AMO
munaut.! d'uequérir un fond; ce qu'elle nc pourro!t fai–
re
f~ns
cela. Cctte concerTion fe fait moyenonDr une
fomme qui efl payée
3U
R oi
&
au feigoeur, pour
dd–
dommager I'un
&
I'autre des protits qui leur reviendroient
lors des
mut~tions,
le[quels ne peuvent plus
~voir
lieu
lorfque le bien efl polfédé par une communauté, qui ne
meurt pas.
.
Ce réglernent a été
f~it
a
l'imitntion de la loi
P api–
,.ia,
par laquelle il éroit défendu de cODC1arer aucun
fonds
a
des ¡Únges religieux, fans le conCentemcnt du
peuple.
Ce fut S. Louis qui imagina cet expédient fur les
plaintes que les eacléfinfliques de Con tems porterent au
pape contre les feigneurs qui prétendoiem les troubler
dans leurs
~cquifitions ,
en conCéquence des lois du ro–
yaume qui défendoiem aux gens d'églife de po([€der des
fonds . 11 leur conferva cenx qu'ils poU6doiem pour lors
l
m ais pour reprimer leur 3vidité, il leur impura ponr les
;lcquilitions qu'ils feroiem
a
I'avenir, I'obligarion de pa–
yer au
dom~ine
les droits d'
amortif!ement ,
&
aux Cei–
gneurs une indemnité.
Voya ,
1
N D E M N 1 T E'.
(H)
A
M
o
R T
I S
S E M E N T
s'cntend,
en Archieetltlre,
de
tout ouvrage de Cculpture ifolé qui termiqe quelques a–
vam-corps, aomme celui du chateau de Ver¡3illes du
cÓté de la cour de Marbre,
&
celui du palais Bour–
bon
a
Paris du cÓté de 1 'entréc; ou bien aompofé
d'architeéture
&
Cculpture, comme celui qui couron–
ne I'avaut-corps dtl milieu du manége découvert du
charean de Chamilly, Ces
amortif!emcns
tiennent fou–
vent lieu de fromon dans la décoratiol1 extérieure de
nos batimeos: mais il n'en faut pas ufer trop fréquem–
ment ,
&
craindre fur-tout d'abuCer de la licence de les
trop
rourrr¡ent~r,
dans l'intention, diCem la- pll1part de
nos Seulpteurs, de leur danner un air pittoreCque: la
fageffe des formes
y
doit préfider; I'on doit rejetter ab–
foJumem daus leur compolition tous ornemens frivoles,
'lui ne forment que de petites parties , corrompen¡ les
ma([es;
&
qui viles d'en-bas ou d'une eertaine diflan–
ce, ne lai([em appercevair qu'un tout mal entendu, Cans
choix,
&
fouvcnt fans convcnance pour le Cuj et. II faut
obCerver nurTi que ces
amortiffcm.m
Coicnt en propor–
tion avec l'architeélure qui les
re~oit,
que leur forme
générale foit pyramidale .vea I'!!difice,
&
éviter les i–
dées capricieufes; car il Cemble depuis quelques années
~u'on
n'ore plus placer d'écu«ons qu'ils ne Coient incli–
Ilés; abus qui fait peu d'ponneur
a
la plllpart des A r–
chiteéles de nos jours; par parelfe ou par ignorance,
ils abandonnent le Coin (le leur compofition
a
¡¡es SClll–
pteurs peu -entendus, qui ne cQnnoillam pas les prinoi–
pes de, I'arehiteéture naturelle, croyem avoir i",laginé un
chef-d
q:uvr~
quand tls om en¡aflé des coqmlles, des
palmettes, des génies, des fupporrs , &
t.
qui ne for–
ment qu'un tout mooarueul , rans grace, fans art,
&
fouvem Cans beauré d'exécutioo ,
.
