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\

ASI

Voil. la

do~rine

que Xekia donna

:lUX

Indiens ,

&

qu'i1 écrivit de f.1. main Cur des feuipes d'arbre . M ais

ra doEhine exorériql1e ou ' intérieurc en l¡ien différcnte.

L es auteurs indiens aífúrcnt que Xekia re voyant

a

fon

heure dernicre, appella fes diCGiples ,

&

leur découvrit

les dogmcs qu'il avoit tenu recretS pendant fa vie. Les

v.oíci tels qu'on les

a

tirés des .Iivres de fes fuccef–

Ceurs.

10.

Le vuide cll le principe

/Ir

l:¡ fin de toutes cho-

fu .

'

2°.

C'en de-la que touS les hommes ont tiré leur

origine,

&

c'efl- la qu'ils retourneront apres leur mort.

3°,

Tout ce qui ex ille vicot de ce p,rincipe,

&

Y

rc–

tourne apres

la

mort. C'ell ce principe qui conll:itue

norre ame

&

toUS les él':mens; par confé'quent toutes

les choCes qui vivent, penCent

&

femem, quelque dif–

f¿rentes qu'ellcs Coieut par l'uCage ou par la figure, ne

different pas en ell

cs-m~mes ,

&

nc Com point dillin–

guées

do

leur principe.

,4",

Ce principe eft univerCel, admirable, pUl', !impI–

de, fubtil, infini;

iI

n.: peut ni naltre, ni mourir, ni

etre diífous.

~o,

Ce pril1cipe n'a ni vertu, ni ontendemeRt, ni

puitrance , ni autre attribut Cemblablc.

6

0

Son eífence ell de ne rien faire, de

n~

rien peno

rer, de

11~

rien deurer.

7'.

Cel ui qui fouhaite de mener une vie innocente

&

heureuCe, doit faire tous fes efforts pour fe rendre

Cemblllble

ii

fon principe , c'ell-a-dire qu'il doh dom–

pter, ou plntÓt úteiOldre toures res pamons, afin qu'il

ne Coit troub'lé ou inquiété' par aucune choCe.

8".

Celui qui aura arteim ce poin! de perfeéHon,

Ce–

ra abforb¿ dans

de~

comemplatlol15 fublimes, fans au–

eun uCage de

Con

entendement,

& iI

joüira de ce re–

pos divin qui fait le comble du bonheur .

9°.

Qunnd on ell pnrvenu

ii

la connoitrancc de cet–

te doéhine Cublime,

ji

faut laiífer au peuple la doél:ri–

n.e exorérique, ou du moins no s'y préter qu'a l'eHé.

neur .

11

ell

fort vraiífcmblable que ce fyflcme a donné

naiífance

3

une feae fameuCe parmi les Japonois , la–

quclle enCeigne qu'il n'y a qu'un principe de toures

choCes; que ce principe ell e1air, Iumineux, incapable

d'augmenration ni de diminurion, Cans figure, fouverai–

Dcmcnt part'ait, Cage, mais dellitué de raifon ou d'in–

tel igclJce, étant dans une parfaite inaaion

&

fouverai–

némeot tranquille, comme un homme dOn! I'artention

ell fortement fixée Cm une choCe Cans penfer

ii

aucune

autre. lis difcm eucore que ce principe ell dans tous

les ctres particu liers ,

&

leur communique fon eífence

en tel'" mamere qu'elles fom la meme chofe avee lui.

&

qu'elle fe réfolvem en lui quand elles fom dérruites.

