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./

~d

ABR

f'

{es

f~ire

no' s' dI: introduite que long-tem, apres ces

, fiecfeS heureu¡( ou fleuriffoient les Belles-Lemes

&

1',

les Sciences parrñi

le~

Greas' & les Romains. C'eft

~,

a

leur <lvis un d1!S prem1ers' fruits' de l' ignorance

&

'-' de la fuinéamife, ou Ja-barbarie

11

faie tombcr les

" /iecles qU\ onr (uivj la' déeadent" de I'empire, Les

" gens de leltres & les favans de ees [¡eeles, difem-ils,

:: ne eberchoient plus .qu'a abrcger leu'rs, peines & leurs

" étucjes, fur-tOOt dans la, leaure des, hiiloriéns, ,des

" philofophes,

&

des )urjfeonf\Jltes , foit <fue ce fut le

" loifir, foit qne ce fUt le courage qui leur manquilt".

Les

Abf'géJ

peuvent, felon le 'meme auteur, fe ré–

dnire

a

h

efpeees différeu'tes:

l · .

les

Ipitomes

Otl I'on

a

réduit les ameurs ell gardánf régulierement leurs pro'–

pres termes

&

le~

txprcíIions de leurs ,briginaux, rnais

en d:ehurít de renfermer tout leur fens en peu de mots;

2·.

les

abregéJ

proprement dits, que les abréviateurs

ónt íaits a leur mode, & dans' le fiyle qui leur étoit

partieulier;

3· .

les

centohs

ou

rhapJddíés,'

qui font des

compilations de dlvers moreeaux ;

4·.

/el

lie/,x co,;I–

mm"

ou

é/afftI

fous lefquelles on a rangé les ma–

rieres relatives a un meme titre; 5'•. les

rCCfteilI

faits

par llertains leaeurs pour leur utilité p.artieu)iere , &

accompagnés de remarques;

les

extrmts

qUl 1\e eon–

tiennent que des lambeaux tranfcrits tout eotiers daos

les auteurs originaux, la pl\lpart du tems fans fuite &

fans liaiCon les ons avec. les autres.

" ToúteS ces manieres' d'ábreger les auteurs, con–

". tinue-t-il, pouvoient avoir qllelque utilité pour ceU1(

" qui avoienr pris la peine de les faire,

&

peut·~tre

" n'étoient-elles poim enrierement inutiles

¡¡

ceux qui

" avoient 1\1 les originaux. Mais ce petit avantage n'a

" rien de éomparable

a

la perte que la plupart de ces

"

abr~gls

ont caufée a limrs auteurs,

&

n'a poinr dé–

;, d6minagé la république des Lettres " .

" En effet , en quel genre ces

abregls

n'onr-i1s pas f.,it·

difparcltre une intinité d'originaox? Des auteurs ont enl

que quelques-ul1s

ces

livres faints de l' ancien Te(l:a–

mene n' étOient que

de~

abregl;

de livres de

Gad,

d'

Iddo,

de

Nathan ,

des mémoires de

Salomon,

de la

chronique de rois de

']itda,

&c. Les jurifconfultes fe

jllaignent qll'on a perdu par cet artifice plUS de deux

mille «olumes des ¡iremiers éerivains dans leur genre ,

tels que

Papi"ien ,

le trois

S'eevoles, L "bl¡jn

1

Ulpien,

Modeftin,

& plufieurs áutrés dont les noms 10m eoa–

nus . On

a

laiífé périr de meme un grand nombre des

onvrages des peres Grecs depuis

Origme

on

S. l renle,

m eme jufqu'au fchifme, tems auquel on

á

vu toutes

ces

cha;n~s

d'auteurs anonyrnes fur divers livres de I'E–

Cl~iture.

L es 6Xlraits que

Conftantin Porph¡-rogenete

(jt

faire des excellens hifioriens Grees & Latlns fur l'hi–

Itoire, la politique , la mdrale ; quoique d'ailleurs tres–

loüables, ont oeealionné la perte de

f'

hijioire ttniver- ,

fefl. de Nicolas de D lIm<IJ,

d' une boune partie de lihes

de

P olybe ,

de

D iodore de Sicile,

de

D enys d'H:z/icar–

naiTe,

&e. On ne doute plus que

']tiflin

ne nous ait

fait perdre le

T rogue Pompée

enrier par

l'abregl

qu'il

en

a falt,

&

aiufi dans prefque tOllS les almes genres de

l ittératuro .

11

faut pourtant dire en faveui' des

abregls,

qu'iJs

follt commodes pour certaines pérfonnes qui n'ont ni le

loifir de confulter les originaux , ni les facilités de fe

les proeurer, ni le talent de les approfohdir, on d'y

démcler ce qu'un compilateur habile

&

exaa leur pré–

fente tout

digér~.

