ACI
~tre
de
!'Mi,, :
1".
que:challger le fer 'forgé eu
acier,
C:elt lui dOllller de nouvcaux ' foufres
&
de nouveaux fels.
Aprés un graod nombre d'ellais, M. de Reaumur
s'eflc dérerminé , pour les marieres Culphureules, au char–
bon pur
&
ii
la fuie de cheminée ;
&
pour les marie–
res falines , au fel marín feul, le tOut melé avec de
la cendre pOllr inrermede. 11 fuut que ces marieres
foient
3
une certaine dofe entr'elles,
&
la quantiré de
leur
mélal1~e
daus un ccnain r3ppon avec la quan–
tiré de fer a cOilvertir; il faur meme avoir égard • fa
qualíré.
S i la compolition qui doír changer le fer en
acier
etl trop fone; li le feu a été rroR long , le fer fera
trop
acier;
trop de.parties ful phureuCes
&
f.~line~
'iutro–
quites entre les Jll¿[alliques , les écaneront [rop les unes
dc autres,
&
en empechcront la liaifon ao point que
le tout ne foutiendra pas le marteau. M. de Reau–
m ur a donné
d'c~ce\lcn<
préceptes pour prévenir cet in–
convéuienr ;
&
ceux qu'il prelcrít pour faire uf.1ge de
l '
I/eier ,
quand .par Illalheur il elt devenu trop
acier
par
1:1
Illélhodc , ne COnt pas Illoins bons .
11
avoit trop de
lo ufres
&
de [els , iI ne s'a¡;lt que de lui en Órer. Pour
cer efter il ne faut que l'envc1opper des ma[ieres alkali–
nes , avides de ¡o ufres
&
de fels. Celles qui lui ont
paru les plus propres, font la chaux d'os
&
la craie;
ces matiercs avec cenaine durée de feu , relllettent le
ma.uvais
Ilcicr,
l'acier
rrop
acier,
au poinr qll'il faut
pour erre bon . On voir, qu'en s'y prenant ainli, on
pourroir ramener l'
acicr
ii
erre entierement fer,
&
1',,–
r~rer
dans tel desré moyen qu'on voudroir.
L 'art de
M.
de R caumur,
dlr tres-ingénieufemenr M. de Fontaneile
dans I'Hitloire de l' Académie,
fcmble f e j o;;er de ce m!–
tal.
Voila pour le fer forgé converti en
acier. Voyez,
quanr a l'art d'adoucir le fer fondu, ou de t:tire des
on"rages de fer foodu auffi finis que du fer de forge ,
les
articlcf
FER
él
FONTE. Nous rapponerons leu–
Icmellt ici un de ces fairs linguliers que fOurnir le ha–
fard, mais que le raironncment
&
les réflexions met–
tcut ii protit: M. de Reaumur adoucilfoit un marteau
de porte cochere afrez orné; quand il le retira du four"
neau, il le trouva extrcmement diminué de poids ;
&
en efle.t, fes deux grolles branches , de maffives qu'elles
devoienr crre, éroient devenuts creuCes, en cOnCervant
leur forme; il s'y éroit fair au bas un petit Irou par ou
s'étoir écoulé le ¡néral qui éroit fondu au-dedans,
/le
pour ainH dire, fous une cro(}re extéríeure .
Voycz
les
indu&ions fines que M. de R eaumllr a tirées de ce phé–
nomene : tOut roume • profir entre les mains d'un ha–
bilc hornme; il s'intlruir par les accidens,
&
le public
s'eorichit par fes fucces.
'
Voici une aurre de[cription (le la maniere de conver–
tir
le fer en
acier,
tirée de Geoffroy,
Mat.
medo tome
l.
pas..49~.
"
Si le fer etl excellent , on le fond dans un
" tonrneau;
&
10rCqu'il el1 fondu, on y jen e de tems
en rem&nn mel ange fait de parties égales de fel de
" tartre , de fel alkuli , de limaille de plomb, de ra–
" clure de corne de bceuf , remuam de rems en tems;
" on obticnt ainli uue ma(fc ql1'on bat
¡¡
coups de mar-
u te:lu,
&
qll'OIl met en
barre.
