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Acr

d'une matiére dure,

aigr~

,

&

caifante,

00

en fait .une

maricre molle

&

flexible, qui en ou de

I'ac;er

ou du

fer

f orgl ,

felon la mine.

L a Iiarure nous donne deux efpeces

de

mines; les

unes, (elles font celles de France , contiennenr un fou–

fre peu adhérent qui s'exhale

&

s'échappe aifément dans

les premieres opératiorls d'u feu, ou qui peut-erre n'y

efl

~as

en aíl'!!l. grande quamité, meme avam la fufion ;

d'ou ¡I arrive que la matiere métall ique qui en efl fa–

c iltment dépouillée, rerle t¡:lle qu'eHe doir érre pour

devenir un fer forgé : les autres mines, telles fonr

c~l"

le'~ ~ui

fonr propres

~

donner 'de l'

acier

naturel,

&

'll,l'on appelle en Allelpagne

mine¡

ou

ve;nes d'ac;er ,

conriennent un foufre

4xe ,

qu'on ne

d~truit

qu'avec

beaucoup de peine.

Il

faudroit réitérer bien des fois fur

elles,

&

avec une'auglpematiCm

conlid~rable

de dépenfe,

le rravail qui aI)1ene les premieres

a

I'~tat

de fer forgé;

ce;

que I'on n'a garde de faire, car avant que d'acqué–

rir cetre derniere qualité de

fer fort,l,

elles font

ac;er.

L 'acjer

naturel efl donc, comme J'avois promis de le

démonrrer, un état moyen emre le fer de fome

&

le

ftir forsé : l'

acier

efl done, s'i1 el! permis de s'exprimer

aillfi, 1ur le palTage de l' un a I'a.mre.

Mais , pourroit-on objeéler comre ce fyfleme , fi I'é–

tat de la matiere métallique, fans lequel elle efl

acier ,

efl fur le palTage de fon premier état de mine

a

celui

o u elle feroit fer forgé, il femble 'qu'on pourroit pouf–

fér

la miDe 'qui donne l'

acjer

naturel, depuis fon pre–

m ier état, jufqu'a I'état de fer forgé;

&

il ne parolt

pas qu'on obtienpe du fer forgé

&

de

I'l'cier

de la

m eme qualité de mine. La feule chofe qu'on nous

a~prenne,

c'ell que li on y réuílilToit, on feroit fortir

les matieres d'un état OU elles valent depuis

7, 8 , 9 ,

juCqu'a

Ir

&

16

Cous la livre, pour les faire arriver ,

¡}

grands frais ,

a

\ln amre ou elles ne vaudroient que

3

a

4

fous.

En un mot, on nous apprend bien qu'avec de la

fonte, on fait ou du fer forgé ou de

l'acjer

nature l,

~

cela en fuivam a-peu-prl:s le meme procéde: mais

on ue nous apprend point, li en réitérant ou variant

le procédé, la mine qui donne de

I'acjer

narurel , don–

neroit du fer forgé'; ce qui ne feroit pourtant pas inu–

rile

a

la confirmation du Cyfleme précédent fur la dif–

férence des deux mines ,de fer. Quoi qu'il en foir, il

fiut avoüer qu'en chauffant

&

forgeant les fontes de

Sririe , Carinehie , 1'irol, A1Cace,

&

de quelques autres

Iieux, on fait de l'

"cier;

&

qu'en faiCallt les memes

opérations fur les mines de France, d'Anglcterre

l!;.

d'ailleurs, OD ne fair ,que du fer forgé.

Mais avant que d'emrer '

d~ns

le dérail des procédés

par leCqúels on parviem

i

convertir le fer de fome en

Q"jer

narurel: nous allons parler des manieres diff';ren–

tes d011t on s'e fl fer vi

PQor

comporer avec le fer forgé,

de l'

acjer

ar¡ificiel, tanl ' chel. les anciens que parmi les

m odernes ,

' M , Martin L ifler penCe qu'i1 y avoir dans le pro–

cédé qué les' aiJciens Cuivoient pour convertir le fer en

ocjú',

quelque particulariré qui nous efl maintenant in–

'c~>nnue ;

&

il prononce avec trop'de Jevérité peur-etre,

<¡ue la maniere done on exéeute aujourd'hui cene trans–

formatio!) chez

I~

plupart des nations , efl moins une

m éthode d'obtenir du véritable

acjer,

que ceHe d'em–

p.oiConner le rer par de fels . Quoi qu'il en foit du feu–

tllnem de M . Lifler, A riflote nous appreDd ,

M eteor.

