'1¿i
".
ÁC·T ,
:¡;
l'efpace divif¿
pa~
la viteífe , doit «!tre un
:n';,ji–
;'",m :
de forte que ti l'on appelle
E
l' efpace parcouru
dal>s le
premi~r
milieu avec la vlteífe
V ,
&
e
I'efpace par–
couru daos le fecond milieu
~vec'
la vlte([e
v,
on aula
~
,. • - -' . .. ,
',¡t
l , }
a
d'
dE
di
ií'
,+, -;; .-'
a
un
ml111'!"1.
,
c el - - lre .
V
+ -;;
=
o ,
Or il ;efl f.1.cile de .yóii que les linus d'incidence
&
de
réfraétion [om ent'r' eux comme
d E
i\ -
á
e;
d' ou il
s'enCuit que <¡e's finus [om en r¡tifon' direéte des v!teífes
V'/J,
&
c!~fr
ce que prétend
M ,
de Fermat. M'ais pOlIr
que ces, linus fl1ífent en
r~i[on
inverre de viteífes,
il
n'y
amoit _9u'a !UPPOrer
V,d E
,+,
v
á
e
==
o;
ce qui
~on,lle
E
X
1(
+
e·
,x
==
a
un
mrnlmUI>!:
&
,c'ell le prmc'lpe
de ,
M,
de.
Maupentiis,
Voya,
MINIM'UM, ,
• 00
pem voir dalls les M émóiies de: l'Académie de
Berlin"
que
nous ávons déjii cités', tdmes les autres ap–
plications qu?il.a faites de ce meme principe, qu'olÍ don
regarder comme un des plus
généraux.dela mécnanique ,
, Quelque parti qu'on prenne fur la Métaphyliqúe qui
~ui
len de baCe, ainli que fur la notion que
M ,
de Mau–
pertuis a donnée de la quanti.t'é
d1.aaion,
il n'en fera páS
m oins vrai que le produit de I'efpace par la v¡tclTe ell
un
minimlt}n
daos les lois les , pl us généralés de la na–
ture, Cette vérité géométrique due
it
M~
de M auper–
I,llis, fubliflera toujours;
&
on pourra,
Ii
I'on veut, ne
prendre le mot de
q1lantitl d'naíon ,
que pour une ma–
lJiere abrégée d'exprimer le produit de I'¿pace par la vl–
teífe,
(O)
• ACT ION , (
B elleJ-Lettru)
en matiere d'éloquence,
fe dit de tout l'extérieur de l'Orateur, de fa comenan'
ce, de fa v ix, de fon gelle, qu'il doit alTonir au [ujet
qu'il traite ,
-L 'aa iun ,
dit, Ciceron, ell pour ainli dire l'éloquen–
<;e. ¡lu
c9rp~
.' elle.
iJ
de\lx p,arties, la voi¡¡
&
le gelle ,
L :un frappe l'oreiJ.!e, l'au tre les yeux; deUJ( fens, dit
Quintilien, par lefquels nous fairon s palTer nos fentimens
&
nos paffions dans I'ame des auditeurs, Chaque paf–
lion a un ton de voix, un air, un gelle qui lui fom
propres; il en ell de meme des pen[ées , le meme ton
(le
conviem pas
a
toutes les expreffions qui fervem
it
les rendre,
"
'
Les anciens
~mendoient
la meme chofe par
pronon–
ciaeio1l,
a
laquelJe D emollhene donnoit le prémier, le
f~cond
(!JC
le troilieme rang dans I'éloquenée; c'en-ií-di–
re, pour réduire Ca pen('ée..
i\
fa julle valeur, ,qu'un di–
f<;Qurs
m~dioere
[o(} t<:'l)u de toutes les forces
&
de tou–
tes les graces de l'
aaion,
fera plus d'etfet que le plus
é loquent difcours qui fera dépourvu de ce charnie puif-
fam ,
.
,
.
