ARE
gag.!
!V1.
Duhamel :; examiner cene m.!lhode avee plus
oe fom.
Faire des marcones ou des bOUlures, c'ell faire en–
(one qu'une brancho qui n'a poin! de racines s'en gar–
nilfe; avec ceue différcnce que
Ii
la branche ell ftpa–
rée de
l'"rb"
qui l'a produile, c'ell une
bOUlur~;
&
que li elle y lÍenl pendam le COllrs de l'opération, c'ell
une marcotre.
Voy,,;
B
o
U T U R E
&
M
A R
e
o
T–
TE.
11
éroir donc nécca:1ire d'eIaminer avcc anemion
commem fe faifoit le développemem des racines, li on
v ouloir parvenir :\ le facililer.
Sans vouloir élablir dans les
arbrts
une circularion
de féve analogue
a
la circularion du fang qui fe fait
dans le corps animal, M . Duhamel admer une f.!ve
montantc qui fen
a
oourrir les brallches.1 les feuilles
&
les bourgeons;
&
une dcCcendanre qui le porre vers les
racines. L'exi(lence de ces dellx efpeces de Uve ell
démontrée par plulieurs experiences: celle ·ci fur-rout
b
prou ve avec la dernierc évidence. Si 00 interrompt
par un anoean circulaire enlevé
a
I'écorce, ou par une
fone ligarure le COurs de la féve, il fe forme aux ex–
trémirés de I'écorce coupée deux bourrelets : mais le
plus haut, celui qui ell au- bas de I'écorce fupérieur,
ell beallcoup plus fott que l'inférieur, que celui
qui
cou–
ronne la partie la plus ba!re de l'écoree . La mc!me cho–
fe arrive a I'infenion des greffes; il s'y forme de me!–
me une grolfeur;
& Ii
cene grolfeur ell a porrée de la
terre, elle ne manque pas de ponlfer des racines : alors
ti le fujer eil plus foible que
l'arbr<
qu'on a greffé delfus,
iI
.péeil,
&
la greffe devient une v.!ritable bOUlure.
L 'analogie de ces bourrelers
&
de ces grolfeurs doot
nous venOll5 de parler, a conduit M . DlIhamel a pen–
fer que ceux-ci pourroiem de
m~me
donner des raci–
nes;
iI
les a eoveloppés de terre ou de moulfe hume–
aée d'eau,
&
iI
a vu qu'ell effet ils en produifoiem eo
abondance .
Voili donc déja un moyen d'alfurer le fucees des
bourures. Ordinairement elIes ne périlfent que parce
qu'¡¡ faut qu'elles vivem de la féve qu'elles contien–
Dent ,
&
de ce qu'elles peuvent tirer de I'air par leurs
bourgeo~s, jufqu'~
ce qu'elIes ayent formé des racines
par le moyen que nous venons d'indiq uer . En faiCan t
fur la branche, encore attachée a l'
arb",
la plus grao–
de panie de ce qui fe pa!reroir en terre , on les préfer–
vera de la pourrirure
&
du delféchement, qui font ce
qu'elles onr le plus
:1
eraindre.
M .
Duhamel oe s'ell pas comenté de eelte expérieo–
ce ,
iI
a voulu connoltre la caufe qui faifoil defcendre
la fé ve en fi grande abondance. On pouvoit
foup~on
ner que e'étOit la pefameur . Pour s'en éclaireir, apres
:lvoir fair des emailles
&
des ligatures
a
des branches,
il les a pliées de
fa~on
qu'eiles eulfem la lere en-bas:
cene fituation n'a point lroublé I'opération de la naru–
re ,
&
les bourrelets fe fom formés, comme
Ii
la bran–
che eut été dans fa filuation oall1relle . M ai¡
voiei
quel–
que chofe de plus furprenalll . M . Duhamel a planté
des
arbreJ
dans une litualion abColumem reoverfée, les
branches dans la terre
&
les racines en I'air ; ils om
repris dans certe ¿lrange polition; les branches om pro–
duit des racines,
&
les racines des feuilles
I1
ell vrai
qll'ils om d'abord poulfé plus foiblement que ceux qui
étoient plantés
a
l'ordioaire : mais enfin ils ont poulfé;
&
dans quelques-uns de ees
fuje~,
la différence au bour
de quel'lues années ne s'appercevoir plus .
