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~ACI,

,rít

'llpe mIne dé fer qui avoit tous les caraéteres d'une

~¡ne

abood'lI1te

&

tiche, Elle rendoit en

1

7F '

par la

(uJion cinquante fur cent; ,les lilons en

~t01ent

larges

de quatre

a

cinq piés ,

&

on leur trouvoit ju[qu'a vingt

~

trente toiCes de profondeu\' , l Is conroient dans des en–

tre-deux de rochers exfrcmement écartés; ils jenoient

de touS cÓtés des \>ranches auffi groCfes que le tronc,

,&

q,ue I'on [uivoit par des galeries, La mine étoit cou–

~éur

d'árdoiCe, compoCée d'un grain ferrugineux tres-lin;

~nveloppée

d'une rerte graITe, qui, diIToute dans l'eau,

prenoit nne aITe? belle couleur d'un brnn violet, Quoi–

qu'on la pul veri lit, la pierre d'aimant ne paroiífoit point

y

faire la: moindre impreffion; I'aiguille aimamée n'en

reITentoit point non plus

¡¡

ron approchc: ¡nais lor[qu'on

llavoit

f.it

rOtir,

&

qu'on avoit dépouillé la terre ¡p-alfe

~e

Con hu!!,idité viCqueu[e, l'aimant

commen~oit

a s'y

:tttacher,

11

ea

étonnant que les corps les plus compaéh, com–

me l'or

&

I'argent, m is entre le fer

&

I'aimam, n'ar–

r€tem en aucune fa<;on I'aétion magoétique,

&

qn'eJle

foit [u[peodue par la [eule terre grille qui enveloppe la

mine.

, On tiroit cette mine en la caITam avec des coins,

comme on fend les rochers,

&

on la voituroit dans un

fourneau

a

fondre , La on la couloit [ur un lit de [able

fin, )qui lui donnoit la forme d'une planche de cinq a

fix

piés de long [ur un pié ou un pié

eX

demi de lar–

geut',

&

deux ou trois doigts d'épaitTeur, L ongtems

avant que de couler, on remuoit [ouvent avec des rin–

garas , afin de

m~ler

les de¡a eCpeces de mines qui Ce–

roiem reaées [éparées , meche en fufion, Cans cene pré–

caution,

I1

eat été

peut-~tre

mieux de ne les poim me':–

ler du tout ,

&

de ne faire couler que la partie [upé–

rieure, qui comenoit

I'a';.,-

le plus pur ," C'ea :IUX en–

trepreneurs a le temer,

Apres ceue fome, qui

ea

la meme que celle du fer,

&

qu'on yerra

¡¡

I'art, FORGE, dans le dernier déta;l;

o n rranCponoit les planches de fome ou les gheaux ,

dans une autre u(jne, qu'on appelle propremem

aeiérie ,

c'ca la que la funte recevoit [a premiere qualité

d'aeie,-,

Pour parvenir

a

ceue opération, on canoit les pla–

ques, ou gueuCes froides, en morceaux de vingt-cinq

a

trente livres peCant; on faiCoit rougir quelques-uns de

ces morceaux,

&

on les portoit [ous le maneau qui

les diviroit eo fragmens de la groneur du poing, On

po[oit ces derniers ,morceaux [ur le bord d' un creu[er

qu'on remplilToit de charbon de

h~tre:

10rCque le feu

~toir

vif , on

y

jettoit ces fragmens les uns apres les

:Iutres , comme

(j

00 eut voultl les fondre.

