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D E S E

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E U

R

S.

xxxj

découvre fouvent de phénomenes inconnus ;

da.ns

. l'autre les faits auffi anciens

que le monete exitlent également dans tous les homrnes: tant pis pour quí croit

en voir de nouveaux. La Métaphyfique raifonnable ne peut confifrer, comme la

Phyfique expérimentale, qu'a raifembler avec foin tous ces faits, a les réduire

en un corps, a expyqtler les uns par les autres, en difringuant ceux quí doivent

tenir le premier rang & fervir comme de bafe . En un mot les principes de la

Mét~hyfique,

auffi fimples que les axiomes , font les m@mes pour les Philofo–

phes & pour le Peuple. Mais le peu de progres que cette Scíence a fait depuis

fi

long-tems, montre combien il efl: rare d'appUquer heureufement ces principes,

foit par la difficulté que renferme un pareil travail, foit peut-@tre auJII par l'im–

patience naturelle quí empeche de s'y borner. Cependant le ritre de Métaphy-

ficien,

&

meme de grand Méta

licien, efr encore aife1. commun dans notre

fieele; cal' nous aimons a tout

diguer: mais qu'il y a peu de pel'fonnes vé-

rttaelement dignes de ce nom! Combien

y

en a-t-il qui ne le médtent que pai"

le malheureux talent d'obfcurcir avee beaucoup de fuotilité des idées c1aires,

&

de préférer dans les notions qu'il fe forment l'extraordinaire au vrai, qu! efr tou–

jours fimple? 11 ne faut pas s'étonner apres cela fi la plupart de ceux qu'on ap–

pelle

Metaphyjicims '

follt fi peu de cas les uns des autres. Je ne doute point

que

~e

titre. ne foit bientó! une injure your nos bons efprits, cOl,nme le

no~n

de

SophIÍte, qUl pourtant íig11lfie

Sage,

aVlli en Grece par ceux qUl le portotent,

fut rejetté par les vraís philofophes .

Coneluons de toute cette hiHoire, que I'Angleterre nous doit la naiifance de

cette Philo[ophie que nous avons

re~ue

d'elle. Il

Y

a peut-@tre plus loin des for–

mes fubfl:antielles aux tourbillons , que des tourbillons a la gravitation univerfel.

le,

comme

il

y

a peut-etre un plus grand imervaHe entre l' Algebre pure & l'i–

dée de l'appliquer

a

la Géométrie, qu'entre le petlt triangle de BARROW & le

calcul différentiel .

Tels font les principaux génies que l'efpl'it humaln doít regarder eomme fes

maltres , & a qui la Grece eut élevé des fratues, quand m@me elle eut été obli–

gée, pOID" leul' faire place, d'abattre ceHes de quelques Conquérans.

Les bornes de ce Difcours Préliminaire nous empechelil.t de parler de plufieurs

Philofophes iIlufl:res, qui fans fe propofer de vües auffi grandes que ceux dont

nous venons de faire mention, n'ont pas laiifé par 1eurs travaux de contribuer

beaucoup

a

l'avancement des Sciences,

&

ont pour ainfi dire

levé

un cotn du

voile qui nous cachoit la vérité. De ce nombrefont; GALILE'E,

a

qul la Géo–

gl'aphi e doít tant poul' fes découvertes Afl:ronomiques, & la Mécnanique pour

fa

Théorie de l'accéJél'ation; HARVEY, que la déeouverte de la circularion du

fang rendra immortel ;

H t!YGENS ,

que nous avons déja nommé, & qui par des

ouvl'ages pleins de forc e

&

de génie a

fi

bien mérité de la Géométrie & de la Phy–

fique; PASCAL, auteur d'un rraité fur

la

Cyclolde, qu'on

dOlt

regarder comme

un prodige de fagacité & de pénérration, & d'un traité de l'équilibre des

li–

queurs

&

de la pefanreur de l'air, qui nous a ouvert une fcience nouvelle: gé-

nie. univerfel

&

fublime, dom les tarens ne poulToíent @rre trop regrettés par la

Plulofophie,

fi

la Religion n'en avoit pas profité; MALEBRANCHE, quí a

fi.

bien

démelé les erreurs des fens , & qui a eonnu eeHes de l'imagination eomme s'i!l

n'avoit pas'éré fouvent trompé par la fi.enn e ; BOVLE, le pere de la phyíique ex–

péritnentale ;plufieurs autres entin,. parmi lefquels doivent e rre comptés avec di-

frinétion les VESALE, les SVDENHAM, l<;s

BOERH.At\

VE,

&

une infinité d'Anatomiftes

&

de Phyíiciens célebres .

-

Entre ces grands hommes

il

en efr un, dont la PhUofophie aujourd'hui fort ac–

eueillie

&

fort combattue dans le Nord de· l'Europe , nous oblíge

a

ne le point

paíler fous [tience; c'efi l'illufrre LEffiNITZ . Qualld il n'auroit pour lui que la gloi–

re, ou meme que le

fou~on

d'avoir partagé avee Newton l'invention du cal–

cul ditférentieh

il

mériteroit

a

ce titre une mention honorable . Mais c'efr

pri~cipalement par fa Métaphyúque que nous voulons l'envifager . Corome DelCar–

tes, il femble avoir reconDU l'infuffifance de toures les folutions qui avoient é–

té données jufqu'a luí des quemons les plus

~levées,

fur l'union du corps & ole

l'ame, fur la provídence, fur la nature <le la matic:;re;

il

p.ar.olt meme avoi r eu

l'avantage d'expofer avec plus de force que

pe~fo¡{ne

les

diffioultés qu't'ln peut

propofel' fUf ces queHions; mais moíns fage que Locke

&

Newton,

11

ne s' efl:

~as.

cO,ntenté de former des aoutes,

il

a cherché

a

les diffiper, & de ce

e6t~

..

la

11

n a pellt-etre pas été plus heuremc que Defcartes . Son príncipe de

la t'a:–

foil

Jitffifatlt e,

tres-beau

&

tres-vl'aí en lui-meme, ne parol! pas devoir @tre fort

Utl-