ADA
s'npprenncnt que par I'ufige
&
par la réflexion. C'en
dQne fans fondemem qu'oll lui amibue l' invemion des
lemes hébrai·ques, le.. pfeaume X C I.
&
quc\ques
ou~
vmges fuppoles par les Gnoltiques
&
d'aUlres Nova–
teurs.
f" .
Q
oique la certitude du r.,lut d'
Adam
ne foit pas
un tait clnirement revélé, les Peres, Ion 3és
[m
ces mots
du Livre de la SagelTe,
ch. x . v.
2..
ett{fodivit
&
ed,,–
xit
ill",,,
,¡
d.liao fl'o,
om
cnfeigné qu'il fit une folide
pénltence . C'en auffi le fentiment
de~
Rabbins,
&
I'E–
glife
a
condamné I'opinion contra;re dans Tatien
&
dans
les Encratites .
I1dam
mourUI 5gé de neuf cents trente
~ns,
&
lut enterr': a Hébron, felon quelques·uns Qui s'ap–
pnient du paflage de JoCué, que nous avons déja
ci–
té. D '3\1treS, en plus grand nombre, foutiennent qu'il
fut enterré fur le Cal vaire; enfort" que le pié de la
Croix de Jefus-Chrilt répondoit
3
l'endroit
m ~me
ou
repoCoit le Grane du premier homme, atin, difent·ils,
que le fang du Snuveur coulant d'abord fur le chef de
ce
~temier
coupable, puritih la natnre h'lmaine comme
dans r.,
Cource,
&
qUe l'homme nouvenu mt enté fm
I'ancien. Mais S . Jer6 me remarque qne cette opinion,
qui erl
alTc~ propr~
a
Rater les oreilles des pellp'es, n'en
en pas plus certame pour cela:
favorabiliJ ooinio,
&
mtth~nJ
aurem populi, me tamm ,vera.
In M ath.
cap.
X,xVII.
Le terme d'
I1dam
en matiere de morale
&
de fpi–
tualité, a des .
fig~i6cations
fort différentes felon les di–
vers Iloms adJeéhfs avee lefquels il fe trouve joint .
Quand
i1
accolnpagne ceux-ci,
p,.~mier,
7Jie17,
&
an–
ei.n,
il
fe prend quelquefois dans un fens
litt~r.l,
&
alors il figm6e le premier homme eonfidéré
"pre~
fa
chOte, eomme I'exemple
&
la caure
de
la foiblefre hu–
m aine: quelquefois dans un f<ns
fi~uré,
pour le.' vires,
les paffions déréglécs, tout ce qtli
pan
de la cup:dité
&
de
la
natme dépravée par le péché d'
Adam
.
Quand
iI
en joim aux adjeaifs
nortVealt
ou
fuond ,
ji
fe prend
toíljours daos un fens fi guré,
&
le plus fouvent il fi
gnifie Jefus-Chrin, -comme l'homme Dieu , faint por ef·
fence , par oppofition
a
I'homme pécheur, ou la iuctice
d'une ame v¿ritablemem ehrétienne ,
&
cn Il"':n
rra
I tou–
te vertu ou fainteté exprimée fur eelle de Jefus-Chrin
&
produite par fa graee .
(G)
,
~
A
l?
A
IY1
A,
(G /og. "nc .
)
viIIe de a PentaDole,
qm étott vol/ine de Gomorrhe
&
de Sodome,
&
qui
fut
eonfu mé~
av.e elles .
• A O A M A N
TI
<;
r. (
H ift. nato
)
nl1m
d'
une
~lante
qui cr?\t en
~rménie
&
dans la C:appadore ,
,'1(
a laquelle Plme attnbue la vernt de terrafrer
le'
lion~
&
de leur 6ter leur férocité.
f/oyez le liv.
XXIV
chap o
X 1111·
.. A D A
MI
Q
U E (
ter".
)
adamica terra,
(
Hin.
7Iat.
)
Le
fond de la mer efl induit d'un limnn falé
gluatlt, gras, mucilagineux
&
femblable
a
de la gel!e:
on le découvre aifémem apres le reRllx dcs eaux.
