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ACi

grand détaíl, Nous n'av'uns omis que les chofes que

le difcours ne peut rendre,

&

que l'eI périence fcule ap–

prend,

De

ces chofes , voici les principales,

11

fuut

10,

favoir gouverner le feu ; lenir les loupes

~nrre

la fu(ion

&

la non fulion,

10,

Conduire avec mé–

nagemenr le ,'em des fouftlers; le forcer

&

le rallemir

.. propOS,

3°,

Manier comme

il

convielll la matiere fO\ls

le martinet, fans quoi elle fera mife en pieces . Ajou–

{eL

a

cela ulle intinifé d'autres notiolls, comme celles

de la [rcm'j>e, de I'épailfeur des barres , des chaudes,

de la couleur de la matiere en fCu,

&c.

Apres toutes ces opérations, on ne

con~oit

pas com–

m ent

I'a,i"

peut étre

a

fi bon marché: mais il faut

favoir qu'elles fe font avec une vltelfe extreme ,

&

que

le travail en infinimenr abregé pour les hommes, par

les machines qu'i1s employent , V eau

&

le feu les fou–

lagent

it

tout moment; le feu qui amollit

la

matiere,

¡'eau qui meut le martioet qui la bat . Les ouvriers u'ont

prefque que la peine de diriger ces ageos; c'en en encore

bien alfez ,

11 Y

a d'autres

m~nieres

de fabriquer

I'flúer

naturel,

ciont n01l1 alloDs faire mention le plus brievement qu'il

DOllS fera poflible , Proche d'Hedmore, daus la D alé–

c arlie , on trouve une tres-belle aciérie, L a veiue ell

Iloire, peu compaéle

&

formée de grains ferrugineux,

On la réduit aifément en poudre fous les doigts; elle

en lourde

&

donne un fer tenace

&

fibreux, Apres la

prelJliere fonte, on la remet dans une autre ufine apres

,'avoir brifée en morceaux. On trouve dans cette uu–

\le

une forge a-pen· prcs comme celle des Ouvriers en

fer , mais plus grande. Son foyer ell un creu(et de qua-

1Or.e

doi~t>

de diametre fur un peu plus de hauteur.

Les parOIS

&

le fond de ce creufet font revétus de la–

mes de fer. 11 Y a

a

la P,artie antérieure une ouverture

oblongue pour retirer les tcories.

Qu~nt

d

la tuyere , el–

Je

efi

~

une telle diílanGe du fond, que la lame de fer

fur laquelJe elle ell pofée, quoiqu'un pe" inclinée, ne

rencontreroit pas, en

In

prolongeant, I'extrl, mité des la–

mes qui revetent le fond. Depuis la levre inféneure de

la royere juCqu'au fon d, il y a une hauteur de (ix doigts

,&

demi. L es deux cananx des foufftets

Ce

réuniaent dans

la tuyere qui ell de

cuivr~,

I1 efi nécelfaire , pour réuf–

fir, que toutes ces pieccs foien¡ bien ajullées. On falt

trois ou quatre cuites pªr jour.

Chaque matin, lorfqu'on commence I'ouvrage, on

jelte dans le creufet des fcories, du charbon

&

de la

poudre de charboll pele-mele, p'.lis on met delfus

la

foc–

te en morceaux ; on la recouvre de charbon . On tient les

rnorceaux dam le feu jufqu'a ce qu'ils foiem d'uD rou–

s.e· blanc , ce qu'pn appelle

blan, de

lu".,

Quand i1s

10nt bien pénétrés de feu, on les porte en malfe fous

le marteau,

&

cetre malfe fe divife la en parties de trois

ou quatre Iivres chacune. Si le fer efl

ténac~

quand il

ell rouge,

&

fr~gile

quand il en froid , on en bat da–

vamage la mulTe avunt que de la

~Ivifer.

SI elle fe met

en

gros fragmens , on reporte ces I\agmens fur l'cnclu-

me pour

etr~

fovdiviCés.

\

Cela fait, on prcnd- ces

m0r~ea()!

