Previous Page  71 / 442 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 71 / 442 Next Page
Page Background

DU

CrtEV. GRANDISSON.

6t

j'ofe le dire, mérite ici votre affeéhon ;

&

vous conviendrez qu'ils n'ont pu vous donner

de

plus fortes mal'ques de leur eíl:ime. ,

Mon ami n'atteadoit pas que je lui répon–

diife par des argumentS. Dai;i.s un cas íi tou–

chanr, ma réponfe la plus 'expreílive étoit le

filence.

Camille vint l'interrompre. La marqu-ife ,:-–

m~

diu-elle, fait que vous eres ici, Mol'líieur,

&

vous prie de ne

pas

fonir fans la voir. Je·

<-

crois qu elle me

fuir~

Je

l'

ai laiífée avec ma

jeune mairreífe,

~

dans un grand embarras

pour la faire confentir

a

la faignée qu'elle

craint beaucoup.

M.

le marquis

&

M. l'éve-

que font fonis; ils n'oflt pu foutenir ' les

rendres iníl:ances qu'elle leur faifoit, pour ,

obtenir que le chirurgien ffit renvoyé.

La marquife entra prefqu atíllitor. L'in–

quiétude & la douleur étoient peintes fur

fon

vi.fage) quoiqu'avec un melang

'e tendceíle·

&

d'abattement. Demeurez, m

·it-elle; ne

vous levez poinr, Chevalier. Elle fe feta dans'

un fauteuil. Elle foupi<ra, elle pleura ; mais·

elle auroit fouhaité de potwoir cacher fes·

larmes. Si j'avois été moins touché qu'elle_,.

je

me ferois efforcé de la confoleF. Mais, que

' pouvois-te dire

~Je

tournai la tete. J'aurois

v_pulu pouvoir cacher auíli mon érnotion.

Mon ami s'en apperc;ut. Pauvre chev<'llier

!

dir-il,

d'un ton

de

pirié. Je ne doute point

<le

fe.1

peines) répondit la marquife)

du meme

air de bonté, quoique fon

fils

ei1t pC!irlé fort

Pa!l:

le

cheva.lier

peut

étre opini.1tre;

1}1aÍs

je-