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ADA
ABns
la compolition de' plulieurs mots . tant en
La~
tin qu't:n Franc;ois;
amare,
aimer :
adamare,
aimer
fort:
~ddttion,
do¡.nler,
adonner;
on écrivoi( autrefois
addon–
n er, s'applÍtluer
a,
s'attaeher, fe livrer: ;et
ho~me
eft adonHI au 7J;n, au jett,
&c.
Quelquefois le
d
en Cupprimé, comme dans
aligner,
.agttl rir,
am.éliorer,
anéantir;
on confcrve le
d
10rr–
que le limpIe commcnce par une voyclle, felon Con
étymologie;
adoptu, adoption, adhlrer, adh/fion, ad–
apter;
&
dans les mots qui commencem par
m, ad–
m ettre , admirer, adminiflrer, adminiftration
;
&
eoco–
re dans ceux qui commencem par les con(onnes
j
&
'P;
adjacent, adjeélif, adverbe, adverfairo, adjoine :
autrefois on
prouon~oit
advent, advis, advocae:
mais
depuis qu'on ne prononee plus le
d
dans ces trois der–
niers mots, on le Cupprime au!Ii dans l'écriture.
·Le méchaniCme des organes de la parole a fait que
le
d
Ce cl¡ange en la leme qui ¡:ommence le mot lim–
pIe, fel on l'étymologle ; :ilnfi on dit
acCltm"Ier, affir–
mer, affaire
(
ad faciendl{m), affamer, aggréger, a»–
,uxer,
It.nnexé, applanir,
arroge
r ,
arriver,
a.Doúer,
..teribuer.
Par la mcme méchanique le
d
étoit changé
en
e
dans
aC'lulrir, ne'l"ieJcer,
parce que dans ces deux
mots le
'l.
en le
e
dur; mais aujourd'hui on prononce
",!ulrir a,!,lief,.r.
(F)
• A
D
!í.,
(Glog. mod.)
ville de la Turquie
A
liati–
que, fur la route de Conflantjnople
¡¡
HiCpahan, & la
riviere de Z acarat.
'
• A DAD
ou
A DO D, f. m .
(Myth.)
divinité des
AlTyriells, que :es uns prenllent pour le foleil, d'antres
pour cet
A dad
qui fut étOuffé par Azael qui lui [uc–
céda,
&
qui fut adoré ainli qu'
Adad
par les Syriens,
&
fur-tout
a
Damas, au rappon de Jofephe.
Anti,!.
J"dni'{.
A
D A G E, f .
~n.
(
Belles-Leetres.
)
e'en un prover–
be ou une femence populaire que I'on dit communé-,
ment .
Voyez
PROVERSE ,
ti,.
Ce mot viel)t de
ad
&
"gor,
fuivant Scaliger,
'luod agaeur ad aliud Ji/(nandzmz,
parce que I'on s'en fen PO'lr lignltier autre cho[e.
Erafme a fait une valle
&
précieufe colleétion des
a–
d f'ges
Grecs
&
Latins, qu'il
a
tlrés de leurs Poetes,
0-
rateurs, Philofophes,
ti
e.
A dage, I'roverbe,
&
par<tmia-,
lignifiem la
m~me
chofe: mals
l'adage
en
dift~rent
du
gnome,
de la
fen–
lence
ou de I
'"pophthegme
.
Voyez
SENTENCE
ti
Apo–
J'HrHEGME,
&G.
(G)
A D A G 1
O,
terme de M UJi,!1".
Ce mot écric
a
la
tete d'un aíe dé1igne le premier
&
le plus lem des qua–
tre principaux dcgrés de mouvement établis daos la Mu –
fique ltalienne.
Adngio
en un ad verbe ltalien, qui I1gni–
fi e
a
l'aiJc , poflment;
&
c'en auffi de cene maniere qu'il
faut bame la
me[ur~
des airs auxquels il s'applique.
Vo-
Jez
MOUVEME-NT.
'
Le nom
d'adagio
Ce tranfporte alTe? communément
par méconymie aux morceaux de Mu(ique dom il dé–
termine le mouvement;
&
il en .en de meme des au–
tres mots femblables . Ainli l'on dira
un adagio de 'I'ar–
tj"i,
1m
andante de
$o
Mart ino,
"n
a"egro de L oeate/–
li,
&c. VoveZ, ALLEGRO, ANDANTe.
