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106

ADA

ABns

la compolition de' plulieurs mots . tant en

La~

tin qu't:n Franc;ois;

amare,

aimer :

adamare,

aimer

fort:

~ddttion,

do¡.nler,

adonner;

on écrivoi( autrefois

addon–

n er, s'applÍtluer

a,

s'attaeher, fe livrer: ;et

ho~me

eft adonHI au 7J;n, au jett,

&c.

Quelquefois le

d

en Cupprimé, comme dans

aligner,

.agttl rir,

am.éliorer,

anéantir;

on confcrve le

d

10rr–

que le limpIe commcnce par une voyclle, felon Con

étymologie;

adoptu, adoption, adhlrer, adh/fion, ad–

apter;

&

dans les mots qui commencem par

m, ad–

m ettre , admirer, adminiflrer, adminiftration

;

&

eoco–

re dans ceux qui commencem par les con(onnes

j

&

'P;

adjacent, adjeélif, adverbe, adverfairo, adjoine :

autrefois on

prouon~oit

advent, advis, advocae:

mais

depuis qu'on ne prononee plus le

d

dans ces trois der–

niers mots, on le Cupprime au!Ii dans l'écriture.

·Le méchaniCme des organes de la parole a fait que

le

d

Ce cl¡ange en la leme qui ¡:ommence le mot lim–

pIe, fel on l'étymologle ; :ilnfi on dit

acCltm"Ier, affir–

mer, affaire

(

ad faciendl{m), affamer, aggréger, a»–

,uxer,

It.nnexé, applanir,

arroge

r ,

arriver,

a.Doúer,

..teribuer.

Par la mcme méchanique le

d

étoit changé

en

e

dans

aC'lulrir, ne'l"ieJcer,

parce que dans ces deux

mots le

'l.

en le

e

dur; mais aujourd'hui on prononce

",!ulrir a,!,lief,.r.

(F)

• A

D

!í.,

(Glog. mod.)

ville de la Turquie

A

liati–

que, fur la route de Conflantjnople

¡¡

HiCpahan, & la

riviere de Z acarat.

'

• A DAD

ou

A DO D, f. m .

(Myth.)

divinité des

AlTyriells, que :es uns prenllent pour le foleil, d'antres

pour cet

A dad

qui fut étOuffé par Azael qui lui [uc–

céda,

&

qui fut adoré ainli qu'

Adad

par les Syriens,

&

fur-tout

a

Damas, au rappon de Jofephe.

Anti,!.

J"dni'{.

A

D A G E, f .

~n.

(

Belles-Leetres.

)

e'en un prover–

be ou une femence populaire que I'on dit communé-,

ment .

Voyez

PROVERSE ,

ti,.

Ce mot viel)t de

ad

&

"gor,

fuivant Scaliger,

'luod agaeur ad aliud Ji/(nandzmz,

parce que I'on s'en fen PO'lr lignltier autre cho[e.

Erafme a fait une valle

&

précieufe colleétion des

a–

d f'ges

Grecs

&

Latins, qu'il

a

tlrés de leurs Poetes,

0-

rateurs, Philofophes,

ti

e.

A dage, I'roverbe,

&

par<tmia-,

lignifiem la

m~me

chofe: mals

l'adage

en

dift~rent

du

gnome,

de la

fen–

lence

ou de I

'"pophthegme

.

Voyez

SENTENCE

ti

Apo–

J'HrHEGME,

&G.

(G)

A D A G 1

O,

terme de M UJi,!1".

Ce mot écric

a

la

tete d'un aíe dé1igne le premier

&

le plus lem des qua–

tre principaux dcgrés de mouvement établis daos la Mu –

fique ltalienne.

Adngio

en un ad verbe ltalien, qui I1gni–

fi e

a

l'aiJc , poflment;

&

c'en auffi de cene maniere qu'il

faut bame la

me[ur~

des airs auxquels il s'applique.

Vo-

Jez

MOUVEME-NT.

'

Le nom

d'adagio

Ce tranfporte alTe? communément

par méconymie aux morceaux de Mu(ique dom il dé–

termine le mouvement;

&

il en .en de meme des au–

tres mots femblables . Ainli l'on dira

un adagio de 'I'ar–

tj"i,

1m

andante de

$o

Mart ino,

"n

a"egro de L oeate/–

li,

&c. VoveZ, ALLEGRO, ANDANTe.