C eue opinio n cl! différente du SpinouCme. en ce

qu'ellc Cuppofe que le monde a dté autrefois dans un

étal rort ditférent de celui ou

iI

en a-préfent. Un fe–

éb tcur de

Co"ft!cit!J

a

réfmé les abfurdirés de certe fe–

a e par la maxime ordinaire, que

Tien n. pe

lit

'Venir

de Ticn;

en quoi il parolt avoir fuppoCé qu'ils enCei–

gnoient que

Ticn

ell le premier principe de toutes cho–

fes,

&

par conC¿quem que le monde a eu un com–

m enaement, Caus maliere ni cauCe efficiente; mais il efl

plus vraiífemblable que par le mot de

'Vllid.

ils enten–

doient Ceulement ce qul n'a pas

le~

propriétés Cenubles

de la matiere;

&

qu'ils prétendoieot déligner par-la ce

que les modernes expriment par le terme

d'eIpace,

qui

efl un, ctre tres-dillina du corps,

&.

dOn! l'éteudue in–

diviuble, impalpable, pénétrable, immobile

&

iufinie ,

en quelque choCe de récl .

I1

en de la derniere évideu–

ce qu'un pareil etre ne Cauroit etrc le premier princi–

pe, s'il étolt ¡ncapable d'agir, comme le prétendoit Xe–

kia . Spinof.1. n'a pas porté l'abCurdité

Ii

loin; l'iMe ab–

firaile qu'il dotme du premier principe. n'eft,

a

pro–

prement parler, que l'ídée de l'eCpace qu'iI a revétu

de mouvement, afin d'y joludre eufuite les autres pro–

priétés de la matiere .

La doarine de Xeki3 n'a pas été Inaonnue aux

J

uifs

m odernes; leurs cabalilles expliquent l'origine des cho–

fes par des émanations d'une cau(c premiere,

&

par con–

féquen¡ pré'exillente. quoique peut-etre fous

uo

autre for–

me . li s parlent auffi du retour des choCes dans le prO"

m ie.r

~tr6,

par leur rellitution dans leur premier ét3t,

c()mme s'ils

~royoieDt

que leur

.n-[0eb

ou premier

~tre

infini contenolt toute, choCes,

&

qu 1I y a tot1Jours eu

la

m~me

quantité

d'~tres,

foit dans l'ér3t incréé, foit

dans celui de création. Quand I'etre ell dans Con état

incréé Dieu ell lim,plemcnt toures choCes; mais quand

l'~[fe

devient monde, il n'augmente pas pour cela en

ASI

quantité. mai. Dicu fe dévc\oppe

&

(e répand par des

émanations. C'en pour cela qu'ils parlem Couvent de

grands

&

de petits vaj(fe3ux, comme deítinés :. rece–

voir ces émanations de rayons qui fortent de D ieu,

&

de caoaux par leCquels eps rayons fom trallfmis : en un

mor, quand D ieu retire ces rayons, le monde exté–

rieur périt,

&

toutos choCes redeviennent D leu.

L'e::poCé que nous venons de donner de la doarine

de Xeki:r, pourra nous fllrvir

a

déeou yrir

fil

véritable

origine. D'abord il nous parolt tres-probable que les,

Indes Ole furent point fa patrie, non-Cculement paree que

Cs dothille parut nouvelle dans ce ,pays-Ia 10tCqu'il l'y

apport3, mal. encore parce qu'il n'y a point de natioD.

lndienne qui fe vame de lui avoir dooné la naiífance;

&

il ne faut point oous oppofer ici l'amorité de la C ro–

"'le , qui affllre que

IOUS

les

1

ndiens s'accordetl!

i\

dire

q:le Xokia naquit d'un roi Indicn

¡

car Kempfer a tres–

bien remarqué, que tous les peuples litués a Porient

de l'Afie, donnent le 110m

d'[ndeJ

11

toutes 'les terres

aullr~les.

Ce coneert unanime des Indiens ne prouve

done áutre choCe, unon que Xekia tiroit fon origine

de quelque terre méridionale. Kempfer conjeaure que

ce chef de feae étolt Africain, qu 'i1 avoit été élevé

dans la Philofophie

&

dans les mylleres des Egyptiens;

que la guerre qui dé[oloit l'Egypte l'ayant obligé d'en

forrir,

iI

fe retira avac fes compagllons chc? les lndiens;

qu'il fe donna pour un nutre Hermes

&

pour un nou–

veau législateur,

&

qu'i1 eoCeigna

11

ces peuples non–

fcul~ment

la doariue hiéroglyphique des Egyptieos,

mals encore leur do&rine myflérieu[e.

