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306

AMM

6pinioll dl peut-t!tre fondée fur ce que l'on a dit

que

l'urine des chnmeaux entre daos la compofition du

f-I

ammoniae,

que 1'0n nous 2pporte aujourd'hui d'Egypte

&

de Syrie. Mais ce fel n'a de commun que le Ilom

avec le

fel ammoniae

des anciens .

NOl1s connoillons aujourd'hui deu:\: fortes de

fel am–

moniae ,

le

naturcl

&

le

¡aah_ .

Le

fel ammo"jae natrtrel

fe tire des foufrieres de Pou?,-

2.01, dans certe grande folfe dont il e!l fait mention a

l'articl.

de l'ALUN.

170yez

ALUN.

11

Y a des femes

dans quelques endroits, d'ou 1'0n voit fortir de la fu–

mée le jour,

&

des Rammos la nuit. On entarre fur

ces fcotes des monceaux de pierres; les évaporations fa–

Jines qui font cominuelleJ1lent élevées par les fel1x foü–

terrains , palfent a-tmvers ces monceaux,

&

lailfent fur

les pierres une fuie blanche, qui forme apres quelques

jours UDe croute de Cel. On ramalfe certe incru!lation ,

&

on lui donne le nom de

fel ammoniae .

C erte fuie

blanche ou ces Reurs out vr:timent un gout de Cel;

el·

les fe fondent dans l'eau,

&

elles Ce cryllalliCent en cu–

bes, qui ne paroilTent pas différens de ceux du fel ma–

rin . Ce fel paroh approcher beaucoup du

fel ammonia<

des anciens;

&

il parolt qu'on en doit trouver de la

meme nature dans plufieurs aUlres endroits,' ou il fe

fait des évaporations de fel fo/file par les fcux [outcr–

rains .

M. d'Herbelot rapporte dans fa

Bibliothe'l:" orienta-

1_,

que dans le petit pays de Botan en Afie, il Y a

une grorte on l'on voit de la fumée pendant le jour,

&

des Rammes pendam la nuir,

&

qu'il fe condenfe

fur les parois de cene cav ité un

f- I ammoniae ,

que les

habitans du pays appel1ent

nltfehader.

La vapeur qui

forme ce fel eli fi pénétrante, que les ouvriers qui tra–

nillent dans cme grotte

y

périLrent lorfqu'ils y re/km

un peu trop long-tems.

Nous avons deux fortes de

fel ammonine ¡"aiee;

I'u–

ne vient des lndes; elle e!l de couleur cendrée

&

en

pains de figu re conique , cornme nos pains de fucre .

Nous tirons l'autre d'Egypte

&

de Syrie, par la voie

de MarCeill e ; .elle e!l en forme de pains ronds

&

plats,

d'une pal me on deux de diametre,

&

de trois ou qua·

tre doigts d'épai/Jeur, concaves fur l'une des faces,

&

convexes fur l'autre, avec une petite cavité au ccntre

de cette face. Ces pains Com raboteux

&

de couleur cen–

drée au-dehors,

&

blaneh~tres,

tranfparens ,

&

cannelés

au·dedans . Leur gotlt e!l falé , acre

&

piquant. Cette

feconde forte de

¡_I ammonioc

e!l beaucoup plus com–

mune que la premiere, qui commence

a

etre fort rare

en ce pays-ci .

11

Y a eu pluíieurs opinions

Cur

la formarion

&

[ur

la compoíi.ion du

fd ammonja< ¡"aiee.

