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ARB
tomoe
&
pt'rirent tout-i-fail. Quand on tes coupoit,
on les 'rrouvo¡t plus noirs
&
plus brillés dans le creur,
que vers I'aubier
&
vers l'¿corce; le creur, qui erl
plus dur, avoit été plus endommagé que l'aubier;
&
jI
¿coit déja mort, que l'aubier confervoit encore un
petit rerle de vie.
8· .
Dans. plufieurs
"rbr"
fruitiers, comme les pom–
miers, les poiriers, les ehataigniers,
&
généralement
daos ceux qui en imitent le port, tels que fonr les
noyers, les chenes , les hetres, la bafe de la touffe af–
feae tolijours
d'~tre
poraJlele au plan d'ou fortent les
tiges, foit que ce plan foit horiContal ou qu'il ne lc
foit pas, Coit que lcs
ti~es
elles-memes foienr perpendi–
.::ulaires ou inclinéts fur ce plan;
&
eetre affeaation
erl íi eonrlante, que li un
arbY<
fort d'un endroit ou
le plan foit d'un cÓté horifontal,
&
de l'aurre incliné
~
l'horiCon, la baCe de la toulte fe lÍenr d'un cÓté ho–
rifomale,
&
de 1'3utre s'inc1ine 3 l'horifon autam que
le plan. C'erl
M.
Dodart qui s'erl le premier
apper~u
de ce phénomene extraordinaire,
&
qui en a recherehé
la cauCe.
.
Nous ne rapporterons point ici les eonjeétures de
M.
Dodart, parce que nous ne defefpérons pas qu'on n'en
forme quelque jour de plus vroilTemblablcs
&
de plus
heureufes;
&
que ce feroit détourner les efprits de cet–
te recherche, que donner quelque fatisfaétion
a
la eu–
rioíité . QU311d la fol ulion d' une difficulté ell eloignée,
nOlre parelfe nous difpofe • prendre pour bonne la pre–
miere qui nous en préfentée: il futEt done d'avoir ap–
pris le_phénomene 3 ceux qui I'ignoroient.
9'.
Toul le
mor.deconnolt ces cercles peu réguliers
d'aubier
&
de bois parfail, qui fe voyeO! toújours dans
le trone d'un
arbY<
eoupé horifonralement,
&
qui mar–
quem les aceroilfemens en grolfeur qu'il a pris Cuccef·
fivernem; par-U on comptc fon age aíJ'ez filrement .
L e dernier cerc1e d'uubicr qui erl imrnédialement enve–
loppé par I'écorce,
&
la
derniere produétion du tronc
el!
grolfeur,
e~ d'Ut~e fublla~ce
plus rare
&
moins com–
paéte, en bOlS mOlns parfall que le cereJe qu'i1 enve–
loppe lui-meme irnmédiatemem,
&
qui a été la pro–
duétion de l'année préeédeme;
&
ainíi de fuite jufqu'au
ereur de
l'arbY<
:
mais on
s'apper~oit
qu'a mefure que
les cerc1es concel1triques Conl plus petits, la différence
des couleurs qui eCl enrr'eux difparolt.
On croit alfez communément que ces cerc1es for.t
plus ferrés emr'eul du cÓté du nord que du cÓté du
midi ;
&
on en conclur qu'il Ctroit poffible de s'orienter
da!ls une to ret en coupam un
arbY< .
En etlct,
iI
pa–
rOIl alfez naturel que les
arbreJ
croiílem plus en grof–
feur du CÓté qu'ils fom plus expofés aux rayons du fo–
leil : cependam ce femiment !)'erl pas général : on fol1-
tiem que e'ell du c6té du midi que les cercles foOl
plus ferrés.;
&
on en don"e
I~
raifo n phyíique, bonne
ou mauvalCe: quelques-uns meme fom pour le levant,
&
d'autres pour le couchant.
On a lrouvé par un grand nombre d'expériences que
ces faits oppoCés fom vrais.