Voici

los raifons fur leCquelles

il

appule fon fenti-

mento

I

1

0 .

La religio n que les Indlens re,urent de ce légi–

slateur, a de tres-grands rappor ts avec celle des an–

ciens E gyptiens; car tOUS ces peuples repréCentoient

leurs dieux fous des figures d'auimaux

&

d'hommes

monllrueult .

,,0.

Les deux principaux dogmes de la religion des

Egyptiens, étoient la tranfmigrarion des ames,

&

le

culte de Sérapis, qu'ils repréCemoient Cous la figure d'un

breuf ou d'une vache. Or il ell certain que ces deux

dogmes Cont aum le fondemel1 t de la religion des na–

tions Afiatiques. Perfonne n'ignore le rerpea aveugle

que ces peuplcs om pour les animaux,

m~me

les plus'

nuilibles, dans la perCualion ou ils font que les ames

humaines fOlle logées daDs leurs €orps. Tout le mon–

de faie aum qu'ils rendem aUl( vaches des honneurs

lit–

perllitieux,

&

qu'i ls en placenr les figures dans leurs

temvles , Ce qu'll y a de remarquable, e'eft que plus

les nations barbares approchent de l'Egypte, plus on leur

trouve d'attachemem

a

ces deuK dogmes,

3°.

On trouve chez tous le. peuplcs de l'Aue orien–

tale la pl(\part des divinités

Egyptlenn~s,

quoique COU$

d'autres noms.

4°,

C~

qui confirme Cur-tout la eonjeaure de Kemp–

fer, c'ell que

5'~6

ans avant

J,

C. Cambyfe roi des

PerCes,

Bt

une Irrnption daos l'Egypte, tua Apls, quí

étolt le

palladil,m

de ce royaume,

&

chaífa touS les pre–

tres du pays. Or

11

on examine l'dpoque ecc1éCtalli'jue

des Siamois, qu'ils font commencer " la mort de Xe–

kia, on verra qu'elle to mbe préciCément au tems de

l'expédition de CambyCe; de-!3

iI

s'enfuit qu'il ell tres–

probab le que Xekia Ce retira che? les Indicns, auxquel9

¡¡

enCeigna la daarine de l'Egypte.

S' .

Eolio l'idole de Xekia le repréCente avec un vi–

fa~e

Erhiopien,

&

les chevaux crépus: or il eft cer–

tam qu'i1 n'y a que les Africalns qui Coient ainu faits_

Toures ces raifons bien pefées, Cemblent ne laiffer au–

cun lieu de douter. quo Xekia ne [(It Africain,

&

qu'jJ

n'ait onfelgné aux lnd iens le dogmes qu'il avoit lui-

meme euiCés en Egypte.

.

.. A S I BE, ville de Méfopotamie, appellée par le.

habitans

A ntiochi".

11 Y

a encare une ville de

l'

Alie mineure, du

me–

me nom, dans la Cappadoce, vers l'Euphrate

&

les

monts Mofchiques.

A S

1

E, I'une des quatre grandes parties de la terre,

&

la Ceconde en ordre, quoiquc la premiere habitée.

Elle ell Céparée de l'Europe par la mer Méditerranée,

l'Archipel, la mer Noire, les Palus Méolides, le Don

&

la D wina ; de l'Afrique par la mer Rouge

&

l'illhme

de Sue?. Elle ell des antres c6tés enrouréc de l'Océan;

elle ne communique poillt avec l'Amérique; fes parties

principales font l'Arabie, la Turquie Auatique, la Per–

fe, l'Inde,

la

Tartarie, la MoCcovie Auatique, la Chi–

ne, le Japon, le royaume d' Ava, celui de Siam, I'l le

de Ceylan,

/Ir

les ¡les de la Sonde, dont les princi.-

pales