4-+
ACA
buoit
a
Platon, foutenant que la doarine des
~to"'ciens
n'étoit point nouvclle, mals qu'elle étoit une réform:t-
1ion de I'nncienne Académic . Cette cinquieme AC3démic
ne fin done nutre choCe qu'<me .aífociation
d~
I'ancienne
A cadémie
&
de la Philo(ophie des Stoi'ciens; ou plu¡Ót
c'écoi~
la PhiloCopbie mcme des Stoi'cicns; 31'ec ¡'hab:t
&
les Iívrées de I'aneienne A cadémie, je veux dire , de
celle qui fut floriJTame fous platon
&
fous Arc¿filas.
Quelques-ims por prétendu qu'il n'y a eu qu'une [eule
A eadémie; car, diCeor-ils , comme p!ufieurs ¡>ranches qui
fortent d'un m"me tronc,
&
qui s' étendent yers différens
cótés , ne (om pas des arbres difierens ; de
m~me
toutes
ces feaes , qui fonr forries de ce [ronc unique de
b
do–
a rine de Socrate,
'f"e
r
homrae ne fait rien ,
quoique p3r–
tagées en diverfes !!coles , ne font cependam qu'une Ceule
A cadémie . Mais fi nous
y
regardons de plus pres,
iI
fe
trouve une tene différence
~ntre
l'ancienne
&
la nouvel.
le Académie, qu'il faut néceffairemem reconnoítre deux
A cadémies : I'ancienne, qui fut celle de Socrate
&
d'An–
t iochus ;
&
la nouvelle, qui fut celle d' Arcéfilas, de
C arnéade,
&
de Philon, L a Eremiere fut dogmatique
. dans quelques poillls ; on y reCpeaa du moins les premiers
principes
&
quelques vérités morales, au Iieu que la nou–
velle fe rapprocha prefque
~ntierement
du Scepticifme .
r oyez.
SCEPTiCIENS ,
(X)
í\
CAP E'M
J
E, f. f. C 'étoit dans l'amiquité un jar–
.din ou une maiCon firuée dans le Céramique, nn des faux–
bourgs d'.A theucs,
a
un mille ou environ de la ville, on
'placon
&
.fes feaateurs tenoien
~es
alremblées pour con–
verCer fur des matieres philoCopliiques. ·Cet endroit don–
na le nom
a
la feae des
Académici~ns ,
Voyez.
ACADÉ–
l'IICIEN,
L e nom d'
IIcadlmie
fut donné
a
cette maiCon,
a
cau–
fe d'UD nommé
I/cadlmttS
ou
EcadlmuI ,
citayen d'A–
thenes, qui en étoit poj'feffeur
&
y tenoit une eCpece de
gymnaCe.
11
vivoit du tems de ThéCée. Quelques-uns om
rapponé le nom
d'A cadémie
¡¡
CadmUs qui iorrodui l;t le
premier en Grece les L em es
&
les Sciences des Phéni–
ciens: mais certe étymologie el1 d'autanr moins fondée,
que les L em es dans cene premiere origine furenr trop foi–
blement cultivées pour qu'il
y
eut de nombreufes aífe!ll::.
~>lées
de
S¡¡
vans "
"-
C imop embellit
1'lIcadlmie
&
la décora de fontaines,
d'arbres,
&
eje promenades, en faveur des Philofophes
&
des
Gen~
des L emes qui
s'r
raffembloieor pour conférer
cnCemble
&
pour diCputer fur différentes matieres ,
&
c.
C'étoit auffi I'endroit OU I'on enterroit les Hommes illu–
ftres qui avoiem rendu de grands fervices
¡¡
la R épubli–
que. M ais daos le fiége d'Athenes, Sylln ne reCpeaa poim
cet a[yle des beaux arts;
&
des arbres qui formoiem les
promt nades , il lit faire des machines de guerre pour bat-
I
~re
la
pl~ce ,
.
.
Cicéron eut aujli une maíCon de pmpagne ou un I/eu
de retraite pres de Pouzole, auquel il donna le nom d'
A–
f ad/mie,
nu il avoit coo.rume de cOIll'erCer avec fes amis
qui avoient du gOl'!1 pour
le~
enrretiens philoCophiques. Ce
fllt-Ia qu'il compora res Queflions aC3démiques,
&
Ces
L i–
yres Cur la nature
de~
D ieux.
