706
ATT
IIommandcment qui puilfe vous fervir; ti le terreio par
ou fe doivenr conduire les
attar!"'J
efl doux
&
aiCé
a
renverCer; s'il en dur
&
m~lé
de pierres, cailloux
&
roquailles, ou de roehes pclées , daus lequel
011
ne
puilfe que peu ou point s'ellfoncer.
Toutes ces ditférences
Cont
conlidérables; car fi c'efi
uo terrein aiCé a manier, il fera f..cile d'y faire de bon–
Des tranehées
CI1
peu de tems,
ti.
on y COUfl bieu
moins de rifque. S'il efi mé lé de pierres
&
de cailloux,
il
[era beaucoup plus diflicile,
&
les écJats de canon
y
ferollt dangereux .
Si c'efi un roc dur
&
pelé, dans lequel on ne puilfe
s'enfoncer, il faot compter d'y apponer lOmes les rer–
res
&
matériaux dom on aura beCoin; de faire les rrois
quarts de la rranchée de fafcines
&
de gabions,
m~me de ballots de bourre
&
de laine, ce qui produit
un long
&
·rnauvais travail, qui n'efi jamais a I'épreu–
ve du canon,
&
rarcment du mou[quet,
&
dom on
ne viem a bout qu'avec du tems, du péril
&
beaucoup
de dépenfe; c'efi pourquoi
iI
faut évaer tant que
1'00 .
peut d'auaquer par de telles avenues.
Choix d'"n front de place en terrein Igal le pluJ fa–
vorable pour
J'
atta'!ue.
11
faut examiner
&
comprer le
nombre des pieces
a
prendre; car celui qui en aura le
moins ou de plus mauvaifes, doir erre contidéré com–
me le plus foible, li la qualiré des folfés ne s'y oppofe
poim.
11 Y
a beaucoup de places firuées fur des rivieres qui
n'en occupem que l'ul1 des c6rés, ou fi elles 'occupent
I'aurre, ce n'efi que par des petits fons, ou des de–
hors peu cOllfi<\érables, avec le[quels on communique
,,-ar un pont, ou par des bateaux au défaut de pOIlt.
Tel étoit autrefois Stcllay,
&
tels [om encore Sedan,
Mé7.ieres, Chatlemollt,
&
Namur, fur la Meufe;
Mets
&
Thionville, [ur
la
MoCeHe; Huoingue, Srras–
bour~
&
Phili~bourg,
[Ut le Rhin;
&
plufieurs atllres.
Ou cela fe renconrre,
il
ell
plus
~vamageux
d'at–
taquer le long des rivieres, au-dclfus ou au-delfous,
appuyant la droite ou la gauche [ur un efe leurs bords,
&
poulfant upe autre nanchée· vis-a-vis, le long de l'au–
tre bord, tendant
a
fe rendre maitre de ce dehors; ou
bien on peut occuper une fituatioo propre
a
placer des
baueries de revers, [ur le c6¡é oppofé aux grandes
at–
ta,!,uJ.
Comme les batteries de eette petite
..
tta,!"t
peuvent
3uffi voir le poor [ervant de communicatioll de place
a
ce .dehors., les grandes
atta,!ueJ
de. l.eUt c6té en
P?urrolent falre autaD!; moyennant quol II Ceroit diffi–
elle que la place
J
pur communiquer long-rems; d'oa
s'en[uivroir que pour peu que ce
d~hors
fUt prellé,
I'ennemi I'abandoooeroit, ou n'y feroir pas grande ré–
fiflance, priocipalement .s'il efl petit.
&
peu contenam:
mais ce ne Ihoit pas la meme
choCe,
fi c 'étoit une
partie de la ville, ou quelque graod dehors, ¡'·peu·prcs
de la capacité de
W
ick, qui fait panie de la ville de
Mafirick . Tout cela mérire bien d'etre démelé,
&
qu'
on
y
falle de bonnes
&
férieufes réRexions ; car il efl
certain qu'on en peut tirer de grands avamages.
Apres cela
iI
faut encore avoir égard aux rivieres
&
ruilfeaux qui lraverfent la ville,
&
aux marais
&
prairies qui accompagoenr leurs cours; car qualld les
rerreins propres aux
atta,!'''J
aboutilIent contre, ou les
avoifinent de pres, foit par la droite ou par la gau–
che, cela donne moyen, en prolongeaor
le~
places
d'armes jufque fur les bords, de barrer les forties de
ce cl\té-li,
&
de meme totlle la cavalerie enCemble
(ur le C(lté des
aeea,!"cJ
qui n'efl poim favodCé de
cet
avantage; ce .qui efi un avantage confidérable. paree
que la cavalene [e trouvant en état de
Ce
pQuvoir por–
ter tout enCemble
a
l'a8ion, elle doir produire un plus
grand etfet que quaud elle efi [éparée ql deux párries
}'une de I'autre.
Outre ce que. I'on vicor de dire,
iJ
efl bon encore
de commander Jouroellemem un piquet de
ca~alerie
&
de dragons, dans les guaniers plus voifins des
atta–
fUeJ,
po.urles poulfer. de c
7
c6té-la, s'il arrivoit quel–
que fome extraordmalre qUt boulcversh la ' tranchée.
Pour condulion, on doit toújours chercher le foi–
ble des places,
&
les anaquer par-ta par préférence
a.uxautres elldroirs,
a
ruoins que quelque confidéra–
tion
ex~raordioaire
n'oblige d'eo ufer aunement . Quand
on a
bll~n
reconnu la place, on doit faire un petit
l'eeueil de ces remarques avec un plan,
&
le propofcr
3U général
&
a
celui qui commande I'anillerie avec
qui on doit agir de concert,
&
cO\1venir
apri:~
cela
du oombre des
atla,!,uJ
qu'oo peut faire: cela dépeod
d~
la force de I'armée
&
de l'abondance des muoilions,
ATT
J
e ne erois
p~s
qu'i1 foil avantageux de faire de
faulfes
'!lla'!"!J ,
parc~
que I'ennemi s'appercevanr de
la fal1lleté des le trol(jcme ou quatrieme tour de la
tranchée, il n'en fail plus de cas,
&
les méprife; ainri
c'elf de la fatigue
&
de la ¿¿pen[e inurile .
