante qu'elle I'ell aujourd'

" hui, ou un pareil travail auroit bien de la peine

a

,. ':tre [oOtenu; cependant

il

ell des circonllances .011

l'impoffibilité de !aire mieux doit engager a Ce

Ce·r–

" vir de routes Corres de moyens pour parvenir

a

Ces

fins. C'en dans un ,errein de ceue nature qu'un in–

" génieur trauve dequoi exercer toute fa fagacité

&

fa

'rome l .

ATT

707

" capacité . Si les chauUées oñt lir ou fepr toiCes de

iargeur,

&

Ii

elles om quatre ou cinq piés de haut

" su-delfus des eaux du marais; fi elles ne fonr point

enfilées de la place,

&

fi on y remarque de

¡jil~an" ce en dillance des cndroits propres

:1

établir des bat–

" teries

il

ricochet; on pourra , quoiqu'un peu plu,

" mal ·aiCémem que dans un autre terrein, parvenir

a

" Ce rendre maÍlre de In place. Mais

ti

toutes ces cir–

" conllanees ne Ce trouvcm poim réunies enCemble, il

Y

aura une efpece d'impoffibilité: dans ces fones de

" liruarions, on doir emptoyer le blocus pour Ce ren–

" dre maitre des places. 1I peur etre fort long 10rCque

" les villes Com bien munies: mais enfin c'ell preique

" le feul moyen qu'on puilfe employer . utilemem poor

" les réduire.

" SI les marais impratic3bles rendem, pour ainli di–

re, les

plaees

qui en fom entourées hors des auein–

tes d'un liége, il faur convenir auffi que de rdles

" places fom dans uoe forr mauv3iCe fituation pour la

" famé de la garniCon

&

celle des habitans . Mais il

y

" a tres· peu de

plaees

qui foient total ement c11t0urées

de marais: il y a preCque touJours quelque cllté qui

" olfre un terrein plus f.worable aux approehes; &

alors quand on en forme le fiége, on évire autant

" que I'on peut

1'lIllafl"e

du cllté des marais. Quoi–

" que les autres froms roiem ordinairemem plus fons ,

" on ne lailTe pas de prendre le parti

d'lIttar¡uer la pla–

" ce

de leur cÓté, parce que la facilité des approche,

" dédommagc smplemem de l'augmentation des ouvra-

ges qu'¡¡ faut prendre pour s'en rendre le maltre.

LorCque les marnis Com vérieablement impraticables ,

la

place

n'a pas beCoin

d'~tre

auffi exaél:emeO! forti–

fiée de leur c6ré que des autres qni fom plus accef–

libles: mais il arrive qllelquefois que des marais crus

impraticables, ne le fom pas vérirablemem;

&

alors

" fi on en éroit inflruir bien exaaement, on profite–

roir de la fécuriré de l'ennemi

a

leur égard, pour

" aetll'!"er la place

par leur clleé,

&

s'en rendre mal–

tre avec bien moins de tems

&

de pene . C'en

~

ceux qui fom chargés de ces Cortes d'enrrepriCes, de

bien faire reconnottre les lieux avam que de fe dé-

" terminer fur le choix des

aeta'!ues.

II

J

a d'ailleurs

des marais qui fonr impraricables daos un rems

1

&

" qui ne le fom pas dans un aurre, Cur-rour apres uno

grande fécherelTe . II peut Ce trouver des payfans des;

environs de la

place

qui en foiem inllruits; on ne

" doit rien négliger pour etre exaél:emem informé dll

fol

&

de la. nature de ces marais. On fem bien que

le rems le plus propre

&

le plus favorable pour for–

mer des fiéges en rerrein marécageux , ell au com–

mencemeur de l'automne, 10rCque les chaleurs de

I'éré I'om en partie delféché ...

D e !'alta,!ue d'n"e pla.. jit"ée le long d'u"e

grall~

de ri.,;ere.

..

L es

pillees

qui COnt lituées le long des

grandes rivieres , fom d'une priCe moins difficile que

celles qui COO! emour¿es de marais.

.. ?n c,?nduit leurs

atta'!"es

:l

I'ordinaire du cllté .

" qlll paron le plus favorable,

&

on les difpofe de ma–

" niere qu'on puilTe pbcer des

b~tteries

de I'autre cll–

té de la riviere, ou dans les Iles qu'elle peut former

vis-a-vis la place, qui protegem I'avancemenr des

tranchées,

&

qui

m~me

quelquefois peuvem battre

" en breche le from auquel on dirige les

aeea,!Hu_

C'ell ainli que M. le maréchal de Vauban en ufa

3U liége du vieux BriCack en J703. Une bauerie qu'il

"

établi~

dans une des ·tles que le Rhin fait vis-a-vis

de cerre ville, nommée

l'íle des Cadees,

d'ou 1'0n

" découvroit un ba!lion qui éroit le long du Rhin, & •

que l'on pouvoit battre en breche par le pié,

~ccé­

léra beaúcoup la priCe de ceue place , qui fe ren-

"dit le quatoT'Lieme jour de ¡'ouverture de la tran–

chée.

" Au liége de Kell, en r733 , on pla\a auffi des

batteries dans les Iles du Rhin, qui lirenr breche

a

l'ouvrage

a

corne de

1'lItta,!ue,

&

a

la face du ba-

" Ilion de ce Cort placé derriere I'ouvrage

:l

corne. Ces

baneries banoient ii ricochet la face

&

le chemin

" couvert de ce ballion, dom la branche de I'ouvrage

" a

corne du cllré du Rhin riroit fa défenCe; ce qui

" aida beaucoup

a

avancer la rranchée entre ceue bran–

" che

&

le Rhin,

&

accéléra la capirulation de ee fort.

" Au liége de Pbilisbourg, en

J

734, on s'empara

" d'abord de l'ouvrage qui étOir vis-a-vis de la ville,

de I'autre cllté du Rhin,

&

I'on y érablir des batte–

" ries

ii

ricocher, qui enfi lam les défenfes du from ver'

lequel on dirigeoit les

aeta'!ues,

ne permettoient pas

" a

¡'ennemi de faire fur ¡es tranchées tout le feu qu'il

Eeeee

2

"

au-