ALL
Jes Oriem3UX cmployojent Ieuf ayle figuré, les E¡;y–
ptiens leuTS hic;roglyphes, les Poetes leurs imagcs,
&
·les
Philo[ophes la
fin~ularité
de leurs difcours, qui étoient
¡¡utan¡ d'efpeces d
"lllgoriu.
El)
ce cas
i)
faudra dire
que I'explication émit plus ob[cure que le tene,
&
I.'ex–
périeoce le prouva bicn; car on brouilla fi
bi~o
les
Ii–
gnes figur;ltifs avec les chofes
tigun~es,
&
la leme de
)'al!lgirie
avee le feos qu'oo préteodoit
qu'ell~
enve–
"Joppoit, qu'il fut trcs-ditlicile, pour ne pas dire impof–
lible, de démeler I'ull d'avec I'autre. Les Platonícieos
fur-IOut donooient peaucQup dans cette méthode;
&
le
defir
\le
les imiter eo tranfportant Jjuelques-uoes de leurs
idées 3UX myaeres de la vérilable religion, enfaota dans
les premie¡s fiec1es de l'Eglife les hérélies des Marcio–
pites,
~es
Vale¡ltioi
e
ns,
&
de plulieurs autres, eom–
pris fO\)5 le nom de
Gnoflil¡lltJ .
.
C'~t9it
de quelques
J
uifs récemmeot convertís, tel!
qu'Ebion, que eette maniere de raifonner s'étoit io–
Jroduite rarmi les Chrétiens. Philon, eomme {lous I'a–
voos Mja dit,
&
plulieurs autres doaeurs juifs s'appli–
.quoielJ!
a
ce fcns tiguré, tlateur pour eertains efpnts,
p'a? la opuveauré
&
la lingularité des découvertes qu'
}Is
s'i¡nagin~nt
y faire. Quelques auteurs des premiers
fiee)es du Chriltianifme, te!s qu'Origene, imitcrent les
Juifs,
&
expliquerent auffi I'ancien
&
le nouveau Te–
llament par
d~s
"llIg.ries. I/Ol"/;
AL L E'
G
o
R }
Q
u
E
S
~
f'ROPHE'TIE.
Qu¡:lques auteurs,
&
entr'aurres le P. le Bolfu, ont
penré que le fujet du pocme épique n'étoit
qu'un~
ma–
xime de mor;tle
"llIgorile,
qu'on revetoit d'abord d'une
aaion
chim~rique,
dont les aaeurs étoiem A
&
B;
qu'
.00
cher~hoit
enfui!e
dan~
l'hifloire quelque fai! inréref–
f~nt,
don¡ la vérité mife avee le fabuleux, put donner
au poeme quelque vrailfemblance;
&
qu'enfulte on don–
noit des noms aux aéleurs, comme
/lchille, Enle, Re–
naud,
&e.
I/oyo::.
ce qu'on doit penfer de cette préten–
Jion,
(ous le mot
EpOPE'E
ou
POEM'E E
'PIQ.UE.(G)
ALLEGORIQUE, adj.
(TMol.) ce qui con–
tiale "nr alllgorie. f/oye:t.
A L LE'
G
O
R
lE. Les Théo–
Jogi~ns
difiinguem
d~\ls llli:cri¡ur~
deux fortes de fens
en génér¡¡l,
I ~
fens
littér~1
&
le fens myAique.
I/oyez
S
r:
N S L I
r
T
~'R
A L
&
M
y
sr
J
Q
u
E '.
lis fubdiyifent le fens· myaique en·
a/légoriqu., tropO-
'ogiq",
&
.an"gogi1
H"
'..
•
. Le
fens
alllgoY/qll<
efi
~elUl
qUl réfulte de l'appll–
cation d'une chofe accomplie
:l
la
lettre, mais qui n'ell
pOurtan~
que lá
figur~
d'une autre chofe: ai¡¡fi le fer–
pem d'airain élevé par Moyre ,dans le defert pour gué–
rir les
lfr~elites
de leurs plaies , repréfemoi! dans un fens
alllgqri'lue
jefusrChrifl élevé en eroix pour la rédem–
ptjan du
g~nre
humain .