(S)

A DALIDE S,

f.

m. pI. (

Hift.

modo

)

Dans le

gouvernemem d'Efpagne ce fom des Officiers de Juni–

ce qui connoilTent de toutes les matieres concernam les

forces militaires,

D ans le lois du R oi Alphonfe,

il

ell parlé des

Ada–

lides

comme des Magitlrats établis pour diriger la mar–

che des troupes

&.

v.eiller fur elles en tems de guerre .

L ope?.

le~ r.epréfen~e

comme un,e

Corte

de juges qui

connodrolent des dlfférends nés a l'occafion des incur–

fions , du partage du butV" des comributions,

ti

e.

PCll[–

~tre écoit-c~

la mc!!me chofe que nos Intendens d'arm<Íe,

ou nos C ommlflaires des Guerres.

(G)

.A D A M,

f.

('I'.héol.)

.nom du prem ier homme quc

D leu créa,

&

q111 tut la nge de COut le genre-humain

fel on l'Ecriture.

'

Ce n'en pas

précif~,!,ent

comme nom propre, mais

comme nom appellatlt, que nous

pla~ons

dans oe ·D i–

~onn:lire

le Dom d'

Adnm,

qui défignc tOut homme cn

général,

&

répond au Grec

"'7pUo-"

en paniculier le nom

Hébreu

O'N,

répond au Grec

o-";¡¡"

&

au Latin

rttfttJ

a

caufe de la coulcur foulTlltre de la terre, dont

Celo~

les Interpretes ,

Adam

avoit été tiré .

'

00

p'eut voir dans la Genefe,

ehap.

1.

2.

(l.

ti

4.

toote I hifloire

d'Ada",

;

commem il fut formé du li–

mon,

&

plaeé dans le paradis terreflre,

&

lnflitué chef

&

roi de la terre,

&

des animaux créés pour Con ufa–

gc;

&

que11e fut

f~

premiere innocence

&

fa juflice

0-

~iginel1e;

par quelle defobéiU"ance il en déchut,

&

quels

ADA

.cMtimens

iI

attira fur lui-meme

&

fur fa ponérité .

I\

[am néceU"airemellt en revenir

iI

ce double étar de fé–

licité

Oc

de mif"re, de foibleU"e

&

de grandeur, pour

concevoir commem

l'homm~ ,

me

me

dans l' état pré–

fem, en un compofé h étrange de vices

&

de vertus,

íi

vivemeOt pOrlé verS le [ouwrain bien,

Ii

[ouveut ell–

trainé vers le mal,

&

fUJet

a

tam de maux qui paroiC–

fent

a

la raifon feule les chacimens

d'

un crime com–

mis aocienoemem. Les Payens meme avoient enne va

les ombres de

cene

vérité,

&

elle ell la bare tb ndamc:n–

tale de leur métempfycofe,

/le

la cIé \lni<¡ue de tout le

Cylleme du Chri!liani(ine.

Quoique touS les Peres ayent regardé ces deux dif–

férens états

d'Adam

comme le premier anneau auqnd

tiem eU"entiellemem toute la chaine de la révélalilln , o n

pem dire cependanr que S. Anguflin ell le premier 'lui

les air développés

¡¡

fond,

&

prouvé Colidement l' un

&

l'autre dans fes écrits contre les Manichéens

&

les

Pélagiens; perruadé que pour combanre avcc fucces ces

denx Seétes oppofées,

i1

ne pouvoit trOP infiner [ur I'ex–

treme diffli'rence de ces deux états, relevam contre les

Manichéens le pouvoir du libre arbitre dans l'homme

innocem,

&

aprcs Ca chClte, la force route-pui(fame de

la grace pour combame les maximes des PélagicJCls :

m:ps il n'anéantit

jamai~

daos l'un

&

I'autre úat

111

la

néceffité de la grace, ni la coopér:\tion dll libre arbi-

tre.

\

Les

1

nterpretes

&

les Rabbins om formé diverfes

quellions relatives

¡¡

Adam,

que nous allons parcourir;

parce qu'on les trouve trailées avec étendue, foit dans

le D iélionnaire de Bayle, foit dans le Diétionoaire de–

la Bible du P. Calmet.