I I
en a fail
arr~cher
plulieurs,
&
il a vu que les ra–
cines portoiem tOutes des grofleurs qui fe rrouvoient :¡
l'infenion des bourgeons;
iJ
a jugé ea conféquence que
ees grofleurs analogues aux loupes des greffes
&
aux
~ourte\e~s
callfés par les Iigarures, étoient indifféremcs
a
pro~ulre d~s
bourgeons ou des raeines. Pour s'en af–
m~~r
1I a
fa,~
élever
a
lrois piés de haut une fUlaille,
qu 1I a remplte de rerre : apres en avoir percé le fond
de plulieurs rrous,
iI
a paffé p r ces trous des boutu–
res , dont le bout emroit dans le lerrein au-delfous de
la fmaille. L es uoes éloiem placées le gros bout en
hau.r,
&
les autres
~u
c0.ntraire . Toures Ont poulfé des
racmes dans la pame qUI emroir daos le terrein des
bourgeons
&
des feuilIes entre le terrein
&
la furail–
le, des racines dans la futailIe
&
des feuilIes au-delfus .
Les gcrmes qU,i
exille~t
dans les
arbreJ
(oor done éga–
lement propres a prodUlre
~cs
bourgeons Ol! des raci–
nes: le feul concours des clrconf1ances les délcrmine a
l'uo ou
a
I'autre; ¡¡ o'en fam cependam rien conclurre
comre les caufes li nales: ce n'ell pas un fcul phéno–
mene qui peut ébranler un dogme conforme a la raifon
a
la faine Théologie ,
&
confi rmé par une multirude d'el:
fets enchalnés les llnS aUl autres avec ram de fngelfe:
ARB
M. D uhame\ appaie I'experience pr¿cédente par
I
UII
grand nombre d'autres,
&
doone le manuel de I'opé–
ralion nécelfaire pour élever des bolltures avec au tant
de sOret6
&
de facilit6 qu'i1 ell poffi ble . Voici
I'CI~
lrait de ce manuel.
Le vrai lems pour cauper les boutures ell vers le com–
mencement du mois de Mars. M illcr veut qu'on aneo–
de I'automnc pour les boutures
d'arbreI
verds :
&
peur–
~tre
a-r-il raHon . II faut choilir une branche dom le
bois foit bien formé,
&
dom les boutons paroilfenr bien
condirionnés .
00
fera former un bourrdet fi on en
:1
le lems
&
la commodiré : dans ce cas
(j
la
branche
ell menue , on n'emaillera pas I'écorce; il fuffira d'une
ligature ferme de laiton ou de ficelle dréc:
Ii
el \e
a
plus d'un pouce de diamerre , on pourra enlever un pe–
tir anoeau d'éeorce de la largeur d'une Iigne,
&
recou–
vrir Je
bois
de plulieurs tourS de ti l ciré :
Ii
la branche
ne perir pas, le bourrelet en fera plus gros
&
plus di–
fpofé
a
produire des racines; on recouvrira aUffitÓI I'en–
droir ou fe doit former le bomrelet avec de la terre
&
de la moulTe qu'on reriendra avee un réfeau de ficel–
le : on fera bien de garantir cer endroit du foleil ,
&
de le tenir un peu humide. L e mois de Mars fui,'am,
Ii
en défaifam l'appareil 00 n ouve au -delfus de la Iiga–
rure un gros bonrreler, on aura tout lieu d'efpérer du
fucc es :
li
le bourrelet ef1 chargé de mammellons ou de
racines, le fucces e(l cenain; on pourra en a(furance
couper les boutures au-delrous du bourreler
&
les mel:
Ire en terre , comme on va dire .