"
' ,
L a premiere chofe .qu'i) faut obferver, c'ell d' avoir
la
t~te
droite; COpl1T1e ,Ciceron le reeommande , L a te–
te trop C"levéG donne un air d'arrogaocé; ti elle ell baif–
fée ou négligement penchée, e'ell une marque de ti–
m¡¡¡¡lé ou d'l1)dolence, La prudence la mettra dans fa
" éri,table lituation ,
~e
vifage ell ce qui domine le pies
dans
l'aaion,
11
n'y a, .dit .Quintilien , point de mou–
vemens ni de paffi ons . qu' il n'exprime: il menace , il ca–
r clT<;,
iI
Cupplie" il ell tri fle, il ell gai , il ell humble,
il marque la tierté, il fait enrendre une infln it!! de cho–
fes , N otre ame
[e
manifelle auffi par les yeex, La joie
leur donne de
l,'écl~t ;
la trillelTe les couvre d'un efpe–
ce de nuagc: ils font. vifs, étincelans dans I'indigna–
t ion, bailTés dans la home; tendres
&
baignés de lar-
m es pans la pidé,
,
'
•
!\u relle
l'
aai.,1
d~s
anciens étoit beaucoup plus vé–
l,1émeme Hl1e ceLle de no Orateurs, C léon, général A–
thénien, qui avoit une Corte d'élo.quence impétueufe , fut
le
p.reier ,che'/.
I.es, Grecs qui, donna J'exemple d'alJer
&
de
vcm fur
la trib\l1le , en naranguam,
11 Y
avoit
:l
R ome pes
Qra~eurs
qui a,voient ce défaut; ce qui f.1i–
foit
deman~er
par un certain V,irgilius a un Rhéteur qui
fe promcnOlt de la, forte, combien de milles
iI
avoit
parcouru en déclamant en
1
talíe ,
L~s
Rrédicateur.s tien–
!lent encore
quelqu~
chofe de cen e c0\1turne,
L 'aaion
des nemes , quqique plus ,modérée que eelle des Ita–
liens,i etl intinimen¡ plus (vi,,!!
.q~e
celJ<; des Anglois,
dont les fermons re .rédu,Cent
a
Irre frOldement une dir–
fertatiop théologiq)le fllr qpelCjuc poim de l'Ecriture; fans
lIucun mouvement,
Voyez
D ECLAMATlON , GESTE,
PR.,ONONCIATlQN ,
_ '
I
lI.CTlON
dtt P oimc ,?
5
POEME
&
E 'popie,
A !i>TION
dnnJ la
~
Voyez
(TRAGÉD IE
&
D RA-
'I'Ta.gédie,
, .
MATl QUE,
, ACTION
en P oi!jie,
ce qui fait le [ujet ou la matiere
d 'lin poeme,
, On en dillingue de de\lx [ortes.:
r
"aion .Irincipale,
~u'on
nomble proprement
atliM
ou
Jable ( Vo)'cz
FA-
ACT·
hLli): & l'
«!líon' incidente ,
qu'on 2ppel1e aurierÍ'lent
é¡iJode, V o)'ez
Epl'SODE
&
EPfSO.!)l QUE, N ous ne
tfaiteron que de la premiere ,
, Comme le grand poeme fe diviCe ell épique
&
en'
dramatique, chacune .de ces' efpeces a aufli foil
aaion
~arti~ul iere ,
Celle du: ,poel1le dr'amluique doir
~tre
une,
¡nerlglde,' dénoiilé ,
&
compleee,
&
d'une durée beau–
cO'up moindre que celle qu'on
d6rtll'~
a
l'aaion
du
poeme ép!qoe,
Voyez.
DRAMATIQUE, l'Nl'RtGUE,
Di–
NOUEMEN'r,
T:] ¡.(¡'tE' ,
TRAGÉDIE,
&c,
L 'aaion
du poeme épique doit etre grande ,' une,
emiere, mervcilleure,
&
d'uhe ,cénaine durée,
, 1°,
EI'le doit etre grande ; c'eft-a--dire, noble
&
in'–
térelTanfe, T::11)e avanturc commune, oi'dinaire,
!le
four–
nilfan( pas' de fon prop'r'e fonds des ioffruétions que fe
propofe le poeme épique, il fáut
quc . l'aé/jo·"
foit im–
portante
&
héroi'que, Ainli dans l'Ené{de; un héros
échappé des tuil1es de fa patrie, erre long-tems avec les
relles de fes corrcitoyens qui l'om choifi pour ro!;
&
malgré la colere de JUr10n qui le pourCuit fans reU.–
che, il arrive dans un puys
que
lui promettoiem les
deflins ., y défait des ennemis redoutables;
&
apres
m!lle traverfes [urmontées a
vec
:iutant de
fa~elfe
que
de v:ileur,
iI
Y
jelte les fondemens d'un' pUlífant em–
p:re , Ainti la
conqu~te
de
J
érurálem par les C roiCés;
ccJle dc!s Indes par les Portugais; la Jéduétioll' de Pa–
ris par H cnri le G rand, Ola gré les -etfortf de la Li–
gue , rOnt le fu)et des poemes du TalTe, 'du Camoens,
&
de
M ,
de Vol taire; d'oo il efl airé ¡:le concJure qu'
une hirtoriette, une imrigue amoureufe, ou telle autre
avamure qui fait le fonds de nos romans, ne peut ja–
mais devenir la mariere d'un
poe'rir~
épiqllc, qui veut
dans II! fujet de la noblelfe
&
de la majené,
ti
y
~
(feo l: manieres de rendre l'
aaio;;
épique inte–
retrame: la premiere par la dignité
&
l'irnporrance des
perConnages, C'ell la feule dom H omere falle ufage ,
n'y ayant rien d'ailJeurs d'imporram dans [es modeles,
&
qui ne puiífe arriver a des perfonnages ordinaires .