L'arbre
a de grolfes ra–
cines qui fe jetlem les unes d'un cÓté les autres de
I'autre: s'il en avoit q\latre '-peu-pres égales, qui ten–
diíJ'em vers les qualre points cardinaux de I'horifon
elles foumiroient
ii
tout le Ironc une nourriture égale '
&
les différens cercles auroient ehaque année un
me~
me accroilfement, une rneme augmrotation de largeur
ou d'épaiíleur, fauf les inégalit¿s qui peuvent furvenir
d'ailleurs : mais íi une des qualre raeines manque eel–
les du nord, par exemple, ce eÓté-l. d\l Ironc' fera
moins nourri ,
&
les cercles par conféquem Cerom moins
larges ou plus. ferrés du eÓté du nord :.mais une grof–
fe branehe qUl part du tronc d'un certatn c6 té, fait le
meme eaet qu'une grolfe racine; la nourriture qui a
dll fe poner • eeUe branehe en plus grande abondan–
ce,
a
rendu les cercles plus larges de ce cÓlé-l' ;
&
de-U le relle s'enfuit . Mais on voit que 10ut cela fup–
pofe une direétion régulicre dans le mouvement des Cucs
de
l'arbre
:.
or íi une parfaite régulorité n'erl pas dans
la
nat\lre
i
1I faul y
calcule~
des
a·
peu-pres , réirérer
des
expénence~,
&
reconnome ulle caule générale
3' ,
travers les pemes ultérarions qu'ou remarque dans fes
effets.
D'ou i.l
s:en~uit
que plus les. IlroíJ'es racines font éga–
lemem dlllnbuees amour du pIe de
I'arbre,
&
les grof–
fes branches autollr du trone, plus la nourriture fera
égalemem dirlribuée dans toure la fubClance de l'
arbY< .
de forte qu'on aura un ligne enérieur d'une de
fe~
principales qualités, relativemenr
a
l'ufage des bois.
L'aubier fe convertil peu-' -peu en bois parfail qu'on
appelle
elE"r:
il lui arrive par le mouvemem, foil di-
ARE
rea, foit latbal de
la
féve, des particules qui
s'arr~tcm dans les i11lerfiices de fa fubClallce Ikhe,
&
la ren–
dem plus fenne
&
plus dure. Avee le tem I'aub!er
n'en plus aubier; c'cll une cOliche Iigneufe : le derme.r
aubier en
ii
la eircontérence extérieure du !rone ;
&
11
n'y en a plus quaod
I'arbre
celfe de croílre.
Un
aré"
efi d'auram plus propre au fervice, qu'il
a
moins d'aubier
&
plus de ereur;
&
MM . Duhamel
&
de Buffon, dom nous lirons ces remarques, ont
trouvé par des expériences réilérées, que les bons ler–
reins
o~t
tofijours foumi les
arbres
qui avoienl le moins
d'aubier;
&
que plus les couches d'aubier oot d'éten–
due, plus le nombre en en perit. En effel, c'erl I'a–
bondance de nourrirure qui leur donne une plus grande
étendlle;
&
celte meme abondance fait qu'elles fe con–
vertilfent plus promptement en bois,
&
ne fom plus all
nombre des couehes d'aubier.
L'aubier n'¿tam pus compté pour bois de fervice,
deux
arbru
de mernc ige
&
de mEme efpece peuv":lt
etre lels par la feule différence des terreins, que celui
qui aura cn1 dans le bon, aura,. deux fois plus. de b? is
de fcrvice que l'autre, paree qu 1I aura deux f<?ls
mO,lDs
d'aubier.
11
faut pour cela que les
arbru
foten! d un
certain
á
ge .
I
•
On croit
commun~ment
qu'en plantant les Jeunes
ar–
breJ
qu'on lire de la pépiniere, il faut les oriemer ,:om–
me ils I'étoient dans la pépiniere ; e'en une erreur : vmgt–
cinq jeunes
arbra
de meme efpece, plamés dans un
meme champ, alternalivcment orienlés
&.
noo orien–
tés. comme dans la pépiniere , om 'tous également réufli .