!iv.IV

e vi

"

Que le fer forgé , travaillé meme, peut

" fe liquéfier de rechef ,

&

de rechef fe durcÍr ,

&

que

" c'efl par lá réitéraíion de ce procédé, qu'on lé con–

" duit

a

l'état

a'

acjer,

Les [eories du fer fe précipi–

'1

tenr, aJ011re, t-j[, dans la fulion, elles reflem au fond

' 1 des fourneaux;

&

les fers q\li en fon! débarralTéS de

" cetre maniere, prennent le llom d'

ocier.

11 ne faut

" pas ' pou/[er tr6p ' loin cet affi nage; parce que la ma–

., tiere qu'on traite ait\'li , fe 'détruit ,

&

perd conlidéra–

' 1

ble~nem

de

C~n

p,oids,

M~is

i!

n'en efl pas moins

" vral, que mOlllS 11 refle ,f'¡mpuretés, plus

I'acjer

ell '

" parfait".

.

I

,

n

y"

a beaucoup

¡¡

d~lirer

dans cettc;

d~Ccription

d'

1\–

r.iflore,

oc

iI

ri'elt pas facile '

di:

la concilier avee les

principes que nQUS avons pofés éi-devant, 11 efl vr.i

que le fer m,6ne travaillé peut

~tre

remis en fulion

&

qu'~

ehaque fois ql!'jl Ce pnrge, il perde de fon po;'ds .

Mai~

fondez , purgel. tam qu'il vous plair!!

de

certains

fers , vous n'en ferez jamais ainli de l'

acjer,

Cependant

é'efl avec du ' fer ainli purgé, qu'on fait

inconteflable~

inem '1e" mei!léur

iicjer. ,

cominue M . L ifler : il a donc

(¡uelqoe clrconnance elfemielle omire dans le procédé

p'

Arinore

(.. "

,

ACI

Voici la maniere dont Agricola dit qu'on faír ave\!

le fer de

I'acur

artificiel;

lit

le P. Kircher :úTilre

qll~

' c'efl celle qu'oll fuivoit dans l'lle d'lIva, Iieu fameux

pour cette fabricarion, depuis le tems des R om\illS

JuCqu':\. foo tems ,

" Prenez, dit Agricola, du fer diCpofé

a

la fufion,

" cependant dur,

&

facile

ii

rravailler fous le mareeau ;

" car quoique le fer fait de mioe vitriólique puilTe to(\–

" jours fe

fondr~, cepend~nt

iI

efl ou ¡Ioux, ou calTant,

,~

ou .igre. Prenel. un morceau de ce fer; faites-Ie

" chautrer rouge; coupel.-Ie par parcelles; melez-Ies

" avec I,a Corte

d~

pierre qui fe fond faci!cmenr.

P1.–

" cel. dar¡s une forge de

Serruri~r

ou dans un four,

" neau, un creufet d'un pié

&

demi

d~

diametre

&

,,' d'un pié de profondeur; remplilTel.-le de bon char-

bon ; environnez-Ie de briqucs, qui forment au–

tour du creuCet nI/e cavité qui puilTe comenir le me–

" lange de pierre fulible

&

de parcelles de fer coupé.

" L orfque le charbon contenu dans le creuCet fera

" bien allumé,

&

le ereuCer rouge;

Couf6e~

&

jettel.

" dedans peu-a-peu le I)1elange de pierre

&

de parcel–

" les de fer ,

" L orfque ce

m~I'Dge

fera en fulion , jetre1. dans le

" milieu trois

QU

quatre morceaux de fer ; poulJh le

" feu p,endant cinq ou

fix

heures ; prenel. un ringard;

remuel. bien le l1)elange fondu, afin que \es mor–

" ceaux de fer que vous avel. jetrés dedans, s'emprei–

" goent fortemem des partícules de °ce melange: ces

" particules confumeront

&

diviCerom les

panie~

grof-

lieres des morccaux de fer auxquels elle s'atracherom;

" &

ce [era, s'i1 efl permis de parler aiuli, une forte

" de fermenr qU/ les amollira.

