ACI
eendreUI,
&
píqu~
de - nuanees pSles qu'on apperc;oit
qU3nd il ell émoulu
&
poli. Les eendrures fOllt de pe–
tites veines tortueufes : maís les píquures [0m de petits
trouS vuides que les partieules d'
Mier
laitlem emr'elle,
quand leur tilfu n'ell pas alfez
compaél ~
Les pailles
&
les
vei~es
rendem I'ouvrage mal-pro–
¡>re,
&
le tranchant des inllrumells inégal, roible, mou.
Les cendrures
&
les piqUllres le mettent en fde.
Pour diltinguer le bon
aeier
du mauvais, prenez le
morceau que vous Jellinez
ii
I'ouvrage dans des tenail–
IeJ ,
mene1.-le dans un feu de terre ou de eharbon,
Ce
Ion le pays; faites-Ie ehauffer doucement, comme
Ii
vous vous propofiez de le fouder: prenez garde de le
furehauflér; il vaut mieux lui donner deux chaudes qu'u–
ne;
I'acier
Curehauffé fe pique,
&
le tranchant qu'on en
fait ell en feie,
&
par conféquent rude
ii
la coupe; ne
furehauflez donc pas . QlIand votre
Mier
fera fuffifam–
ment ehaud,_porte1.-le fur l'enduroe ; prenez un mar–
teau proportionné au moreeau d'
aeier
que vous éprou–
vez; un marteau trop gros éeraCera,
&
empeehera de
fouJer: trop petit, il ne fera fouder qu
'3
la
Curfaee,
&
Iailfera le eceur intaél; le grain fera done inégal : frap–
pe? doucement votre morceau
d'acier,
jufqu'ií ce qu'il
ait perdu la couleur de eerife; remettez-Ie a feu: fai–
tes-le rougir un peu plus que cerife; plonge1.-1e dans
I'eau fralche; lailfez- Ie refroidir ; émoulez-Ie
&
le polif–
fez; elTaye?-le enfuite
&
le confidérez : .s'j[ a des pailles
des eendrures, des veines, des piquúres, vous les apper–
cevrez .
II
arrivera quelquefois qu'un, deux, trois , ou
meme tous les e6tés du moreeall éprouvé ferom ¡iar–
faits: s'il n'y en a qU'Ull de bon, faites' en le trancham
de votre ouvrnge ; par ce moyen .Ies impe!fe.élions de
\'acier
fe trouveront au dos de la plece : ma,. 1I y a des
pieces ií deux tranehans.
L'acier
ne fauroit alors etre
trop bon ni trop fcrupuleufement choifi : il faut qu'il foit
pur
&
net par Ces quatre faces
&
au cceur . .
L'
acier
d'A Ilemagne vient en barils d'environ deux
piés de hant,
&
du poids de cent cinquante livres.
II
étoit autrefois tres-bon: mais i
I
a dégélJéré .
L'étoffe de Pom vient en barres de différentes grof–
feurs : c'ell le meilleur
aeier
pour les gros inllrumens,
comme ciCeaux, fórFes, ferpes, haches,
&c.
pour acié–
rer les enclumes, les bigornes,
&
e.
L'..
cier
de Hongrie ell a-peu-pres de la
m~me
qua–
lité que l'étoffe de Pom,
&
on peut l'employer aux
m~mes
ufages .
L'acier
ae rive fe fait aux environs de Lyon,
&
n'ea
pas mauvais: mais il veut etre ehoifi par un connoif–
feur,
&
n'ell propre qu'a de gros tranchans; encore lui
préfere-t-on I'étofle de Pont,
&
I'on a raiCon. c'ea ce–
pendant le [eul qu'on emplote
a
Saint-Etienne
&
TlIiers.
L'acier
de N evers ell tres-inférieur ií
I'aeier
de rive:
il n'eft bon pour aueun tranchant: on n'en peut faire
que des focs de charrue .
Mais le bon
acier
ell propre ií toutes Cortes d'ouvra–
ges entre les mains d'un ouvrJer qui Cait I'employer. On
fait tout ce qu'on veut avee
l'acjer
d' Angleterre.
