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A .CT

fenferment dans leur

eíf~nce

deux idées : I'une qui en

cft comme la

matterc,

&

l'autre c

mm~

la

forme.

L a maticrc cúmprcnd divetfes choles.

1".

L e mou–

,'eOlent phylique de quel qu' une des facu lrés n:lrurellcs :

par exemple, de la faculté motr'ce de I'appetir fenlitif,

des lel,s exté rieurs

&

intérieurs ,

{5

e.

00

peut auffi met–

tre ell ce m tme rallg les

nél:~

m2mes de la vOlonté

conlidérés purement

&

limplemem dans leur elre na·

turel, en ra!1t ql1e ce font des etfcts produils par une

faculté phylique comme telle .

l.'.

L e défaut de que!·

que mouvement phy lique qu'on éwit capable de prodUl'

re ou en lui-m':me ou dans fa caufe; car on ne fe rend

pas moins pumífable par' les péchés d'omiffion, que par

ceux de commiffion.

3' .

C e ne fom pas feulemenr nos

propees mouvemens , nos propres habitudes

&

I'abfellc~

des UIlS

&

des amres en notre propre perfonne, qut

peuvent cOllilittler la mariere de nos

.allions

murales ;

m ais encore les mouvemens, les hablludes

&

leur ab–

fence

q.ui

fe trouvent immédiatement en autrui, pour–

vil que tour cela pui([e

&

doive erre dirigé par norre pro- .

pre volomé: ainCi

i\

Lacédemone on répondoit des fau–

tes d'utl jeune homme qu'on avoit pris eu amitié . (

Y oyn

IMPUTAT ION . )

4°. 11

n'en pas jufqu'aux

allions

des

b~tes

brutes, ou aux opérarions des végétaux

&

des cho'

fes inanimées en général , qui ne pui(!cnt fournir la ma–

tiere de quelque

alliol1

morale , lorfque ces fortes d'e–

rres fom Cufceptibles d'une direél:ion de notre volomé :

d'ou vient que felon la loi meme de D ieu, le proprié–

taire d' un breuf qui frappe des comes (

Yoye2:. Exod.

X XI.

29. ) efl tenu du Jommage que

fai~

cene bete,

s'il en connoiífoit auparavant le

déf.ur

:

amft

~n

peut

s'en prendre a un vigneron lorfque, Fa, fa négllgence,

la vigne qu'il cul tive n'a é té fenile qu'en farmens.

f'·

En6n les

aélionJ

d'autlUi, dom on en le fUJ et paffif,

peuvent ctre le fujet d'une

aE/ion

morale , en rant que

par Ca propre faute, on

a

donné lieu de les commet–

tre : ainft une femme qui a été violée paífe pour cou–

poble, en partie, 10rCqu'elle s'efl expufée imprudemment

aller dans les líeux ou elle pouvoir pr évoir qu' elle

courroit rifque d'etre forcée . L a forme des

allionI

mo–

rales conCifte daos

l'imp"tabilité,

ci

rofe déligner ainfi

cetre qualité, par laquelle les effels d'une

tJtlion

volon–

taire peuvent etre impurés a l'agent, c'ea-a-dire,

~tre

cenCés lui appartenir propremenr comme a leur aureur ;

&

c'ea cetre forme des

aE/;ons

qui fait appeller l' a–

gent

eal'¡e morale. Yoye2:.

IMPUrATlON

{5

MORALI–

TE'

del allionl.

ACTlON eft un tenne dont on Ce Cert

en M lchani-

9'1e ,

pour déligner quelquefois l'effort que fai t un corps

ou une puiffance contre un autre corps ou une autre puil–

fance , quelquefois I'effet meme 'tui réfulte de cet eltart.

C'eft pour nous conformer au langage commun des

M échanicÍt!ns

&

des PhyCiciens, que nous donnons cet–

te dCluble définition . Car fi on nous demande ce qu'on

doit encendre par

allion ,

en .n'attacham

a

ce terme que

des idées claires, nous répondro!ls que c'ea le mouve–

ment qu'un corps produir réellement, ou qU'11 tend

a

produjre dans un autre, c'efl-a-dire, qu'il y produiroit

fi

rien ne l'empechoit.

