A R B
Rn Languedoc, dit M. Magno!,
00
ente
les
oliviers
en éeullou, au mois de Mai, quand
iI~
eommeneem
d'ttre en
[~ve,
au trc;>ne ?u aux groffes branehcs. Alors
on eoupe I éeorce d envlron trolS ou quatre doigts tout
autour du trone ou des branehes, un peu au-delfus de
l'entc: de forte que le
boi~
ou corps ligneux efi dé–
cou,'crt,
&
que
l'arbre
ne peut reeevoir de nourriture
par l'écorce. 1I De perd pourtant pas encore fes feuil–
les; elles fom nourries par le fuc qui el!: déji momé.
Ce qu'iI y a de remarquable, c'el!: que
l",rbre
porte
da11s cene année des /leurs
&
des fruits !lU double de
ce qu'i! svoit e01itume d'en porter. Enfuite les brall–
ches au-delfus. de I'eme, étam privées du Cue qui doit
momer par l'écoree, meurent,
&
les rejettons qui for–
[en! de I'ente, fOn! un nouvel
arbre:
il paroit de-li
q~e
le fue qui monte par l'écorce n'el!: pas eelui qui
falt les 6eurs
&
les fruits; que c'el!: done eellli qui a
pa{fé par la moelle
&
qui y a tté préparé; que la quan–
tité du fue qui devoit naturellement pa{fcr par la moel –
le a été augmemée de celui qui ne pouvoit plus pa{fer
par l'écorce,
&
que c'cl!:-la ce qui a eaufé la multi–
plication des tleurs
&
des fruits . En effet , ajoüte M.
M.ngnol , la moclle des plantes el!:, eomme celle des
~mmaux,
un, amas .de velicules qui psroi{fem defiinées
a fi.ltrer,
&
~
travalller un Cuc plus. tinement qu'il ne
ferOlt nece{falre pour la Ceule nonrmure du bois'
&
les plantes qui ont beaueoup de moelle comme le' ro–
fier, le t.roelilc , le lilas, om allffi bea'ucoup de Ileurs
&
de grames': dans les plantes férulacées , la moelle mon–
te de la úge jufqu'a la femence;
&
les longues Cemen–
ces du myrrhis
odorata,
n'étnnt pas encore mures De
Iollt viliblcment que de la moelle .
'
Un orme des Tuileries , qui a l'entrée du printems
de
1708.
était emiercment dépouillé de Con éeorce de–
puis le pié juCqu'au¡¡ brnnches,
n~
bi{f¡\ pas de pou{fcr
la féve dans toures [es parties,
&.
d' entretenir
Ces
fcuil–
Ic:s pendant tOut I'été fuivam, cej>endant avec moins
de
v Igueur que les autres ormes. Lc premier Jardinier le
lit arracher en automlle, perfuadé qu'il ne pouvoit plus
lubliUer
ii
l'avenir . C'el!: dommage, dit M. de fon–
te~elle,
qU'?n
IlC
I'ait pas lai(lé vine autant qu'il au–
r Ol!
pu: m.als !es intérets de la Phylique
&
ceux de la
beauté du Jardln Ce alllt trouvés différens . M . Parent
"
!nol~tré
¡¡
l'
~cadémi~ ~ne att7fiati~n
de M. Dupuis
( c étol! le premlcr Jardmler ) qUI mémoit en effet d'etre
bicn ccrtitiée; car 00 a cru juCqu'i préCent l'écorce beau–
coup plus néce{faire
a
la vie des plantes . L' Académie
:av,?it dOllC alors changé d'avis ,
&
ne penfoit pas Cur ce
pOlnt en 1709, eomme en
1707.
3"·
Un
arbre
abandonné ;\ lui-meme, pou{fe
a
une
ccr~ainc
hatlteur un ecrtain nombre de branches plus ou
mOlDS
g~and: ~ar
exemple
~,
3.,
4, 5', felon l'cfpcce,
le fol, I expoliu n
&
les autres clrconfiances . Si ce me–
me
arbre
el!: cultivé par l'ameodement de la terre par
le labollr au pié de
I'arbre,
&
par l'arroCement
d~rant
les fechere{fes, il pouffera peut-erre UD plus grand nom–
bre de branches
&
de rameaux; mais la culture par le
retranchement d'une partie de les branches, contribue plus
qu'aucune autre indulhic a la multiplicadon: de Corte qu'
011
peor dire que plus on retranche de cene Corte de
corps vivans jufqu'a un cenain point, plus on les
multiplie.