11
eft
~tonna"t
'{U
'en France,
ajoúte I'artille de quí je tiens les
Jugemens qui précedem Cur la quaJité des
aciers
(e'ell
M .
Foucou, ci-devant coutelier ),
on ne foit pas eneo–
re
parv~nu
ti
[aire
d~
hon acier, quoique ce royaume
foit le plus riehe en fer
&
en habiles ouvriers.
J'
ai
bien de la peine
i
croire que ce ne foit pas plut6t dé–
faut d'intel ligence dans eeux qui condUlfent ces manu–
faaures, que defaut dans les matieres
&
mine qu'ils [ont
a
travailler . 11 fort du royaume pres de trois mill10ns
par an pour
}'acier
qui
y
entre. Cet objet ell alfe? con–
ftdérable pour qu'on y fit plus d'anenrion, qu'on éprou–
"ir
nos fcrs avec plus de Coin,
&
qu'on rachar enfin
d'en obtenir ou de
I'acier
naturel, ou de
I'acier
artifi–
ciel , qui nous dirpensftl de nous en fournir aupres de
l'étranger. M ais pour réuffir dans eet examen, des chi–
milles, Cur-lout en petit, des contemplatifs Cyflemati–
ques ne fuffifent pas: iI faut des ouvriers,
&
des gens
pourvús d'un graod nombre de eonnoilfanees expérimen–
tales fur les mines avant que de les mettre en fer,
&
fur l'emploi du fer au Cortir des forges. 11 faut des hom–
mes de forges intelligens qui ayenr,opéré,
mai~
qui n'a–
yent pas opéré comme des antomates,
&
qUI ayent eu
pendaut vingt
a
trente ans le marteau ií la main . Mais
on ne fait pas alfez de cas de ces hommes pour les
eenployer :
cependan~
ils [ont rares,
&
ce font peut-/!–
rre les feuls dont on puilfe arteodre quelque découver–
te folide.
Outre les
aciers
dont nous avons fait mention, il Y
a encOre les
aciers' de
Piémollt, de Clameey ,
l'acier
de Carme, qui viem de Kernant en Allemagne; on
Tome l .
ACI
91
l'appelle auffi
atie.
a
la dortble mar,!"e
;
il
eft alIez bon :
L 'aci<r:' la rofe, ainl! nommé d'uDe tache qu'on voít
au cceur quand on le calle.
L'acicr
de graín de Morte,
de Mondragon, qui viem d'Erpagne ; il eft en malles
ou pains plats de dix- huit ponces de diametre, fur deux,
trois, quatre, dnq d'épailleur.
11
ne fau t pas oublier
}'acier
de Damas, li vanté par les fabres qu'on en fai–
fon: mais
il
eft inurile de s'étendre [ur ces
aeiers,
dont
l'ufage ell moins ordinaire ici .
On a trouvé depuis quelques années une maniere par–
tieulicre d'aimanter
I'acier: vOJcz
la-delfus
I'article
A¡–
MANT;
'Voyez
auffi
I'artiele
FER
fur les propriétés mé–
dicinales áe
l'acier .
N ous les rcovoyons ií cet article
parce que ces propriétés leur font communes;
&
I'on
croit que pour l'ufage de la Mededne le fer vaut mieux
que l'
aci". VOJez
Geoflroy,
Mat. medo pago
fOO.
N
ous finirons cet article
acier
par le proble me pro–
poCé aux phvliciens
&
aux chimill:es Cur quelques effets
qui nailfent de la propriété qu'a l'
aeier
de produire des
étincelles, en le frappam contre un caillou,
&
réfolu
par M. de Reaumur . On s'étoit
apper~ú
au microCco–
pe que les étineelles qui fortent de ce ehoc font au–
tam de petits globes fphériques. Cette obfervation a don–
né lieu
a
M. Kemp de Kerrwik de demander,
1'.
la–
quelle des deux fubtlances. ou· du caillou ou de
I'aci.r,
ell employée
¡¡
h
produélion des petits globes ;
2.'.
d(l
quelle maniere cela fe fait ou doit faire;
3".
pourquoi,
fi
I'on emploie le fer au lieu d'
acier,
n'y a-t-il prefque
plus d'étincelles Ccorifiées.