C'ea ici une des opérations les plus délicates de I'art ,

L e dcgré de feu doit etre ménagé de fa'Yoo que ces

m orceauX de fome [e tiennem :implement mous pen –

dam un tems tres-notable, On a Coin alors de les ra[–

fembler au milieu du foyer avec des ringards, afin qu'en

fe touchant, ils [e prelloent

&

[oudent les

un~

:IUX

:lUrres ,

Pendant ce tems les matieres étrangeres

[e

fondent,

&

00 leur procure l'écoulement par un trou fait au bas

du crenCet , Pour les morceaux rénnis

&

foudés les uns

au x

antres, on en forme une maJTe qu'on appelle

loupe,

Le F orgeron [ouleve la loupe de tems en tems avec

foo ringard pour la meme au-dellbs de la [phere du vem,

&

I'empecher de tomber au fond du creuCet , En la

foGlevant, il donoe encore moyen an charbon de rem–

plir le fond du creu[er,

&

de fervir d'appui

¡¡

la

l o~pe

élevée, Cette loupe relle cinq

¡¡

(jx heures dans le feu,

tant

a

[e former qu'a [e cnire , Quand on la retire du

feu, on remarque que c'ea une maITe de fer toute bour–

fouflée, CpongieuCe, pleine de charbons

&

de matiere

",itriliée, On la pone tonte rouge Cous le marriner, par

le moyeo duquel on la coupe en quarre groITes parts ,

chacune comme

la

rete d'un enfant, Si on calTe une

de ces loupes

¡¡

froid , ron intérieur préCeme des lan¡es

allá larges

eX

rres-brillames, comme on en voit an bon

fer forgá,

On rapporte une des quatre parts de la loupe , au

meme feu , on la peiCe Cur les charbons; on la re–

couvre d?antreS charbons; elle eft placée un peu au–

deITus de la royere, On la fa ir rougir fonement pen–

dant tr-ois ou quatre heures, 'On la porte enruite [ous

le maninet; 00 la bar,

&

on lui donne uoe forme

quarrée, On la remet encore au feu alTujettie dans une

teoaille qui Cen

a

la gou verner,

&

a

l'emp~cher

de

prendre dans le creuCet, des places qui ne 1m conv;en–

(troient

pe: .

Apres une demi-heure elle

ea

toure péné–

trée de feu , On la poulTe juCqu'au rou¡¡e-blanc; on la

retire,

911

la rvule dar¡s le [able, 011 lu' donne quelques

A ,el

eoups

de

marteau

a

maiu, puis on

la

porte fous le mar–

tmet, On forge toute la partie qui

ea

hors de la renail–

le;

011

lui donne une forme quarrée de deux pouces de

diametre, [ur frois ou quatre de long;

&

on la reprend, '

par ce bout forgé, avec les memes tenailles pour faire

une Cemblable opérarion [ur la parrie qui étoir enfermée

dans les tcnailles. Catte manreuvre Ce l'éitere trois ou

qua~re

fois,

jutl¡~'a

ce que le Forgeron [ente que

[a

manere

[~forge

a¡[ément, fans [e fenare ni caITer, Tou–

te cene opération demande encore une grande e,xpérien–

ce de main

&

d'reil pour ménager le fcr en le forgcant,

&

Juger, a la couleur, du degré de chaleur qU'11 doir

avoir ponr etre forgé,

Apres tontes> ces opérations, oo. le forgc fortement

Cous le martinet ,

I1

ea

en état de n'l'tre plns ménagé:

on I'allonge en un barre de deux piés

&

demi OU trois

piés , qu'on coupe encore en deux parties ,

&

qu'on re–

mer en[emble au meme feu , [ai(jes chacune dans une

tenaill~

différente; o n les poulTe juCqu'au rouge-blanc,

&

on les allonge enCOre eu barres plus longues

&

plus

menues! qu'on jette aum-tÓt dans I'eau pour les tremper.

Ju[ques la ce n'eC! encore que de

I'acier

brut bon

pour des inarumens grofliers, comme bl'chcs,

[o~s

de

charrucs, pinches,

&e,

D ans Cet étar il a le grain gros

&

el\' encore melé de fer, On appon e ces barres d'..

~

cier

brut dans une autre u(jne, qu'on appelle

affine,-ie.

