A 'GA
&
n'étoit qu'un mucilage ou une ¡:fpece de boue •
Sur cela, M. Boul duc Coup<;onna que ce mucilage
iUlHile qui étoit ell fi grande quantité, pouvoir venir de
la parrie furineuCe de
I'agaric,
détrempée
&
amollie;
&
la teiJllure rélilleuCe, de la (eule parrie Cuperlicielle ou
c<Jrticale . 11 s'en <IG\1ra par I'expériencc; car ayul}t [é–
paré les deuJ( parries, il ne rira de
la
reil}¡Ure .que de
I'ext¿rieu.r,
&
prerque point de I'intérieur;
~e
<jui
fai~
" oir que la
pr~mier!!
ea
la [eule purgative,
&
la Ceu–
Je
a
employer,
ti
cependant on )'employe; car elle en
tO{¡Jour~
tres-deragréable,
&
cauCe beaucoup de nauCées
&
de dégOl!.t. Pour dilllinuer
[~s
mauvais effets
I
il fau.
droit la méler avee d'autres purgatifs.
Les diffill)'ans aqueux n'oIlt pas non plus trop bien
réu ffi Cur
I'flgarie;
I'eau Ceule n'en tire rien : on n'a par
fon moyeo qu'un mucilage épais, une boue,
&
nul ex–
trait. L'eau aiMe du
CeI.
de tame, parce qU!! les Cels
alkalis des plantes diífolvem ordinairement les parties
réfineuCes , donn$: encore u.n mucilage, donl, apr.,es
q\¡~l
ques jours de repos, la parrie
rupérieur~
en tranCparen–
re, en forme de ge)ée ,
&
forr difterente du fond, qui
ell tre -éeais . De ccuc partie Cupérieure Céparée de I'au–
tre, M, Bou lduc a tiré par évaporalion a chalel" len–
te un extrait d'affc'¿ bonne confi{laoce, qui devoit con–
tenir la parúe réfineufe
&
la panie
[~line
de
I'agarie ,
l'une tirée par
re
Cel de tartre, I'autre par I'eau. Deux
ol1ces d'
agaríe
avee une demi-once de
fe!
de tartre,
:1-
voient donné une once
&.
demi-drag.mede cet extrait:
il purge
rr~s-bien,
Cans nauCées,
&
beaucoup plus dou–
cement que la reinture réfineufe tirée avec l'eCpri¡-de-vio.
Quant
i\
la partie inféricure du mucilage, elle ne puc–
ge point du tout, ce o'efi que la terre de
I'agarie,
M. Boulduc ayant employé le vinaigre. ditli!lé au
lieu de fel de tartre,
&
de la ml'me mantere, tI a eu
un exrrait tout pareil
¡¡
I'autre,
&
de la meme verru,
mais en moindre quantité,
La di(lillation de
l'agaríe
a donné
a
M . Boulduc
2fiez de fel volatil,
&
un peu de [el elJentiel: iL
y
a
lrcs-peu de Cel fixe dans la terre morre ,
L'agarie
male, que M . Boulduc appelle
fattx aga–
rí.,
&
qui n'a travaillé que pour ne rien oublier fue
cene matiere, a peu de parries réfineufes,
&
moios
encore de fel volaril 00 de rel elfeotiel . Auffi ne vient–
il que Cur de vieux arbres pourris, dans leCquels il s'e{\:
fuir une réColution ou une diffipltion des principes
a~Hfs.
L'infufioo de cet
agarie
faite dans I'eau, devient noire
comme de I'encre, 10rCqu'on la mele avec la [olution
de vitriol: aum
I'agarie
m11e ea il employé poue tein–
dre en noir. On voit par-la qu'il a beaucoup de con–
formité avec la noix de galle , qui ea une excroilfa!1-
ce d'aebres.
A
G
A TE. Les Tireurs-d'or appellem ainr. un io–
flrument dans le milieu duquel el! <;llchillfée une
agau
qui ¡en
a
rebrunir I'or.
ACATE:
a."ateJ,
f.
f.
(Hift. nat. )
pierre ,fine que
les auteurs d'hifioire nahlrelle om miCe dans la c1affe
des pierres fines demi-tran[parentes.
