38
Aj3S
'P.en,t de plufieurs
r~r~es
d'animaux , dont 011 trouve
le
dérail dans le Lévltlque & le Deutérouome . S. Paul
'die que ' les alhlctes s'abfliennent de toutCS chofes pOU!
'obtenir une .couronne corruptible, c'efl ·A-dire, qu'ils slab–
íliennent de tout ce qui peut
le~ affoi~lir;
& cn écrivant
a
Timothée,
il
bUt)1e '(!ertairls hérétiques qui condam–
noiem le maria¡¡e & J!ufage des viandes que Dieu a créécs .
Entre les premlers Chrétiem, les UIlS obfervoiem
J'
a~fli.unce
des viandes défendues pilr la loi, & des chairs im–
'molées aux idRles ; d'autres méprifoient ces
obf~rvances
comme inutiles, & ufoiem de la liberté que Jefus-Chriít
a procur,ée
a
fes fideles, S. Paul a donné fur cela des re–
gles trés-fages, qui fom rapportées dans les épltres aux
Cor¡.ot~iens,
& aux Romains
,L/vit. x.
9.
Num. '/Ji.
3·1.
Cor~
ix:
2j".
Tim.
l.
c. iv .
3.1.
Coroviii,
7.
10.
Rom. xiv.
23·
, Le concile de J érufalem tenu par les apeares, ordonne
aux fideles convertis du paganifme de s' abftcnir du f.1ng
des viandes fuffoquées, de la fornlcation , & de l'idola–
trie.
llél. xv.
~0,
S. Pilul veut que les fideles s'abiliennem de tout ce qui
a
m~me
1
'apparence du mal ;
(/b omni jj>ecie m(/Ia abfti
c
mte vos;
& :\ plus forte raifon de tout ce qui eil réelle–
ment mauvais, &contrairea lareligion &
a
la piété.
Thef–
fal.
V.
21.
Calmet,
D illion, de fa Bible, lett,
A.
fom,
'L.p.
31..
(G)
, AnSTlNENCE,
f.
f.
Orphéeapres avoiradouci les m(Eurs
des hommes, établit une forte 'de vie, qu'on nomma de–
puis
Orphi,!fle
;
&
une des pratiques des hommes qui em–
bralfoient cet état, étoit de ne point ll1anger de la chair
'des animaux ,
I1
eil plaufible de dire
qu'Orph~e
ayant ren–
,du Cenfibles
3U~
lois de la fociété les premiers hOlTlmcs
qui
~toic,m ~ptropophages:
~ilveftres
homines face,. ínterpr'f'!". deoruln,
C ,.dibtu
&
¡",do vill" determít Orpheus.
Horat.
il
leur avoit impoCé
la
loi de ne plus manger de viande
du tout,
&
cela Cans doute pour les éloigner emierement
oe leur premiere
férocit~
; que cene .pranque ayam enfui–
te été adoptée par des perfonnes qUl vouloient embraffer
uu¿ vie plus parfaite que
le~
autres, il
Y
eut parmi les pa–
yens une forte de vie qui s'appella pour lors
vie Orphi'l"e,
o'f~""
{ll"
dont Platon !,arie dans l'Epinomis,
&
au fi–
itie'me livre de fes lois. L es Phéniciens & les Alfyriens,
voifins des Juifs, avoient leurs jeunes facrés. :¡:'es Egr–
ptiens, dit Hérodote, facrifiem une vache
a
lfis, apres
s'y
~tre
préparés par des jeílnes;
{J<
ailleurs
iI
attribue la
m eme coilrume aux femmes de Cyrene, Chez les Athé–
niens,
le~ f~tes
d'Eleu!ine
&
des Tefmophores étoiem ac
compllgnées' de jeunes rigoureux, Curtout emre les fem–
me , qui palfoient un jpur emier alfiCes a terre dans
un
équípage lugubre,
&
Cnns prendrc aucunc nourríture, A
R ome il y avoit des jeilnes réglés en I'honneur de Jupi–
ter; & les hiiloriens font mentiop de ceux de
J
ules Cé
c
far, d'Augu(le, deVefpafien, de Marc Aurele,
&c,
Les
athletes en particulíer en pratiquoient d'étonnans ; nous
en parlerous aillenrs ,
l/oJez
ATHLETE.
(G)
• • ABSTlNENCE
des Pyth"goricíens,
Les Pythagori–
ciens ne man¡¡eoiem ni chair, ni poilfon, du moins ceux
d'entr'eux qUl faifoien! profeffion d'UllC grande perfeaion ,
&
qui Ce piquoiem d'avoir aneint le dernier degré de la
théorie de 'Ieur
ma!tr~,.
