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70Z

ATT

;, ou deux de fes camarades , qui doiveut lui aider

a

" déblayer les

rcrre~

de

la

galerie.

" L orfque le folfé

di

fee,

&

que le rerrein le per–

., mer, le mineur le paile quelquefois par une galerie

" fo(lterraine qui le conduit au pié du revetement;

" lorfque le folfé erl plcin d'eau, on n'anend pa5 toO –

" jours que le pafTagc du fofTé (oir entieremem achevé

" pour anaeher le mineur

la faee du

baflion.

On lui

" faíe un

enfoncement 3Vec

le

canon, aintl

qu'Otl

viene

" de le dire , mais un peu au-defTus. de la fuperficie de

" I'eau du fofTé, afin qu'il n'en foit pas ineommodé

dans fa galerie,

&

on le fait paOer avec un 'perit ba–

" reau dans eet enfoneement. L'ennemi ne néglige rien

" pour I'étouffer dans fa galerie . L orfque le forré ell

" fec , il jene une quantiré de différentes compo(itions

" d'anifiee vis-a-vis I'ceil de la mine; eet anifice erl

ordinairement accompagné d-une grele de pierres, de

., bombes, de greoades,

&c.

qui empeche qu'oo n'ai!–

" le au lecoun du mineur. M. de Vauban dans fon

" traitl

de

1"

condtlite do

jilgeJ,

propale de fe fer–

" vir de pompes pour éteindre ce feu. On en a au–

" jourd'hui de plus parfaites

&

de plus aiCées a fervir

" que de fon tems, pour jetter de I'cau dans I'endroi!

que

1'011

veut; ,mais il ne parolt pas que I'on pu;ITe

" tolljours

avo;r

aOe? d'eau dans les foOés fecs poor

"

f.~ire

joüer des pompes,

&

-que d'ailleurs il foit aifé

" de s'en ferv ir fans rrop fe ciéeouvrir

a

I'ennemi.

" Quoi qu'il en foir, lorfque k eaoon a fait au mi–

" neur rout I'enfoneement dom il efl eapable, il n'a

" guere

a

redouter les feuA qu'on peur jerrer

a

l'emr"e

" de ron ouver¡ure,

&

il peut s'avaneer dans I«s ter–

" res du rempan,

&

travailler diligemment

a

fa gale–

" rie . Ourre le bon ofilee que lui rend le canon pour

" lui donoer d'abord une efpeee de eouven dans les

" rerres du rempart, il peut eneore,

(j

I'ennemi y a

" eonllruir ' des gakries proelie le ' revelement , les

é–

" branler

&

meme

les

erever; ce qui produir enca re

" f'lus de careté au mineur pour avaneer ron rravail.

" Les míneurs fe relayem de deux heures en deux heu–

" res,

&

i1s rravaillem avec la plus grande dil igcnee

" pour parvenir a

m~ttre

la mine dans I'érat de perfe–

" étion qu'elle doit avoir, e'efl-d-dire pour la eh3rger

" &

la fermer. Pendant ce travail ils éprouvenr fou–

~,

vem bien des ehieanes de la pan de I'ennemi.

" Le mioeur ayam pereé le reveremem, il fait der–

" riere de part

&

d'autre deux petires galeries de

12

a

H piés, au bout defquelles il prariquc de parr

&

" d'autre deux fourneaux; favoir, I'un dans l'épaifTeur

" du revetemenr,

&

('aurre enfoncé de

'f

piés dans

" les terres du rempart . On donne uo foyer comITJun

..., lees quarre fourneaux, lefquels prennent f.u e[l–

" femble,

&

font une breche tres-Iorge

&

rres-fpaeieu–

" te .

