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90

ACI

&

d'alun . On elHme que ceue mixtion ajoate

a

la

qualité .

Quaod le fer di fondu,

il

en porré & divifé fous

Utl

marreau,

&

les fragmens mis en barres; les barres.

PM–

tagées en moindres parries, [om mifes

a

chauffer, dif–

po[ées en Brillage; chaudes, 00 les étend de nouveau;

&:

l'on réltere cene manoeuvre jufqu'a ce qu'on ait un

hon

acier.

L'

ae;er

en barril de Suede en fait avee celui doot oous

venons de donoer la fabricatiol1: on fe contente apres

fon premier recuit de le mettre en barres & de le trem–

p~r .

L'"e;e,

pour les épées, qui en celui dont la qua–

jité en exaaemem au-delTus de

l'aci,r

en barril, cn

mis quatre fois en lames, autant de fois chauffé au gril–

lage, & mis autant de fois fous le maneau.

L'aeier

ex–

eellem, ou celui qui en :m-delTus du préc ':denr, en fa–

~onné

& trempé huit fois.

On met des marques a

l'ae;"

pour di!linguer de quel

-genre

ji

en: mais les habiles ouvriers ne fe u'ompent

pas au grain.

00

mit chaque [emnine quaton.e cellts

per.~ns

d'aeier

en barril, dou"e cents

d'acier

a épées, & huit cents

d'a–

úer

á relTons. Le cent pefant en de huit grandes barres

de Suede, ou de ('em [oixame petites livres du

m~me

pays.

Pour le cent pefant du meilleur

acier,

de

l'aci"

a

I'elfons,

iI

faut treize grandes ¡¡vres & demie de fer

erud, & vingt-fix tonnes de charbon : dix grandesllivres de

fer crud,

&

24 tonnes de charbon pour

l'

aci"

a

épécs;

&:

la meme quantité de fer · crud & neuf tonneS de

charbon pour

l'"ci,r

en barril.

Lorfque la mine de fer e(l: mife pour la premiere fois

en fufion dans les fourneaux ii foodre & dcflinés au fer

forgé, on lui voit quelquefois fur)lager de petites malTes

ou morceaux

d'ae;er

qui ne vom poim daos les angles,

&

qui ne fe précipitent point ao fond, mais qui tiennem

le milieu du bain . Leur fuperti cie extérieure en inégale

&

informe; celle qui en enfoncée dans la matiere Hui–

de en ronde : c'en du véritable

,,<ier

qui ne fe melera

avec le rene que par la violence du vem. Ces ma{les

donnent depuis fix ju[qu'ii dix & quinze livres

d'ae;er .

L es

ouvrier~

Suédois qui om [oin de recueillir cet

ae;er

qu'ils enirpem , difent que le rene de la fome n'y perd

·ni n'y gagoe.

D aos la Dalecarlie 00 tire encore d'une mine maréca–

geufe un fer, qlj'oo transforme de la maniere fuivame

"en un

oci"

qu'on ,::mploye aUI ouyrages qui n'om pas

befvin d'etre retrempés: on tient ce fer au-delfus d'une

llamme vive jufqu'ii ce qu'il fonde & qu'il coule au

fond du creufet: quand il en bien liquide, 00 redouble

le feu; on retire enruite les charbons, & 00 le lailTe re–

froidir: 00 met celte matiere froide en morceaux; on

prend, les

~arties

du centre, & 1'0n rejelte celles qui

.font a· la clrconférence : on les remet plufieurs fois au

feu . On commellce par un feu qui ne [oit pas de fon–

Je: quand cela arri ve, on arrete le vem, & on donne

le tems

a

la matiere fondue de s'épaiffir.

011

jette dcf–

fos des fcories; on la remet en fufion, & 1'011 eo [épa–

Te

l'a&;er,

Toute cette manQ'!uvre mériteroit bien un

plus long détail : ¡nais outre qu'il nous manque, il al–

íoogeroit trop cet arricle. Si le fer de marais ne [e fond

pas, & qu'il

r~fte

gras & épais, on le relOuroe & on

l'expofe au feu de l'autre face.