Cela montre déja combien Cont abondantes les re(lour–
ces de eette forte d' etreS vivans; car on peur dire que
depuis l'extrémité des branches juCqu'au pi': de
l'arbre,
i1
n'y a preCque ' point d'endroit,
Ii
petir qu'on le pui{fe
dé6gner, ou il n'y ait une efpecc d'embryon de mul–
tiplication prct 2 paroitre, des que I'occalion mettra
I'arbre
dans la oéeeffité de mettre au jour ce qu'il te–
noit en réCerve .
Si on n'avoit jamais vu
d'arbre
e!branché jufqu'it fa
racine, on croiroit qu'uo
arbre
en efi el!:ropié (1ns reC–
fource
&
n'ell plus bon qu'a ctre abartll, pour erre dé–
bité en charpcnte ou mis au feu. Cependan! fi un or–
me, ou un chene, ou un peuplier, en un mot, un
ar–
bre
dont la tige s'étend affez droite du pie! a la cime,
cfi ébranché de bas en haut, il poumra depuis le colet
des branches retranchées juCqu'¡¡ la cimc de la rigc, de
toutes parts, un nombre infini de bourgeons, qui pouC–
fant des jets de rous c6tés feront d'un trollC haut de
[rente
a
quaranre piés, commc un gros bouquct de feuil–
le
!i
touffll , qu'a peine verra-t-on le corps de
l'arbre.
SI ou n'avoit jamais vil
d'arbre
étc:té par un tour–
billon de vent, ou par le retranchement expre de Con
tronc au collet des branches, il n
'y
a perfonne qui ne
regard~t
durant lix mois, un
arbre
nlis en cet étar, com–
m« un tronc mort IX inhabile
a
route génération ; ce-
ARB
49~
peodant cet
lfrbr.
ét~té
repou{fera du tronc au-de{fous
de l'endroit. on
il
avoit pou{Jé fes braoches, un grand
nombre de Jets, ou au eouronnemenr, ou vcrs le cou–
ronnement .
011 en. peut dire autaOt des
arbru
coupés
¡¡
rafe ter–
re; car
11
repou{fent autant
Ilc
plus qu'il toute hauteur:
c'el!: ce qui fait les
arbrn
nains, en bui{fon ou en cfpa–
Her, entre les fruitiers;
&
le taillis entre les
fauvag~ons.
VOY''G
Mlm. de I'Aead. ano
1700.
pago
'40 .
Je rappc1-
le ces faits, afin qu'on fe détermine
a
rélléchir un peu
plus [ur cene: reproduaion,
& :\
en tirer plus d'aV311tages
encore qu'on n'a fait jufqu'a préfent, foit pour I'orne–
meD! des jardins, foit pour ¡'utilité du Jardinier.
4". Comme il el!: néee{faire que les bois ayent une
certaine combure pour la bonne
&
faciJe confirutlion des
vai{feaux,
il
Y a long-tems que I'on a propofé de
le~
plier jeunes dans les torets: mais il ne parolt pas que
jufqu'ii préfent on ait fuivi cene idée; feroit·ce qu'elle
el!: d'exc!cution difficile?
f ".
