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ATT
;, ou deux de fes camarades , qui doiveut lui aider
a
" déblayer les
rcrre~
de
la
galerie.
" L orfque le folfé
di
fee,
&
que le rerrein le per–
., mer, le mineur le paile quelquefois par une galerie
" fo(lterraine qui le conduit au pié du revetement;
" lorfque le folfé erl plcin d'eau, on n'anend pa5 toO –
" jours que le pafTagc du fofTé (oir entieremem achevé
" pour anaeher le mineur
:í
la faee du
baflion.
On lui
" faíe un
enfoncement 3Vec
le
canon, aintl
qu'Otl
viene
" de le dire , mais un peu au-defTus. de la fuperficie de
" I'eau du fofTé, afin qu'il n'en foit pas ineommodé
dans fa galerie,
&
on le fait paOer avec un 'perit ba–
" reau dans eet enfoneement. L'ennemi ne néglige rien
" pour I'étouffer dans fa galerie . L orfque le forré ell
" fec , il jene une quantiré de différentes compo(itions
" d'anifiee vis-a-vis I'ceil de la mine; eet anifice erl
ordinairement accompagné d-une grele de pierres, de
., bombes, de greoades,
&c.
qui empeche qu'oo n'ai!–
" le au lecoun du mineur. M. de Vauban dans fon
" traitl
de
1"
condtlite do
jilgeJ,
propale de fe fer–
" vir de pompes pour éteindre ce feu. On en a au–
" jourd'hui de plus parfaites
&
de plus aiCées a fervir
" que de fon tems, pour jetter de I'cau dans I'endroi!
que
1'011
veut; ,mais il ne parolt pas que I'on pu;ITe
" tolljours
avo;r
aOe? d'eau dans les foOés fecs poor
"
f.~ire
joüer des pompes,
&
-que d'ailleurs il foit aifé
" de s'en ferv ir fans rrop fe ciéeouvrir
a
I'ennemi.
" Quoi qu'il en foir, lorfque k eaoon a fait au mi–
" neur rout I'enfoneement dom il efl eapable, il n'a
" guere
a
redouter les feuA qu'on peur jerrer
a
l'emr"e
" de ron ouver¡ure,
&
il peut s'avaneer dans I«s ter–
" res du rempan,
&
travailler diligemment
a
fa gale–
" rie . Ourre le bon ofilee que lui rend le canon pour
" lui donoer d'abord une efpeee de eouven dans les
" rerres du rempart, il peut eneore,
(j
I'ennemi y a
" eonllruir ' des gakries proelie le ' revelement , les
é–
" branler
&
meme
les
erever; ce qui produir enca re
" f'lus de careté au mineur pour avaneer ron rravail.
" Les míneurs fe relayem de deux heures en deux heu–
" res,
&
i1s rravaillem avec la plus grande dil igcnee
" pour parvenir a
m~ttre
la mine dans I'érat de perfe–
" étion qu'elle doit avoir, e'efl-d-dire pour la eh3rger
" &
la fermer. Pendant ce travail ils éprouvenr fou–
~,
vem bien des ehieanes de la pan de I'ennemi.
" Le mioeur ayam pereé le reveremem, il fait der–
" riere de part
&
d'autre deux petires galeries de
12
a
H piés, au bout defquelles il prariquc de parr
&
" d'autre deux fourneaux; favoir, I'un dans l'épaifTeur
" du revetemenr,
&
('aurre enfoncé de
'f
piés dans
" les terres du rempart . On donne uo foyer comITJun
..., lees quarre fourneaux, lefquels prennent f.u e[l–
" femble,
&
font une breche tres-Iorge
&
rres-fpaeieu–
" te .