VOJez
PU!RRE
FIliE.
On crQÍI que le nom de
I'agate
vient de celui du
fl euve
A e"ateI
daos la vallée de N oto en Sicile, que
l'on appelle aujourd'hui
le Drillo;
&
00
prétend que
les pre¡nieres pierres
d'agate
furent trouvées [ur les bords
de ce tleuve.
La Cubllance !le
I'agate
en la meme que celle du
caiLlou, que I'on l!Ppelle communement
pierre
;,
ffifí/:
toure la différencl! que I'on peut meme entre I'une
&
l'atme, en dans les couleurs ou daos la tranCparance.
Ainri
l'agate
brute,
l'agate
Im?arfaite, par rapporr
¡¡
la
couleur
&
a la traolparence , n'en pas
diftérent~
du
caillou ;
&
10rCque la matiere du caillllu a un cerraio
degré de tranfparence ou des couleurs marquées, on
I~
Domme
agate .
.
On dillingue deux forres
d'agateI
par rapport
a
13.
tranCparence : Cavoir,
I'agate orientale
&
I'agate oe"j–
dentale:
la premiere vient ordinairement des pays Or}ell–
taux, comme fon nom le defigne;
&
on trouve la re–
conde dans les pays Occidentaux, ell Allemagne , en
Boheme,
&
e.
On reconoo¡ tI'
agote
orientale
¡¡
la net–
teté,
¡¡
la tranfparence,
&
i\
la beauté du poli; au con–
traire
I'agate
occidentale en obCcure, C:L tranCparence
en
offuf~uée,
&
Con poliment n'ell pas auffi . beau que
ceIui des
ag~tCJ
orientales. Toutes les
agateI
que I'on
trouve en Orien t n'ont pas les Ijual!tés qu'on leur ar–
tribue ordillairemenr,
&
001 rencontre queIquefois des
agates
en Occident que 1'0n pourroit comparee aux
orientales .
La
Olaliere ou la pate de
I'agate
orientalc,
COOlqJ~
AGA
l4
diCent les Lnpidaires, efi Jln caillou
demi-tr~nfparent .
pur
&
.net: mais dés qu'un tel caillou a une remtc de
coujeur, il retient farenlenr le nom d'
"gate.
&i la cou–
leur naturell¡: du ca!llpu ell laircure
&
melée de jau–
ne
(lU
de pl cu, c'd! une chalcedoine;
ti
le caíllou ell
de ¡:oulcur orangée, c'eIl une f<lrdoine ; s'i! d! rouge
c'etl une cornallOe.
Vo)'ez.
CAtLLOU, CI'IALCI!D0 t NE;
CORNAL/NE, SARDOI NE. On voit par cetrc difiinCtion
qu'il y a peu de variété dans la coulcur des
agates
orientales; elles fom blanchcs, ou pl{¡tót elles
n'on~
poinr de couleur. Au contraire
I'agate
occidentale
~
plllfieurs couleurs
&
dift~rentes
nuallces dans chaque
couleur; il
Y
en a meme de jaunes
&
de rouges, que
I'on nc peur pas confondre avcc les Cardoines ni les cor–
nalines, parce que ¡e jaune de
¡'agate
occidentale, quoi–
que melé de rouge, n'en jamais auffi "if
&
aufli net
que I'orangé de la fardoioe . De meme le rouge de
I'agate
occidentale remble etre
lav~
&
étcint en com–
paraiCon du rouge de la cornaline: e'ea la couleur du
mioium comparée a celle du vennillon.
L a maliere de
I'agate
occidemale en un caillou , dont
la tranrparence ea plus qu'a demi.oftuCquée,
&
dont
les couleurs n'on¡ ni éclat ni nertelé .
.
II el! plus difficile de díflinguer
l'
agate
des aurres
pierres demi·tranfpareotes, telles que la chalcedoine
1
la
fardoine
&
1:. cornaline, que de la reconnolrre parml les
pierres opaques, relles que le jaCpe
&
le jade; cepen–
danr on voit Couvent la matiere demi·tranfparente de:
I'agate
melée dans un meme morceau de pierre avec
une matiere opaque, tel le que le ;?rpe;
&
dan ce cas
on donoe " la pierre le nom d'
agate jaIpée,
1;
la
ma–
riere
d'agate
en fait la plus grande panie;
&
on I'ap–
pelle
jaJpe agatée,
Ii
c'en le jaCpe qui dominc .