\
"Si le fer ne peur fupponer une nouvelle fulion ,
" on ¡:tit une
~tHre
operarion : on prend des verges de
fe,
de
la grofrcnr du doigt ; on les place dans un
"aillean de terre fair expres , alternarivemem, lit fur
" lit , avec un mélange fai t des parties égalcs de [uie,
n
de pondre de charbon , de dipure de ' corne de breuf
ou de poil de vache . Q uand le
va;fre~u
etl rempli,
" on le couvre; on I'enduit exaélement de lut,
&
on
" It
place dans un fourneau de reverbere . Alors on al–
" lume le feu,
/le
on l'augmente par
de~ré,
juCqu" ce
que le vaiíreau foi[ ardent ; [ept ou haUtr heures apres,'
,., on retire les vergcs de fer chan" ées ' en
acier,
ce que
I'on connolt en les rompanr . 'S'il
y
par"lr des pail–
" les mérall :ques brillantes, treS-petites
&
tres-ferrées,
" e'en un tre -bon
a~ier:
li elles Cont peu ferrées, mais
" parlemécs de grands pore , il el! moins bon: quel–
" quefois les paillcttes qui [Ollt ii I'extérieur Conr [er–
" r';es,
&
celles qui
COnt
a
I'intérieur ne le font pas;
" ce qui
In~rqu~
que
I'acie>'
n'a pas été fuffiCamment
" calciné. Alors il f:lllt remcme lir Cm lir ,
&
calciner
" de nouveau ".
l\
faut
CnbtlilU~r
dans cerre defcription
le mot de
lame! ,
3
cel ui de
pail/"tte! ,
parce que ee–
lui-ci
te
prend tOujours el! maun ife part,
&
que tout
nC/u
paillenx en défeélueux.
~
Voilii pour I'artifi cicl: voici ma lIenant pour
I'acier
nature!.
A
Vant que d'entrer dan
1.
deCcription e u rra–
"ail de
I'ae;"
natu~ ,
i1
el!
a
propos d'avertir qu'on
ne [¡mroit difcerner
1!'
I're i! , par aUCUll ligne
ext~rieur,
ACI
une mine defer d'avec une m ine
d'acier.
Elles fe
relfemblent~
toutes,ou pour mieux dire , elles ¡; ot toUles
Ii
prodigieuCe–
menr variées , que I'on a
pu
Jufqu" préCent affiguct aucutl,
caraélere qui Coit particulier • I'une ou
ii
I'amre. Ce n'elt,
qu'ii la prelJliere fonte qu'on peur commencer:\ conJeélurer;
/le
ce o'etl qu'apres avoir pou!fé un e!fai
a
foo plus granel ,
point de perfeélion, que I'on s'alfure de la bonré ou de
la médiocriré de la m ine.
La nature a [e\lemenr detliné certaioes· mines , plut6c!
que d'amres,
¡¡
~tre
acier ,
que dans quelques manufa-,
dures de France,
bu
I'on fuit de
l'acjer
llaturel, Otl
trouve dans la meme fonte uu a!lemblage des deul( mi- ,
nes bien marque! ; elles fe tiennenr féparées dans le"
¡n~-,
me bloc.
11 Y
en a d'autres oa
I'acier
furn:¡ge le fec'
dans ia fonte. Certe e[pece donlle
m~me
de
l'acier
ex–
cellent
/le
¡¡
rres
bon-compt~ :
mais
011
en tire peu.,
Voici un fait arrivé dans une mine J'Alface,
&
quío
prouvera que plus les mines
ter.d~nt
a
erre
¡zcier,
ou
IJcier
plus pur, moins elles onr de difpolirions
ii
Ce
m t -¡
ler avec ceHes qui ronr
detli,né~s
a
erre fer forgé , ou.
a}ier
moíns pur. L e M ineur ayant trové un n loo qUL
p~r
fes caracteres extérieurs lui parut d'une qualir¡\"
dif~
férenre de I'arbre de la mine; iL en prélenta au Fon–
deur, qui de ron chef en m 't fondre avec ·Ia mine or–
dinaire; mais quand il vinr
ii
percer (on fourneau, lesl
deux m ines [onirent enCemble, fans fe meler; la meil,
leure portée par
la
moins bonne ; d'ou il s'enCuit que'
plus une mine etl voifine de la qualité de
I'acier,
plus
elle efl legere.