Les uns difoient

qu' il venoit des mines que les chamcaux répandcm fur

les fables de la Lybie,

&

que c'éroit le Cd fixe de ces

urines que la chaleur des fables faifoit fublimer; maii

cela n'di rapporté par aucun auteor digne de toi. Certe

opinion parolt :mffi faulfe, par rappon

a

notre

fd am–

moniae ,

que par mpport 3 celui des :mciens, comme

on l'a déja dit. D 'autres croyent que pour faire le

fel

nmmonioc,

on ramalfoit I'urine des chameaux ou des au–

tres bctes de charge, qu'on la faifoit évaporer;

&

qu'a–

prcs plu(ieurs 10tiollS, 011 modeloit le réfidu en forme

de pains . Enfin d'autres prétendoient que ce fel écoit

compofé de cinq parties d'urine d'homme, d'une partie

de

Cel

marin,

&

-d'nne demie-panie de fuie ; que l'on

faiCoit évaporer tome 1 'humidité de ce mcla

1

1ge ,

&

fu–

blimer le réfidu; qu'enfuite 011 dilfolvoit la matiere que

donnoit la fublimation,

&

que 1'0n faiCoit évaporer la

dilfolution pour tirer le

fel ammoniae .

Malgré tom ce–

la, nous ne faurions pas encore la vraie préparation de

ce fel,

r.~ns

le Pere Sicard

J

éCuite , miffionnaire en E·

gypte, qui a I'npporté le proc¿dé que l'on filÍt pour cor–

le préparation. Voici cn peu de mots ce qu'il en dit,

dans les

nOUVeatlX mlmoires des Miffion"aius de la

e

om–

p ag"i_ d_ 'JefllI, danI le L evallt . rome

11.

I

" On fait

duf-I

am~onia,

dans plulieurs lieux d'E-

::

Url~;ie~~mq~¡" C~a~~lal~¡I~g~~:~lI~~ ;p:::~~ ~~rl~E~~

" pte appellée

Delta,

aux environs de la ville de Jl¡Ian–

" foura . On met une certaine Cuie dans dc grandes bou–

" tcilles de verre d'un pié

&

demi de diametre avec un

" peu de fel mar;n dilfous dans de l'urine de chameaux

ou d'autres bl!tes de fomme . On remplit les bouteil–

" les jufqa'a la moitié ou anx trois ql1am,

&

on les

"

ran~e

au nombre de vingt ou trente fur un fourneau

" batl expres pOllt cet uf2ge; on entoure les bouteilles

" avec de la terre-glaiCe, de fa<;on que lenr col ne paf–

\, fe que d'nn deml-pié ' au-delfus de la terre; alors on

AMM

~

Inet

le (en :In forneau, on l'augmente

par

degré;

" &

lorfqu'il e!l poulfé a un certain point , on 1 'cnrre–

" tient pendant trois jours

i'

trois nuits . Pendant ce

" tems il fe fublime une matiere qui s'attache au col

des bomeil1es,

&

il rc!le au fond une malTe 1I0ire ;

" la matiere fublimée e!l le

¡_I ammonia•.

11

faut pour

" la préparation de ce

fel

une fuie qui ait été produi–

" te par les excrémens

de~

nnimaux, fnr-tout des cha–

" meaux ". Cette fuie e!l fort commulle en Egypte ;

car le bois y étant fort rare, on bn11c les excrémens

des animaux mélés avec la paille; on en fait de peti–

tes malTes femblables

ii

celles que les Tanneurs fom

:¡–

v'ec le tan,

&

qu'ils appellent

mottn

,)

brr./_r:

en E–

gypte on donne le nom de

gellts

it

eelles qui [om fai–

tes avec la fiente des animaux. Geofl'roy,

Mat. medo

tomo

J.

Voy-z

S

EL.

( J)

L

E

S

E

L A

M M

o

N

J

A

e, fi 1'0n en croir l'illu!lre

Boe<haave, garantit tomes les fubfiances animales de la

corruption,

/Se

pénetre les parties les plus intimes des

corps; il ea apéritif, atténuant, réfolutif, diaphorétique,

fudorifiqne, Imifeptique,

&

diurétique, propre

a

irriter

les nerfs

&

ir provoquer l'éternumem; il n'agit point fur

le corps humain par une qualité acide Ol! al kalinc, mais

par nne autre beaucoup plus pénétrante qne celle du Ccl

commun ; on l' ordonne a la dófe d'un fcrupnle melé

avec d'autres fub!lances, dans les ficvres imermittemrs,

daos les ob!lruélions.