L e ¡not
AC(ldémie
fignific aum une feae de philoro–
phes
qU!
[oo.tenoient que la vérité ell inaccemble
~
norre in–
telligence, que
tOut~s
les connoiiJ:lI1ces COD! illc¡:rtaines
&
que le Cage doit toujo urs douter
&
fulpendre
Con
jugeme~t,
fans jamais
ri~n
affi rmer ou nier poli!Ívemenr. En ce Cens
l'l/cad/mie
ell la mcme chofe que la feae des AcaMmi–
ciens.
I/o)'ez.
ACADÚIJCIEN.
On compte ordinairement trois
I/cadlmieI
ou trois [or–
tes d'
¡\.ca~';miciens ,
quoiqu'il
y
en ait cillq fuivam quel- .
ques-uns . L'ancienne
I/cad/mie
ell celle dom Platon é–
loit le chef.
I/o)'ez.
PLATOl'!ISME .
Arcéfi)as , !In de Ces [uccej'feurs, en introduiCant quel–
ques changemcns ou quelques altératiolls daos la Philo–
fophie de cetre ceae, fonda ce que I'on
app~lIa
la f<conde
A cadémie .
C'ell cet ¡\.rcéfilas principalemeD! qui intro–
puii;r- daos l'
I/cad/mie
le dome effea if
&
uniyerfel .
On anribue
:l
Lacyde , ou plurÓt
¡¡
Carnéade , l'étabIiC–
femeD! de
la
troilieme, appenée auffi
la nouvel/e IIcad/–
mie ,
qui reconooilfant que non-Ceulemem il
y
avoit
beaucoup de, choCes probables, mais aufli qu'il
y
en avoit
de vraies
&
d'amres tau(fes , avoüoit néaomoios que l'eC–
priL humain ne pouvoit pas bien les diCcerner.
Quelques-amres en aJotltent une quatrieme fonMe par
Philon,
&
une cinquieme par Antiochus, appellée , 1'.,1,,–
tiuchlene ,
qui tempéra l'ancienne
I/cad/mie
avec les opi–
oions du Sto'1ciCme .
Voya;
STOICISME.
L 'ancienlle
l/cad/mie
doutoit de tout; elle porta mcme
ti
loin ce príncipe, qu'elle slom3 fi elle devoit dourer . Ceux
qui
la
compofoieor curent touJours pour maxime de
0'''-
'ACA
tre jamais cert:lins, ou de n'avoir jamais l'eCprit futisfuit
fur la vérité des choCes, de ne j:unai rieo affirmer, ou
de ne jamais rien oier, Coit que les chofe leur
parolfe.ntvraies, Coit qu'elles leur paruffem fauífes. En effe!, lIs
[oíl tenoiem une acatalepue
~bfollle,
c'ell-:l.·dirc, que
'J
uant
:l. la narure on
3
l'e(Jencc des cho(es, I'on devoit 1e re–
uancher Cur un doute abColu .
VO)'ez.
¡\CATALEP lE.
L es Ccanreurs de la llouvelle
}(cod/mie
éroiem un peu
plus trairables: ils reconnoiffoiem plufiems choCes cnmme
vraie , mais fans
y
adhérer avec ulle entiere a(Ji1rance. I1s
avoient approuvé que le commerce de
la
vie
&
de la
10-
ciété t toit incompatible avec le doute univeríel
&
abColn
qn'affeaoit I'ancienne
A cad/mie.
Cependam il ell
vifibl~
que ces chofes memes dom ils convenoiem, ils les regar–
doient plutOt comme probables que comme cert:lines
&
déterminémcm vraies: par ces correailS, ils comp!oicnt
du mOitlS éviter les reproches d'ab(urdité faits :l. I'ancien–
ne
I/cadlmie . I/oin
D OUTE.
Vo)'ez. alifo leI Q¿i.ftions
A cadlmi,!""
de Cicéron , on cet auteur réiutc avec au–
¡ant de force que de netteté les [emimens des PhiloCophes
de fon tems , qui prenoiem le titre de Ceaateurs de I'an–
cienne
&
de la nouvelle
I/cad/m;e. V oy.z.
art§i
f articl•
ACADÉMICIEN ,on
le~
Centimens des difli!remes
AClldl–
mies
Com expoCés
&
comparé .
(G)
ACADÉMIE , (
H ip. L itt .
