304-
AMI
que l'on appe1le dans <le cas
les 10rdJ-cM,mijJaiY<J. de
l'amiratteé.
Aéluellerru;¡u
(175"1)
elle fe trouve aInfi
pan.gée, n'y ayant point de haut-amiral de ce royau–
me.
1/0Jez
AMIRAL
&
AMIRAUTE' .
(Z)
A
M 1
R A U T E' ,
('}lIriJprttd.)
efl
un~
juriCdiélion
qui conno1t des comeflations en matiere de n¡arine
&
de commerce de mer . II
Y
a en France des fiéges par.
ticuliers d'
nmirtlut!
dans lous les POrts ou havres du
royaume, dOIll les appellations fe releven! aux fiéges
généraux, leCquels font uu nombre de. trois en tout
~
dont un
a
la table de marbre de PaClS , un autre a
celle de R oüen,
&
l'autre
it
Rennes: les appels de ceux··
ci fe relevent aux pnrlemens dans le reITor! defquels
ils fOil! fimés .
Ce tribunal connolt de 10US le. délits
&
différends
qui arrivem
Cuc
les mers qui baignent les clltes de Fran–
ce, de tomes les aélions procédantes du commerce qui
. fe fait par mer, de l'exécution des fociétés pour raiCon
dudit .commerce
&
des armemens, des afraires de com,
pagnies érigées pour l'augmentation du commerce; en
premiere in(hnce, des conteflations qui naiITent dans les
lieux du reíTon du parlemem de Paris, ou
il
n'y a point
de fiéges paniculiers
d'amirattté
établis;
&
par appel,
des renrences des juges particuliers établis dans
les
vil–
les
&
lieux maritimes.
11
efl compoCé de l'amiral de France, qui en efl le
chef; d'un lieutenant général, d'un lieutenant particu–
lier, d'un lielllenant criminel, de oinq conreilJers, d'un
procureur du roi, de teois [ubllituts, d'un greftier
&
de
plufieurs huiffiers.
L'
A
M 1
R AU T E' des Provinces-U nies a un pouvoir
plus é,endu: oUlre la
cónnoi(f.~nce
des comellations en
maliere de marine
&
de commerce de mer, elle elt
chargée du recouvrement des droits que doivent les
marchandifes qu'on embarque
&
débarque dans les POrts
de la république,
&
de faire conllruire
&
équiper les
vaiíTeau x nécelfaires pour le fervice des Etats - Géné–
raux. Ell e elt diviCée ell cinq colléges,
&
juge en der–
nier renart des m1tieres qui fom de fa connoilTance.
L'
A
M
J
R A
u .r
E' d' Angleterre ne differe pas beau–
coup de celle de France.
11
ell
a
remarquer [eulement
que dans tous les fiéges
d'amirtlflté,
tant les particu–
liers que le général
&
[ouverain qui ré/ide
a
Londres
toures les procédures fe font au nom de I'amiral,
&
non pas au 110m du roi .
11
faut encore remarquer cet–
te dittérence, que
l'amiraJltl
d'Angleterre a deux for- .
tes de procédures; l'une particuliere
il
cette juriCdiétion ,
&
c'en de celk la ql1'elle fe fert dans la connoilfance
des cas arrivés en plaine mer ; I'autre conforme
a
cel–
le u/itée dans les autres COllrs;
&
c'ell de celle-ci qu'
elle [e ren pour les cas de COII reITort qui ne [ont
poil1l arrivés en plaine mer, comme les comeflations
fl1rvenues dans les portS ou havres, ou
ii
la vue des
c6les .
L'A
M
IR A
U
T E' d'Angleterre comprend aum UDe
cour particuliere, appel/ée
eour d'érrltité,
établie pour
régler les difierends entre marchands.
(H-Z)
*
A M
1
TER
N
O,
(Htfl.
&
Géog.)
ancienne vil–
le d'ltalie, dans le pays des Sabills: c'efl la patrie de
l'hiflorien Sallulle.