L 'arrangemem des taches
&
l'oppoJ1tion des couleurs
dans les couches, donr
l'
agate
ca compofée, C011l des
caraéteres pour di{linguer dirléremes efpeces, qui Conr
I'agate jimpl.ment dite, I' agate on)'ee, I'agate reillée,
&
l'agate her·boriJéc.
.
L'agate jimplement dite
cn d'une reule couleur ou
de plulieurs.l qui ne fornient que des taches irréguhe–
res pofées lans ordre
&
confondues les unes avec les
amres. Les teintes
&
les nuances des couleurs peu–
vem varier preCqu'a I'iolioi; de forre que daos ce me–
Iange
&
dans cene confufion il s'y renconrre des ha–
fards auffi finguliers que biCarres. 1I femble quelque–
fois qu'on y voit des gaCoos, des ruiffeaux
&
des pay-
. fages, Couvem
m~me
des animaux
&
des figures d'hom–
mes;
&
pour peu que l'imaginanDn y conrribue, on y
apper<;oit des tab leaux en emier; telle étoit la fameule
a–
g ate
de Pyrrhus, roi d' Albanie, [ur laquelle 00 pté–
tendOlt voir, au rappon de Pline, Appol on avec Ca Iy–
re,
&
les neuf Mures, chacuoe avec res an nbuts : (Al
I'agate
dont Boeee de Boot fait mention; elle n' étoit
que de la grandeur de I'ongle,
&
on y voyoit ulJ,év(O–
que avec
fá
mitre:
&
en retournanr un peu la pierre,
le rableau changeant, il
Y
paroilfoit un homme
&.
une
tete de temme . O" pourroir citer
quanti~é
d'autres e–
xcmples, ou pILlrór il n'y a qU'3 emendre la plupan des
gens qui jettent les yeux
Cur
certaioes
agateJ ,
ils y di–
flingueOl qU3mité de choCes <Iue d'autres ne peuvent
pas meme entrevoir. C'en poulfer le merveilleux trop
loin; les jeux de la namre lI'Ont jamais produit Cur les
agateI
que quclques traits to{¡jours trop impartaits, me–
me pOllr faire une efquifTe.
L'agate onJcc
ea de plufieurs couleurs: mais ces cou–
lems au lieu de fOI mer des taches irrégulieres, C0mme
dans
I'agate
rimpllmenr dile, forment des bandes ou des
zones qui repréfcOlcnt les dirléreOles couches dont l'
a–
gote
el! compoC¡:e. L a couleur de l'une des bandes
n'anticipe pas Cur les bandes voifines. ChacUlle ell ter–
minée par un rrait ne:
&
diflinét. Plus les couleurs rom
oppoCées
&.
tranchées l'une par rappo'rt
a
l'autre, plus
I'agate o"Jee
efi belle. Mais
l'agate
elt
~are\TIent
fulCe–
ptible de ce genre de beauté, parce que ces couleurs
p'om pas unc grande vivacité.
l/oye>:.
ONYCE;.
L'agate rrílfée
ea
une cCpece
d'agate
onycc: dont les
co.ucites fom circulaires. Ces couches forment quelque–
fc:lIS plufieurs cerclq cOllcentriques Cur la furface de la
plerr~; ell~s
pcuvenr I!tre plus épailfes les unes que les au–
tres, mai! I'épaifieur de chacune en particulier di pre–
fqu'égale dans toure Coo
ét~ndue ;
ces couc/les ou p\UIÓt
ces cercles Ont quclqueCois une tache a leur centre com–
muo •
alor~
b
p.icrr~
rcífemblc en quelque
fa~on
a
un reil;
c'en pourquoi 00 les a nommécs
agatel reillé".
II
Y
a
rou venr plutieurs\ de ces ycux Cur uoe meme pierre; c'ea
uo aU"emblage de plufieurs caillous qui fe fom formés les
\lns contre les auues,
&
eoufondus en[emble en groffif·
[ant .
I
)