C~
limon r,end I;s lieux qu';Jles
on~ aba,)donll~s,
fi p;lif–
f:lns ,qu on n .y avauce qu Avec peme
n
paroa Qne c'efl
un dépÓt de ce que les eaux de la meroOnt rle olus
glaireux
&
de plus huileux, qui fe précipitanr cont;n'Jel–
lement de meme que le fédiment Que les e:l" X ormre'
laitlent tomber infenliblemenr au fond des vaiCTeanx Qui
les renfermem, forment une efpece de vafe Qu'on ap–
pelle
~erra
ad,,-miea.
On conjeaure. qu'olltre la Rron e
quanmé de po!{]ons
&
d~
plantes ql1' meurent cominuel ·
lement,
&
qt11 fe pournlTent dans la mer, I'air eontri–
bue encore de quelque chofe
¡¡
l'augmentation du limon
do nt il s'agit; car on obferve que la
terre adamiqlle
fe
trouve en plus gpnde quantité dans les vailTeaux que
I'on a couverts hmplemem d' un linge , que dalls ceux
qui om élé fcellés hermétiquement .
M l moi" de
l'
A–
rad/ mie , annl e
( 700.
pago
29.
!\
D A M I T E
SOl/
t\
D M 1E N S,
r.
m . pI.
( Th/olog.
)
I1damift'"
&
I1damiani,
feae d' anciens
hérériques , qu'on croit avo;r été ún rejenoll, des Bafili–
dicns ,
&
des Carp oratiens .
S. Epiphane, apres lui
.'i.
Auguflin,
&
enfuite 1'héo–
doret, fom mention des
I1damiteJ :
mais les critiques fotlt
partagés [ur la véritable origme de certe feae ,
&
fur le
nom de fon autt ur. Cellx qui penCent qu'elle doit fa
nailTance , Prodicus, direiple de C arpoerate, la font
commencer au milieu <lll
lle
{iecle de l'Eg life: mais
il paroJt par Termllien
&
par faint Clément d' A le–
xandrie, que les feéh teurs de Prodicus ne porterem
jamais le nom d'
I1damiteJ,
quoique dans le fond ils
~rofefl'"aCTent
les 1"IIi!"mcs errems que ceux-ci . Saint E–
phane en le premt!t qui parle des
IIdamites,
fans dire
qu'ils éroient di[ciples de Prodicus:
il
les place dans
Tome
l.
ADA
I07
fon catalogue des H érétiques apres les Mohtanilles
&
avam les Théodotiens, e'ell-a-dire, [ur la
fin
du
(,e.
necle.
Quoi qu'il en foit, ils prirent, [eloll ce pere, le nom
d'
I1damiteJ,
parce qu'ils prétendoient avoir été rétablis
dans I'état de oamre innocente ,
~t1e
tels qu'Adam
:In
moment de [a créntiol1 ,
&
par eonféquent devoir imi–
ter fa nudité . lI s détenoicllt le mariage, roíltenam que
l'union conjugale n'auroit jamais eu \ieu fur la terre
fans le péché ,
&
regardoient la JoüilTance des femmes
en commun comme un privilége d, lem prétendu ré–
tablilTement dan. la juflice originelle. Quelqu'ineompa–
tibies que fulTent ces dogmes infames avec une vie cha–
fle, quelques·uns d'eux ne lailToient pas que de fe van–
ter
d'~tre
contlnens,
&
aCTlIroietlt que
ti
quelqu'utl des
leurs tomboit dan
s
le péché de In chair, ils le chafroient
de leut afremblée, comme Adam
&
Eve nvoiem été
ehalTés du paradis terrellee pour avoir mangé du fruit
défendu· qu'ils fe rcgardoiont eomme Adam
&
Eve,
&
leur :emDle comme le paradis. Ce-temple apres tout
n'étoir qu'un C011terraitl, une eaverne obleure, ou un
poele dans lequel ils entroient tout nuds, hommes
&
femme'·
&
l. tout Icur étoit permis, jufqu'il I'adul–
tere
&
a
I'incefle, des que I'ancien ou le chef de leur
iociété avo;t prononc¿ ces
~aroles
de la Genefe,
ch~p.
j.
v
22.
Coercíte
&
multlpllcamml.
Théodoret aJoute
que po Ir commettre de pareillos aaions, ils n'avoient
pa!
