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4-9 6

ARB

tomoe

&

pt'rirent tout-i-fail. Quand on tes coupoit,

on les 'rrouvo¡t plus noirs

&

plus brillés dans le creur,

que vers I'aubier

&

vers l'¿corce; le creur, qui erl

plus dur, avoit été plus endommagé que l'aubier;

&

jI

¿coit déja mort, que l'aubier confervoit encore un

petit rerle de vie.

8· .

Dans. plufieurs

"rbr"

fruitiers, comme les pom–

miers, les poiriers, les ehataigniers,

&

généralement

daos ceux qui en imitent le port, tels que fonr les

noyers, les chenes , les hetres, la bafe de la touffe af–

feae tolijours

d'~tre

poraJlele au plan d'ou fortent les

tiges, foit que ce plan foit horiContal ou qu'il ne lc

foit pas, Coit que lcs

ti~es

elles-memes foienr perpendi–

.::ulaires ou inclinéts fur ce plan;

&

eetre affeaation

erl íi eonrlante, que li un

arbY<

fort d'un endroit ou

le plan foit d'un cÓté horifontal,

&

de l'aurre incliné

~

l'horiCon, la baCe de la toulte fe lÍenr d'un cÓté ho–

rifomale,

&

de 1'3utre s'inc1ine 3 l'horifon autam que

le plan. C'erl

M.

Dodart qui s'erl le premier

apper~u

de ce phénomene extraordinaire,

&

qui en a recherehé

la cauCe.

.

Nous ne rapporterons point ici les eonjeétures de

M.

Dodart, parce que nous ne defefpérons pas qu'on n'en

forme quelque jour de plus vroilTemblablcs

&

de plus

heureufes;

&

que ce feroit détourner les efprits de cet–

te recherche, que donner quelque fatisfaétion

a

la eu–

rioíité . QU311d la fol ulion d' une difficulté ell eloignée,

nOlre parelfe nous difpofe • prendre pour bonne la pre–

miere qui nous en préfentée: il futEt done d'avoir ap–

pris le_phénomene 3 ceux qui I'ignoroient.

9'.

Toul le

mor.de

connolt ces cercles peu réguliers

d'aubier

&

de bois parfail, qui fe voyeO! toújours dans

le trone d'un

arbY<

eoupé horifonralement,

&

qui mar–

quem les aceroilfemens en grolfeur qu'il a pris Cuccef·

fivernem; par-U on comptc fon age aíJ'ez filrement .

L e dernier cerc1e d'uubicr qui erl imrnédialement enve–

loppé par I'écorce,

&

la

derniere produétion du tronc

el!

grolfeur,

e~ d'Ut~e fublla~ce

plus rare

&

moins com–

paéte, en bOlS mOlns parfall que le cereJe qu'i1 enve–

loppe lui-meme irnmédiatemem,

&

qui a été la pro–

duétion de l'année préeédeme;

&

ainíi de fuite jufqu'au

ereur de

l'arbY<

:

mais on

s'apper~oit

qu'a mefure que

les cerc1es concel1triques Conl plus petits, la différence

des couleurs qui eCl enrr'eux difparolt.

On croit alfez communément que ces cerc1es for.t

plus ferrés emr'eul du cÓté du nord que du cÓté du

midi ;

&

on en conclur qu'il Ctroit poffible de s'orienter

da!ls une to ret en coupam un

arbY< .

En etlct,

iI

pa–

rOIl alfez naturel que les

arbreJ

croiílem plus en grof–

feur du CÓté qu'ils fom plus expofés aux rayons du fo–

leil : cependam ce femiment !)'erl pas général : on fol1-

tiem que e'ell du c6té du midi que les cercles foOl

plus ferrés.;

&

on en don"e

I~

raifo n phyíique, bonne

ou mauvalCe: quelques-uns meme fom pour le levant,

&

d'autres pour le couchant.

On a lrouvé par un grand nombre d'expériences que

ces faits oppoCés fom vrais.