" Lorfqu'i1 y a des contre-mines prariqttées dans les

terres du rempan

&

le long de fon reveremenr , on

" fair en(arte de s'en emparer

&

d'en ehafTer les mi–

neurs. M, Goulon -propofe pour cela de faire fau–

rer deux fougaees dllns les elivirons, pOllr tacher de

" la erever ; apres quoi,

fi

l'on y

ell

parvenu,

il

veut

" qu'on

y

ent!'e avee dix ou dou?e grenadiers,

&

au–

" ram de foldars eommandés par deux fergens; qu'une

" partie de ces grenadiers ayem ehaeun 4 grenades ,

&

" que les aurres foien! chargés de 4 OU

f

bombes

dOlll il n'y en air' que

3

de chargées, les deux

au~

" rres ayant néallmoíns la fufée eharg¿'e eomme les

" trois prc,?ieres. L es deux [ergens fe doivent jener

" les prel1llerS I'épée ou le piftolet

a

la main da

liS

Ja

" eoutre-mine,

&

erre fui

vi.

des grenadiers, Si les aC–

" liégés o'y paroifTem pas pour défendre leur eontre–

" mine , on y f.1it promptemenr un logemenr avec des

" faes aterre, Ce logcmenr ne eonlirle qu'en une

" bonne uave:fe qui bouehe emieremenr la galerie de

" la eontre-mlDe du eÓré que I'ennemi y peut venir,

" Si

I'e~nemi

yienr p<;:m,r s'oppoCer

ii

ce travail , les

" grenadlers dqlyent 1m jener lellrs trois bombes ehar–

" gées

&

[e rerirer promprement , de m eme que leurs

" camarades, pour o'erre

poin~

ineommodés de l'effet

" de ces bombes. La fuméc qu'elles fom en erevanr,

" &

lcur éclat, oe peuveot manquer d'óbliger I'enne–

" mi d'abandonner la galerIe pour qUelque tems: mais

" des qu'elles

<;'nt

fait tout leur elter, les deux fergens

" &

les grenadlers, a"ec les foldats donr 'ils fom ac–

" eompagnés, rentrem

prompremen~

dans la galerie

" &

ils travail lenr avee diligenee

~

kur traverfe pou:

" bouJ:her la galerie. Si I'ennemi veut eneore interrom–

" pre leur ouvrage, ils lui jerrem 105 deux bombes non

." char¡ées, qui !'opjigent

~e

[e retirer bien

prompt~-

ATT

ment;

&

comme I'eff"r n'en efl point

il

craindre, ce

" que

I'enn~mi

ignore , on cOlllinue de rrnvailler

¡¡

per–

feétiollller la rrayerfe: on y pratique meme des ou–

venures ou

creneaux

pOur tirer fue

l'ennemi, en

c.as

qu'il paroifre dans la paríie de la galerie oppofée

a

" la Iraverle.

" L odqll'¡¡ n'y a poinr de galerie ou de eonrremine

" dcrriere le

rev~lemenr

du rempan, ou lorfqu'il y en

" a une ,

&

qu'on

lIe

peur

y

parvenir aifémelJt, le mi–

ncur ne doit rien Ilégliger pour raeher de la déeou–

vrir;

&

il doir en meme rems veiller avee beaucoup

d',rrem;on, pour ne Ce poinr lai(fer furprendre par

" les m;oeurs ennemls, qui viennem au-dcvanr de lui

,, ' ponf l'élOutler

d~ns

fa galerie, la boucher,

&

dé–

" rruire enriercment fon n avail. 1I fam beaueoup d'io–

" telfigence, d'adrellc

&

de fl1briliré dans les

mineur~

" pon. fe parer des piégts qu'ils Ce rendenr réciproque–

" menr.

L.

minmr

dir M, de Vauban dans res mé–

"moirts

do;:

¡COll.t~,.

[of-t'lJent ¡'jI n'ent¿nd

POlllt

tra–

"

vai/ler'JOUJ ItI; .

fI

doit Jonder du Cót¿

'{u

'ji

en–

"

tmd d" bruit.' j"'vent on ente;zd d'"n cótl penda,,:

"

'latan

tra'l"..

lJle

de I'autre.

Si

le mineur t:nnemi

stap~

" proehe de rrop pres ,

011

le prévienr par une fouga–

" ce qui I'éroutle dans fa galerie; pour eel effi:1 on

prarigue un trOU dans les terres de la galerie du cu–

ré que I'on emcnd I'ennemi, de cillq

a

lix pouees

" de diametre,

&

de

fi

x

~

fepr pouees de profondeuf!