IImitern.
a été détruite,
&
les ou–
vrages de Sallufle durerom
a
jamais. On VOil encore
dans
l'
Abrune des ruines de cene ville. On lit dans
Strabon,
liv.
f/.
qu'elle étoit (ituée [ur le penchant
d'ulle mOl1tagne,
&
qu'il en relloit de Con tems un
théatre, quclques débris d'un temple, avec une groITe
tour .
,.
A
M 1
TI
E' ,
r.
f. (
Morale.
)
Utlmitié
n'ell autre
choCe que
I'habitude d'mJretmir aVe< ,!,,,Irrlt'un
tm
eommeree h01Jnétc
&
agréable. L'amitié
ne [eroit-elle
que cela? L'
amitié,
dira-t-on, ne s'en tient pas
11
ee
poim; elle va au-dela de ces bornes étroites. M3is
ceux gui font cene obCervalion , ne confiderent pas que
deux perConnes n'entretiendront point une liaiCon qui n'ait
rien de vicieux,
&
qui lcur procure un plaifir récipro–
que., fans etre amies. L e commercc que nous pouvons
aVOlr avec le" hommes, regarde ou l'eCprit ou le creur'
le .pur commercc de l'erpr!t s'appelle fimplemcl1l
con:
noij!anee:
l~.
com".lercc ou le. 7<l'ur
s
'intérelle par ['a–
grement qu 11 en tlCe, cfl
tln"tJl .
J
e ne vois point de
notioD plus
~xat!e
.&
plus propre
¡¡
développer tout ce
qUl efl en fOl I
amlttl,
&
meme tOUles fes propriétés.
Elle efl par-li diflinguée de la charité qui efl une
difpo(jtion
il
faire du bIen
a
touS.
L'ami~ié
n'ell due
qu'a ceu. avec qui l'on el! aéluellement en commer–
ce ; le ge)!Te humaill pris en gélléral, ell trop éteodu
pour qu'il Coit en état d'avoir commerce avee chacun
de
lJOUS,
ou que
cha~ull
de nous
1
'aie avee lui.
L'a-
AMI
miti!
fuppofe la charit(, au moios la charlté llaturellc;
mais el/e aJoCite une habitude de liaiCon particuliere, ql1i
fait entre deux perConnes un agrément de commerce
mutuel.
C'eI! l'infuflifance de notre
~tre
qui fait naltrc
l'a–
milié.,
&
c'ell l'inCuftiCance de
l'amiti¿
meme qui la
détrUlr. Eil-on [eul, on [em Ca mi[ere' on fent qu'on
a be[oin d'appui; on
cherc~e
un fauteue' de [es goutS,
un compagnon de [es plalhrs
&
de Ces peines' on vcut
un homme dOn! on puiOe occuper le creur
&.
la pen–
lee: alors
l'llmitié
parolt etre ce qu'il y a de plus doux
au monde? A-t-on ce qU'OIl a Couhaité? on ahange de
[emimem.
LorCqu'on entrcvoit de loin quelque bien,
il
fixc
d'a–
bord les defirs; lor[qu'on I'atteint, on en fem le néam.
Notre ame dOIl! il
arr~toit
la vue dans l'éloigllement,
ne lauroit plus s'y repofer quand elle voit uu-del,
=
ainfi l'
amitié ,
qui de loin bornoit lOutes nos préten!ions ,
ceITe de les borner de pres; elle ne remplit pas le
vuide qu'elle avoit promis de remplir, elle nous lailTe
des beCoins qui nous diflrayent
&
nous portent vers d'au–
tees biens : aloes on fe néglige , on deviem difficile:
on exige biem6t comme un tribUl, les complnifances
qu'on avoit d'abord reyues comme un don. e'efl le
caraélere des hommes, de s'approj"ier peu-a-peu juCqu'
aux graces qu'on leur fait; une longue polTemon ae–
coutume naturellemene
a
regarder comme fiennes les
cho[es qu'on tient d'autrui: l'habitude perfuade qu'on
:t
un droit mturel rur la volomé des amis; on voudroit
s'en former un titre pour les gouverner: 10rCque ces
prétentions [om réciproques, comme il. arrive rouvent,
l'amour propre s'irrite, crie des deux clllés,
&
produit
de l'aigreur. des froideurs, des explications ameres,
&
la ruplUre.