L'arbre

a de grolfes ra–

cines qui fe jetlem les unes d'un cÓté les autres de

I'autre: s'il en avoit q\latre '-peu-pres égales, qui ten–

diíJ'em vers les qualre points cardinaux de I'horifon

elles foumiroient

ii

tout le Ironc une nourriture égale '

&

les différens cercles auroient ehaque année un

me~

me accroilfement, une rneme augmrotation de largeur

ou d'épaiíleur, fauf les inégalit¿s qui peuvent furvenir

d'ailleurs : mais íi une des qualre raeines manque eel–

les du nord, par exemple, ce eÓté-l. d\l Ironc' fera

moins nourri ,

&

les cercles par conféquem Cerom moins

larges ou plus. ferrés du eÓté du nord :.mais une grof–

fe branehe qUl part du tronc d'un certatn c6 té, fait le

meme eaet qu'une grolfe racine; la nourriture qui a

dll fe poner • eeUe branehe en plus grande abondan–

ce,

a

rendu les cercles plus larges de ce cÓlé-l' ;

&

de-U le relle s'enfuit . Mais on voit que 10ut cela fup–

pofe une direétion régulicre dans le mouvement des Cucs

de

l'arbre

:.

or íi une parfaite régulorité n'erl pas dans

la

nat\lre

i

1I faul y

calcule~

des

peu-pres , réirérer

des

expénence~,

&

reconnome ulle caule générale

3' ,

travers les pemes ultérarions qu'ou remarque dans fes

effets.

D'ou i.l

s:en~uit

que plus les. IlroíJ'es racines font éga–

lemem dlllnbuees amour du pIe de

I'arbre,

&

les grof–

fes branches autollr du trone, plus la nourriture fera

égalemem dirlribuée dans toure la fubClance de l'

arbY< .

de forte qu'on aura un ligne enérieur d'une de

fe~

principales qualités, relativemenr

a

l'ufage des bois.

L'aubier fe convertil peu-' -peu en bois parfail qu'on

appelle

elE"r:

il lui arrive par le mouvemem, foil di-

ARE

rea, foit latbal de

la

féve, des particules qui

s'arr~tcm dans les i11lerfiices de fa fubClallce Ikhe,

&

la ren–

dem plus fenne

&

plus dure. Avee le tem I'aub!er

n'en plus aubier; c'cll une cOliche Iigneufe : le derme.r

aubier en

ii

la eircontérence extérieure du !rone ;

&

11

n'y en a plus quaod

I'arbre

celfe de croílre.

Un

aré"

efi d'auram plus propre au fervice, qu'il

a

moins d'aubier

&

plus de ereur;

&

MM . Duhamel

&

de Buffon, dom nous lirons ces remarques, ont

trouvé par des expériences réilérées, que les bons ler–

reins

o~t

tofijours foumi les

arbres

qui avoienl le moins

d'aubier;

&

que plus les couches d'aubier oot d'éten–

due, plus le nombre en en perit. En effel, c'erl I'a–

bondance de nourrirure qui leur donne une plus grande

étendlle;

&

celte meme abondance fait qu'elles fe con–

vertilfent plus promptement en bois,

&

ne fom plus all

nombre des couehes d'aubier.

L'aubier n'¿tam pus compté pour bois de fervice,

deux

arbru

de mernc ige

&

de mEme efpece peuv":lt

etre lels par la feule différence des terreins, que celui

qui aura cn1 dans le bon, aura,. deux fois plus. de b? is

de fcrvice que l'autre, paree qu 1I aura deux f<?ls

mO,lDs

d'aubier.

11

faut pour cela que les

arbru

foten! d un

certain

á

ge .

I

On croit

commun~ment

qu'en plantant les Jeunes

ar–

breJ

qu'on lire de la pépiniere, il faut les oriemer ,:om–

me ils I'étoient dans la pépiniere ; e'en une erreur : vmgt–

cinq jeunes

arbra

de meme efpece, plamés dans un

meme champ, alternalivcment orienlés

&.

noo orien–

tés. comme dans la pépiniere , om 'tous également réufli .