Les
at)ci~us it)terpr~tes
de l'Eáirure fe fom fort a!–
tac~~s
aux fens
a/llgorj¡¡r<es:
on peut s'f.n eonvaincre
en Iifam Origeoe, Clément d'Alexandrie,
&
c.
mais ces
../llgories
ne font pas toujours des preuves eonc1uan–
les,
a
moins qu':lIles oe foient indiquées dans l'Eeri–
lure meme, OU
fonMes
fiu
I~ con~ert
\manime de$
peres ,
. Le fens
"lIlgoriq"e
propremem dit, ea un fens
my–
fli'llu
q!Ji regarde l'Eglife
&
les matieres de religion,
Tel
ea
~e
poin! de do¡;lrine que fain! Paul explique
dans
fOl)
ép1tre
~u~ Gªl~tes:
/lbraham duos jilios pa–
Imil, "num de "ncilla,
&
"num d. libtra : fed qui
de a"cilla, fec"ndl/m
~'1rnem
/Jatl/J efl; qui autem de
libera,
p~r.
repr.mi./fionem: '111d! funt per
/1
L L E G 0-
~1.Al>f
(lié/a. '
Voili
I'alllgorie;
en voici le fens,
&
J'applic~tior¡
a
l'li:glife
&
i fes
enf~ns: Il~c
enim
frme
duo
~.flan1ent'!;
Imun¡ '1l1idmi in mont. Sina, in fer–
'/),tutem gener"ns; '11/d! ifl /lgar .
.' . ..
l/la "lItem
'1'/'"
furf""? efl- Jerufalem libera efl, '11/d! efl m"t.r I/o/tr" .
.. '. ' .
N01 a1ittm ¡ratres, fcclindilm /faae promiffi011is
ji"i f1lmus.
, , '.
Nor¡
fllm~s anc~lIa:
jilii ,fed liber</!
;
'1",;
¡'bertat~
Cprifll/J nos Ilberavlt.
Galat.
cap .
j'/)o
ver!
?o3·
24· 2f· 26. 29·
3t,
CG)
• A44EGRANIA,
(G/ogr.)
petite [le d'Afri–
que,
I'un~
des C3naries, au nord de la Gracieufe, au norq–
oij~fl
dc
Ro~q,
&
au nord ell de Saime-Claire . .
~
AL 4 E G R
~
"It
A
LE
G R
E
ville de Frallce en
Auvergne, généralité de l\iom , éle!!lion de Porioude, 3U
pié d'ufl6 !TlOlltagoe au-de(fus de
I~quelle
il y a \In grand
!ae.
LOI1~.
21. 22.
lat.
45'.
10 .
A
¡. ¡.
E
GRO,
trrm. de
Mnfi'lll~ ;
ce mot écrit
a
la
tete d' up air, dórigne d'l
I~nt
au vite, le troificme des
qua!re principaux
de!(r~s d~
mouvemens établis dans la
Muliqu~
italicllne,
dl/egro ea
un adje41if italien qui figni–
tie.ga;;
&
e'
eft
auffi l' expreffi?1l d'un mouvement gai
&
anImé, le plus vif de; tons apees le
preflo. I/oyrz
M
o u,
VEMENT .
ALL
Le diminutif
I/llr$rftto
¡Ildiqu~
une gaieté plus modérée,
un peu moins de vlVacité dans la mefure. (
S)
A
L L
E
L U [ A
ou
A L L E L U
1
AH,
O"
HA L–
LE L U
1 AH,
expre(jjoD de joie que l' on chame,
ou quc I'on récite daos l' églife :\ la fin de certaines
panics de
l'
office divin. Ce mor en hébreu, ou plutÓt
eompofé de dcux mots hébrellx; fuvoir,
\.,~~,
h"l/el", &
"',
¡a,
qui efi une abréviation du nom de.J)ieu
~'~',
Je–
ho'/)a,
qui tous deux fignitient
laudate D01/l"um
;
enforte
qu' en notre langu'e,
"l/elui"
veul dire propremem
lo,lez
le Sei$nettr.
S.
J
ér6me prétend que le dernier mot dOll! en com–
pofé
al/e/tú",
n' eH pojot une abréviation du nom de Dieu
mais un de fes noms inéfables; ce qu' il prouve par diver;
palfages de l' Eeriture, ou
a
la place de
lalldat. Do–
minum,
eomme nOllS !ifons dans
la
verfion latine, les
Hébreux lifcm
allelui,,;
remarquc qui n' infirme pas le
feos que nous avons donné a ce mot.
Le
m~me
Pere ea le premier qui ait introduit le mot
allclr,ia
dans le fer¡ice de l' églife: pcndam lonll-tems
00 ne I'employoit qu'une feule fois l' année dans
1
Eglife
Latine; favoir, le jour de P.1ques: mais
iI
é!oi! plus
en lIfage dans l'Egl ife Greque, 011 011 le chantoit dans
la pompe funebre des faints, eomme S.