La feconde efl I'importlwce de
l'aaion
en elle· meme,
cOmme l' établiúement ou l' abolition d'une religion ou
d'un
etat,
rel qu'eft II! fujet elidifi par Virgile, qui en
ce point I'emporte fur H omere,
L 'atlion
de la Hen–
riade réunit dans un haut degré ce double intéret ,
Le
P.
le Boífu ajoute une troilieme maniere de jet–
ter de I'intéret dans
. 1'
aaión;
[avoir, de donner aux le–
éteurs úne plus haute idée des perfonnages du poem¡;
que celJe qu'un re fait ordinairemem des hommes ,
&
cela en comparant les héros du poeme avec· les hom–
mes du lieeJe préfent ,
V oyez.
HÉROS
&
CARACTERE,
2· .
L '
aaion
doit etre
Ulié,
c'ell-a-dire, que le poete
doit fe borner a uue feule
&.
1l11!que elltreprite illutlre
exécutée par ron !téros,
&
ne P,lS émbraJIer
I'hilloir~
de fa vie
rollte
entiere, L' Iliade n'ell que l'hilloire de
I~
colcre, d'AchiJle ,
&
l' Odylfée , que celle du re–
tour d' lilylTe
a
Itaque , H omere o'a voulu décrire ni
tome la vie de ce dernier , ni toute la guerre de Troie,
Stace au contraire,
danJ fon Achilléide ,
&
Lucain
danJ
J" Ph:1rJale,
om entalle trqp d'évenemem décuutÍls
pour que leurs ouvrages méritem le nom de
pDime>
".¡i,!IUJ,
On leur doane celui
d'héro;'!"eJ,
parce qu'il
s'y agit de héros , Mais il faut prendre garde que l'uni–
ré du héros ne fair pas l'unité de
l'
aalon,
La vie. de
l'homme eíl pleine tl'inégalités ; il change fans celle de
delfein, ou par l'inconHance de fes paffions , ou par
les accidens imprévus de
111
~ie,
Qui voudroit décri–
re tOut I'homme, ne
form~roit
qu'un tableau bifarre ,
'Un contrane de paffions oppofées fan s li:¡jfoll
&
f,1ns
ordre , C'ell pourquoi l'épopée n'ell pas la loüange
d'un héros qll'on fe propofe pour modele , mais
le
récit d'une
né/ion
grande
&
illullre qu'on donne pour
exemple,
,. .
1I en efl de la Poefie comme de la Peinture, L'u–
nité de
l'aaion
principale n'empeche pas qu'on n'y met–
te plulieurs incidens particuliers,
&
ce incidens fe nom–
me11t
épiJodeJ,
L e dellein ell formé des le commen–
cement du poeme, le héros en viem
ii
boot en fran–
chiífant tous les obftacJes; c'ell le récit de ces oppo–
{itions qui fait les épifodes , tnais touS ces épilodes dé–
pendem de
I'áaion
principale,
&
[om tellemem liés
avec elle
&
li unis entr'eux , qu'on ne perd )amais de
vl1e ni le heros, ni
l'aé/ion
que le pocte s'ell propolé
de challter,
Ail
moins doit-on fuivre ilwiohblement
cet~e
reg,le, (i l'on veut 'lue I'unité
d'aaion
loit con–
[erfée,
D iJCOUTJ .f"r le P oe'me épiqtte
fl
1"
tétc dtt T é–
lema,!,! ,
12,
&
13,
Princip, pOUT la lea ,
d~J
P of /cJ
tom,
1
,
p, 109,
,
3°, Poor l'intégrité de
l'aaion,
il
fauí:, felon, Ari–
llo-