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ACA

talcns,

l

voulu que

l'~fprit

y marchlit fur la

m~me

11-

gne

a

cÓeé du rang

&

dc la

~obleJfe: Cet~e

/lcadlmie .

a un Direéleur

&

un Chanceher, qUl fe mene au fort

eous les erois mois,

&

un Secrécaire qui efl perpéeuel .

Elle a compeé

&

compee encare aujaurd'hui parmi fes

membres plufieurs pcrfonnes illultres par leur efprie

&

par leurs ouvrages. Elle s' aflemble erois fois la fe–

maine au vieux Louvre pendallC couce I'année, le Lun–

di,

le

Jeudi

&

le Samedi .

11

n'y a point d'aucres af–

femblées publiques que celles

011

l'oll

re~oie

quelqu'

A–

tadémicien nouveau,

&

une affemblée qui fe

f~ie

mus

les ans le jour de la S. L ouis ,

&

ou

1'lIcadlmie

di–

flribuc Ics prix d' Eloquence

&

de Poelie, qui confiflcnt

chacun en une médaille d'or. Elle a publié un Diélion–

naire de la L angue

fran~oife

qui a déja eu erois édi–

lious,

&

qu'clle cravaille fans ceffe a perfeaionner. La

divife de cecte

Actldémic

efl

I'immorttlliti.

ACAD ÉMIE ROYALE DES l NSCR /PTlONS ET BEL–

LES-LETTRE . A quelque degré de gloire quc le Fran–

ce fUe parvenue fous les regnes de Henri IV.

&

de L ouis

X

111.

&

particulierement apres la paiX des Pyrenécs

&

)e mariage de L ouis XIV. elle n'avoit pas encore été

aUez occupée du foin de laitTer , la poflérité une jufle

idée de fa grandeur. Les aélions les plus prillauees, les

événemens Ics plus mémorables éeoiem oubliés, ou cou–

roient riCque de I'Úre, parce qu'on négligeoie o'en con–

facrer le [ouvcl1ir (ur le marbre

&

(m

le

brome. En–

nn on voX01t peu de monumens publics,

&

ce peeit

Ilombre meme avoie éeé jufques-Ia comme abandonné

" I'ignorance ou , I'indifcréeion de quelqucs pareiculiers .

L e Roi regarda donc comme un avancage pour la

Naeion l'éeabJlitTement d' une

IIctldlmie

qui emvailleroie

aux Infc¡iptions, aux Devifcs , aux MédaiJles,

&

qui ré–

pandroir fur eous ces monl1mens le bon goue

&

la

noble

/implicieé qui en fonc le véricable prix.

II

forma d'a–

bord cecee Compagnie d'un p'eeienombre d'Hommes choi–

lis dans

1'lIctldémi~ Fran~o/fe,

qui commencerent a s'af–

fembler dans la Bibliotheque de M. Colpert, par qu

ils recevoie!1t les ordres de Sa M ajeflé.

L e jour des aifemblées n'étoit pas déterminé : mais

le plus ordinaire au moins peodam I'hyver étoie le Mer·i

eredi, parce que c'éeoit le plus commode your M. Col·

berc, qui s'y erouvoit pre(q¡¡e toujours. En éeé ce Mi–

piflre rnenoit fouvene les Académiciens a Sceaux, pour

donner plus d'agrémem a leurs conférences,

&

pour en

joüir lui-meme avec plus de tranquillité.

On compte entre les p.emiers

travau~

de

I'lIcadlmie

le [¡¡jet des delfeins des eapifferies du R oi, tels qu'on

les voit dans le Recueil d'eflampes

&

de defcriptions qui

en a

été

publié .

M . Perrault fut enfuite chargé en particulier de la de–

{cription du Carroufel ;

&

apres qu'elle eut patTé par I'e–

xamen de la Compagnie, elle fue pareillemeur impriméc

avec les figures.

On

commen~a

3

f.,ire des devifes pour les jettons du

Tréfor royal , de, Pareies cafuelles, des Bhimens

&

de

la

Marine;

&

tous les ans on en donna de nouvellcs.