D 'ailleurs, comme l' a remarqué

Sa!lInaiCe, les plus excellens ouvrages des Grecs

&

des

Romains auroienr infailliblemem & enrierement péri dans

les fieeles de barbarie, fans I'indullrie de ces faifenrs

d'

abreg/~

qui nous oot au moins fauvé qu<lques plan–

ches du naufrage: ils

n'emp~chent

poim qu'on ne ton-

ÁBR'

(ulte les originaux quand'ils exillent. Baillet,

']~gcm:

de Savans, tome l . pago

240.

&

Juiv. (G)

lIs Cont utiles:

1°.

a

ceulC qui om déJ'!

va

les cho-

fes au long.

.

2·.

Q.uand ils font falts de

fi¡~on

qu'ils donnent la'

connoi()anee entiere de la chofe dont ils parlent, &

qu'ils fon!' ee qu'eft un ponrait en mignarnre par rap–

pOr!

un p,ottrait .en

gr~nd .

On' peut donner une idée

générale d'unc grande hifioire, . ou

de

quelqu'autre ma–

tiere; mais on ne doic poinr entamer urí détail qu'0n

ne p'eut pas

écl~ircir ,

I!i.

doflt on ne donoe qu'úne idée

éon(uCe qui n' a'pprend rien, & qui ne réveille aucune

idée déja acquife. Je vais éclaircir ma penfée par ce!!

exemples: Si je dis qu'e Rome fut d'abord gouvernéc:

¡lar des rois, dOllt I'autorité durolt autant que leur v!e;

enCuite par deux confuls annuels; que cee uCage fut

111-

(errompu pendant

~uetques

années; que I'oh élut des

décemvirs qui avoient la fupreme anrorité , mais qu'on

rep'rit bien-t6t l'anden ufage d'élire des confuls

~

qu'en–

tin Jules Céfat, & apres lui, Augulle,

s'

emparerent

de l:r fouveraioe autorité; q'u'eux

&

leors fueceff:urs

furent nommés

EmperelirJ:

il me Cemble que cette

Id~e

géllérale s'entend en ce qu'elle ell eo' elle-meme : mals

nous ¡¡vons. des abregés qui oe no'Us donnent qu'une

idée confufe qui ne raiffe rien de précis'.

U

n célebre

abréviateuf

s'ell

contenté de dire que JoCeph fut vendu

par fes freres, calomnié par la femme de Putiphar,

&

devirit le furintendin¡ de l'Eg)'pte. En parlant des

dé~

cemvirs, il dit qu'ils furem chaffés

¡¡

cauCe.

d~

hr

lu–

bri~ité

d'Appius; ce qui ne laiffe dáhs l'eCprlt r, ea

'1

u1

le fjl:e

&

qui I'éelaire. On n'entend e.e que

l'a~ré~I~teur a voulu dire, que 10rCque I'on fillt en détall

1

hi-

1l00re de JoCeph & celle d'Appius. Je ne fuis cette re–

marque que p'arce qu'on met ordinairement entre les

mains des Jeunes gens des abregés dorit ils !le tirent

aucun fruit, & qui ne fervent <ru'a lenr infpirer du dé–

go\lt. L eor curiolité n'ell excitée que d'une malliere

qui ne leur fait pás venic le defir de la fatisfaire. Les

jeunes gens n'ayam point eneore .ffez d'idées aequifes,

ont befoio de délail; & to\Jt ce <lui fuppoCe des idées

acqdlfes, ne fert qu'a les étonner,

it

les déeourager;

&

a

le~ r~buter.

En abregé,

fa<;:bn de parler adverbiale ,

fllmmatira _

L es jeunes gens devroient recueillir

en abregt!

ee qu'ils

obfervent dans les livres, & ee que leurs maltres lew:

f/

apprennent ,de plus ut!le

&

de plus intérelfant.

(F) .

ABREGE

ABREVIATlON, lorfqu'on veut éCrlre

avTe ailigence , ou pour 'diminuer le volurríe, ou en

cerrains mots faciles a deviner, on n'écrit pas tOut au

long. A infi au lieu d'écrire

Monfieur

&

M adarac

,

,on

écrit

M'

oU

Md,

par abréviation ou par ahregé, Amfi

les abrévíations follt des lemes, notes ; earaaeres, qui

indiquent les autres lettres qu'il faut fuppl¿er .

D . V. M :

c'ell a-dire,

D eo optimo , maximo. A . R . S. H . Anno

reparat", Jal"tis human",.

Au eommencemellt des épl–

tres Latines, on tronve fouvent

S. P . D .

c'cfi-3-dire, _

Jalútem plurimam dicit.

Aux inferiptions, .

D .

V.

C.

c'ell-a-dire,

dicat, vovet, confeerat.

SertOrl\Js .

U

rCa~

IUS a fait une eoll!!aion des explications

de notlS Ro–

manortmi.

(F)

(1)

A BRE GE ,

f. m .

