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H1STOillE
pas laiffé de leur caufer quelqu'embarras;
mais qu'ils s'étoient
mis
au ddfus de cette
coníidération ,
&
qu'ils ne doutoiem pas
que la générofüé , autant que la reconnoif–
fance , ne me
fit
faire au1li tout-ce
qui
dé–
pendoit de rnoi.
Le marquis ne tarda point
a
paro!tre:Une
profonde rnélancolie étoit répandue dans
tous fes traits. Cette chere fille, dit-il en en–
trant , me communique une partie de fon
mal. Ce
rt'
eíl: pas toi.Ijours un bonheur, Che·
valier, d'avoir des enfants de la plus belle ef–
pérance. Mais n'en parlons plus. Clémenrine
efi une excellenre fille. Dans les difpofiriot1s
générales de la Providence , le mal des uns
rourne
a
l'
avantage des autres. L'éveque de
Nocera vous enrretiendra des condirions.
J'
ai fair entrevoir au chevalier, interrom–
pit la marquife, ce que nous penfons
a
faire
pour lui.
Comment vótre fille
l'
a-t-elle re<;u; reprit–
il?
Avec affez d'embarras, je m'imagine.
Lamarquife lui dit qu'ellen'avoitofélever
les yeux. Il répondit avec un profond foupir,
e'
efi ce que
r
avois prévu.
.Pourquoi ' me dis-je
a
moi-meme ' pour–
quoi m'a-t-on permis de voir votre excel–
lente mere, cette charmante fille, avanr que
de
m~avoir
fait l'ouverture des condirions?
Quels parenrs , cher doél:eur
!·
.Quelle indul–
gence
!
Et le monde a-r-il rien de compa–
rable
a
leur Clérnentine
?
Cependam ils ne
font pas heureux
!
Mais je crois
l'
erre
encore