M . de Reaumur commcnce la folution de ces que–
{Hons par 'quelques maximes li fages , que nous ne pou–
\'ons mieux faire que de les rapporter ici. Ces que–
{lions ayant été inutilement propofées
a
la Soeitté ro–
yale de L ondres plus d'un an avant que de parvenir
a
M.
de R eaumur, .il dit qu'ou auroit Couvent ton d'en
croire des quellions plus difficilcs paree que de trcs-ha–
biles gens
¡¡
qui on les a propofées n'en ont pas dooné
la Colution; qu'iI faudroit etre bien mr auparavant qu'ils
I'ont cherehée,
&
que quelqu'un qui ell' parvenu ií fe
faire connoltre par Coo traxail, n'auroit qu'ií renoncer'
ií tour ouvrage fuivi, s'jl avoit la faciltté de fe livrer
a
tous les éclaircilfemens qui lui feroient demandés.
M. de Relumur laiffe
¡¡
d'autres ií expliquer com–
ment le choque de
l'acier
cOlme le caitiou produit des
édncelles brillantes;
&
il répond aux autres quellions,
que le fer
&
l'
a,ier
font pénétrés d'une matiere inflam–
mable
a
laquelle ils doivent leur duélilité; matiere q\l'ils
n'ont pas phitllt perdue qu'ils deviennent friables,
&
qu'ils
font réduits en fcories; qu'il ne faut qu'un inftant ,pour al–
lumer la matiere inftammable des grains de fer
&
d'
aeier
tres-petits, peut-etre moins , ou au
{fI
peu de tems que pour
.Ilumer des
gr~in
de fdl!res de bois; que
Ii
la matiere ill–
ftammable d'un petit grain d'
acier
ell allumée Cuhitement,
fi elle eft tonte allumée pre[qu'ií la fois, cela Cuffit pour
mettre le grain en fufion; que les perits grains d'
acier
dé–
taehés par le caillou Cont aulli embrafés foudainement ;
que le caillou lui-meme aide peut-etre par
la
matie¡e ful–
phureuCe qu'il fournit dans l'inllam du choe ií eelle qui eít
propre au grain
d'acier;
que ce grain
d'acier
reyrdu
li–
quide s'arrondit pendant fa chl!te ; qu' il devi@nt une
boule, mais ercufe, friable, Cpongieufe, paree que fa
matiere huileufe
&
inftammable a été brulée
&
brule a–
vec éruption; qlje ce tems fuffit pour bruler celle d'un
grain qui en dans 1'air libre: enfin que
I'aeíer
plus dur
que le fe r, imbibé d'une plus
~rande
quantité de ma–
tiere inflammable
&
mieux dillnbué, doit donner plus
d'étincelles. On peut voir dans le Mémoire meme de
M. de R eaumur,
Recueil de I'Aeadlmie des Sciente!,
amule
1736.
les preuves des Cuppofitions fur lefquelles la
folntion que nous venons de rapporter eft appuyée: ces
preuves
l'
font expofées avee toure
la
clarté, l'ordre,
&
l' étendue qu'elles méritem,deptús
la pag·39J
.jltf'!,,'¡'
403.
ACIER
tiré, terme d'Horlogerie. Voyez
FIL DE P¡–
GNON.
A C 1N I F O R M E, adj . ou
..einofa tltnica
(
en
A–
nntomie
) e'ell une membrane de l'ceil appellée auffi
"vie. VoXez
Uv
E.
(L)
A C K E N,
01<
A CHE N,
r.
ville d'
AlIemagn~
,
dans le cercle de BafIe-Saxe fur l'E lbe.
A C M
É,
f. (
Medec.
) vicnt du Grec
Uf';
pointe
; ,.
il eft partieuliercment en ufage pour {ignitier le plus
haut point, ou le fort d'une maladie; car que!ques-llns
divifent les maladies en quatre états ou périodes;
1',
l'arche
qui eft le commcncement ou la premiere ana–
que;
2.'.
l'
annbajis,
du Grec
''''''4''' ,
qui ell I'augmen–
tation du mal;
3'.
l'
neme
qui. cll le plus haue poim; 4"..
le
parawu
qui en eft le déchll .
V ~
C~