&

on les range

dans la forge autOur du creufet . On en jeue d'abord

quelques-uns dans le creufet;

011

les y enfonce

&

en–

fevelit fous le charbon, puis on rallemit le Vent,

&

on

les lailfe fondre ,

Pcnd~11t c~

tems on fonde avec un fer

poimu,

&

I'on examine {i la matiere , prcte,' entrer en

lilliol1, ne fe répand poiut fur Ics coins ,

&

hors de la

ipherc du vent. Si on rrouve des morceaux écanés , on

les met loos

I~

Vent;

&

quanq tout en fondu ; pour en"

fretenir la f\l{ion , on force Ir " cnt, L a fUNon 'ell

a

fon

point lorfquc les étillcclle¡ des fcories

&

de la maliere

s'óchappcnt avec vivacité ¡¡-travers les charbons ,

&

lorl:

que la

~amme ,

qui 6toit d'abord d'un rouge-noir , de.

vieOl blanchc

q~and

les fcories (on! enlevées.

QUBlld le

f~r

a tfté aUez long-tems en fonte,

/l¡

qu'i1

cll nettoyé de fes cralfes ,

l~

chaleur fe rallemir ,

&

la

maife fe prend ; alors on y ajoute les autres morceaux

rangé¡ qutol,lr du creuret

~

ils fe fo,ndent comme les pré:

cédens. On empli! ain{i le qeufet dans l'intervallQ de

quatre heun;s: les morceau); de fer ont ét': jettés pen–

daOl ces quatre heures

i

quatre reprifes différentes . Q,uand

)a maOe a

foufT~rt

fuffifamment le feu, on y fiche un fer

pointu , on la lailfe prendre,

&

on I'enleve hors du creu–

fet. On la porte fpu s

I~

maneau, on en diminue le vo–

lume en la

paitriif~nt,

puis avcc un coln de feí on la

partnge en trois , OU quatre, ou cinq.

11

el\ bon de favoir que {i la tUYere eíl mal placée ,

&

le vcm ipég:¡1, ou qu'i1 furvienne quelqu'accident, il

JlC

fe forme point de leorie$', le fer bn1le, les lames du

fond du cleu[et ne rc'Tinem pas,

f.:¡'c.

/l¡

qu'il n'y a

de

'l'otne

~,

.

"-

ACI

remede

a

cela que de jetter fur la {onte une pelletée

OIJ

dcux de fable de riviere .

On rcmer au feu les quatre parties coupées; on com–

menee par en fuire chauller deux , dom I'une en pour–

tant plu prcs dn vent que l'autre. L orfque la premiere

ell fufli fammam rouge , on la met en barre fur I'enc!u–

me;

pendaut ce travail

00

tiem la feconde fous le vent,

&

on I'étcnd de meme 'lu2nd elle el1

aaá

rouge. O n

en fait alltam aux deux rellames ,

011

leur donne

a

tOu·

tes une forme qllarrée , d'un doigt

&

un quart d'épair–

feuí,

&

de quarrc a cinq. piés

<fe

long. On appelle cet

ader

aci_r de fo rge,

ou

de f onte,

On le forge a coups

prelfés ,

&

Dn le JeUe dans une eau courante; quand iI

y

en ¿teint on I'en retire ,

&

on le remet en morccaux<_

On porte ces morceaux dans une antre ufine, on I'on

trouve nne autre forge qui differe de la premiere en ce

que la tuyere ell plus grande;

&

qu'au \ieu d'ctre fémi–

circulaire elle ell ovale ; qu'il n'y a de fa forme OU le–

vre jufqu'au bas du creufet , que deuI

a

trois doigts de

profondeur,

&

que le creufer a dix

ii

ollze

pouces de

large , fur quatone

i\

fei.. de longueur , L es morceaux

d'",icr

fom rallgés la par lits dans le foyer de la forge.

Ces lits foot en forme de gril lage ,

&

'les ·morceanx ne

fe touchenr qu'en aenx

endroi~s.

