Table of Contents Table of Contents
Previous Page  103 / 864 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 103 / 864 Next Page
Page Background

ABL

phrafes ou le.!

mots,

fans avoir aucun rapport gram–

marical avec les autres mots de la propo[jtion dans la–

quelle ils fe troGvent ,

y

formenl un fens détac,bé qui

en un incife équivalem • une propofirion incidente ou

liée

a

une aUlre, & ees mors énoncem quelque cir–

connance ou de tems ou de maniere,

&c.

la valeur

des termes & leur 'pofiriop nous fom emendre ce fens

déraché .

En Larin )a vil!! de l'cfpril qui dans les prhaíi:s de

la con(lruélion limpie en énoncée par une prépofition,

en la cauCe de l'abLatif:

re eonfeélá;

ces deux mots

ne fom

a

I'ablatif qu'a caufe de la vlle de l'eCprit qui

confidere la chofe dom il s'agit comme faite & pallée:

or cene vde fe marque en

L~tin

par la prépolition

a:

cene prépolillon en donc foufenrendue, & peuI élre

cx¡>rimée en L atin .

En F

ran~ois,

quand nous diCons

eela fait , ce eonji–

Jerl, 'U1l par la Co"r , I'oplra fini,

&e. nous avons

la meme vde du paífé dans I'efpril: mais quoique fou–

vent nous puifliollS exprimer eene vue par la prépofi–

tion

a¡res ,

&e. eependant la valeur des mots ifolés du

rene de la phraCe en équivaleme au fens de la prépoíi–

fion Latine.

On peut encQre ajodter que la

Lan~e

Franr¡;oiCe

s'étam formée de la L atine, & les Lattns retrancham

la

prépofition dans le diCcours ordinaire, ces phraCes

nous Com venues fans prépofitions, & nous n'avons

faili que la valeur des mOls qui marquenr ou le paífé

(lU

le préfent, & qui ne Com poim fujets

a

la variété

des terminaifons , comme les noms Latíns ;

&

vl)yant

qne ces mots n'om aucun rapport grammatical ou de

fyntaxe avec les autres mots de

la

phrafe, avec leCquels

ils n'oÍlt qU'illl rapport de fens ou de raifon, nous con–

cel'ons aifémel1l ce qu'on vent 1I0US faire entendre.

(E)

ABLE,

f.

m.

O"

ABLETTE,

f.

f. poiífou de

nvícre de la 10ngl1eur du doigt·:

iI

a les yeux grands

pour fa grolleur,

&

de couleur rouge , le dos verd ,

&

le ventre blanc ;

(~

tete en petite ; [on corps en large

(Jl

piar: on y voit deux lignes de chaque c6té, dont

l'une e(\: au milieu du corps , depuis les oüies juCqu"

la queue , &

l'~tre

un peu plus bas : elle commence a

IJi nageoire qui e(\: au-deífous des oüies, & elle difpa–

rOlr avant que d'arriver jufqu', la queue. Ce poiifon

D'a poim de fi el; fa chair en fort mollaffe : on le prend

:ñfémem •

l'halJle~on,

parce qu'il -en fort goullJ .

R on–

Jeltt . L'ablette

reifemble • un éperlan: mais fes écail–

les fom plud argentées & plus brillantes.

On tire de l'

aMe

la matlere avec laquelle on colore

les

faaifes perles.

Voyez

FAUSSES PERLES. C'en cet–

te m:ltlere .préparée que 1'0n appelle

e1!enee d'Orient.

Po ur Ia nl1re, on éeaille le poiífon

a

I'ordinaire, on

met les écailles dans un baffin plein d'eau , claire, & on

les frotte comme fi on vouloit les broyer. LorCque

J'ean a pris une couleur argentée, on la tranCverfe dans

\In verre, & enCuite on en verCe de nouvelle fur les

écailles, & on réitere la meme opération tam que I'eau

fc col<?re; apres dix ou dome heures, la matiere qui

col.oroa l eau Ce dépofe au fond du verre, I'cau deviem

~Ialre;

ajors on III verC<; par inclination juCqn'a ce qu'i1

oe, re(\:e plus dans, le.verre qu'une Iiqueur épaiífe :\ pe.)l

pres comnw de l hUllc, & d'une couleur approchante

de cellc des perles: c'e(\:

I' effence

d'Orient.