Quand elles

y

[om arrivées, on les caífe en mOrceau:/:

de la longueur de cinq a

(jx

pouces

~

on remplit alors

le cl'euCet de charbon de terre juCqu'un peu au-delfus de

la ruyere, obCervant de lIe la pas bouchcr, On rape le

charbon pour le preífer

&

en faire un lir [olide Cur le–

quel on arrange ces derniers morceaux en forme de gril–

lage, po[és les uns [ur les autres par leurs ex trémirés

fans que, les cOtés fe rouchent; on

e~

met ju[qu',

~ua~

tre ou cmq rangs en hauteur, ce qUI forme un prilme

qu'oo voit en

/Í,

Planche de i'acicr;

puis on

environ~

ne le tout de charbon de terre pilé

&

mouillé, ce qui

forme une er011,e ou calottc :lutOur de ce perit édifice.

Cene crOate dure autant que le reae ¿e I'opération

~arce

qu'ón a Coin de l'entretenir

&

de la

r~l1ouvelle~

a meCure que le feu la détruit, Son urage eft de con–

centrer la chaleur,

&

de dor:ner un feu de reverbere,

Apres trois ou quatre heures, les morceaux Com [u

ffi–

[amment chauds; on les porte les uns apres les autres

[ous le martinet , 00 on les allonge en lames piares que

l'on trempe auffi-tot, qu'elles Cortenr de deífoos le

~ar­

tinet, On obCerve cependanr d'eo tirer deux plus forres

&

plus épaifles que les autres , auxquelles on donne une

legere courbure,

&

qne 1'00 ne trempe poinr, Le gbin

de ce lames elt un peu plus fin que celui de

I'aeie,–

brut ,

Ces lames [ont encore bri[ées en morceaux de toutes

longueurs; il n'}' a que les dcux forres (¡ui reftem com–

me elles fom, On raITemble tous ¡es autres fragmens;

on les reJoint bout a bont

&

plat comre plat

&

on

les enchacre

eO,t~e

les dcux

lon~ues

lames non

tr~m¡>ées.

Le tour ell ralll dans des tenallles, comrne on voit

fig ,

B,

méme Planche;

&

porté

3

un feu de charboll de

terre comme le précédenr , On pouJre cene matiere a

grand feu;

&

quand on juge qu'elJe y a demeuré alfez

long-tems , on la pOrte [ous le martinet , On ne lui fai r

[upporter d'abord que des coups legers, qni

[Ullt

précé.

dé de quelques coups de maneau ,,' main,

[J

n'efr alors

queaion que de rapprocher les fragmens les uns des

aurres,

&

<!e les Couder , On reporte cene pince au feu,

on la poufle encore au rouge-blanc, on la reporte roas

le marrinet; on

la

frappe un peu plus fon que la premie–

re fois; on allonge les parties des fragmens qui

[aill~11t

hots de

la

pince; on leur fait pren.!re par le bout la fi–

gure d un prifine quarré ,

(Voye>:.

la fig,

e,

méme

Plan–

che,)

On' retire cene maJfe avec des pinces; on la rai–

/ir avec une ten:¡ille par le priCme quarré ,

&

l'on fai t

[ouffrir au reae le méme travail:

c'~a

.inJi que 1'011

s'y prend pour faire du tout une longue barre que 1'011

replie encore une fois

fi"

elle-meme pour la [oucler de

rechef; du oduveau priCme qui en provient, on forme

des barres d'ull pouce ou d'un demi-pouce d'équariITa–

&~,

que l'on

tr~mpe

&

,qui,

[om

converties en

elei,,-

p3r–

talt,

La

perfeétlon de I

'''ter

dépend, en grande partíe

de la dcrniere op¿rarion. Le fer, ou plat6t l'étotfe fai:

te de petits fragmens, veut e':tre tenue dans un feu vio–

lem, .rruCée 10uvent d'argile pulvéri[ée,

pou~ I'emp~cher de bruler,

&

mile fréquemmcnt [ous le maneau

&

du martcaU' au, feu, On voit (

mime

Planeh~,

fig:

D,

)

le prifme tiré en barres pou!'

13

derniere fois par re

moyen du marrinet ,

Voila la fabrication de l'

aeier

naturel dans ron plns

grand