Je ne crois pas pouvo;r me difpenrer de parler de ces
abus , ni de recorqmaoder aux Sculpteurs d'acquérir les
principes de l'A rchiteéture,
&
aux jeunes Architeéles
l'art du deífein, comme I'ame du goút; toutes ces fri–
volités O'Ont pris le delfus que par l'ignorance de I'un
&
de I'autre. L e Sculpteur fe comente de ra main"d'eeu–
vre; quelques Architeétes , d'un
v~in
titre dom ili abu–
fem . S'ils étoiem inaruits réciproquemcnt de leur art,
l'exéciltion en auroit plus <le fucces; car il ne faut pas
douter que c'ea daos cette partie principalemem qu'il
faur réunir
la
théorie
&
I'expériencc . La
Sculpt~re
dans
un édifice éram étrangere
a
la folidité
&
a
la commo–
dité, elle ne peut trou'¡'er raironnablemem fa place que
dans les édifices Cacrás, dans les
palai~
des rois ,
&
dans
les mairons des grands; alofs il faul qu'elle
Coit
traitée
avee noblelfe , avec prudence,
&
qu'ell~
p,roilfe fi bien
liée
a
l'Architeélure qui la
re~oit ,
que l'une
&
l'aulre
concourre
a
donner un air de dignité aux monumens
qu'il s'agit d'ériger.
Tloy•.,
ce que j'en ai dit ,
&
les e–
xcmples que j 'cn ai donnés dans le
1I.
vo/ume
d.
ma
D ltoraúon
del Idificel,
a
Paris,
chC'l
J
ombert ,
O n peut urcr de moins de févériré pour les
amortir
(<mem
deflin¿s
a
la décoration des fetes publiques, com–
I~e
arc ,d.e triomphe , Mcorador]
'théatral ~s,
feux d'ar–
tltices., C!i'f . dom I'a(peét efl morncntanée,
&
s'exécute
c~
pelllture
a
freCque rur de la toile ou de la volige,
ou I'on peut préférer les formes ingéniellres , quoiqu'
hafar~ées,
le brillam
&
I'éclat,
a
la
gr~vité
des formes
qu'exIge un monurnent de pierre: auOi ai-je uCé de ces
]Icences dans I'arc de triomphe de la porte S . M artin ,
que Je tis
e~¿cuter
a
Paris en 174).
:l
I'oceafion du re
tOur du ROl de l'armée de Flandre
&
a
la décoration
du théarre du coUégc
4c
~u~
le Grand exécQtée en
1748. ( P)
'
l
·
'AMO
309
A M O V 1B LE, adj .
tern¡c dé Droit
&
fttr-tODt
de
D roit cttléfit¡fl:iq1!e,
lignihe , qui peut
~
tre dcllirué
de Con emplol, dépolfédé de Con offi ce, ou
priv~
de
fon bénéfice : tels fom des vicaires eje paroilfes , dos
grands-vicaires , qui rom
amovible¡
a
In volomé du cu–
ré on de I'éveque; ou des officiers claulh nux , quc le
Cupérieur pem dépofer quand bon lui Cemble. (
H )
*
AMOUQUE ,
r.
m, c'ea, en l ndien, le nom
des gouverneurs ou pafleurs de Chrétions de
S~im·
T ho-'
mé.
h
M O U R :
iI
eotre ordiqalrement beaucoup de fym–
pathie dans
I'"mour,
c'ca-a-dirc une inclination dont les
feus formem le ria::ud: mais quolqu' ils en formem le
nCEud, ils n'en Cont pas tOujours l'intérét principal; il
n'ell pas imporTible qu'¡¡ y ai¡ un
amo1tr
exempt de grof,
fiereté.
L es memes parTioos (bnt bien différcntes dans les hom.
mes . Le meme objet peut leur plaire par des
cndroit~
opoof6s. Je ruppore que plufieurs hommes s'qttachent
a
la
meme femme; les uns I'aiment pour fon efprit,
les autres pour ra vertu, les autres pour fes défauts,
&
c.
&
il Ce peut faire encore que touS I'aiment pour
des chofes qu'ello n'a pas, comme lorfque I'on aime
une femme legere que I'on croit rolide. N 'importe, on
s'attache
a
l'iaée qu'on fe plalt
i\
s'en figurer ; ce n'eft
meme que celte idée que I'on aime, ce n'e(l pas
l~
femme legere . Ainfi I'objet des. parTiO!lS n'efl
p~s
ce qUl
les dégrade ou ce qui les anobht, mals la mamere dont
on envifage cet objet . Or j'ai dit qu'il étoit porTible
que I'on cherch:lt dans
l'amour
quelq.uechof~
eje plus
'p
ur
que I'intért t des fens. Voici ce qUl me falt le crolre.
