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ARB

dU trone ,

en

devenam

to~jours

plus parraite, mais qui

elt fuivie par

u~e

nouvelle (;:cuche de bois imparfait

ou de faul aubier ; apr/:s quoi revicm le bois parfait qui

va

juCqu'au centre . On en [dr par les indices de l'age

de l'

"rbu

&

de leurs différentes couches , que le fau x

subier

ea

de

1709.

Ce qui cct[e année-la étoit le vé–

ritable aubicr oe put fe convertir eo bon bois, paree

qu'il fut trop altéré par l'exces du froid ; la végétatioo

ordinaire fU! comme am:tée-la : mais elle reprit Con

cours dans les annécs Cuivantes ,

&

palfa par-detrus ce

mauvais pas ; de forto que le oouve! aubier qui envi–

ronoa ce fau I aubier, Ce convertit en bois de Con tems,

&

qu'il rena

a

la

cireonférence du tronc celui qui de–

voit tol1j ours y

~rre

naturellement .

L e faux aubier ell dooc un bois plus mal condition–

&

plus imparfait que l'aubier ; c'elt ce que la dif–

férence de pefanteur

&

la facilité a rompre 001 en ef–

fet prouvé . Un

arbr.

qui auroit uo faux aubier Ceroit

fort défeélueux pour les grands ouvrages,

&

d'autant

plus que ce vice efl plus caché ,

&

qu'on s'aviCe moins

de le

foup~onoer.

L es gdécs comme celle do

1709 ,

&

qui Cont pro–

prcment des gelées d'hyver, om raremem les condi–

tions oécetraires pour faire tant de ravages , ou des ra–

vages

(j

marqués en grand: mais les gelées du prin–

tems

t

moios fortes en elles-memes, font atrez fréquen–

tes ,

&

atrez fouvent en élat , par les eirconflanees, de

faire beaucoup de mal. L a théorie qui précede on rend

raiCon: mais elle fournit en

m~me

tems dans la prati–

que de l'agriculture des regles pour y obvier, dont nous

1I0US comenterons d'apporter quelques eIemplas.

P uifqu'il efl

Ii

dangereux que les plantes foiem arta–

quées par une gelée du printems , lorfqu'ellcs fom fort

remplies d'humidité ,

iI

f.1Ut avoir attention, fur-tout

pour les plantes délicates

&

précieuCes , telles que la

v igne, " ne les pas mellre dans un terrein naturel1e–

roent humide , comme un fond, ni ¡ l'abri d'un vem

de nord qui auroit diffi pé leur humidiré, ni dans le voi–

¡inagc d'autres plantes qui !cur en auroient fouroi de

oouvelles par Icur rranCpiration, ou des terres labourées

nouvellement, qui feroient le meme effet.

L es grands

arbrtJ

memes, des qu'ils f"nt tendres

a

b gelée, comme les

ch~nes,

doivent

~tre

compris dans

cette regle : mais voyez dans le Mémoire meme de

MM. Duhamel

&

Buffon,

ann¡.

1737,

le détail des

avanrages qu'on peut retirer de leurs obfervations ,

&

conclu ez avec l'hiflorien de l'Académie,

1°.

que

Ii

la

néceffité des expériences pouvoit

~rre

douteufe, den oc

la

prouveroit mieux que les grands effets que de peti–

tes auenrions peuvent avoir dan

s

l'agriculture

&

dans

le jardinage . On

apper~oit

¡,

chaque momem des dif–

férences ues-Cenfibles, dans dcs cas ou il no parolt pas

qu'il dut s'en trouver aucune ; d'ou naitrent-elJes

?

de

quelques principes qui éehappent par leur peu d'impor–

tance apparente :

2°.