L es parri–

cules de matiere qui viennem des écailles fom fenfibles

~ani>

cene liqueur au moyen dn microCcope, ou

m~me

de la loupe. On y voit des lames, dom la plúpart

10m de figure reétangulaire,

&

ent quarre fois plus de

longuenr que de larg¡¡nr:

iI

y en a auffi dont les eXtré–

mirés fom arrondies , & q'alltres qui [om rerminées en

poime; mais toutes fom exrrememem m inces

~

toutes

iom pIates & brillantes. Cene matiere viem de la fur

mee

illr~rieure

de l'éeaille ou elle en rangée régulicre.–

mem & recou verte -pru:., des membranes ; de forte que

fi

on veut en enlehr avee la poinre cj'une épingle, on

cnleve en méme tems tout ce qui vernit J'écaille, -ou

:lU

moins la plus

gr~nde

partie,

par~e

qu'on arrache la

membnme qui I 'enveloppe. Cette matiere brillante oe

(e trouve pas Ceulemenr ' fur les écailles du poiífon; il

en encore brillanr apres 4voir été écaillé, paree qu'im–

médiatemenr au-deífous de la peau que touchent les é–

C:Úlks, il Y a auffi une membrane qui

recouvr~

des

hmcs argentées . La membrane qui

env~loppe

I'enomac

& les imdlín en en toute brillante. Cene matiere en

molle

&

Couple dans leiT imenins , & elle a tome Ca

c0l!lifian ce

&

Ca perteélion fur les écailles. Ces obfer–

v¡ltI?ns, &

plufieur~

autres , on fait conjeélurer que la

manere argcntée fe fQrlJle dans les iore(\:ins, qu'ellc paC–

fe dans

des

vairreaux pour arriver

:l

la peau & aux é-

Tom~

l .

.

ABL

25

cailles, & que les écailles font compofées deces lames qui

font arrangées comme atltant de petites briques, !Dit les

unes cOntre les aurtes, Coir les unes au-dellus des autreS ,

ainfi qu'on peu, le reconnoltre

:l.

I'infpeélion de I'écaille .

Si les écailles de

I'(/b/~

Ce formem oe cette

f.~~on,

celles

des :tutres poiífoos pourroienr avoir aufli la

m~me

rorma–

tion . M. de R éaumur,

ffIém . de I'Acad. royale des

Scienc. Qm,le

1716.

V oyez

E'CAILLE POISSO:< .

( l)

ABLETTE, poiífon efe riviere.

V.yez

AllLE.

(l'J

ABLERET

O"

ABL E RAT, fub. m. Corre de

!ilet quarré que 1'0n arrache au bout d'une perche , &

avec lequel on

p~che

de petits poiífons nommés vul-

gairemem

ables

.

AB LOQUIE',

f.

m.

terme de Cor2tm'1e ,

qui íi–

goifie la

m~me

chofe que

jitrt!.

C'en dans ce [ens

qu'il en pris dans la coutume d'Amiens , laquelle dé–

fend de démolir aucuns édifices

ah/o,!"ils

& Colivés dans

des héritages tenllS en roture, fans le conCentemeut d\l

Ceigneur.

(H)

A B L U T ION,

r.

f. D ans I'amiquité c'étoit une cé–

rémonie religieufe uíitéc chez les Romains , comme

une Corte de purifi catíon pOllr laver le. corps avant que

d'aller au

f.~crifice.

Vo)'cz

SACRIFICE.

Quelquefois ils lavOlenr leurs mains & leurs piés,

quclquefois la tete, Couvent tout le corps: c'en pour–

quoi • I'entrée des temples il

y

avoit des vafes de mar-

bre remplis d'eall.

.