'm~tne
d'égard
a
I'honnétcté publique,
&
im!toient
l'impudence de Cyniques du p2ganiiille. Tertuli1en af–
mre qu'ils nioiem avec V alentin I'unité de Dieu, la né–
ce(lir~
de la priere,
&
trairuient le martyre de folie
&
d'exrr~vaganre.
Saint Clément d'Al exandrie dit qu'i1s
fe vantoient d'avoir d-s livres fecrers de Z oroaflre, ce
qui a fait conieélurer
¡¡ M.
de Tillemont qu'ils étoient
adonnés
3
la mllgie . Epiph.
ha'ref
p .
Théodoret,
liv.
l . ha'"tiear. f abular.
Tertul l.
eontr. P rax. c. iij.
&
in Seolrpinc. c. xv.
Cl em. Alex.
Strom. lib.
l.
Tille–
ml 'nt,
tome !l. page
280.
Tels furent les anciens
I1damiteJ.
Leu( feae ob[cu–
re
&
déteflée ne fubrifla pas apparemment long-tems,
puirQue raint Epiphane doute qu'il y en eut eneore..,
lorfqu';l écrivoit : mai, elle fut renouvellée dans le XtJ.
fieele par un certain
Ta>1deme
connu encore lous le nom
de
Tanchelin,
qui fema fes erreurs
a
Anvers fous le'
regne de I'empereur Hcnl i
V.
Les principales ¿ruient
Qn'il n'y avoit pO;nt de dillina·on entre les prerres
&
les
!ai"~s ,
&
qne la forniearion
&
I'adulrer~
éroient des
aélions r.,intes
&
méritoires . Acc'"lmpag1lé de trois
mil–
les fcél érats .rmés il accrédit!l cette
a
,éltlne par fon
é loqnence
&
par fes exemp\es; fa feéle luí furvécut
pen,
&
fut
éreinte par le
~ele
de faint
N
ürbert .
D'autres
I1damiteJ
reparurent encore dans le xiv. fie–
c
e
fous le nom de
T "rlupins
&
de pauvreJ
F,.ereJ,
dans le Dauph:né
&
la Savoie . lis füu tenoien\ que
l'homme arrivé a un certain érat de perfcaion, éroit
affranehi de la loi de
pn
ffi ons,
&
que bien Toin que la
liberté de l'hommc fage confi'Ht
ií
n'etre pas follmis
a
leut empire, elle conlitloit nu contraire
a
fecoüer le
joug des lois divines. lis alloient rous ouds,
&
com–
meuoient en plcin jour les aaions les plus brutales.
Le R oi Charles V. fecondé par le
~ele
de Jacques de
Mora, D ominicain
&
inqui,¡ teur • Bourges, en tir
pé–
rir plufieurs par les Ramme. ; on bnila auffi queiques–
uns de ¡ems livres
¡¡
Paris d:lns la place du marché
aux pourceaux, hors
la
me fain t H onoré.
Un fanatique nomm':
Picard,
n~rif
de Flandre, ayant
pénétré en AlIemagne
&
en Boheme au commence–
ment du xv. liecle , renouvella ces erreurs,
&
les ré–
pandit fur-tout dans I'armée du fameux Z itca malgré
la févérilé de ce général . Picard trompoi! les peuptes
par fes prefliges,
&
fe qualifioit
ji/¡
de D iell
:
iI
pré–
tendait que comme un nouvel Adam il avoit ét': en–
voyé dans le monde pour y rétablir la
loi
de namre,
qu'il failoit fur· tout confiller dans la nudiré de tOnteS
les parties du corps ,
&
dans la communautés des tem–
mes 11 ordonnoit
a
fes di[ciples d'aller nuds par les
rues
&
les places publ iques, moins réfervé
a
cel é¿¡ard
que les allciens
I1damiteJ,
qui ne fe permettoient cette
licence que d:lns leurs afrembl¿es Q uelques Anabaptilles
tenterent en H o llande d'augmenter le nombre des [e–
aateurs de Picard: mais la fé vérité du gou vernement
les eut bien· tÓt dtffipés . Cette fea e a auffi trouvé des
partif~ns
en POlog',e
&
en Angleterre: ils. s'afl'"cn:tblent
la nmt;
&
I'on prétend qu'une des maxlmes 10nJa–
mentales de. leur iociété en contenue daos ce yers;
jllra