ARQ
20
a tr
pas . De plus , I'air
&:
a baile en fortant (out
pou de bruit, fur-tom
fi
le lieu ou I'on el! n'ea point
fermé: ce n'ell qu'un fouftle violent qu'on entcnd
a
pei–
ne
a
30 ou 40 pas. L a raif()n de cela ea, que ni la
baile, ni I'air qui la pouile, ne frappenr jamais I'air
extérieur avec autanr de violellce
&
de promptirude
qu'une charge de pouare enílammée, donr l'explolion fe '
fait [Qujours avec une vltetrc extreme. L e
¡¡Ji¡
ti
'Vtnt
fe fait pOUftunr plus enrendre dans un lieu fcrmé que
dans un endroit decouvert, paree qu'alors la matre d'air
qui
ca
frappée, émnr appuyée
&
contcnue pae des mu–
railles ou autrement, fuit une plus grallde réfillance .
Au relle ces inarumens font plus cueieux qu'utiles . La
difficulté de les conllruiee , celle de les cmretenie 101lg–
tems en bon état, les rend nécctrairement plus chees,
&
d'un ferv.ice moins commodc
&
moins fftr que les
[u!ils ordinaires . L é feul avantage qu'on
,y
poueroit
trouver, c'ell-a·dire celui de frapper fans étre emendu.
pourroit devenir dangerem: duns la fociété ;
&
c'ea une
précaution fort fage de rellraindre le plus gu'il ell pof–
lible I'ufage de ces fortes d'inllrumens . De plus ,
ils
n'om poinr la meme force que les armes
a
feu,
&
o'ell
une Ghofe fort rare que les foOpapcs retiennent l'air af–
fez. conaamment pour garder long·tems
I'ar'{lteb"[e
char-
9'¿e.
Voye:¡; lef · de phyfi'{. exp.
de M . I'abbé Nollet,
l O)
On trouve la conllruéHon de ceue efpece d'arme,
dans les
éllmem
d'Artíllerí~
de David R ivaut préce–
pteur du roi L ouis
XII[:
elle a été iuventée par un
llommé Marin bourgeois de L irieux,
&
préCemée au
roi H enri
IV .
ce qu'il ea
il
propos de remarquer, dit
M.
Blondel dans Con livre de
I'art de fetter les bom·
bes,
afin de defabufer ceux qui ont cru qu'on en de–
voit le fecret
a
des ouvriers d'Hollande, qui en ont
débité depuis. On peut encore obCerver qu'on en trou–
ve la deCcriptiou daus la plupart des traités de Phyfi–
que, emr'autres dans les
lefons de .Phyfi'llte
de
M.
I'abbé Nollet,
/J.
233.
tomo
lIl.
(Q)
A
R
Q
U E
B
U
S
E R 1E,
Cubo f. art de fabriquer tou·
tes fones d'armes
a
feu, qui fe moment fur des fUts,
come; fom les arquebufes, les fufils, les mouCquets, les
catabmes, les moufqueroos les pitlolets.
IJ
le
eit auffi
du commerce qui fe fait de' ces armes .
L'ar'{ueb,tfcríe,
que
quelque.~-uns
mettent au cang de la quin'caille fait
partie du négoce des
m~rchands
Merciers .
'
A R
Q
U E
B
U
S
1E R,
f.
m. qu'on nommoit autre–
foís
artillíer,
nrtifan qui fabrique les petites armes
a
feu
telles que Cont les arquebufes, dont ils out pris leu;
nouv~au
nom, les fuGls, les mo,ufquets, les pillolets,
&
,qUl en forgent les canons , qUl en fonr les platines
&
qui les monrent fur des f(lts de bois . T outes les
ar~
mes que fab'ríquenr les
arquebujiers
confifient en qua–
tre principales pieces, qui fonr le canon, la platine, le
fut,
&
la baguenc .
L es rneilleurs canons fe forgent
a
Paris , par des mar–
tres de
In
communauté, qui ne s'app1iquenr qu'a cene
parrie du m¿tier,
&
qui en fournitrenr les autres.
11
en
vient néanmoins quantité de Sedan , de Charlevil le,
d' Abbeville, de Fores , de Franche-' ;omté,
&<.