Yoye2:.

MOUVEMENT .

En effet, toure puiífance n'eft autre chofe qu'un corps

<¡ui eft aél:uel1ement en mouvement , ou qui tend a fe

m ouvoir, c'eft-a-dire, qui fe mouveroit ti rien ne l'en

cmpcchoit .

Yoye>:.

P u rSSANCE. Or dans un corp , ou

aél:uellemenr mil , ou qui tend a fe mouvoir, nous ne

v OyOl1S clairemenr que le mouvement qu'il a, ou qu'il

auroit s'jJ n'y avoit point d'obflac1e : done

l'aE/ion

d'un

corps ne fe manifefle

a

nous que par ce mouvement:

donc !lOUS ne devons pas atracher une aurre idée au mor

d'allion

que celle d'un mouvement attuel, on de fim–

pie tendance;

&

c' eft embrouiller celte idée que d'

y

joindre celle de je ne fai quel elre métaphylique, qu'on

imagine réfider dans le corps,

&

d0nt perfonne ne fau–

roir avoir de norion claire

&

di{linél:e. C'eft

a

ce me–

me mal-enlendu qu'on doit la

f~meufe

quemon des for–

ces vives, qui , felon les apparences , n'auroit jamais été

un objer de difpute ,

ci

on avoit bien voulu obferver

que la Ceule notion précife

&

diJ1il1él:e qu'on puiífe <lon–

ncr du mor de

force

fe réduit

11

jon eifet,

c'ell-a-dire

au mouvement qu'elle produir ou tend

a

produire.

f/o–

ye2:.

FORCE .

Q.uantit é

ti'

aE/ion

,

eft le nom que donne M . de Mau–

pcnuis , dans les M émoires de l'

A~adémie

des Sciences

de Paris 1744 ,

&

dans ceux de l' Académie de Berlin

1746,

au produit de la ma([e d' un corps par

1

'efpa=e

qu'il parcoun

&

ptIP

fa víteífe . M . de Maupertuis

a

dé~ouvert

cette loi générale, que dans les

c.han&em~ns

qUJ

fe font daus ['¿tat d'un corps,

[a

quantlté d'aél:lon

ACT

lor

néccflaire pour projuire ce changcmcnt, eft la moindre

qu'il eft poffi ble .

11

a appliqué heurellfcmcm ce princi-'

pe

a

la recherche des lois de la réfraél:ion

J

des lois du

choc , des lo is de I'équilibre,

{5e.

&

s'eft memc élevé

:\ des confc!quences plus fublimes fur l' exificnce d' un

premier etre. Les deux ouvrages de M . de M aupertuis

que nous vellons de cirer, mérirent tome

1 '~[[entio11

des

Philofophes;

&

nous les exhonons

i

ceue leélure : i1s

y verront que l'auteur a

fU

allier la méraphylique des

cauCes finales (

Yove2:.

CAUSES FINALE ) avec les vé–

mes fondamcntales de la méchan ique; faire dépendre

d'une meme loi le choc des corps élaftiques

&

celui

des corps durs, qui jufqu'ici avoient eu des lois fépa–

récs ,

&

r¿duire

a

un meme principe les lois du mou–

vement

&

celles de l'équilibre.

Le premier Mémoire ou M . de M auperruis a don–

né I'idée de fOil príncipe, eft du

J

5".

A vdl

1744.

&

a

la 6n de la méme all11ée, M . le Profeífeur Euler pu–

blia fon excellent Lívre:

MethodllJ inveniend; linear

curval maximi v d minimi proprietate gaudenteI.

Dans

le Cuppl ément qui y avoit été ajofíté, cet illullre G éo–

metre démontre que dans les rrajeél:oires que des corps

décrivcnt par des forces centrales , la vlte([e multipliée

par l'élément de la courbe, fait toüjours un

mi"iml/m .

Ce théoreme eft une belle applicarion du principe de

M .

de J\Ilaupertuis

~u

mouvement des planetes.

Par le Mémoire du

1

f.