'

Dans le Dauppiné, pres de l'Allévard

&;

de la moo–

tagne de Vancpe, il y a des mines de fer. Le fer crud

q?i en yiem en porté dans un feu qu'on appclle

l'ajJine–

f .. .

Le vem des [oufflets donne [ur la malfe, qui fe

fondopar ce moyen peu- ii-peu . Le foyer du creu[et en

garm de lames de fer; il I'n tres-profond . On Illille id

le bain ¡ranquille jufqu'a ce que le creufet foit plein;

¡¡lors on arrete le vem , & on débouche le trou; la

.fome coule dalls des mO\lles ou elle [e met en petites

¡naifes . 00 enleve de la furface de ces matTes, des fco.

ries qui cachem le fec. On pone le rene [ous le mar–

teau"

&

00 le met en barres . On porte ces barres dans

~n fe~

Tolfin qu'otj appelle

fhaufferie:

la,

00 les poufft;

Ju[qu au bhnc. On les roule dans le Cable pour tempé–

rer la chaleur, & on les forge pour les durci r & con–

;vertir en

a&ier.

Mais il faut obferver qu'emre ces deux

opérations, apr/:$ l'avQir poulfé juíqu'au rouge blanc, 0

1

1

le tremp'e.

A Saltzbourg, on choifit les meilleures veines: ce

.foot les brunes

ilI

j~unes.

On calcine; on fond . on met

·eo malfes', qui pefem jufqu'ii quatre cents dan; la pre–

m iere fome. O n. tiem la matiere en fufioo pendam dou–

ze heures; on retire les cralfes; 00 remue; on lai/fe ti–

ger; on met en morceaux; on plonge liaos

l'~au

cnaque

!I,)lorceau e!lcore chaud ; on le remet au feu; 00 l'y lai(fe

ACI

pendant lix heures qu'oo poulTe le feu !lvec la derniere

violeoce: on Óle les [cories ; on

ret~nd

&

1'011 trempe

Ces opératioos réitérées donnent ii

l'",ier

nne grande du.

reté: cependant on y reviem uoe troifieme foi ; on re–

met les

morceau~

alL feu pendam lix heures ; on les for–

me eo barres que l'on trempe. Ces barres plus épaiO;'s

que les premieres fom remires en mor eaux , & forgtcs

en petites barres quarrées d'un demi-doigt d'équarrilTa¡;e.

Achaque fois qu'on les trempe on a foin qu'elles loi–

ent ehaudes jufqu'au blanc, & 1'0n met dü fel mann

dans I'eau pour r.ndre la frakheur plus vive. Cet

aci"

en extremement eflimé. On en fait des paqnets 'qui pe–

[eut vingt-cinq livres . Cet

acier

s'appelle

bijJim.

De quatre cents pefam de fer crud, on tire environ

deux cent livres & demie de bilTon: le rene 'en va en

[cories , craffes & fumées. On

y

employe moitié ch.r–

bons mous, moitié charbons durs . On en confomme

3

recuire lix facs. Trois hommes peuvem fuire quin'u

a

[eize cents de

~et

I/e;er

par femaine.

L'a,ier

qui porte

le 110m de

Seirie ,

fe fait eo Carinthie fuivam

Gette

mé-

thode .

I

11

Y a dans la Carimhie, la Stirie & le Tirol. des

forges de fer & d'

aci".

Leurs fourneaux fom connruits

comme en Saxe; la LUyere entre affez avalll dans le creu–

[et . lis fondent quatre cents & demi

11

chaque fonte.