(S)
A DALIDE S,
f.
m. pI. (
Hift.
modo
)
Dans le
gouvernemem d'Efpagne ce fom des Officiers de Juni–
ce qui connoilTent de toutes les matieres concernam les
forces militaires,
D ans le lois du R oi Alphonfe,
il
ell parlé des
Ada–
lides
comme des Magitlrats établis pour diriger la mar–
che des troupes
&.
v.eiller fur elles en tems de guerre .
L ope?.
le~ r.epréfen~e
comme un,e
Corte
de juges qui
connodrolent des dlfférends nés a l'occafion des incur–
fions , du partage du butV" des comributions,
ti
e.
PCll[–
~tre écoit-c~
la mc!!me chofe que nos Intendens d'arm<Íe,
ou nos C ommlflaires des Guerres.
(G)
.A D A M,
f.
('I'.héol.)
.nom du prem ier homme quc
D leu créa,
&
q111 tut la nge de COut le genre-humain
fel on l'Ecriture.
'
Ce n'en pas
précif~,!,ent
comme nom propre, mais
comme nom appellatlt, que nous
pla~ons
dans oe ·D i–
~onn:lire
le Dom d'
Adnm,
qui défignc tOut homme cn
général,
&
répond au Grec
"'7pUo-"
en paniculier le nom
Hébreu
O'N,
répond au Grec
o-";¡¡"
&
au Latin
rttfttJ
a
caufe de la coulcur foulTlltre de la terre, dont
Celo~
les Interpretes ,
Adam
avoit été tiré .
'
00
p'eut voir dans la Genefe,
ehap.
1.
2.
(l.
ti
4.
toote I hifloire
d'Ada",
;
commem il fut formé du li–
mon,
&
plaeé dans le paradis terreflre,
&
lnflitué chef
&
roi de la terre,
&
des animaux créés pour Con ufa–
gc;
&
que11e fut
f~
premiere innocence
&
fa juflice
0-
~iginel1e;
par quelle defobéiU"ance il en déchut,
&
quels
ADA
.cMtimens
iI
attira fur lui-meme
&
fur fa ponérité .
I\
[am néceU"airemellt en revenir
iI
ce double étar de fé–
licité
Oc
de mif"re, de foibleU"e
&
de grandeur, pour
concevoir commem
l'homm~ ,
me
me
dans l' état pré–
fem, en un compofé h étrange de vices
&
de vertus,
íi
vivemeOt pOrlé verS le [ouwrain bien,
Ii
[ouveut ell–
trainé vers le mal,
&
fUJet
a
tam de maux qui paroiC–
fent
a
la raifon feule les chacimens
d'
un crime com–
mis aocienoemem. Les Payens meme avoient enne va
les ombres de
cene
vérité,
&
elle ell la bare tb ndamc:n–
tale de leur métempfycofe,
/le
la cIé \lni<¡ue de tout le
Cylleme du Chri!liani(ine.
Quoique touS les Peres ayent regardé ces deux dif–
férens états
d'Adam
comme le premier anneau auqnd
tiem eU"entiellemem toute la chaine de la révélalilln , o n
pem dire cependanr que S. Anguflin ell le premier 'lui
les air développés
¡¡
fond,
&
prouvé Colidement l' un
&
l'autre dans fes écrits contre les Manichéens
&
les
Pélagiens; perruadé que pour combanre avcc fucces ces
denx Seétes oppofées,
i1
ne pouvoit trOP infiner [ur I'ex–
treme diffli'rence de ces deux états, relevam contre les
Manichéens le pouvoir du libre arbitre dans l'homme
innocem,
&
aprcs Ca chClte, la force route-pui(fame de
la grace pour combame les maximes des PélagicJCls :
m:ps il n'anéantit
jamai~
daos l'un
&
I'autre úat
111
la
néceffité de la grace, ni la coopér:\tion dll libre arbi-
tre.
\
Les
1
nterpretes
&
les Rabbins om formé diverfes
quellions relatives
¡¡
Adam,
que nous allons parcourir;
parce qu'on les trouve trailées avec étendue, foit dans
le D iélionnaire de Bayle, foit dans le Diétionoaire de–
la Bible du P. Calmet.