) parmi les M odernes, Ce
prend ordinairemem pour une Société ou Compagnie de
Gens de L ettres, établie pour la cnlrure
&
l'avancement
des Am on pes Scienccs,
Quel<¡ues Auteurs confondent
I/clldlmic
avec
Univer–
jité:
mais quoique ce Coit la meme choCe en L atin, c'en
[om deux bien différentes en
Fran~ois.
Une Univerlité
ell proprement un Corps comporé de Gens Gradués en
pluliel1rs Facultés; de ProfeJTeurs qui enCeigoeur dans les
écoles publiques, de Précepteurs ou
Ma7tr~s
particuliers ,
&
d'Erudians qui prennem leurs
le~ons
&
aCpirent
ii
par–
venir al1X mémes degrés. Au lieu qu'une
Acad/mie
n'ell
point dellinéc
¡¡
enfeigner on profeacr a\lcun Art , qllel
qu'il COit, mais
¡¡
en procurer la perfeaion. Elle n'eft
point compoCée d'Ecoliers que de plus habilcs qu'eux in–
IlruiCent, mais de per[ounes d'unccapaei!é dillinguée, qui
fe communiquenr leurs lumieres
&
[e fom parr de leurs
déco)lvertes pour leur avanrage ml1tuel .
Voye:;:.
U NIVER–
j;ITE ,
'La premiere
¡/clldlmie
dom nous lifions l'in1Htution,
ell celle que Charlemagne établit par le conCeil d'
Al~
cuin: elle étoít comporée des plus beaux génies de
1:1
Cour,
&
l'Empereur lui-méme en éroi un des mem–
bres . D ans le conférences
acadlmi'lueJ
chacun devoit
rendre compte des anciens Aureurs ql1'il avoit lus;
&
m€me chaque Académicien prenoit le nom de celui de
ces anciens Auteurs pour lequel
iI
avoit le plus de
gout, ou de qudque perConnage célebre de
l'
Anti–
quité . A1cuin entre
au~res ,
des L ettres duquel nous
avons appris ces particularítés, prit celui de
F/aCCtiI
gui
cfroít le rurnom d' H orace; un jcune Scigneur, qui Ce
nommoit Angilberr, prit celui d'
Homero;
Adelard E–
veque de Corbie, fe nomma
Aug,'.ftin
; R iculphe,
Ar:
cheveque de M ayence,
D ametllI,
&
le Roi lui-meme,
D avid ,
Ce fait peut fervir
ii
relever la mépriCe de quelques
Eorivains modernes, qui rappOftenr que ce fut pour fe
conformer au gout général des Savans de Con fiecle,
qui étoient grands
ad~irateurs d~s
noms R omains, qu'AI–
cuin prit celui de
FlflCcUI IIlbinttJ ,
L a pl uparr des N ations ont
¡¡
pré[enr des
IIcndl min,
fans en excepter la Rume: ma!s I'/talie l' emporre Cur
toútes les autres au moins par le nombre des fiennes. 11
Y
en a peu en Anglcrerre; la principale,
&
celle qui mé–
rite le plus d'at¡ention, ell eeHe que nous connoifions
fous le nom ¡le
Socilt/ R oyal•. V OJ'
ce qui la conccr–
ne
a
l'nr#c/e
SOCIÉTE' ROYALE .
V oye:;:.
",t§i
SOCIE'–
TE' D'EDPIBOURG ,
11
Y
a cepeodam encore une
IIcadlmie
R oyale de Mu–
fique
&
un~
de Peinrure, établies par Lemas Patentes
&
gouvernées chacune par des Direaeurs particuliers. '
En France nous avol1s des
A lIfdlmi"
flori/rames en
tout genre , plufieurs
¡¡
l?aris ,
&
quelques-unes dans des
yilles de Province; en voici les principales,
ACADÉMIE FRAN\o lsE. Ceqe
A cadlmir
a été in–
Iliruée en
1635.
par le Cardinal de Richelieu pour per–
feaionner la L angue;
&
en général elle a pOur objet
toutes
le~
marieres de Grammaire, de Poefie
&
d' Elo–
quence. La f(9rme en ell fort fimple,
&
n'a jamais re–
s:n de changement: les membres [OD! au nombre de qua-,
rante, tous égaux; les ¡p:ands Seigneurs
&
les gens
ti–
tris
n'y íbm admis qu'a
titre
d' Hommes de L ettres .
&
le Cardinal de Richelicll qui connoiífoit le prix de; '
ta-