Les
canoos des belles armes s'ornent vers la culalfe d'ou–
vrages de cifelure
&
de damafquinure d'or ou d'argellt,
fuivanr le génie de I'ouvrier,
&
le gout de
ce~
qui
les commande .
Voyez
D
ti.
M A S
Q
u
t
N U RE.
C'ell
auffi a Paris qu'on tr3vaille les plus excellemes plati–
nes; chaque maltre faifam ordinairemenr celles des ou–
vra!$es qu'iI mome. P lulieurs fe fervent néanmoins de
platines foraines poue les armes communes ,
&
les
IÍ–
rem des memes lieux que les canons .
Voyez
C
A N
o
N ,
PLATINE .
L es mts qu'on cmplQye pour I'aequebuferie fonr de
bois de noyer, de fdne, ou d'érable, fuivam la qua–
!ité ou la beauté des armes qu'on veut monter detrus,
Ce Com les marchands de bois qui
v~ndent
les pieces
, en gros; les menuiriers qlli les débitent fuivanr les ca ·
libres au modele qu'on leur fournit,
&
les
ar'{ltebufi.,s
qui
les
dégroffi trent
&
les achevent . On embellit quel–
quefois ces fUts de divers ornemens d'or, d'argent, de
cuivre ou d'acier, gravés
&
cifelés; les llatuts de la
communauté permenent aux maltres de travailler
&
d'ap–
pliquer ces ouvrages de gravure
&
de cifelure, de quel–
que métal qu'i1s veuillent les faire.
Voyez
F
t1
T ,
L es baguettes fOllt de ehene, de noyer, ou de ba–
leine; il s'en fa!t aUll; environ
de
Paris : mais la plus
grande quantlté
&
le$ meilleures viennent de N orman–
(fie .
&
de L igourne: elles fe vendem au paquet
&
au
quart de paquet . Le paquet ea ordinairement de cent
baguettes, nc)'anmoiu5 le nombre n'en
ea
pas
regh~.
Ce
ARQ
~97
font les
ar'{lteb1lfiers
qui les ferrent
&
qui les achcvent :
ils
fOn! autfi les baguettes ou verges de fer, qui Cer–
vem ;\ charger cerraines armes , particulieremem celles
dom les canons ¡cmt rayés en dedans .
C 'efi auffi allX ma1tres
ar'lI!C6I1jiers
" faire tout ce
qui fert a charger, décharger, mollter, démonter,
&
llettoyer toutes les Cortes d'armes qu'ils fabriqueot .
Les outils
&
inllrumens doot Ce fervem les mai–
tres
aY''1" ebtif¡ers,
font 'la forge , eomme celle des fee–
ruriers, l'enclnme, la grande bigorne, di vers marteaux ,
gros , moyens
&
petits ; plulieurs limes , les compas
communs, les compas
a
poimes courbées , les compas
ii
lunette ,
&
les compas
l
tete; les calibres d'aeier dou–
bies
&
limpIes pour roder la noix
&
les vis; d'aulres
calibres de b0is pour fervir de model e
ii
tailler les m ts;
diverCes fi lieres, les unes commuoes , ' les autres lim–
pies ,
&
les autres doubles;
de~
pinces ou pillcettes , des
étaux
a
main, des rilloirs , des ciCelets , des matoirs,
des gouges,
&
des cifeaux en bois
&
en fer; des ra–
bots; la plane ou coutean
a
deux manche ; la broche
;\ huit pans pour arrondir les trous; celle
a
quatre pour
les aggraudir
&
équarrir ; les tenai lles ordinaires, les
tenall les ;\ chanfTaindre ; la potence, )'équicrre, les fmi–
fes, le tour avec fes poupées
&
fon archet; le ppinyon
a
plquer,. pour ouvrir les trous ; le bec d'ane pour tea–
vaill er
ti!
fer; des écoüennes
&
écoüelletteS de diver–
Ces Cortes; des porres·tarieres ; des portes,broches; un
chevalet
a
fraiCer avec fon
ar~oll:
enfin plutieurs fcíes
a
aio
&
a
refendre.