que

Ii

I'agriculture qui oecupe la

plus grande partie des hommes pendant toute leur vie,

&

pour leurs beCoins les plus e(fentiels, n'a pourtant

fa it que des progres fon lenrs, c'e(l que cenx qui exer–

cem par état cet art important, n'ont preCque jamais

un certain eCprit de recherche

&

de curiolité; ou que

quand ils l'om, le loilir leur manque; ou que

fi

le

loilir ne lcur manque pas, ils ne fom pas en état de

rieo haCarder pour des épreuves. Ces

~ens

ne voyem

donc que ce qu'ils Com forcés de VOlr,

&

n'appren–

nent que oe qu'ils ne peuvent, pour ainli dire, éviter

d'apprendre . L es Académíes modernes ont entin fenti

combien il étoit utile de rourner fes vues d'un c6 té

Ii

intéretrant, qnoique peUt-etre dépourvl1 d'uo certain

éclat : mais tout prend de

l'ét~ndue,

de I'élevation

&

de la dignité dans certaines mains ; le caraétere de l'e–

fprit de l'homme pa(fe nécetrairement dans la maniere

dont il exécute fa ti che,

&

dans la maniere donr il

¡'eIpofe .

lJ

en des gens qui ne favem dire que de pe–

tites chofes fur de grands fujets; il en en d'autres

a

qui

les plus petils Cujets en Cuggerenr de grandes .

10.

Des

arbrtJ

d¿pouillés de leur écorce dans toute

leur tige,

&

laitrés fur pié eo cet état juCqu'¡ ce qu'ils

meurenr ; ce qui ne va qu'a trois ou qualre ans au plus,

fouroitrent un bois plus peCant, plus Cerré,

&

plus uni–

formément ferré que ne feroient d'autres

arbrtJ

de

m~me efpece , de méme 3ge , de meme gro(feur , Cembla–

blcs en totlt, mais qul u'aumient pas été dépouillés de

leur éeorce,

&

qui n'auroient pas été u aités de meme :

OUtre cela ils fournitrent plus de bois bon ¡¡ employer;

car des autres

arbrtJ

il en faut r<trancher I'aubier, qui

elt trop

tcn~re

&

rrop différeno du creur ; au lieu que

danG ceux-cI 10ut en creu!'

i

ou !eur aubier, ou ce qui

TD",e l .

ARB

497

en

lient

la

place , en 3uffi dur ou meme plus dur que

le cceur des autres . On trouvera dam les remarque¡

préeédentes dequoi expliquer ce phénomene ; on n'a

qu'¡¡ voir cornmenr l'aubier devient bois parfait ¡¡ la lon–

gue ,

&

l'on verra comment il doil fe durcir tOut en Ce

tormanr, quand l'

arb"

ea

f.1ns écorce .

L a différence de poids entre deux morceaux de che–

ne, qui oe difTerent que de ce que l'un vient d'un

ar–

br.

écorcé ,

&

que I'aurre vient d'un

arbre

non écor–

cé,

&

par conCéquent la différence de Colidiré ell d'un

cinquieme , ce qui n'en pas peu conlidérable .

M algré cet avanrage de l'écorcemem des

arbru,

le~

ordonnances le défer:dent Cévcrement dans le royaume;

&

les deux Académiciens, ¡¡ qui nous avons obligation

de ces expériences utiles, ont eu beCoin de permiffion

pour ofer les faire . Certe maniere de confolider les bois

o'étoir emierement inconnue ni aux anciem ni aux mo–

dernes: Virruve avoit dit que les

arbreJ

enraillés par

le pié en acquéroiem plus de qualité pour

l~s

birimens;

&

un auteur moderne Anglois, ciré par M . BufTon,

avoit rapporté cette pratique comme ulitée dans une

province d'Angleterre .

Le tan nécelTaire pour les cuirs

Ce

fait avee I'écorce

de chene;

&

on I'en levoit dans le lems de la féve,

paree qu'alors elle

t!tolt

plus aiCée

¡¡

enlever,

&

que

l'opération eodroit moíns: mais ces

arbres

écorcés ayant

été abatrus leurs Couches repouíJoienr moins, paree que:

les racilJes s'étoient rrop épuiCées de Cucs . On croyoit

d'ailleurs que ces Couches ne repouffilient plus du col–

let, comme

iI

le faut pour faire de nou veau bais ; ce

qui n'e(l vrai que des vieux

Ilrbru,

ainli que M. Buf–

fon s'en e(l atrl1ré .