';
L or[qu'on a trouvé une mine de fer,
&
qu'on s'eflc
afruré p':lr les épreuves, qu'elle en propre
a
érre cubo'
vertie eo
arier
naturel; la premiere opérarion en de
fondre cette mine . La Ceule différence qll'il y a dans.
cette fonte de.s aciéries , ea ccl le des forges ou fo/}
rravaille le fer; c'etl que dans les forges on coule le::
fer en guclICe
( V oyez
FORGE»)
&
que dalls les acié–
ríes
00
le"coule en plaques minces,
&
cela afin de pou–
voir fe bri fer plus t:tcilement. Choque
p~ys ,
&
pre[que
chaque forge
&
chaque aciérie , a fes conftruélions de
fourneaux, Ces polirions différenres de foufft ets, fes fon,
dans paniculiers, res eharbons , fes bois ; mais ces va–
riérés de manreunes ne
'chang~11t
rien au fond des pro–
cédés ,
D ans les aciéries de D alécar.lie, on fa't rougir la
premiere follte; on la forge,
&
on la fon:! une feconde
fois. On fair la méme
choCe
:l
Quvarnbaka: mais
ici ,
on jene fur certe fonte des cendres
m~lées
de vitriot
&
d'alnn. En AICaee '& a.illeurs,
011
Cupprime la fe–
conde fonte.
A
Saltzbourg Otl I'on fuit d'exeellent
acicr,
011
le chaufle jufqu'au rouge blanc;
011
mee du
fel marín dans de I'eau froide,
&
on I'y trempe .
En
Carinthie, en Srhie, on ne tiem pas le fer rouge,
&
au lieu de [el, c'eft de I'argilc que I'on détrempe dans
I'cau. A.illeurs, on f[appe le fer roug.e long· rems avam
que de le [remper; enCorre qlle quand
00
le plollge dans
I'eau, il etl d' un rouge éteint .
.
Dans prefque toures les aciéries) on jctte des cralfes
ou fcories [ur la fonte ,
penda~t
qu'elIe etl en fu lion;
on a Coin de I'en tenir couverte, pour empecher qu'ellc
ne [e brule . En Suede, c'etl du fable de riviere . En
Carinthie, T irol
&
Stirie, on emploie au mct)1e uCage
des pierres
a
fur. 1 pulvériCées . En Stirie , on ne fond
que
quarane~
• cioquanre livres' pefanr de ter • la fois;
~illeurs,
on fond jufqu" cent & cent vingr-cinq Itvres
'. la
foi~.
lei l'orifice de la tuyere etl en demi-cercle;
al1!eurs
ti
etl oval. On regarde dans un endro;r la chaulC
comme uo mauvais fondam; ce fondant réuffir bien en
Alface . L es fontes de Sal tzoourg [onr épaiíles daos la
fulion; dalls d'autres endroits
00
p.e peur les avoir trop
limpides & rrop coulantes.
L.,
00
agite la fome
/le
on fair bien; ici, on fait bien de la laifrer rranqu¡'l le.
Quelques-uns ne veulent couler que [ur des lits de fa–
ble de riviere fin
&
pur,
&
ils prétendenr que
I'acier
eo vaudra mieux ; en AICace, on [e contente d'
UlI
[abl:e tiré de la terre,
&
l'
acier
n'en vaut peur-.erre pas
moUlS .
11
faut attríbuer toutes ces différences preCqu'autant
au préJ.ugé
& •
I'enrercment des ouvriers, qu" la narure
des mUles.
Apr~s
avoir intlruit le leéleur de tóutes ces petites
ditrérences, qui s' ob(ervenr dans la fonte de I
acier
naturel, a6n qu'il puilfe les e(fayer roures ,
&
s'eo tenic
ii
ce' qui lui paroltra le mieu., relarivement
a
la oa–
ture de la mine qu'iI aura . employer; nouS allOIlS re–
prendre ce rravail, tel qu'il fe fait
a
Dambach
¡¡
fept
lieues de Strasbourg,
&
le ruine jufqu':\ la fin.
A m i-c6té d'une des momagnes oe
V
ofges, on ou–
veir