Si on o'a pas le rems ou la commodité de lai!rer
former des bourrelers, on enlevera dtl moins avee les
bourures la grofleur qui fe trouve
ií
I'infertion des bran–
ches. Si dalls la
I
ponion des bourures qui doil erre en
terre
iI
y
a quelques branches a rerrancher ,
on
ne les
abanra . pas au ras de la branche : mais pour ménager
la grolfeur dont on viem de parler, on confervera fur
les bOUlUres une petire émillence qui air feulemem deux
lignes d'épaitTenr.
Si , la portion des boutures
qui
doi r etre en terre
iI
y
avoit des bourons, on les arracheroit , en
méoa~
geam feulemen t les petires éminenees qni les fupponem,
puiCqu'on a reconnu qu'elles Com difpofées
a
fourni r
des racines . Malpighi reeommande de faire de perile,
entaiJles
a
I'écorce;
&
je crois que cene précaution peul
erre avanrageufe.
Voila les bourures choilies
&
railIées:
iI
faut faire en–
fone qu'elles ne fe de!réchem pas, qu'elles oe pourriC–
fem pas,
&
qu'elles pouffem promplement des Tacines ,
Voye:;:.
,
dans le Mémorie de M . Duhamel, ce qu'on
peur prariquer pour remplir ces imentions .
Quam aUI marcones, quand on veut en avoir beau–
coup d'un meme
arbre ,
on fait ce que les jardioier.
appellent des
mera,
e'ell-a-dire qu'on abal un gros
ar–
bre
prefqu" ras de rerre; le lronc caupé pr)Ulfe au pein–
tems quantilé de bourgeons; l'automne Cuivame on
bu~
re la louche, c'ell-a-dlre qu'on la couvre d'un bon de–
mi-pié d'épailfeur de rerre, ayanr foin que les bour–
geons f"rtem cn-dehors : deuI ans apres on rrouve 10US
ces bourgeons
~arois
de bonnes racines,
&.
en éral
d'~tre mis en pépmiere ;
&
comme la fouche, a mefure
qu'on la décharge de bourgeons qui om pris racine, en
fournir de nouveaux, une mere bien mén3gée fournit
10US les deul ans du plant enracioé en abondaoce,
&
ceja pendant des
12
a
1
r
années .
La lige poulTe d'auram plus de bourgeons qu'elle eít
plu gro/re,
&
qu'on n'auroir qu'un rres-pelil nombre
de boutures d'une tige qui n'auroir que deuI
a
rmis pou–
ces de diametre . En ce cas, on coupe la tige 3 un
pié
ou deux piés de rerre : elle prodllir quanrilé de bour –
geons dans toure cerre longueur; l'automne on fait nne
ilécomble tour autour
&
une tranchée, daos le milieu
de laquelle on couche cene rige ,
&
un élend de cÓté
&
d'aurre rous les bourgeons.
00
couvre de terre la
tige couchée
&
l'infertion des bourgeons;
&
on peut
etre alfllré que la feconde année , toutes ces marcones
feront bien garnies de racines.
M ais
iI
y a des branches qui ferom dix a douze 30i
eo lerre, fans y produire la moindre racine; rel ell le
caralpa : alors il faut arrecer la féve defcendanre ,
&
occafionner la formation d'uo bourrelet par incifioo ou
par Iigature.
On fera I'¡ncifioo ou
la
ligarure a la partie balfe. Si
on lailTe les bourgeons dans la lilUarion qu'ils oot pri–
fe narurellement, on fera la Iigature le plus pres qu'on
pourra de la fouche Ol! de la branche dom on fon
la
marcone. Si on en obligé de courber la marcone,
011
placera la ligarure
a
la parrie la plus ba!re au-delfous
d'ull