Je vois tous les jours dans le monde qu'un homme
environné de femmes auxquelles
il
n'a jamais parlé,
comme
a
la meífe au fcrrnon, ne fe décide pas toa–
jours pour celle qdi ea la plus joHe,
&
qrli meme lul
paro!t telle: quelle efl' la rairon de cela? C'efl que cha–
que beauté ..exprime un caraétere tout parriculier,
&
ce–
lui qui entre le plus dans le nÓtre, nous le préférons.
C'ea dona le caraétere qui nous détermine; c'efl done
1'ame
qu~
nous cherchons: on ne peut me nier cela. Done
tout ce qui s'offre
:l.
nos fens ne nous plah que comrne
une image de ce qui Ce oache
a
leur vue: done nous
n'aimons le
ualités fenfibl es que Gomme les organes
de nutre plaifir
&
avec fubordination aux qualités in–
fenfibles dcnt edes Cont l'exprerTion; done il ea au moins
vrai que I'ame efl ee qui nous touche le plus. Or ce
n'ea pas aux fens que I'ame efl agréable, mais
It
l'eC–
prit: ainfi l'intérct de l'eCprit deviem I'intéret principal.;
&
fi celui des Cens lui étoit opporé, nous le lui
C.en–
tierions. On n'a dORC qu'a nous perCunder qu'il lui d I:
vraiment oppofé, qu'il ea
Iln~
tache pour I'ame; voi–
ta
l'
amotlr
pur .
Cet
amour
ofl cependant véritable ,
&
on ne peut le
confondre aveo I'amitié; car
d~ns
I'amitié c'efl I'erprit
qui ea I'organe du fentimem: ici ce fom les
Ceo~. ~t
comme les idées quj viennent
p~r
les
f~ns, Con~
IOtilll–
ment plus puiífan¡es que les vues de la rétlexlOn, ce
qu'elles infpirent el1 paffion. L'amitié ne va pas fi loin;
c'efl pourtant ce que je ne voudrois pas décider;
cel~
n'appartient qu'iI ceux qui om blanchi Cur ces importan–
tes quellions .
II n' y
~
pas d'
amotly
Cans caime, la raifon
~n
ea clai–
re .
J./amour
étam une complaiCance dans I'objet aimé ,
&
les hommes ne pouvant Ce défendre de trouver un
prix aux choCes qui leur plairent, leur ceeur en grorTit
le mérite; ce qui fait qu'ils fe préferent les uns aUle
autres , paree que rien ne leur pla!t ¡ant qu'Cux-ma–
mes.
Ainfi non-reulcmeot on s'eflime avant tout, mais on
emme encore tomes les dIofes qu'on aime , comme 1",
ehaffe, la mufique, les chevqux ,&c. Etceuxqui mé–
prirem leur propres paffions. ne le font que par réBe–
xion
&
par un e!Tort de raifo!\;
c~r
I'inainét les porte
au contraire,
Par une Cuite
natur~lle
du meme principe, la.
J¡ai~e
rnbai([e ccux qui en [om I'objet, avec le meme COIl1
que
I'amotlr
les releve . 11 e(l imporTible
auX
bommes
de Ce perfuader que ce qui les ble([e n'ait pas
q~elque
grand défaut ,
c'~fl
un jugemenr confus que I'efpm por–
te en lui·meme.
Et
ti
la rétlelion contrarie cet iofli nét
~
car
iI
y
a de.
qualités qu'on ell convenu d'eflimer,
&
d:autre,~
d.e mé–
priCer ), alors cette Gomradiétion ne faa qu Irrlter
1~
paffion;
&
pllltot que de
céd~r
aux u am dI? la vértte,
elle en détourne les yeux . Alnfi elle
~époUllle
fon ob–
jet de res qualités narurelles,. pour 1m
~n
donner d.e,
c0nformes
a
fon imér€t dommant; ellfUlte elle Ce
It.
"re-
..