J
érlime le té–
moigne exprelJémem en parlant de ceHe de faime
F
abi0-
le: eette eourume s'efi confervée dans eene Eglife, ou
I'on ehame mcme l'
all.llúa
quelquefois pendant le ca–
r2:me.
Saint Grégoire le grand ordonna qu'on le chamcroit
de meme toute l'année daos l'Eglife Latine; ce qui
donna lieu
a
quelques perfollnes de lui reprocher qu'
il
étoit trop attaché aux rits des Grees,
&
qu'il imro–
duifoit dans I'églife de Rome les eerémonies de ceHe de
Con[laminople: mais
il
répondit que tel avoit été autrefois
l'ufage
i\
Rome, m':me lorfque le Dape D amafe, qui
mourut en 384. introduifit la eoutume de chamer l'
al–
/eluia
daos tous les offices de I'annéc. Ce decret de
S. Grégoirc fut tellemenr rec;u dans tome l'Eglife d'Oe–
cid~~t}
qu'on y ehantoit
l'alleluia
m~me
dans l' office
des
lV!Or¡~,
comme I'a remarqué Baronius dans la de–
fcription qu'il fait de I'enterrement de fainte Radegonde.
On voit encore dans la melfe mofarabique, attribuée
a
S. lfidore de Séville, ce! intror! de la melfe des
défums:
7
u eS f.0rtio mea, Domine , .//elltia, ;n terrtÍ
1Ji'Ucntium, a/le,:tia .
Dans la fuite l'Eglife romaine fupprima le chant de
I'"//el,,;,,
dans I'office
&
dans la melfe des Morts,–
auffi bien que depuis la feptuagéfime jufqu'au gt3duel
de la
melle
du [amedi-faim,
&
elle y fubairua ces pa–
roles,
lalu tib;, Domine, reX' d!ttrna: glorid!,
comme
le pratique encore aujourd'hui . Et le quatriemc con–
de Tolede, dans l' o07,ieme de fes eanons, en tit
loi
expr~lfe,
qui a é!é adop!ée par les autres Egli-
fes d'Occident .
. Saint Auguain
1
daos (on épitre
119
ad Jan"ar ,
re–
marque qu'Ol1 l1e chantoi!
1'"lle/l/i"
que
le
jour de
p~ques
&
les cinquante jours (uival1s, en figne de Joie
de la réfurreaion de jelÍls-Chrilt:
&
S07.0mene dit
que dans I'églife de Rome 011 ne le chaotoit que le
JOur de Paques. Baronius
&
le cardinal )3ona fe fout
d~chain¿s
eODlte eet hillorien pour avoir avancé ce fait:
mais M. de Valois, daos fes notes fur cet auteur,
montre qu'
iI
o' avoit fait que rapponer l' uf:¡ge de fOil
fiecJe. Dans la melfe mofarabique , on le chamoit apres
l'évangile, mais oon pai en tout tems; au Iieu que
daos les autres Eglifes 00 le chumoi!, eomme on le
fait encore, entre I'épirrc & l'évallgile,
C'ta·
a-dire au
graduel. Sidoine Apol1inaire remarque que les fon;ats
ou rameurs chantoient
:l
haute voix
l'
"I/eluia,
comme
un lignal pour s'exciter
&
s'encaurager
iJ.
leur manceuvre .
Curvoyum hine chortu helciariorttm
R efpon¡"ntibns /l
L LE LV loA
ripi!,
/Id Chrifllm, le'/)at amnicum celet1ma:
Sic, jic ¡¡"I/ite,
"arda
'/)el villtor,
C'étoit en eftet la eoutume des prclTIit:rs Chrétiens
que de
r.~l1aifier
leur !ravail par le chan!
des
hymnc;
(ir
des pfeaumes. J3ingham,
or;g. eccUfiafl. tome l/l.
lib. X IV cap.
xj.
§.
4. (
G)
AL L
E L
UI
!I"
t
m.
(Hifl. nat.)
en latin
oxiI,
herbe
a
tleur d'Ulle fcule fcuille cn forme de cloche
1
ouver!c
&
découpée. 11 fort du calice un piail qui dt a!taché
au fond de la tleur comme un clou,
&
qui devient
dans la
fuit~
un f¡uit membraneux, oblong,
&
divifé le
plus
fouvep~
en
cinq loges qui s' Ouvrem chacune
en-dehors
par
vne fente qui s'é!end depuis la bafe du
ftuit