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ll>U C1uv.

G:R.ANI.iBsoN.

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moins,

moi qui elfuierois plus volontiers les

dédaios de vingt femmes , que de me voir

forcé de refufer les o.ffies d'une famille

a

la–

quelle je dois cantde refpeél:&d'accachemenr.

On vinr m'avertir que

l'

éveque fouhaitoit

me voir dans uro.e falle voifine. Je deman-

9ai la permiffion de me rendre

a

fes ordres.

Apres quelques explications ,

il

me déclara

ouverrement ce qu'on attendoit de mes fen•

timents pour Clémentine, & de ma recon–

~oilfance

pour la famille. Je ne m'étois pas

trompé dans mes craintes : mais quoiqae

j'euífe prévu cet étrange dénouement, la

force me manqua pour lui répondre. Il

r~Etit : Vous ne dites ríen , mon

~her

Grandi[–

fon

!

Vous héfitez

!

Quoi

!

Monfieur, la filie

d'une des premieres maifons d'Jcalie: une

Clémentine , avec une dot qui feroit

l'

ambi–

tion

á'

un prince, n'obtiendroit que le refus

d'un fimple gentilhomme , d'un étranger

dont la fortune eíl: encore dépendante?

Eíl:–

il poJlible , Moníieur , que vous demeuriez;

incertain fur mes offres ?

Je répondis enfin, que j'étoís moíns fur–

pris qu'aflligé de Ces

~ropofitions;

que j'en

avois eu quelque preffentiment , fans quoi

fhonneur qu'on m'avoit fait

de

me rappel–

ler ,

&

les témoigriages de bonté avec lef–

quels on m'avoit

re~u,

ne m'auroient pas

permis de modérer ma joie.

Il

fe

jeta

fu~

quelqu_es points de religion ,

dans 1efque1s ¡e refufai long-temps de m'en-