Enfin on entreprie de faire par médailles une Hifloire

fuivie des princiFaux événemens du regne du Roi. La

maeiere étoit ample

&

magnifique, mais il éeoie diffici–

le de la bién mettre en reuvre. Les Anciens, dont il nous

relle eant de médailles , n'ont l'aitTé fur cela d'autres re–

gles que leurs médailles memcs, qui jufques-Ia n'avoient

guere éeé recherchées que pour la beaucé du travail,

&

émdiées que par rapport aux cooooitTauces de I'Hilloi–

ce.

L es Modernes qui en avoient frappé un grand nom–

bre

dep'ui~

deux (jedes, s'étoient peu embarraffés des re–

gles;

lis

n'en avoient fúivi, i1s u'en avoient prefcrit au–

cune;

&

dans les recueils de ce genre ,

a

peine trouvoit–

on

teois

ou quarre

pi~ces

ou le génie eut heureufement

fuppléé a la méehode .

La difficulté de pouffer tout d'un coup a fa perfeaion

un

art

li négligé, ne fut pas la feule raifon qui empe–

cha

l'

IIcadlmie

de beaucoup avancer fous M. Colbert

I'HiIloire du Roi par médaiJles: il appliquoie a mille au–

tres ur.'ges les lumieres de la Compagnie.

11 Y

faifoit

contil1uellement inventer ou examiner les différens deifeins

de Peimure

&

de Sculprure done on vouloie embellir

Verfailles. On y régloie le choix

&

l'ordre des f1ames:

on y conCultoit ce que I'on propofoie ponr la décora–

lion des

~ppartel11ens

&

pour I'embelliifemem des jardins .

On avoi encore chargé

l'/lcadlmie

de faire graver

le plan

&

res principales vues des Mai(ons royales,

&

d'y joindre des defcripeiolls. L es gravures en étoient

fore avancées,

&

les deCcriptions éeoiem prefque faiees

c;¡uand

M.

Colbert mourot .

On devoit de mcme faire graver le plan

&

les yaCS

ACA'

des P13ces conquifes,

& Y

ioindre une hinoire de cha–

que vilJe

&

de chaque conqueee: mais ce projee n'eut

pas plus de fuite que le précédem.

M.

Coleert mourut en

1683,

&

M. de L ouvois lui

fucctda dans la Charge de Surintendanc des Bfttimens.

Ce Miniflre ayant

fU

que

M.

l' Abbé Talkmaut éeoit

chargé des in[cripeions qu'ou devoie mettre au-delTous

des

t~bleaux

de la galerie de VerCailJes,

&

qll'on vou–

loit faire paro'tre au retour du Roi, le

m~nda

autli-t6t

a Foncainebleau ou la Cour éeoie alors, ponr ('ere exa–

aemenc informé de I'éeat

~es

chofes.

M.

l'

Abbé Tal–

lemanc lui en rendit compte,

&

lui monera les infcri–

p.tious qoi éeOlenc eouces preces . M. de Louvoi le pré–

fenta enfuite au Roi, qui lui donoa lui-méme I'ordre d'al–

ler incetTamment Caiee

pl~cer

ces infcripeions

a

Verfail–

les. Elles one depuis éprouvé divers changemens. .

M. de L ouvois tine d'abord quelque aflemblées de

la peeiee

Actldémic

chez lui

a

Paris

&

a

Meudon .

N ous I'Jppellons

¡etite Acadl mie,

parce qu'clle n'e–

toit compofée que de qU3ere perfonnes, M. Charpen–

tier,

M.

Quinaule, M . l'Abbé TalJemane,

&

M . Fe–

libien le pere.

11

les fixa enCuiee uu Louvre, dans le

mtme líeu ou fe tiennent celles de

!'lIcadlm;e

Fran–

~oife;

& iI

régla qu'on s'atTembleroit deux fois la fe–

maine, le Lundi

&

le Samedi, depuis cinq heures

dI!

foir jufqu'a

fe~t,

M. de la Chapelle, devenu Contr61eur des Bati–

mens apres M . Perrault, fue chargé de fe trouver aux:

alI'emhlées poue en écrire les

délibér~eions,

&

devint

par-la le cinquieme Académicien. Bien-e6e M . de Lou–

vois y en ajoaca deux aucres, done il jugea le fecours

rres-néce{f.~ire

a

I'/lctldémie

pour I'Hifloire dll Roi: c'é–

taie M. R acine

&

M. D eCprcaux.

JI

en vine enlin un

huitieme, M. RaintTanc , homme verfé

d~ns

la connoif–

fance dºs médailles,

&

qui était D ireaeur du cabinet

des Anciquités de Sa Majcflé.