"

Tir~7,

alors un des morceaux de fer hors du feu ;

" poreel.-Ie fous l!n

gr~nd

marceau ; faites-Ie tifer ell

" barre

&

to.urmellter;

Ilr

C~ns I~

faire c/lau!fer plus qu'i!

" ne I'efl , plongel.-Ie dans l'eau froide.

" Quand vous I'aure. trempé, caíTcl.-le; conlidé–

" rC1. fon grain,

&

voyez s'i!' efl cnr,ieremcnr

ac;er,

" ou s'i! contiem enCOre des parties ferrugineufes .

" Cela fait, reduirez touS les morceaux de fer en

" barre ; foufficl. de nouveau; rechallftC1. le creuCet

&

" le

m~lan!le

; augmente. la quantité du melange,

&

" rafrakhiITel. de cetre maDiere ce que Jes

premier~

" morceaUX n'on\ pas bu; remettel.-y ou de

uouve.ux

;

" morceaux de fer , li vous etes comem de la transfor–

" marian des prcmiecs, ou les memes; s'ils vous pa,

" roilTem

ferrugineu~;

&

conrÍnuel. comme nous avol1S

" dit

~i,

ejeilus, " .

Voiei ce que nous lifons dans

Plin~

fur la maniere

de convertir le fer en acier :

fornacum ¡naxjma dijJe–

rentia

tft;

in

jj¡

e'luidem

nucJeHJ

fe rr;

excot¡ltitllr

ad

indllrandllm aciera, aJioftue

rlZodo

ad denfanda!

jncllde~

mal/eorum,!ue rojlra .

1I

fembleroit par ,ce paifage, qUe

les anciens avoient une maniere de faire au fourneau de

I'",;er

avec le fer,

&

de durcir ou tremper leuts el1-

clumes

&

antres outils . Cetre obferv ation ell de

M_

Lifler, qui ne me parolt pas avoir regardé l'endroit

d~

Pline alTe'l. attentivement. Pline parle de deux opéra–

rions qui n'ont rien de eommun, la trempe,

&

1 'aciérie.

(¿uant au

HueleUJ ferri,

au noya\1 de fer,

iI

efl

i

pré–

fumer que c'efl une- maOe eje fer

af!in~ ,

,,\u'ils traitoient

eomme nous I'avons lu dans Ariflote , dOn! la deCcri–

ption dit Iluelque choCe de plus que ce!!e de P line ,

Mais toutes les deux fom iufu!liCanres .

Pline ajoute dans le ehapirre fu ivant ;

Ferrtlm acCE'1-

¡",I'I

;gni , nifi duretrtr rrétibus, corrft'1'pjtrfr:

&

ailJeurs,

a,!l/arr,m ¡umma differenti"a eft ,!,úbus jmmergjtr<r;

ce

qui rapproche un peu la maniere ge convenir le fer en

ac;er

du tems de Pline, de celle qui

~toit

en uCage chC1.

fes G recs , du tems d'Arillote,

'

Venons maimenant

a

celui des modernes, qui s'etl–

le plus fait de répmation par fes recherches dans cetre

matiere

i

c'efl M . eje Reaumur, célebre par un grand

nOmbre d'ouvrages , ou imprim\!,s

f~parément,

ou ré–

pandus dans les Mémoires de l'Académie des .scien.

ces; mais furtout par

~elui

ou il expofe la mapiere de

convertir le fer fbrgé en

acier

.

Sop ouvrage parut eq

T

7l.2. avee

c~

titte: l'

Art de cOl1vertir le ler forgé en

acier,

G'

'1'

A rt d'adotlcjr le fer fondrl, ou

df

f ajre des

O1lvrages de fu Íondu l1uffi finjs 'fue le ffr fo rgl.

11efl

partagl! en difrérens M émoires , paree qu'etleélivemené

1I avoi! été lu

a

l' Académie fous,

c~r\e

forme , pendant

le cours

d~

trois ans .

M. de

~eaumur ,

apres avoir

r~cpnnu

que l'

acier

ne dlffere du fer fprgé, qu'en ce qu'i! a plus de fou–

fre

~

de fel, en conclut:

10,

que la follte qULne dif–

ler~

auíli du fer forgé, que par ce !Deme

eudroi~

peu!

erre