Dans les environs de Paris, M. Vaillant com–
ptoie en
1700,
juCqu',
137
efpeees de mou{fes ou plan–
tes paralites, qui fone dalls le rcgne végétal , ce que les
infeaes Cont dans le regue animal. Toutes ees plantes
Cueene la féve des
arbreJ
par une infinité de petites ra–
cines;
&
c' el!: une forte de maladie pédiculalte dom
il
Ceróit tres-important de les guérir. Pour cet effet, l'ex–
péJicm le plus limpie qui re préfente, feroit de la ra–
cler, fur-tout dans un tems de pluie, comme nOlls l'a–
vons prefcrit plus haut: mais outre que eene opératioll
Ceroi.r longue dans bien des cas, elle feroit dans tou,
tres-imparfaite; c'cfi·la ee qui détermlna M. de Reffons
ii propoCer ii l'Académie en 17,6, un moyen qu'on dit
ctre plus comt
&
plus mr: c'efi de faire avec la poin–
re d'une Cerpcne une ineilion en ligne droite, qui pé–
netre sn bois , depuis les premieres branehes jufqu'a 6eur
de terre; cene longue plaie Ce referme au bnut d'un
certain tems , apres quoi l'écorce el!: tO\ljours nenc
&
iI n'y vient plus de mou{fe. Le tems de cene opéra–
tion el!: dcpuis Murs jufqu'a la fin d'Avril. En Mai,
l'écorce auroit trop de féve
&
s'entrouvriroit trOp. Ce
remede a été fuggéré
¡\
M. de Reffons d'une maniere
linguliere ; il
s'apper~ut
que les noyers aux-quels e'dl:
la coutUmc en Bourgognc de faire des ineilion, n'avoient
poim de lepre,
&
il conjeaura qu'ils en étOicnt garan–
tis par ceu!! opération.
Voyc'G
dan! les
Mlmoircs de
¡'Acad!m;', a"nte
'716.
pago
31.
del'Hiftoire,
le rap–
port qu'il y a entre le remede
&
le mal .
6". Pour peu qu'on ait fait anenti011
3
l'état des
ar–
brcs
qui formen! les forcts, on aura remarqué que ceux
qui Com plus pres des bords Com conliMrablcment
plu~
gros que ceux qui Cont plus proehes du milieu, quoi–
qu'ils CoieO[ de mame age; d'ou
iI
s'enCuir, dir M. de
Réaumur, dans un mémoire fur l'améliomtion de nOl:
for~ts,
qne qunnd 011 n'a pas une grande quantité de ter–
rein ou
1
'on pui{fe élever des
"rbreJ
en futaie , il efi plus
avantageux de les lailfer élever Cur des lilieres longues
&
écroltes, que de lailfer élcver la meme quantité
d'ar–
bres
Cur un terrein plus large
&
moins long.
l/oJez
Mlm. de /'Aead. ano
172 1.
pago 291.
7·.
Le rigoureux hyver de
' 709,
dont la mémoire du–
rera long-tems, tit mourir par toute In France un nom–
bre prodigieux
d'arbres:
mais on remarqua, dit M. de
Fontenelle,
H ift. de I'Acad.
1710.
pago
5'9. que certe
mortahté ne s'étcndoit pas [ur touS indiftéremment:
ceu~
qu'on auroit jugé en devoir etre les llUS exemprs par
leur force, y furent les plus fUJets.
es
arbru
les plus
durs,
&
qui eonfervent leurs feuilles pendaot l'hyver,
comme les lauriers, les cyprcs, les
ch~nes
verds,
&c.
&
entre ceux qui font plus tendres, comme les oliviers,
les ch5taigniers, les noyers,
&e.
ceux qui étoiem plus
vieux
&
plus fOrts moururem prefque mus . On chcr–
cha dans l' Académie la caufe de cette biCarrerie appa–
reme (cela Cuppofe qu'on s'étoit bien aOuré de f.1 réa–
lité);
&
M . Ca ffini le tils en donna une fort limpie
11
l'égard des ViCllX
arbrn.
11
dit avoir remarqué que le
grand froid avoit déraché leur écorce d'avcc le bois, de
quelque maniere que cela rat arrivé. En cffet, il el1
bien naturcl que I'écorcc [vit plus adhérente su bois
dans les jcunes
arbreJ
que dalls les vieux, beaucoup
plus remplis de fues, IX de Cucs huileux . M. Chomc\
en imagina une autre raifon. M . Homberg tenta auffi ,
d'expliquer le meme phénomene .
VO)'ez
leurs coejeau–
res daos les
M lmoircs d.
/'
Aeadlmu.
Quoi qu'il en foir, il cfi confiam que plulieurs
ar–
bru
qui Cembloiem avoir échappé
a
ce cruel hyver,
paree qu'ils repou{ferent des branches
&.
des feuilles
a
la [éve du printems, ne pureO! profiter de eeHe de l'au-
tomec,