V on ne .doir poinr faire. noo plus d'
atta,!ueJ ¡Ip,,_
r/a,
a mO\l1s que la garmCon ne Coit tres-foible ou
l'armée tres-forre , parce qu'elles vous obligent
i\
~lon
ter auffi fon
a
une feule qu'i toutes les deu.
&
que
la Céparation les ' reud plus foibles
&
plus difficiles
i
fervir.
Mais les
atta'lueJ
les meilleures
&
les plus fuciles
font les
atta'!ueJ doubleJ
qui [ont Iiées, paree qU'elle;
peuvem s'emre-fecourir: elles [ont plus aifées
a
Ccrvir
[e conccnem mieux
&
plus facilemenr p0ll.!" rout
c~
gu'elles emreprennent,
&
ne lailfent pas de faire diver–
fion des forces de la garoilon.
11 n'y a donc que dans certains cas extraordinaires
&
néceffités, pour lefquels je pourrois Etre d'avis de
n'en faire qu'une, qui font quand les fronts aunqués
Cont fi élroirs, qu'i1 n'y a pas airez d'e[pace pour pou–
voir développer deux
atta'!uel.
11
faur encore faire enrrer dans la reconnoilfance des
places, celle des couverts pour l'élablilfemeot du petit
parc, d'un petit h6pital,
&
d'un champ de baraille pour
I'alfemblée des troupes qui doivenr monter
i
la tran–
chée,
&
des eodroils les plus propres
a
placer les gar–
des de cavalerie. '
Le petit parc
Ce
place en quelque lieu couvert,
a
la
queue des tranchées de chaque
atta'!ue:
iI
doit erre
garoi d'une cerraine quamité de poudre, de bailes, gre–
nades, meches, pietres a fufil, ferpe.) hache•• blindeS,
martelets, outils,
& (.
pour les cas \lurvenans
&
pref–
[ans, afin qu'on n'air pas la peine de les al1er cher–
cher au graud parc quaod on en a befoin.
Pres de lui fe range le petir h6pital, c'efl-a-dire les
Chirurgiens
&
Aum6niers avec des tentes, paillalfes,
matelat'S,
&
des remedes pour les premiers .appareils
des bleirures. Ourre cela, chaque barailloo mene avec
Coi [es Aum6niers, Chirurgiens majors, les Fraters,
.qui ue doivent point quiuer la queue' de leur troupe.
A I'égard du champ de baraille pour I'airemblée des
gardes de tranchée ql1i doivenr monter, comme il leur
faut beaucoup de terrein, on les aJTemble pour I'ordi–
naire hors de la ponée du canoo de la place,
&
les
gardes de la cavalerie .de meme : celles-ci Com pla–
cées eoCuire fur la drolte
&
la gauche des
att",!'''"
le plus
á
couverr 9ue I'on peur du canoD.;
&
quand
ji
ne s'y trOuve POtot de couvert,
00
leur falt des épau–
lerneos
a
quatre ou cinq cents toiCes de la place, pour
les gardes avancées, pelldam que le plus gros fe rieot
plus reculé,
&
hors la ponée du canou.
Quand
iI
fe trouve que!que ruilfeau ou fontaine pres
de la queue des tranchées, ou fur le chemin, ce Cone
de grands fecours pour les foldars de garde; c'efl pour–
quol il faut les garder, pour empecher 'lu'on ne les
gite;
&
ql1and il feroit nécelfaire d'en alfarer le ehe–
min par un bout de tranchée fair expres, on n'y doie
pas héfiter.
On doit 3uffi examiner le chemin des troupes allle
atta,!1"J,
qu'i1 faut touJours accommoder
&
régler
par les endroits les plus fecs
&
les plus couvens dtl
callon.
Quaod le quartier du Roí Ce trouve a pon':e des
at–
ta,!"",
elles en [om plus commodes: m'ais cela ne
doit poi
m
faire une CUJédon conlidérable.
11
efi bien plus importanr que le parc d'artillerie en
[oit le plus pres qu'il efi poffible.
C'efi encore une eCpece de néceffité de loger les in–
génieurs , mineurs
&
fapeurs, le plus pres des
alta–
'1'teJ
que I'on peut, afin d'éviter les incommodirés des
éloignernens .
L es
alta,!"eJ
étanr donc réColues, on regle les gu–
des de la tranchée; favoir, I'infanterie fur le pié
d'c–
tre du moins auffi forte que les trois quarrs de la gar–
nifoll,
&
la cavalerie d'un tiers plus nombreu!;: que
celle de la place; de [one que li la garnifon étoit de
quatre mille hommes d'infanterie, la garde de la tran–
chée doit etre au moins de trois mili e ;
&
fi la cava–
lerie de la place étoit de 400 chevaux,
iJ
faudroit que
celle de la tratlchée mt de
600.
Autrefois nos auteurs croyoienr que pour bien faire
le fiége d'une place,
il
falloit que I'armée alliégeanre
fUt dix fois plus fone que la garnifon; c'efi-a·dire que
ti
cellc-ci éroit de
1000
hommes, I'armée devoit erre
de
10000 ;
que
fi
elle étoit de
2000 ,
l'afIiégeanre de–
voit erre de
~OOOO;
&
fi
eHe éroit de
3000,
il
falloi,
qu~·