(partie de l'orgue.)

c'~1l

un af–

femblage de plufieurs rouleaux 'par le moyen dc¡[quels

on répaod

&

I'on tranfmet I'aalon des rouches du cla–

vicr dans une plus grande éteadue :

V oyez /a figure

20.

Planches d'Or$ue.

Si les fommlers n'avoient pas plus d'étendue que le

clavier, il fuffiroit alors de mettre des targettes qui fe–

roient attach\!es par leur eXlrémité ioférieure auX de–

moiCelles du c1avier,

&

par leur extrémité fuperieure

aux anneaux des bourfettes : II ell feolible qu'en baifant

une

--------------------------------------~~--~----------.

fi)

La neceffit6 d'écrire avec velocité.

Se

le petit

efp3C!e

ou l'on

étoit obJigé quelquefois d'écrire ou en papyre. on en parchemin.

pu en

marbre ,

ou en

btODze fit D:altre

l'an

q'écrite

p~t

del

G;–

~~el .

des,

r'!.91~',

,des

~brivia:iol~s. ~u'on

3pp'elloit

.TarbJgr(f~hi~.

On

e:ht

que 1

Empereur

Tltl15

écnvolt

fi

vtte qU'11

laiffólt

en arnérc

(ous

f~s

[éc:retaires :

Les

anriquaires

ont bcaucoup rr.a\raiIJé pour expliquer

ce. abréviations

qu~

l'on uouve (qr

des

aneien. monumeDS ,

1I.y.en

:lvoit qul étoienr marquées par de fimples lentes. comme par exemplc

D. M. A,

qu'on

eXp'lique

d~lHI

malul 116ft' :

O'::tutres

~toient

compo–

Cées par pluficurs lentes, ,"omme

'CRIIl

I'OT.

Tri6lmicr'a

P~ttfldte.

Noos

aVODS un Traité de Plutarqlle fur le nOtes des aocier15 ; un

3\l1rc

at..

~~~u;IU~::~;r~~ri~~~~~s~ollf~tt~~!fi~~\~~i~~e~~~t!C~~:i~~~ ~~n~~~I~~:~

.Manutius

de

Vnr",lm Iloiayum

rx!li,at;~nl ,

Am:antius

ab6"n¡jAt;~nrs

lIt_

"Nfi"rum

m"",mtIJ'"rum

Brlífonil15

dt

/"'",l<Ilíl

i7

lI'úb~rum fi:tII'fi,a,i~fU.

Pour

les Gtecs le Pete Corfini

a

[nrp:1fic

tous

les auttCJ

dcrni~re

..

I1lcnt dans

ron

,livte

imprimé

a

Flotencc cn

174R.

(ous le titre de

N...

toe

d ,,,,,rum fivt

lI'lItm

&-

nljm'r~r14m

n mptndia 91411.

in

."" 'J

dtfjtlt

ma;..

!11!,tis

G,«urum tllluli¡

f~{trllA1IIH'1 . l'o~r

les latins

~

(Olut

avoir

rc~

(OUU

a

Niccolai.a Lipfe,

a

Ur[atas,a

Maffei.

a

M.aZ'

l.occhi

~

autees;

(~~

'dirai

un mor de ces aneiennes

n0i"!

de~

Romains vulgaitement

appc:J1és

TJrQnitnnrs

pabliée.s

auuefois par Gruter . L

'abbé

Trithéme.

Dom Mabillon.

&.

Dom Carpcntier

en ont dterfés des alpllahets.

Ce

(lernier

a

[ait graver

[ur

hhit

planches deux

mille nOtCl

(uivies

de

leun

fignificarions , le toue tiré d'un m:1nu[ctit de

1:\ fhbt_ heque

dlt

Roy , Il

fau(

pour

(3m

avoder que

c'en bien

difficile. pOllr ne

pas

dite

impoffible de donnct Dnc clc:f générale de

to~tesles

notes de Trton .

't.1ontquelqlles unes tatfem61ent pour

ainfi

dire aux

c.:tr:lll:éres

des

Chinois

Be :\ux

Hiérogliphes des

E'gyptiens. On

y

a

m~lé

de.s

le

mes

antiques

Grec que.!

&:

Latines.

les unes c:1pitales

&:

anciales.

les :'tutres minu..

rcule

s

&

curfivC$ I

Pour

d~couvrir

ces lentes,

i1

faut dccompo[er

le's

n(HC5,

diftinguer les

conjonéHons •

&

les liaiCoos des caraclérc.s. (up"

pléet

a

cCllx-ci

ccrtains

uaiu •

&

en

rétranchet

.'3urres

appartenant.

aux. lenres

conjointcs

ou monoprarnmatiques que entrent dans la com:'

pol'ition de

cet

Afft:tnchi de

Clceron.

6.

m€me IU1 :tprartient. Voila

un

rra\~ail

digne °d'Hcrculc:

1

r'JA.

/,

Y'Hrtl. del Sall4t1l

ti"

m, jl

d~

lfL'"

17¡6. LV]

/'