Cene
(/bftinence
de tOut ce qui
avoit eu vie', cítoit une Cuite de la métempfycoCe: mais
d'oi! venoit
a
Pylhagore I'averfion qu' il avoit pour un
grand nombre d'autres alimens, pour I<;s féves, pour la
m auve , pour le vin,
&c,
On peut lui paffer
I'a(>ftinen–
ce
des (Eufs;
iI
en devoit un jour éciorre des poulets :
oi! avoit-il imagin é que la mauve étoit une herbe facrée,
f olíll,!, {anlli./fiYlztlln?
C~llX
a
qt¡i l'honneur de Pythago-
'1) 1I
ne
faUt
pas
confondre llythagore avec ces Pyrnagoriciens qlli s'é–
JoignerCDt
enCuite beaucoup
trop
de In doll:rine
tic Jeor
ma1tre
&
qui
rlonncrent dans l'cmhoufi;t(mc du
myn~re
&
de
¡'clligme.
Be
donr avec
raifon fe moquercnt
Gallitn
&
n/fe.
Jl),th:lgore étoit on de ces
g(!'nie,
«]uc la namre a rarément produiu pour I'utllité de.s mortC!ls. II
60it
grand marhematicien, srand rhyflcien.
&:
naturalifte. On le crílt di_
gne de.s :\uceh
&
des meJaillcs. Tous le.s Ecriv:tins Je tous les fieclC!s
.·empre~~f~nt
a.
fuite. (on Elage : l'Itali.e:
&
J:t
Torcane
c~
particulier
fe vantent
oc
hll avalr donné ou la n:I.IRance,
o~
la retralte ; (ur quoi
il faur lire ce que (avamment nous a donné M. le Ooéleur
(oecbi
dans
fon traité de
VitE" PithAgor;co .
.
Ce. Philo(ophe a été le prémier qni a
deduit (es con(equenc'cs des pnnclpes mebranlables de la Géometrie.
Ce o'en p:ts la
m{,nnpJJ'-p,
comme on
1':\
dit, qui lui fournit les
idées (ur l'abA:inence
'd~
la vi:lnde des anim:lux. mais p1O.tÓt la tem_
pcrahce ,
Be
une nourriture plus propre
a
conCerver la force.
&
la
(amé du corrs.
&:
la trar"!quillité de l'eCprit . O'ailleurs nous (avons
¡>:lr t ni¿rce
J
Aulu.Gelle,
&t.
Athenée que de tems
la
.autre
ji
.oe 'refura
point de manger de la chau
qe
ppuleu.
&
des polffons dehcau. qui
§lCs larcHfeot polot l'cllomac.
8c.
gui {ont d'une (acile digenioD,
(P)
ABS
re ell
a-
eeenr, expliquent toutes ces chofes; ils démon,
trem que Pythagore avoit grande raifon de manger des
choux, & de s'abilenir des ftves, Mais n'en déplaife
a.
LaerGe ,
a
Euftathe,
a
.lElien,
a
'1amblique, a
Ath~née,
& c,
on n'appeH;oit dans t0l!te
c~ite
partie de fa phlloCo.
phie que de
la
Cuperilition ou de l'ignorance : de la
~uper(lition, s'il penfolt que la féve etOit protégée des dleux;
de l'ignorance, s'i1 'croyoit que la mauve avoit quelque
qualité comraire
a
la famé.
11
ne
f~ut
pas pour cela en
faire moins de cas de Pythagore: Con fyfteme de la mé–
tempfycoCe ne peut etre méprifé qu'a tort par ceux qui
0'001 pas alfez de philofophie pour connoltre les raiCons
qui le 'luiavoientCuggéré, ou qu'a juile titre
p~
les Chré"
tiens,
a
qui Dieu a révélé l'irnmortalité de l'arne & no–
tre exiilence future
dan~
une autre vie.
(¡)
ABSTINENCE,
en Medecine,
a un feus
tr1:s-~tendu.
On eorend par ce mot la privation des alimens trop fuc–
culens, On dit
cot)1mun~ment
qu'uu
mal~de
eít réduit .3.
l'ab¡tinence,
quand
il
ne prend que dll boulllon ,!de la
t1~
fane,
&
des remedes appropri!Ís
a
fa maladie, QuoiqulI
l'
abftinence
ne fuffife pas pbur guérir les maladies, elle
eft
d'un grand fecours pour "ider l' aaiOll des remedes.
L'
abftinence
eil un préfervatif COlme beaucoup de mala–
díes,
&
[urtout contre celles que produit la gourmalldi-
fe.
(2.)
¡
On doit régler la quamité des alimens que l'on prend
fur la déperdifion de Cubilance qu'occafiollne l' exercice
que I'on fait, fur le tems oi! la tranfpirarion eil plus on
moins abondao¡e,
&
s'ab(lenir des alimens que Ion a re–
marqué comraires
a
Con tempéramem.