" Lorfqu'i1 y a des contre-mines prariqttées dans les
terres du rempan
&
le long de fon reveremenr , on
" fair en(arte de s'en emparer
&
d'en ehafTer les mi–
neurs. M, Goulon -propofe pour cela de faire fau–
rer deux fougaees dllns les elivirons, pOllr tacher de
" la erever ; apres quoi,
fi
l'on y
ell
parvenu,
il
veut
" qu'on
y
ent!'e avee dix ou dou?e grenadiers,
&
au–
" ram de foldars eommandés par deux fergens; qu'une
" partie de ces grenadiers ayem ehaeun 4 grenades ,
&
" que les aurres foien! chargés de 4 OU
f
bombes
dOlll il n'y en air' que
3
de chargées, les deux
au~
" rres ayant néallmoíns la fufée eharg¿'e eomme les
" trois prc,?ieres. L es deux [ergens fe doivent jener
" les prel1llerS I'épée ou le piftolet
a
la main da
liS
Ja
" eoutre-mine,
&
erre fui
vi.
des grenadiers, Si les aC–
" liégés o'y paroifTem pas pour défendre leur eontre–
" mine , on y f.1it promptemenr un logemenr avec des
" faes aterre, Ce logcmenr ne eonlirle qu'en une
" bonne uave:fe qui bouehe emieremenr la galerie de
" la eontre-mlDe du eÓré que I'ennemi y peut venir,
" Si
I'e~nemi
yienr p<;:m,r s'oppoCer
ii
ce travail , les
" grenadlers dqlyent 1m jener lellrs trois bombes ehar–
" gées
&
[e rerirer promprement , de m eme que leurs
" camarades, pour o'erre
poin~
ineommodés de l'effet
" de ces bombes. La fuméc qu'elles fom en erevanr,
" &
lcur éclat, oe peuveot manquer d'óbliger I'enne–
" mi d'abandonner la galerIe pour qUelque tems: mais
" des qu'elles
<;'nt
fait tout leur elter, les deux fergens
" &
les grenadlers, a"ec les foldats donr 'ils fom ac–
" eompagnés, rentrem
prompremen~
dans la galerie
" &
ils travail lenr avee diligenee
~
kur traverfe pou:
" bouJ:her la galerie. Si I'ennemi veut eneore interrom–
" pre leur ouvrage, ils lui jerrem 105 deux bombes non
." char¡ées, qui !'opjigent
~e
[e retirer bien
prompt~-
ATT
ment;
&
comme I'eff"r n'en efl point
il
craindre, ce
" que
I'enn~mi
ignore , on cOlllinue de rrnvailler
¡¡
per–
feétiollller la rrayerfe: on y pratique meme des ou–
venures ou
creneaux
pOur tirer fue
l'ennemi, en
c.asqu'il paroifre dans la paríie de la galerie oppofée
a
" la Iraverle.
" L odqll'¡¡ n'y a poinr de galerie ou de eonrremine
" dcrriere le
rev~lemenr
du rempan, ou lorfqu'il y en
" a une ,
&
qu'on
lIe
peur
y
parvenir aifémelJt, le mi–
ncur ne doit rien Ilégliger pour raeher de la déeou–
vrir;
&
il doir en meme rems veiller avee beaucoup
d',rrem;on, pour ne Ce poinr lai(fer furprendre par
" les m;oeurs ennemls, qui viennem au-dcvanr de lui
,, ' ponf l'élOutler
d~ns
fa galerie, la boucher,
&
dé–
" rruire enriercment fon n avail. 1I fam beaueoup d'io–
" telfigence, d'adrellc
&
de fl1briliré dans les
mineur~
" pon. fe parer des piégts qu'ils Ce rendenr réciproque–
" menr.
L.
minmr
dir M, de Vauban dans res mé–
"moirts
do;:
¡COll.t~,.
[of-t'lJent ¡'jI n'ent¿nd
POlllt
tra–
"
vai/ler'JOUJ ItI; .
fI
doit Jonder du Cót¿
'{u
'ji
en–
"
tmd d" bruit.' j"'vent on ente;zd d'"n cótl penda,,:
"
'latan
tra'l"..
lJle
de I'autre.
Si
le mineur t:nnemi
stap~
" proehe de rrop pres ,
011
le prévienr par une fouga–
" ce qui I'éroutle dans fa galerie; pour eel effi:1 on
prarigue un trOU dans les terres de la galerie du cu–
ré que I'on emcnd I'ennemi, de cillq
a
lix pouees
" de diametre,
&
de
fi
x
~
fepr pouees de profondeuf!