On convre ceue efpe–

ce de pyramide de charbon choifi , on y met le feu,

&

on fouffie. L e grillage ell fous le vent . Apres une de–

mi-heure ou trois quarts d'heure de feu, les morceaux

d',..cicr

font d'un tOuge de lune; alors on arrete le

vent,

&

on les retire I'un apres l'autre, en

commen~ant

par

ceu~

d'en-haut: on les porte fous le martinet pour etFe

forgés

&

mis en barre. D eux ouvriers, dont ['un tient

le morceau par un bout

&

I'autre par I'autre, le font

a l~

ler

&

venir dans fa longueur fous le martinct ; I'enclu–

me efl entre deux. C 'ell ainli qu'i1s

I~ettem

tous les

fragmens ou morceaux pris Cur la pile ou pyramide

&

portés fous le martinet , en lames qu'ils jeuent

a

mefure

dans ulle eau cOurante

&

froide . Les deux derniers mor"

ceaux de la pile, ceUI qui la fouteno;ent ,

&

qui font

plus grands que les autres , fervent , I'ufage fuivant:

on caUe toutes les lames,

&

on en fait une étoffe entre

ces deux gros morceaux qui n'ont poi

m

été trempés,

On prend le tout dans' des pinces, on remet cette efpe–

ce d'étofTe au feu,

&

on I'y lailfe jufqu'a ce qu'elle foit

d'un rouge blanc, Ceue malfe ronge blanche fe roule

fur de I'argile fec

&

pulvériCé; ce qui I'aide a fe fouder_

On la remet au feu, on I'en retire; on la frappe de quel–

ques coups avec un marteau a main , pour en faire tom–

ber les fcories,

&

aider les lames

a

prendre. Quand la

foudure ell alfez poulfée , on porte la malfe fous le mar–

tinet, on I'étend

&

on la met en barres . Ces barres ont

neuf a dix piés de long,

&

.font d'un

",ier

égal,

fi

non

préférable

a

celui de Carimhie

&

de Stirie .

.

11

faut fe fervir dans toutes ces opérations de char–

bon de hétre

&

de

ch~ne,

ou de pin

&

de bouleau, Les

charbons récens

&

fees font les meilleurs.

11

en faut bien

féparer la terre

&

les pierres . La oUlle ou le charbon

de terre efl tres-bon.

1I faut trois leviers aux foufilets pour élever leurs teuil–

les,

&

110n un ou deux eomme aux foufflets de forges,

car on a befoin ici d'un plus grand feu.

Quant

a

ce qui coneerne la diminution du fer,

iI

a

perdu preCque la moitié de fOil poids avant que d'erre

en

aci,,;

da vingt·

r,x

\ivres de fer crud, on n'en reti–

re que treize d'

aúer ,

quelquefois quatorze,

I'ouvrier

, ell tres-habile.

En

~néral,

la diminution ell de vingt-

quatre livres filr fOlxante ou foixante-quatre; dans le

premier feu : le rellam perd encore huit livres au fecond.

11

faut ménager le feu avec foin; le fer trop chauffé

fe brúle; pas alfe., il ne donne poim d'

acier .

Pour obtenir un

aci"

pur

&

exempt de fcaries ,

il

faut fondre trois fois ;

&

fur la fi n de la troifieme fon–

te, jetrer delfus ulle' petite partie de fer crud frifé,

&

melé avec du charbon, mais p us de charbon que de

fer .

Pour fabriquer un cent pefant

d'

acier,

ou felon la

fa~on

de compter des 5uédois, pour huit grandes ton–

nes , il fau t trente tonnes de charbon.

La manufaélure

d'aci"

de Quvarnbaka ell établie de–

puis le tems de Gullave ' Adol phe.

II

y a deux four–

neaUI : ils fom fi grands qn'un homme y peut tenir de

toute fa hauteur : ni les murs ni le fond oe fom poiot

revetus de lames de fer; c'ell une pierre qui approche

du talc qui les garantit . O n jette 'chaque fois dans le

feu di); grandes Bvres de fer . L e fer s'y cmt bien ,

&

comme dans les forges.

11

en faut fouvent tirer les fco–

ries, afin que la malfe fonde feche. L orfque le fer ell

en

fonte, 0(1 jette delfus des cendres mélées de viuioJ

V

&

d'a-

\