00

tiem la matiere en f'lIioo pendant trois ou quntre

hemes: pendant ce tems on ne celTe. de l'agiter avec des

riogards ; &

11

(haque renouvellement de maliere, 00

jene deffus de la pierre

a

fufil calcinée & pulvérifée. On

dit que cene poudre aide les [cories

a

fe détncher. L orf–

que la matiere a été en fufion pendam quatre heures,

00 retire les fcories : on en lailTe cependa.,t quelques–

·unes qu'on a reconnues pour une matiere ferrugineuCc .

On enleve cene matlere en lames; on la forge en barres,

& I'on a ¡lu fer forgé . Quant a\1 rene de la mmiere en

fnfion, on le retire. On le porte fous le marteau, on

le parrage en quatre parties qu'on jene dans l'"un froide.

011

refond de nouveau comme auparav3m: on réitere

ceS' opérations trois ou quatre fois, felon la nature de

la matiere. Quand on en alfuré qu'elle en convertie

en bon

I/áer,

on I'élend fous le marteau en barres

de la longaeur de trois piés. On la trempe achaque

harre daos une eau on \'on a fai! dilToudre de I'argi–

le; puis oa eo fait des ronneaux de deux cents & demi

pefant ,

De quatre cents, & dem! de fer, on retire

U1I

demi

cem de fer p'Ur) le refle en

atifr,

T rois hommes font

un millier par lemaine .

- On fuit prefque cette méthode de faire l'aei" eo

Champagne, dans le Nivernois, la franche-Comté, le

Dauphioé, le L imofin, le Périgord,

~

meme la Nor–

mandie .

Enlin

a'

Fordioberg & autres Iíeux, cjans le

Rouffil~

Ion & le pays de Foix , 00 fond

la

mine de fer dans

un fourneau; on lui lailfe prendre la formc d'un creu–

[et ou d'un pain rond par-deffous,

&

plat delTus , qu'on

appelle

un majet.

Celte ma{le ti, ée du feu fe divife en

cinq ou fix parties qu'on remet au feu,

&

qu'on allon–

ge enfuite en barres. Un cÓté de ces barres en quel–

quefois fer, &I'autre

ac;er,

11

[uit de tout ce qui précede, qu'il oe fant poiot

[uppofer que les étrangers ayent des méthodes de con–

vertir le fer en

I/eier

doO! ils ta{lent des fecrets : que

le feul moyen de faire d'excellem

a';er

natmel, c'en

d'avoir une mine que la nature ait formée pour cela,

& que quam ii la maniere d'obtenir de l'autre mine

UI1

ac;er

arrificiel, fi ce\le de M. de R eaumur n'ell pas la

vraie, elle rene encore

a

trouver ,

L 'a,;er

mIS

[ur un petit feu de charbon prend dif–

férentes couleurs. U ne lame prend d'abord du blanc;

2°.

un jaune leger comme un nauge;

3°,

ce jaune aug–

meme jufqu' ii la couleur d' or ;

4°.

la couleur d'or

difparolt, & le pourpre lui fl\ccede;

f O.

le pourpre fe

cache comme dans un nuage, & fe change en violet ;

60.

le violet fe change en uu bleu élel'é; 7°. le bleu

[e diffipe & s'éclaircit; 8°.

l~s

renes de tontes ces couleurs

[e diaipem,

&

fom place

a

la cou leur d'eau. On pré–

tend que pour que ces cOllleurs foient bien fenlibles,

il

faut que l'

af;er

mi~

Cur les charbons ai! été bien poli ,

& graiffé d'l1uile on de fuif ,

Nos meill eurs

l/e;erJ

fe ¡irent d'Allemagne

&

d'An–

g:leterre. Celu! d'Angleterre en le plus erlimé , par Ca

tineffe de grain & [a neltelé: on lui trouve raremem des

veines & !les pailles.

L'acirr

en pailleux

qu~nd

il a été

m,!l [oodo!; les pailles paroi/fent en écailles 3 fa

[urf.~ce: les veines font de limpies traces longi¡udinales.

L'acitr

d'Allemagne au cQntraire en veineux, pailleux ,

cen-