" on y introduir une gargouehe de meme diamerre, qUI
" eonrienr enviran dix
:l
douze livres de poudre. On
" bouehe exaétemenr le rrOU ou fon ouverrure
v~rs
la
" galerie, par un fon tampon que ¡'Oll applique im–
" médlarement
a
la gargouche ,
&
que
1'0ll
((¡urient
par des
ét.rjillonJ
ou des pieees de bois poféts ho–
" rifontalement en travers de la galerie, que l'on fer–
" re eontre les deux eÓrés de la galerie, en
taiC:~nt
en–
" trer des eoins
ii
force eUrre j'exrremiré de ces pie–
" ces
&
les eÓtés de la galerie. On mer le feu
:l
et't–
" re fougace par une fufée , qui pafTe par un rrou faie
dans le rampon,
&
qlli eommllnique avee la pou–
" dre de la gargouche. Si la galerie du mineur elme–
" mi n'et1 qu'a quarre ou cinq pié de la rére de cet–
" te fougaee, elle en fera indubirablcmt IH tllto neée,
" &
le mineur qui fe trouvera dedans, é'erafé ou é-
routle par la fumée, On peu,. aufTi
ch~lier
le mi–
" neur ellllemi
&
rompre fa galene, en falfanr, com–
" me nous I'avon.
déj:!
dir, Caurer fueceffivement plu–
lieurs pelirs fourneaux, qui ne peuvent manquer d'é–
br30ler les terre', de les meurrrir, e'erl a-dire de les
" erevafTer,
&
de les remplir d'une odeur
fi
pllanre que
perlonne ne puifTe la Cupporrer; ce qui mer les mi–
" neurs ennemis abroll1ment hors d'érar de rravailler
dans ces rerres _ On en erl moins incommndé du
eÓré de I'afliégeanr, paree que les galeries érallt bedu–
" eoup plus perites
&
moios ellfolleées que eelles des
" afliégés, l'air y circule plus aifémenr ,
&
il
diffip~
" p,lus prompte1l'1ent la mauvaife odeur.
" 011 peue aufTi crever la galerie de I'ennemi , lor[–
" que I'on n'en ell pas fon éloigné, avee plulieurs
" bombes que I'on inrro"duit dalls les terres du mineur
" ennemi ,
&
que I'on arrange de maniere qu'elles faf–
" fem leur effet vers fon eÓré. L ts mineurs, en ua–
" vaill ant de parte
&
d'aurre pour aller d la découvette
" &
fe prévenir réciproquemel1r , om de grandes fOildes
" avee lefquelles ils filltdent l'épaifTeur des rerres, pour
" juger de la diltance
a
laqucjle ils peuvenr fe rrouver
"
le~
uns des autres, 1I faut erre alerte la-deOll';
&
" lorfque le bour de la fonde paroí t,
U!
difpofer
a
rcm-
plir le trou qu'elle aura fair, auffi-IÓr qu'elk (era re–
" rirée, par le bour d'un piflolet, qui éram introduit
" bien direétement dans ce rrou,
&
tiré
por un hom–
me
afTllr~,
¡lit
M de Vauban, ne peur guerc man–
quer de tue, le 'mineur ennemi. On doir taire liJivre
" le premier eoup dc piflolet de n ois ou qualre aun'es;
&
enft,ire nerroyer
la
rrou avee la fon de , pour em–
peeher que le minellr ennemi ne le bouehe de foo
" eÓté. 1I ell important de I'en empéeher, pour qu'j(
" ne puifTe pas eominuer fon na" ail dans ecr cndroit,
" &
qu'il foir roralement obligé de J'abandonner,
" Toutes ces ehieanes,
&
pluliellrs aurrcs qu'on peut
voir dans les
mlmo;reJ
de M . de Vauban, fom eon–
" nOltre que l'emploi . ¡le mineur demallde non-feule–
" mem de l'adreífe
&
de l'intelligence , mais aulfi oeau–
coup de eourage pour parer
&
remédier
:l
rous
les
" obflacles qu'il reneontre dans la conduire des rravaux
donr ¡¡ erl ehargé:
iI
s'eo pare alfez aiCément qualld
il
efl l1)altre du deuous; m3is quand
il
ne l'cfl poinl,
" [a condition
ea
de plU5 facheufes.
n
POOl