1I

e(\: probable qu'ils avoienr pris cette cOlltume des

Juifs; car nous lifons dans l'Ecrirure, que SalomoD

plac;a

ii

I'entrée du temple qlvil éleva au veai Dieu,

uo gr:l11d vafe que l'Ecrirure appelle

la mer d'aira;n ,

ou les prctres Ce lavoienr avaut que d'offrir le facrifico,

ayant auparavanr Canétifié I'eau en y jettant les cendrci

de la vié1:ime immolée.

L e mor

d'abllltion

en particulierement ufité dans

l'églife

Rom~ine

pour un peu de vin

&

d'eau que les

communians prenoicnr allCÍennemem

apr~s

l'ho(\:ie, pour

aider

it

la cOllCommer plus facilement.

L e meme terme lignifie aufli I'eau· qui fert

:l.

laver

les mains du prcrIe qui a conCacré.

(G)

ABLUTI ON, cérémonie qui confine

a

fe laver ou pu–

ritier le corps, ou quelque partie du corps , & fort uíi–

tée pumi les Mahométans , qui le regardenr cQmme

une condition eífentiellemem requife :\ la priere . IIs

ont empruuré cette pratique des Juifs, & I'onr altérée

comme beaucoup d'autres.

lis

om pour cet effet des

fontaines dans les parvis de toute, les Mofquées.

L es MuCulmans dininguenr trois fortes

d'abltttions;

I'une, qu'ils appellenr

go"l,

& qui en une eCpece d'im–

merfion ; I'autre, qu'ils nommem

'U'Uodou,

& qui con–

c.;rne Pllrticulierement les piés & les mains: & la troi–

fl eme, appellée

terreufe

ou

JabloneuJe ,

paree qu'au üeu

d'eau on y .employe du Cable ou de la terre.

A I'égard de la premiere, trois conditions font reT

quifes .

.n

faut avoir intention de fe rendre agréable

a

Dieu, nettoyer le corps de toures

Ces

ordures, s'i1 s'y

en trouve,

(Jl

faire paf[er l'eau Cur tout le pQil & Cur

la peau . La Sonna exige encore pour cette

ap/ution

qu'on recire d'abord

la

formule ufitéc,

au nom

dI'

grand

D iett : louange

a

D iert , Seigneur de la Fo;

Mxj,dma–

ne;

qn'on [e lave la paume de

la

maio avanr que les

cruches fe vuidem daus le lavoir; qu'i1 fe falfe une

expiarion avanr la priere; qu'on [e frorte la peau avec

la main pour en /lter toutes les Caletés ; enfin 1ue tou- '

tes ces choCes Coient cominucíes fans inrerruption juCqu'a.

la fin de la cérémonie.

Six raifons rendent cette purification oéc:eífaire. Les

premieres communes aux deux

Cexes ,

Com les embraf–

femens illicites

&

criminels par le delir feul, quoiqu'il

n'ait été Cuivi d'au<;unc autre impúreté: les fuites invo–

lontaires d'un commerce impur,

&

la mort. J"es trQis

dernieres [ont partieul ieres aux femmes ,

t~lles

que ies

perles périodiques du [exe, les perres de fang dans I'ac–

cOllchemeN,

&.

l'aecouchemem méme . L es vrais

croyans fom cette

ahlution

au moills trois fois la fe–

main~ ;

&

a

ces fi x cas, les Ceélateurs d' Aly en ont

aJollté quarante aurres; comme lorfqu'on a rué un lé–

Card , touché un cadavrc

&e.

Dans la feconde

~fpece

d'

.alrlution ,

il Y a íix cho–

fes

a

obferver: qu'elle Ce fa! avec inten¡ion de plaire

• Dieu; ql1' on s'y lave tou le vifage, les mains

&

les bras juCqu'au coude inclu lVemem ; qu'on s'y frolte

certaines parries de la tete ; qu'on s'y nettoye les piés

jufqu'aux talons inclufivemem; qu'on

y

obferve cxa–

élement l'ordre preCcrit ,

La Sonna contiem dix préceptes fur le

vvodoft.

n

faut qu'il

foi~

précédé .de la formule

at~

nom dtl .g rand.

1\1

.

D.m.