Un

arbrc

écorcé produit encore au moins pendaot

une année des feuil les, des bourgeons , des fleurs,

&

des fruirs ;· par eonCéquem il en monté des racines dam

tOut fon hois ,

&

dans eelui-meme qui étoit le mieux

formé, uoe quantiré de Céve fuffiCante pour ces nou–

velles produélions . La feule féve propre

a

nourrir le

bois, a formé auffi tout le rene : donc il n'elt pas vrai,

comme quelqnes-uns le croyent,

que.la

féve de

Pé–

corce, celle de I'aubier,

&

cel le du bois, nourri¡fent

&

formem chaeune une certaifle parrie

a

l' exclulion

des autres.

Pour comparer la tranCpirati\ln des

arbrtJ

éeorcés

&

non écorcés , M . Duhamel tit patrer dans de gros tu–

yaux de verre des tiges de jeunes arbres , toutes fem–

blables; il les maniqua bien haut

&

bas,

&

il obrerva

que pendant le cllUrs d'une journée d' éré tous les" tu–

yaux fe remplitrolent d'une efpece de vapeur, de brQuil–

lard, qui fe

conde~Coit

le Coir en liqueur,

&

couloit

en-bas ; c'éroil- la fans doute la matiere de la tranfpira–

tion; elle étoit fenliblement plus abondame dans les

ar–

bres

éeorcés : de plu¡ on voyoit [ort;r des pores de .

leur bois une Cévc épaitre

&

comme gommeufe .

. De-la

M.

D uhamel conclm que l'écorce empeehe

!'exces de la tranCpiration;

&

la réduit

a

n'erre que

tel~e 9~I'il,

le faur pour la végétation de la planre ; que

pUlCqu 11 s échappe beaucoup plus de fucs des

arbreJ

é–

coreés , leurs conehes extérieures doivent fe defJ"écher

plus aifément

&

plus promptemenr; que ce delféehe–

ment doit gagner les couches inférieures ,

&e.

Ce rai–

fonnemem (le M. Duhamel explique

peut-~tre

le dur–

ci(fement prompt des oouches eItéricures : mais

il

ne

s'accorde pas , ce me femble, aum facilement avec l'ac–

croitfemenr de poids. qui furvienr dans le bois des

Arbr.s

écorcés .

Si l'écorcemenr d'un

arbre

contínue

a

le faíre mou–

d r, M . Duhamel conjeélure que quelque enduit pour–

roil luí pl'olonger la vie, faos qu'il -prrt un nouVel ac–

croilfement:

ma1S

il

ne pourrait vivre fans s'acerorlre ,

qu'il ne devlm plus dur

&

plus compaa;

&.

par eon–

féquem plus proprc encare aux ufages qu'on en pour–

roil tirer : la conJeéloure de

M.

Duhamel méríre done

beaucoup d'attenrion.

Mais nous ne tinirolls point cet artide fans faire men–

tion de quelques. aurres vaes de I'habile académicien que

nous venoos de citcr,

&

qui Com enrierement de notre

fujet.

La maniere: de multiplier les

arbra

par bouture

&

par marcorte, e(l eXlremement andenne

&

connue de

tous ceux qui Ce Cont mel és d'agriculture. Une bran–

che piquée en terre devienl un

ar6r.

de la meme eCpe–

ce que l'

arbt't

dollt elle a été féparée . Cerre maniere

de multiplier les

",brtJ

eft beaucoup plus prompte que'

la voie de femence;

&

d'ailleurs elle elt unique pour

les

arbreJ

étrangers tranCporrés daos ce pays-ó,

&

qui

n'y produiCent point de graiue _ C'elt

3Um

ce qui a

en-

Bb

b b

~agé