" on y introduir une gargouehe de meme diamerre, qUI

" eonrienr enviran dix

:l

douze livres de poudre. On

" bouehe exaétemenr le rrOU ou fon ouverrure

v~rs

la

" galerie, par un fon tampon que ¡'Oll applique im–

" médlarement

a

la gargouche ,

&

que

1'0ll

((¡urient

par des

ét.rjillonJ

ou des pieees de bois poféts ho–

" rifontalement en travers de la galerie, que l'on fer–

" re eontre les deux eÓrés de la galerie, en

taiC:~nt

en–

" trer des eoins

ii

force eUrre j'exrremiré de ces pie–

" ces

&

les eÓtés de la galerie. On mer le feu

:l

et't–

" re fougace par une fufée , qui pafTe par un rrou faie

dans le rampon,

&

qlli eommllnique avee la pou–

" dre de la gargouche. Si la galerie du mineur elme–

" mi n'et1 qu'a quarre ou cinq pié de la rére de cet–

" te fougaee, elle en fera indubirablcmt IH tllto neée,

" &

le mineur qui fe trouvera dedans, é'erafé ou é-

routle par la fumée, On peu,. aufTi

ch~lier

le mi–

" neur ellllemi

&

rompre fa galene, en falfanr, com–

" me nous I'avon.

déj:!

dir, Caurer fueceffivement plu–

lieurs pelirs fourneaux, qui ne peuvent manquer d'é–

br30ler les terre', de les meurrrir, e'erl a-dire de les

" erevafTer,

&

de les remplir d'une odeur

fi

pllanre que

perlonne ne puifTe la Cupporrer; ce qui mer les mi–

" neurs ennemis abroll1ment hors d'érar de rravailler

dans ces rerres _ On en erl moins incommndé du

eÓré de I'afliégeanr, paree que les galeries érallt bedu–

" eoup plus perites

&

moios ellfolleées que eelles des

" afliégés, l'air y circule plus aifémenr ,

&

il

diffip~

" p,lus prompte1l'1ent la mauvaife odeur.

" 011 peue aufTi crever la galerie de I'ennemi , lor[–

" que I'on n'en ell pas fon éloigné, avee plulieurs

" bombes que I'on inrro"duit dalls les terres du mineur

" ennemi ,

&

que I'on arrange de maniere qu'elles faf–

" fem leur effet vers fon eÓré. L ts mineurs, en ua–

" vaill ant de parte

&

d'aurre pour aller d la découvette

" &

fe prévenir réciproquemel1r , om de grandes fOildes

" avee lefquelles ils filltdent l'épaifTeur des rerres, pour

" juger de la diltance

a

laqucjle ils peuvenr fe rrouver

"

le~

uns des autres, 1I faut erre alerte la-deOll';

&

" lorfque le bour de la fonde paroí t,

U!

difpofer

a

rcm-

plir le trou qu'elle aura fair, auffi-IÓr qu'elk (era re–

" rirée, par le bour d'un piflolet, qui éram introduit

" bien direétement dans ce rrou,

&

tiré

por un hom–

me

afTllr~,

¡lit

M de Vauban, ne peur guerc man–

quer de tue, le 'mineur ennemi. On doir taire liJivre

" le premier eoup dc piflolet de n ois ou qualre aun'es;

&

enft,ire nerroyer

la

rrou avee la fon de , pour em–

peeher que le minellr ennemi ne le bouehe de foo

" eÓté. 1I ell important de I'en empéeher, pour qu'j(

" ne puifTe pas eominuer fon na" ail dans ecr cndroit,

" &

qu'il foir roralement obligé de J'abandonner,

" Toutes ces ehieanes,

&

pluliellrs aurrcs qu'on peut

voir dans les

mlmo;reJ

de M . de Vauban, fom eon–

" nOltre que l'emploi . ¡le mineur demallde non-feule–

" mem de l'adreífe

&

de l'intelligence , mais aulfi oeau–

coup de eourage pour parer

&

remédier

:l

rous

les

" obflacles qu'il reneontre dans la conduire des rravaux

donr ¡¡ erl ehargé:

iI

s'eo pare alfez aiCément qualld

il

efl l1)altre du deuous; m3is quand

il

ne l'cfl poinl,

" [a condition

ea

de plU5 facheufes.

n

POOl