Avril

1744.

que nous ve–

nons de citer, on voir que les réflcxions de M . de M au–

pertois fur les lois de la t.éfraélion, l' om conduit au

rhéorcme dont

iI

s'agit. On r.,;r le principe que M . de

Fermat,

&

apres lui M . L eibnitz, om employé pour

expliquer les lois de la réfraél:ion. Ces grands Géome–

tres om prérendu qu'un corpufcule de lumiere qui va

d'un point

it

un autre en troverfam deux milieux dilré–

rens, dans chacun defquels ir a une vlte([e différentc ,

doit y aller

danl le tem! le plUl C"tlrt

qu'il eft poffible:

&

d'apres ce principe , ils om démontré géomérrique–

ment que ce corpufcule ne doit pas aller d'un point

a

l'amre en ligne droire , mais qu'érant arrivé fur la fur–

face qui fépare les deux milieux, il doit changer de di–

reél:ion, de maniere que le ¡¡nus de fon incidence foir

au Cinus .de r., réfraél:ion, comme fa vlteífe dans la pre–

m ier milieu el1 a fa vlteífe dans le fecond; d'ou ils ont

déduit la loi

ci

connue du rapport conftant des Sinus •

YOl':::'

S INt:S , R ÚRACTlON,

{5c.

Cetre explicati on, quoique fort ingénieufe, eft fujet–

te

it

une grande difficulté ; e'eft qu'il faudroit que le

eorpufcul.e s'approch3r de la perpendlculaire dans les mi–

lieux o u fa vlteífe eft moindre,

&

qui par conféquent

lui réliftenr davanrage: ce qui parolr contraire

a

tOutes

les explications méchaniques qu'on a données jufqu'

a

préfent de la ,¿fraél:ion des eorps ,

&

en parriculier de

la r¿fraél:ion de la lumiere.

L'explication enrre autres qu'a imaginée

M.

N ewton ,

la plus fatisfaifame de toutes celles qui onr éré

donn~~$

JuCqu'ici , rend parfaitement raifon du rappon copllant

des finus , en amibuant la réfraél:ion des rayons

i

1:1

force áttraél:ive des milieux ; d'ou il s'enfuir que les mi–

lteux plus denfes, dont l'amaél:ion eft plus forte, doi–

vent approcher le rayon de la perpendicula;re: ce qui

eft eu effet confirmé par I'expérience. O r l'amaaion du

milieu ne Cauroit approcher le rayon de la perpendicu–

laire

I~ns

augmen.rer fa

v~te([e,

comme on peut le démon–

trer alfément : amfi , fUlnnt M . N ewton, la réfraél ion

doir fe taire en s'approchanr de la perpendiculaire lorf–

que la vlteífe augmente; ce qui eft contraire

a

la loi

de MM. f ern13t

&

L eibnitl.

M . de Maupertuis

a

cherché

a

concilier l'explicarion

~e

M . N ewron avee les principes métaphytiques . Au

lteu de fuppofer avec MM. de Fermar

&

L eibnit1. qu'un

corpufculc de lumiere va d'un point

a

un autre dans le

plus. court rcms poffible ,

il

fuppofe qu' un corpufcule de

lumle~e

_va, d'un po!nt

a

un, autre, de maniere que la

quantlte d

aE/,on

folt la momdre qu'il eft poffible . Cet–

te quantité

d'allion ,

dir-il,

ea

la vraie dépenfe que la

narure

ména~e.

Par ce principe philofophique,

il

trou–

ve que non-Ieulemenr les finus COnt en raifon conflan–

te, mais qu'ils font en raifon inverfe des vlcelfes ( ce

qui s'accorde avec l'cxplication de M . N ewron),

&

n011 pas en raifon direél:e, comme le pr¿tendoienr

MM_

de F ermat

&

L eibnilz.

II

ea lingulier que rant de Philofophes qui om écrit

fnr la réfraélion ,

n'

ayent p3S imaginé une maniere

ci

fimplc de concilier la métaphy(jque avec la méchani–

que; il ne falloit pour cela que faire un a([e1. leger chan–

gement au calcuJ fond é fu r le principe de M . de Fer–

mat, En effet [uivanr ce príncipe le tems, e'eft-ii-di-

re