Le froid par

lui-rn~me

di.uinue le mouvement de la

féve

&

par conréquem

iI

pem ttre au point de I'ar–

retcr' tOUI-a-fait,

&

I'arbre

périra: mais le cas en ra–

re

&

communémenc le froid a befoin d'etre aidé pour

nuire beaucoup. L'e,u

&

toute Iiqueur aqueufe le

ra–

rétie, en fe gelanr; s'il y en a qui foil eomenue daos

les pores imérieurs de

l'arbre,

elle

s'éren~r.u

done par

un certain degré de froid,

&

metIra néeellutrernem les

petites panies les plus délicates dans une diflention for–

eée

&

treS - eoníidérable; car on -f.1it que la force

de I'extenlion de I'eau qui fe sele en prefque prodi–

gieufe ; que le foleil furvienne,

1I

fondra brurquemenf

touS ces pelits

gla~ons,

qui reprendront leur volume

naturel: mais les parlies de

I'arbre

qu'i1s avoient di–

Ilendues violemment pourrom ne pas reprendre de me–

me leur premiere exteníion;

&

fi

elle leur éE0Íl néeeC–

faire pour les fonétions qu'elles doivent exercer , tout

I'intérieur de

I'arbrt

étam altéré, la végétation [era

troublée ou

m~me

dérruite, du moins en quelque par–

tic.

1\

auroit fallu que l'

arbre

cut été dégelé douee–

menl

&

par degrt's , comme on <iégele des. partie,s ge–

lées d'animaux vivans . Ce fy(leme ell tres·appltcable

a I'e!ful da grand froid de

17°9,

dOn! nous

a

voos par–

lé 1'IlIS ham .

L es plantes réíineufes ferom moios fujettes

ii

la ge–

lée , ou en [eronr moins endommagées que les aurres_

L'huile ne ,s'étend

pas

par le froid comme l'eau; au

contraire, elle fe relferre.

Un grand froid agit par lui-meme fur les

arbru

qui

conrienarolll le moios de ces pelits

gla~ons

imérieurs ,

ou qui n'en comiendrom poim du tOut, íi l'on veut;

fur les

arbra

les plus exporés

:lU

foldl

&

fur les par–

lies les plus fortes, comme le Irone. On voit par-li

quelles fonr les circonllances dont un froid médioere

a

beCoin poor etre nuiíible : il

y

en a [ur·tour deux fort

• eraindre; I'une, que les

arbr~J

ayem élé imbibés d'eau

. ou d'humidité quand le froid erl venu,

&

qu'enfuile le dé–

gel foil brnfque ; 1 ',ulre, que cela arrive dans un tems

ou les parties les plus tendres

&

les plus précieufes de

l'

arbre ,

les rejenons, les boorgeons, les fruits com–

meneent

a

fe forrner .

L'hyver de t

709

ralfembla les cireonfiances les plus

faeheufes; aufli ell·on bien filr qu'un pareil hyver ne

peUl etre que rare . L e froid fut par lui-meme fort. vif:

mais

la

combinairon des gelées

&

des

~egels

fUI

fl~g.u­

Iierement funerle ; apres de grandes pIUles,

&

nnmedla–

tement apres, vim une gelée tres-forte des fon premier

eommcneemem;

enfuil~

un dégel d'un jour ou deux ,

Ires-fubir

&

tres-eourt;

&

auffi-t61 une feconde - gelée

longue

&

forte.

MM.

de Butron

&

Duhamel ont vu beaueoup

d'..

r–

breJ

qui fe fentoienr de I'hyver de

17°9,

&

qui "en u–

voienr contraété des maJadies ou des défauls fans re–

mede. Un des plus remarquables eCl ce qu'ils om ap–

pellé

le fa"x a1lbier:

on voil fous I'éeoree de

I'arbre

le vérilable aubier, enfuite une couehe de bois parfait

qui ne s'étend pas commc: elle devroit jurqu'au centre

du