Le froid par
lui-rn~me
di.uinue le mouvement de la
féve
&
par conréquem
iI
pem ttre au point de I'ar–
retcr' tOUI-a-fait,
&
I'arbre
périra: mais le cas en ra–
re
&
communémenc le froid a befoin d'etre aidé pour
nuire beaucoup. L'e,u
&
toute Iiqueur aqueufe le
ra–
rétie, en fe gelanr; s'il y en a qui foil eomenue daos
les pores imérieurs de
l'arbre,
elle
s'éren~r.u
done par
un certain degré de froid,
&
metIra néeellutrernem les
petites panies les plus délicates dans une diflention for–
eée
&
treS - eoníidérable; car on -f.1it que la force
de I'extenlion de I'eau qui fe sele en prefque prodi–
gieufe ; que le foleil furvienne,
1I
fondra brurquemenf
touS ces pelits
gla~ons,
qui reprendront leur volume
naturel: mais les parlies de
I'arbre
qu'i1s avoient di–
Ilendues violemment pourrom ne pas reprendre de me–
me leur premiere exteníion;
&
fi
elle leur éE0Íl néeeC–
faire pour les fonétions qu'elles doivent exercer , tout
I'intérieur de
I'arbrt
étam altéré, la végétation [era
troublée ou
m~me
dérruite, du moins en quelque par–
tic.
1\
auroit fallu que l'
arbre
cut été dégelé douee–
menl
&
par degrt's , comme on <iégele des. partie,s ge–
lées d'animaux vivans . Ce fy(leme ell tres·appltcable
a I'e!ful da grand froid de
17°9,
dOn! nous
a
voos par–
lé 1'IlIS ham .
L es plantes réíineufes ferom moios fujettes
ii
la ge–
lée , ou en [eronr moins endommagées que les aurres_
L'huile ne ,s'étend
pas
par le froid comme l'eau; au
contraire, elle fe relferre.
Un grand froid agit par lui-meme fur les
arbru
qui
conrienarolll le moios de ces pelits
gla~ons
imérieurs ,
ou qui n'en comiendrom poim du tOut, íi l'on veut;
fur les
arbra
les plus exporés
:lU
foldl
&
fur les par–
lies les plus fortes, comme le Irone. On voit par-li
quelles fonr les circonllances dont un froid médioere
a
beCoin poor etre nuiíible : il
y
en a [ur·tour deux fort
• eraindre; I'une, que les
arbr~J
ayem élé imbibés d'eau
. ou d'humidité quand le froid erl venu,
&
qu'enfuile le dé–
gel foil brnfque ; 1 ',ulre, que cela arrive dans un tems
ou les parties les plus tendres
&
les plus précieufes de
l'
arbre ,
les rejenons, les boorgeons, les fruits com–
meneent
a
fe forrner .
L'hyver de t
709
ralfembla les cireonfiances les plus
faeheufes; aufli ell·on bien filr qu'un pareil hyver ne
peUl etre que rare . L e froid fut par lui-meme fort. vif:
mais
la
combinairon des gelées
&
des
~egels
fUI
fl~g.u
Iierement funerle ; apres de grandes pIUles,
&
nnmedla–
tement apres, vim une gelée tres-forte des fon premier
eommcneemem;
enfuil~
un dégel d'un jour ou deux ,
Ires-fubir
&
tres-eourt;
&
auffi-t61 une feconde - gelée
longue
&
forte.
MM.
de Butron
&
Duhamel ont vu beaueoup
d'..
r–
breJ
qui fe fentoienr de I'hyver de
17°9,
&
qui "en u–
voienr contraété des maJadies ou des défauls fans re–
mede. Un des plus remarquables eCl ce qu'ils om ap–
pellé
le fa"x a1lbier:
on voil fous I'éeoree de
I'arbre
le vérilable aubier, enfuite une couehe de bois parfait
qui ne s'étend pas commc: elle devroit jurqu'au centre
du