On dit aufli que les gens foibles & délicats doivent
faire
abftinence
de l'aae vénérien.
Ou apprend par les lois du n'gime, taot daos I'état
de famé que dans I'état de maladle,
a
quelle fortc
4'ah.
¡finence
on doit s'aflreindre.
Voyez
RiGIME .
(N)
A
B
S T
1
N E N S, adjeá!. pris Cubil. Ceae d'héréti–
ques qui ,parurellr dans les Gaules
&
en ECpagne fur la
fin du troifieme fiecle, On croit qu'ils avoiem emprun–
té une partie de leurs opinions des G noiliques & des
Manichéens, parce qu'ils décrioiem le mariage, con–
damnoient l'ufage des viandes, & menoiem le
S.
ECprit
au rang des créatures. Barollius femble les confondr,!
avec les Hiéracites: rnais ce qu'i! en dí! d'apres
S.
Phi–
lailre, convieO! mieux
ílUX
Encrati¡es, doO! le nom fe
rend exaaemem par ceux
d'Abftinens
ou
Cominens_
Voyez
ENCRA TITES
&-
Hl1!RACITES.
(G)
ABS T RA CT ION,
f.
f. ce mot vicllt du latin
abftrah." ,
arracher, tirer 'de, détacher.
L'ab¡lr(/llío¡z
eil une opéra¡ion de
l'efpri~,
par laquel–
le,
a
l'occafion des impreflions fenfibles des objels ex–
térieurs, on
a
l'occafion de quelque affeaion iO!érieure,
nous nous formons par réflexion uo concept fingulier.
que oous détachons de tout ce qui pem 1l0US avpír don–
né Iieu de le former; nous le regardons
il
part comme
s'il y avoit quelque objet réel qni ,répolldlt
a
ce con–
cept índépcndammem de notre maniere de penfer; &
parce que nous ne pouvons faire cOllncltre aux nUITes
hommes nos penfées aulrement que par la parole , cette
néceffité .\( I'ufage oi! nous Commes de dOllncr des
L1om~
aux objels iéels, nous om portés
a
en donner auffi aUJe
concepts métaphyfiques doO! 110US parlons;
&
ces noms
n'om pas peu coulribué
a
nous f:¡ire dillinguer ces con–
cepts: par exemplc:
Le fentimem uniforme que
toUS
les objets blallCS ex–
citem en nous , nous a fuit dohner le meme Dom qua–
lificatif
a
chacun de ces objets, Nous difons de chacun
d'eux en I?articulier qu'il en
blanc;
enfuite pour mar–
quer le pOlnt Ccion lequel tous cet objets fe relfell1blem
nous \lvons illVenté le mOL
blanc/¡mr,
Or
ji
y a en
et;
•
f~t
('2.) Une abA:inence totaJe de toute (orte d'alimens
&:
:de boiffons o"
en roint imporlible. Le Sieor Oot\:eur
8~CC4ri
de 80ulogne en lit
une rélation par ordre du Ponti(e Regn:tnt
3.
l'occa60n d'un pre..
tendu mirJcle. 11 fonJe fon opinion
f~
pluficurs experiences . A
la verité I'on ne peut (e paUer dI! 1l0ur"rirorc, paree ',lue l'on doit
rcp:lrer la pene connnuelle que nous fai(ons Jes partles de nótre
co~p'
par la. dHlipat:ion
Be
polt .la trao(plfauon des humcurs .
l ('..J
301 m3UX qUl
tran(plrent le molOs. (upplécnt. ou par l. graiJfc
ou par ¡'¡naél-ioo
~
ce bc(oin de nourriture"
JI
Y a des
exem:
pies de béte. !res-vivaces. comme des aigles
I
de petits chicDs ,
de5
c~au
Bec. .
qUl
ont
ved\.
2.5. '2.8,
Be
36. jours fans nourrirurc.
~l
celia
a.rn'le (ut" des
3mm:lUX
done la digeA:ion ell
~
promptc.
11
De
~Q,lt. ~:u p3r~hre
eton.nam que les hommes
3Um
puiOet1t jonir
de
c~
pnv!lcse. Alnfi le. Sleur
BlCclfri
porte des exemplet d'une
femll\e 9u1 dc":,eura
.1
H.
JOU~S
faD. manger.
Se
d' une religieuCe
apoplet~bqlle
qUl
vecút 2.0. JOurs fans
m:mger
"i
boire" On CCI1
peut trouver d"autres rclarions (emblables dan,s les
'l'r3n.(aél:ionsd'~a..
glcccrrc,
St
dans l'Hiftojre de l'Acadéruic des Sciences .
(f)
, I