On en fait un gargariCme de la fa<;on fuivante dans

la pnralyfie de la langue, dans le gonftemellt des a–

mygdalcs: prenc7. de Peau de Reurs de fureau, fix on–

ces ; de l'efprit de cochléaria, une once; .dn

f-I ammo–

vi""

un gros: rnele1.-les enCemble,

&

faltes-en nn gar–

garifme.

Le

fel ammoniae,

dilfous avee la chaux dans un vai[–

feau de cuivre, donne une eau opthalmique qui e!l de

couleur bleue .

Le fel volatil

&

l'eCprit volatil urineux du

ftl ammo–

ni{/(

s'ordonncnt

a

la dore de dou1.c gralns pour le fel

volanl,

&

de dou?e gourtes pour ('eCprit

&

fel aroma–

tique huileux. Tomes ces préparations fom bonnes pour

réveiller

&

irriter dans les 2ffeélions foporeufes, dans

l'affeétion hy!lérique .

On employe l'efprit de

ftl ammonj"e

pour frorter les

parties affligées de rhümatifrne.

11

ne faut point ordon–

ner les eCprits vobtils feu\s; car ils irritem

&

brulent

les membranes de l'cefophage

&

des imemos, comme

des caufiiques .

Les Rellrs maniales de

f"

ammo/1;ae

[ont un excel–

lem apéritif; elles s'ordonnent juCqu'a la dore d'un fcru–

pule. Ces Reurs mifes dans I'eau-de-vie,odonnellt la tein–

ture de Mars de Mynficht.

Le fel fébrifuge de Sylvius e!l lc rélidu Ol! le

eapltt

mortltl/m

de la diflillation du

fel ammonjae

avec le lCl

de tartre. Ce fel cry!lalliCé fe donne

ii

un gros,

&

da–

vantage, dans les fievres intermittcnres

&

autres mala–

dies .

e N)

*

A

M M

o

N I A

Q.

u

E

(G o

~HI

E) ;

c'e!l un filC con–

ere! qui tieut le milieu entre la gomme

&

In rétine .

II s'amollit qualld on le manie,

&

devient gluant daus

les mains .

11

c!l tantot en gros morceaux form¿s de

petits grumeaux, rempli de taches blanches ou rouffil–

tres, parfemé dans la fub!lance d'une couleur fale

&

prefquc brune; de forte qu'on pem fort bien le compa–

rer au melange de couleurs que l'on voit dalls le beu–

join amygdnlo'ide: tamot certe gomme e!l en larmes 011

en pents grnmeaux compaéts

&

folides, [emblables

a

de l'encens, jaunatres

&

brnns en-dehors, blancs ou jau–

nÍltres en-dedans, luifans

&

brillans. Sa faveur eft dou–

ce d'abord, enfuite un peu 2mere: fon odeur e!l péné–

trante,

&

approche de celle du galbanum, mais elle c!l

plus puanre; elle s'étend facilement fous les dems fans

fe brifer,

&

elle y devienr plus blanchc: jcttée fUf des

charbons ardens, elle s'enRamme ,

&

elle fe dillout dans

le vinaigre ou dans l'eau chaude. On nous l'apporte d'A–

lexandrie en Egypte.

Pour I'ufagc on préfere le fuc en larmes aUK gros

morceaux; il faut choifir celles <Jui fOD[ grandes, pu–

res, féches, qui ne font point rnélées de

r.~ble,

de ter–

re ou d'autres choCes étrangeres. On les Pllritie quand

elles font f.-¡les, en les faifatlt dilfoudre dans du vinaigre;

on les palle enfuite

&

on les épaiffit.

D ioCcoride dit que c'c!l la liqueur d'un arbre du gen–

re de la férule, qui nait

d.~ns

cette partie de laLy–

bie, qui e!l pres du temple de }upiter-Ammon. M.

Geo!troy dit qu'el1e découle comme du lait, ou d'elle–

meme, ou par \'incifioll que 1'0n fait

ii

nne plante

0111-

bellifere, dont on n'a pas encore la deCcription. Au re-

fie,