&
quelques autres oulÍ ls que cha–
qu ouvrier invente , fuivant Con géllie
&
Jon befoin,
&
qui om rapport
a
plu!ieurs de ceux qu'on viem de
nommer.
Les
tlY''{IIebtifiers
, nommés improprement
armuríers,
parce que ce nom ne convient qu'aux heaumiers qui
tom des armes défcnlives, compoCcm une des plus
nomoreufc:s communauté de París , quoique leur ":re–
éHon en corps de lucande lle foit pas d'une grande an–
tiquité . Les réglemens des
ar'{uebllfiers
fom compofés
de
28
articles: les jurés (om fixés au nombre de qua–
ne, dont deux s'élifent choque allnée. L es jurés fOllt
chargés de la pafiation
&
euregillremem des brevets
d'apprenritrage , des réceptiol1s
ii
maÍlrife pour lefquel–
les i1s
d~nnen t
le chef d'ceuvre; des vilites, tam ordi–
uaires qu'extraorllinaires , Coit des ouvrages des maltres ,
foi t des m3rchandifes foraioes; eofin, de tout ce quí
regarde I'exécution des llacuts
&
la police de la com–
lI1unauté . Nul ne pcut tenir boutique qu'i1 n'ait été re–
~u
Inalere;
&
aueuo ne peut etre
telrU
mal tre,
&
<¡u'il
n'a,t été apprenti
&
c;ompagoon du m¿tier d'arqllebu–
ferid.
11
n'cfi permis nux maltres d'ouvrir fur rue qn'u–
ne Ceule boutique . T ouc maltre doit avoir foo poinc;on
pour marquer Ces ouvrages, dont I'cmpreinle doit reller
Cm une table de. cuivre, déporée au charelet dans la
chambre du procureur du roi. L 'apprentltrage doit
~tre
de quatre années conCécmives,
&
le fervice ehe? les
mairres en qualit¿ de compagnon, avant d'afpirer
a
la
maitrife, de quatre autres ann':es. Chaque maitre ne
peut avoir qu'un feul appremi
a
la fois , fauf nlian lnoius
a
ceu~.
qul le veulenr,
d'e~
prelldre un fecond apres
la trOllteme anl1é.e du premler achevée .
11
ell dérendn
:l.
tout apprenti d'etre plus de trois mois hors de chez.
fon maitre, s'il n'a cauCe légitime , :\ peine
d'~tre
reo–
voyé
&
etre déchu de tout aroit
a
la ma1trife . L es
maitres ne peuvem débaucher ni les appremis, ni tes
compagnons , non plus que ceux-ci quiner leurs mai–
tres pour aller che? d'au tres , :¡vam que leurs ouvrages
OU leur tems foiem achevés. T ollt afpir31lt
:l
la
mal–
trife doit chef-d'ceuvrc,
¡¡
I'exception des fils de mai–
tres , qui ne dQivent
qu'e~pérjence.
L es tils de maitres, foit qu'ils travaillem dans
la.
mairoo de leur pere, foit qu'ils apprennent le métier
dehors , foOl obligés
a
I'apprentilfa&e de quatre ans ;
tenam lieu d'apprentis aux nutres maltres, mais non pas
a
leurs peres . Nul appreoti ne peut cacheler fon tems .
1.,e
compagnoos qui 001 fait apprentitrage
a
Paris doi–
vem
~tre
preférés pour I'ou v,a,ge che? les ma1tres,
311l[
compagnons étrangers,
a
molOs que les premiers ne
vou lulfent pas travailler au
m~me
prix que les dcrllitrs.
Les veuves rellant en viduité joüilfent des priviléges de
leurs maris, fans nóanmoins pouvoir ¡¡Iire d'apprentis;
&
elles
&
les filies de maltres aftÍ'anchilfent
les
com–
pagnons qui les épouCent . Toute marchandife roraine
du métier d'arquebuCQrie, arrivant
a
Paris, pour y
~tre
vcndue, Coit p¡¡r les m:rrchallds foraills
m~mes ,
foit pae
cellX de la ville, ne pellt
~tre
expofée en vente, qu'el–
le n'alt été vilitée
&
marqllc5e du pOIll<;on de la com–
munauté, étant au furplus défendu au¡ maitres d'aller
au-