On demande,

1 °.

combien de tems

Adam

&

Evc

demeurerem daos le jardin de délices. Quctques-uns les

y lailTent plulieuros années, d'autres que1ques Jours, d'au–

tres feulemem quelques heurés. !Jom Calmet penfe qu'ils

Y:

puren.t demeurer dix ou douze jours, & <¡u'il en for–

t1rellt

VI6.~es ,

2 °.

Pluneurs auteurs Juifs om prétendu que l' hom–

me

&

la femme avoiem été créés enfcmble

&

collés

par les épaules ayam qllatre piés , quatre m:\ins

&

deulr

teteS, femblables en (om, hors le fexe, & que Dieu

leur ayant envoyé un profond fommeil, les f¿para

&

en forma deux 'perfo nnes: idée qui a bcaucoup de rap–

POrt aux Androgynes de PIaron.

VOJez

A"DROGYNE.

Eugubin,

in Cofmopd!(Z,

veu'r qu'ils ayent été unls , non

par le dos, mais par les

c6t~s;

enCorte que P ieu, [e–

Ion l'Ecriture, tíra la femme du C6lé

d'Ada",;

mais cet–

te opinion ne s'aceorde pas avec le text" de Moyfe,

daos lequel on trouvenoit encore moins de traces de la

vilion e},\travagante

de

la' fameufe Aotoinerte Bourigl1on ,

qui pr¿tendoit q¡.¡'

IIda",

a,oit été créé hcrmaphrodire,

&

qu'avam fa chute

il

avoir engendré Ceul l. corps

d~

J eCus-Chvin.

3".

On n'a pas moins débité de fables

Cur

la beauté

~

la taille d'

Adam.

On a avancé qu'il éwit le plus Del

homme qui ait jamais été,

&

que D ien, puur le for.

mer, Ce revetit d'un corps l1Umaln parf:¡itemem peau.

D'autres

00

dit qu'il "toit le plus grand géant qui ea t

j~mais

été,

&

ont prétendu pr0l'ver cetre opinion par

ces paroles de la Vulgate,

'J0fid,

ch. xjv. N omen

He–

bron ante

'Vocabatltr

C4riath-arbe,

Adarp

rna~ir/l11J

íbi

ineer Enachim Jieus eft:

mais dans le pa(fage le mot

A–

dam

n'~n

pas le nom propre ¡In premier homme, muls

un nom nppellatif qui a rappon

~

Arbl;

enCorte que le

fens de ce patlilge en:

cet

homme (Arbé) leole /e

pita

grand ou le

p ere

des Enachims .

Sur ce tondcJ1)cnt,

&

d' autres Cemblables, les Rabbins ORt el1reigné que le

prerpier homme étoit d' une ¡aille

Ii

prodig,eufc, qu'il

s'étendoit d' nn bom du mOllde jufqu'a )'autre,

&

qu'iI

palfa des ¡les Atlantiques dans ootre cominem fans avoir

au milieu de l'Oeéan de !'eau plus hant que la ceintu–

re: mais que depuis Con péché D ieu appe(amit fa main

Cur lui,

&

le réduilit

a

la meCure de cent

aun~s

. D'au–

tres lui lailTeot 1:Ji hauteur de ncuf cents coudécs , c'en:–

~-díre

,. de plUS de milIe ¡rQis cems piés ,

&

difent que

ce fUQ

it

la priere des Anges effrayés de la premiere hau–

teur d'

,Mam,

que Dieu le réduifit

it

celle-ci .

4°. On difputc encore aujourd'hui, dans les

écol!,s,

Cm

la fciel1ce infuCe d'

Adam.

Jl

en pourtam difficile

d'en fixer l'érendl1e. L e llom qu'il a donné aux ani–

maux prouv-c qu'il en connoiífoit les

propri~tés ,

Ii

dans

leur origine wus les noms fom lignifiéatifs comme quel–

ques-uns le prétendem. Dieu I'ayam créé parfait, on

ne peut douter qu'il ne lui ait doilné un cfprit valle

&

éclairé: mais cene fcience fpéculative n 'cn pas .incom–

patible ¡¡v¡:c l'ignorance expérimemale des chofes qui ne

.

~~