Sous ce nouveau minifl'ere on reprit avec ardeur le'

travail des MédailJes de I'Hifloire du Roi, qui avoit

éeé incerrompu

d~ns

les dernieres années de M. Colbert.

On en frappa pln(jcurs de diff¿rellees g.andeurs, mais

pre(que [OUCCS plus grandes que celles\.qJl'oll

a

frappées

depuis: ce qui fait qu'on les appelle encore au)our 'hui

au balancier

M édailles de la grande Hiftoire.

La Com–

pagnie

commen~a

aum

a

faire des devifes pour les jet–

tons de I'ordinaire

&

de I'exeraordinaire des guerres, fur

lefquelles elle n'avoit pas encore éeé confultée .

Le Roi donna en

1691

le départemenc des

/lcadl–

mies

a M. de Pomchartrain, alors ConcrÓleur Géllé–

ral

&

Secrétaire d'Eeat ayant le dtpareemene de la Mai–

fon du Roi,

&

depuis Chal1celier de France. M. de

Pontchartrain né avec

be~ucoup

d'efprit ,

&

avec un

goue pour les L cccres qu'aucun emploi n'avoir pu ral–

leneir, donna une anemion pareiculiere

a

la petiee

/lca–

dlmie,

qui devine plus connue (ous le 110m

d'

IIc"dlmie

ROJtlle des lnfcri¡tiom

(5

M ldailles.

II voulut que

M. le Cornee de Polltchartraill, fon fils, fe rend,e fou–

vent aux atTemblées " qu'iJ fixa cxpres au M ardi

&

au

Samedi. Entin

iI

donna I'in(peaion de c;,ecee Compa–

gnie

a

M. l' Abbé Bignon , fon ncveu , done le génie

&

les ealens ¿toient déJa fort célébres.

L es places vacallte par la more de M . RainUane

&

de M. Quinault furellt eemplics par M. de TGurreil

&:

par M.

¡'Abbé

Renaudo!.

T omes les méclailles dont on avoit arreté les delfeins

du tems de

M.

de L ouvois, celles DltmeS qui éeoient

déja faites

&

gravées , furem revues avec foin: on en

réforma plufieurs; 011 en ajouta un grand nombre; on

les réduilit touces aUlle mcme grandeur;

&

I'Hifloire

du R oi fue ainfi poutTée jufqu'" I'avénemenc de Mon–

feigneur le Duc d'Anjou, fon peeit-fils , a la couronne

d'Efpagne.

.

Au mois de Septembre

1699.

M . de Polltchartrain

fut nommé ChanceJier . M . le Cornee de Pontchartrain, •

fon fils, entra en plcin exercice de fa Charge de

~ecré-raire d'Eeat, donr il avoie depuis

long·tem~

la fuevivan–

ce,

&

les Académiciens demeurercnt dans fon déparee–

ment. M ais M. le Chal1celier qui aVOlt ex trémelIlent

a cceur I'Hifloire du Roi par médailles , qui I'avoit con–

duire

&

avancée par fes propres lumieres, reeine I'infpe–

aion de cet ouvrage;

&

eue l'hol1neur de préfcllter

a

Sa Majeflé les premieres fu ites que I'on en frappa,

&

les prcmiers exemplaires du Livre qui en contenoit les

delI'eins

&

les explicaeions.

L'éeabliifement de l'

IIcadlmie des Infcriptioi1s

ne pou–

voie manquer de trouver place dans ce L in e f:1meux ,

ou aucune des aueres

Acadlmies

n'a éeé oubllée. La

Inédaille qU'Oll y. ttouve fur ce [ujet repréfente Mercu-

re