On [e trouve auffi quelquefois des défauts qu'on s'é–
toit cachés, ou 1'0n tombe dans des pamons qui dé–
goutem de
l'amitié,
comme les maladies violemes dé–
goutent des plus dOl1x plaifirs. Aum les hommes extre–
lIJes, eapables de donner les plus fortes preuves de dé'–
vouement, ne [on! pas les plu, capables d'une conflan–
te
amitié;
on ne la trouve nulle part
fi
vive
&
fi fo–
lide que dans les erprits timides
&
Cérieux, dom ¡'ame
modérée connolt la "enu . Le Centiment doux
&
pai–
fible de l'
amitié
[oulage leur creur, détend leur efprir,
I'élargit; les rend plus confiaos
&
plus vifs; [e mele
a
leurs amuCemens,
a
leurs affaires
&
a
leurs plaifirs
myllérieux: c'efl l'ame de toute leur vie .
Les jeunes gens lleufs
a
tout, [ont tres-fenfibles
¡
l'amitie';
mais la vivacité de leurs pamons les dlfhair
&
les rend volages. La [enfibilité
&
la con6ance Cont
ufées dans les vleillards; mais le befoin les rapproche,
&
la rai[on efl leur lien. Les uns aiment plus tendre–
ment, les autres plus íolidemem.
Les devoirs de
I'"mitié
s'é,endent plus loin qu'on
ne croit: on doit a
l'amitil
a
proportion de Con degré
&
de fon caraélere; ce qui fait autant de degrés
&
de
caraéleres différens de devoirs. Réftexion importante
pour arreter le fentiment injulle de ceux qui [e plaignent
d'avoir été abandonnés, mal [ervis, ou peu conlidérés
par leurs amis. Un ami avec qui 1'0n n'aura eu d'au–
tee engagemcnt que de fimples amufemens de L ittéra–
ture, trouve étrange qu'on n'expofe pas fon crédit pour
lui;
l'amiti/
n'étoit point d'un caraélere guí exigeílt
celle démarche.
\1
n ami que l'on aura cultivé pour
la douceur
&
l'agrémem de Con entretien, exige de
vous un Cervice qui intéreITeroit votre forrune:
1
'amitié
n'étoit poin! d'nn degré
3
mériter un tel [acrifice.
Un ami, homme de bon conreil,
&
qui vous en a
donné efteéllvement d'utiles, [e formalire que vous ne
1
'ayez point conflllté en une occafion particulierc:.
¡¡
a
tOrt, cettc occallon demandoit une confidence qUl ne
re fait qu'a des amis de famille
&
de parenté; ils doi–
vent
~tre
les reuls inflruits de certaines particularités
qu'il De convient pas lOujours de commlluiquer
a
d'au–
tres amis, fuITem-ils des plus intimes . La Jufle meru··
re de ce que des amis doivent eliger, fe diverfifie par
une infinité de circonllances,
&
[elon la diverfité des
degrés
&
des caraéleres d'
amitié .
En général, pour
ménager avec foin ce qui doie contribuer
a
la [atisfa–
éliOli mutllelle des amis,
&
i
la douceur de leur com–
merce, il f3m que l'un dans fon be[oin attende ou exi–
ge touJours moins que plus de Con ami;
&
que l'au–
tee, [elon [es facultés, donne toOjours
a
Con ami plus
que moins .
Par les réllexions que nous venons d'expofer, on é–
c1aircira au [ujet de
l'amitié
uue maxime importante;
favoir que
l'amitié
doit eutre les amis trouver de l'é–
galité