On demande,
1 °.
combien de tems
Adam
&
Evc
demeurerem daos le jardin de délices. Quctques-uns les
y lailTent plulieuros années, d'autres que1ques Jours, d'au–
tres feulemem quelques heurés. !Jom Calmet penfe qu'ils
Y:
puren.t demeurer dix ou douze jours, & <¡u'il en for–
t1rellt
VI6.~es ,
2 °.
Pluneurs auteurs Juifs om prétendu que l' hom–
me
&
la femme avoiem été créés enfcmble
&
collés
par les épaules ayam qllatre piés , quatre m:\ins
&
deulr
teteS, femblables en (om, hors le fexe, & que Dieu
leur ayant envoyé un profond fommeil, les f¿para
&
en forma deux 'perfo nnes: idée qui a bcaucoup de rap–
POrt aux Androgynes de PIaron.
VOJez
A"DROGYNE.
Eugubin,
in Cofmopd!(Z,
veu'r qu'ils ayent été unls , non
par le dos, mais par les
c6t~s;
enCorte que P ieu, [e–
Ion l'Ecriture, tíra la femme du C6lé
d'Ada",;
mais cet–
te opinion ne s'aceorde pas avec le text" de Moyfe,
daos lequel on trouvenoit encore moins de traces de la
vilion e},\travagante
de
la' fameufe Aotoinerte Bourigl1on ,
qui pr¿tendoit q¡.¡'
IIda",
a,oit été créé hcrmaphrodire,
&
qu'avam fa chute
il
avoir engendré Ceul l. corps
d~
J eCus-Chvin.
3".
On n'a pas moins débité de fables
Cur
la beauté
~
la taille d'
Adam.
On a avancé qu'il éwit le plus Del
homme qui ait jamais été,
&
que D ien, puur le for.
mer, Ce revetit d'un corps l1Umaln parf:¡itemem peau.
D'autres
00
dit qu'il "toit le plus grand géant qui ea t
j~mais
été,
&
ont prétendu pr0l'ver cetre opinion par
ces paroles de la Vulgate,
'J0fid,
ch. xjv. N omen
He–
bron ante
'Vocabatltr
C4riath-arbe,
Adarp
rna~ir/l11J
íbi
ineer Enachim Jieus eft:
mais dans le pa(fage le mot
A–
dam
n'~n
pas le nom propre ¡In premier homme, muls
un nom nppellatif qui a rappon
~
Arbl;
enCorte que le
fens de ce patlilge en:
cet
homme (Arbé) leole /e
pita
grand ou le
p ere
des Enachims .
Sur ce tondcJ1)cnt,
&
d' autres Cemblables, les Rabbins ORt el1reigné que le
prerpier homme étoit d' une ¡aille
Ii
prodig,eufc, qu'il
s'étendoit d' nn bom du mOllde jufqu'a )'autre,
&
qu'iI
palfa des ¡les Atlantiques dans ootre cominem fans avoir
au milieu de l'Oeéan de !'eau plus hant que la ceintu–
re: mais que depuis Con péché D ieu appe(amit fa main
Cur lui,
&
le réduilit
a
la meCure de cent
aun~s
. D'au–
tres lui lailTeot 1:Ji hauteur de ncuf cents coudécs , c'en:–
~-díre
,. de plUS de milIe ¡rQis cems piés ,
&
difent que
ce fUQ
it
la priere des Anges effrayés de la premiere hau–
teur d'
,Mam,
que Dieu le réduifit
it
celle-ci .
4°. On difputc encore aujourd'hui, dans les
écol!,s,
Cm
la fciel1ce infuCe d'
Adam.
Jl
en pourtam difficile
d'en fixer l'érendl1e. L e llom qu'il a donné aux ani–
maux prouv-c qu'il en connoiífoit les
propri~tés ,
Ii
dans
leur origine wus les noms fom lignifiéatifs comme quel–
ques-uns le prétendem. Dieu I'ayam créé parfait, on
ne peut douter qu'il ne lui ait doilné un cfprit valle
&
éclairé: mais cene fcience fpéculative n 'cn pas .incom–
patible ¡¡v¡:c l'ignorance expérimemale des chofes qui ne
.
~~