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s
T
o
I R E
lever ,
&
que ce n'eíl: pas fans difficulré que
j'
ai cbrenu la permiffi0n de vous écrire ,
&
les médecins parlent de me tenir confinée
dans ma chan1bre pendant toute une fe
maine.
Sir Charles fe plaint amérement de l
'inc.er–
titude ; c'eíl: en effet un cruel tourmen
r.. Vous obferverez que dans tomes ces ler–
tres., il ne me nomme qu'une fois. Et pour–
quoi penféz-vous que je fais cene remarque?
Ce n'eíl: pas pour me
pJaii~dre,
je vous
affure; c'eíl: pour louer, au contraire,
fa
poEteífe
&
fon atrention; car pourroit-on
l'excufer de s'etre .fouvenu
pl~s
fouvent de
la
pauvre Angloife qu'il a fauvée , ou de
penfer
a
quelqu'autre femme que
fa
noble
lr::ilienne , pendant que fon ame eíl: agirée
p::ir des mouvements íi vifa,
a
l'occaíion des
grands objets qu'il a fous les yeux?
Mais vous voyez , chere Charlotte , que
cet excellent homme n'eíl: pas toujours en
bonne fa.nté,
&
qu'il eíl: peut-erre fort mal
a
préfent. En ferions-nous furprifes ? Un
íi
grand objet en vue, tant d'obíl:acles furmon–
t'és , une nouvelle difficulté , infurmonrable
en ap¡::arence, née de
fa
Clémenrine meme,
pardes rnotifs qui augmentent pour elle fon
e.íl:ime
&
fon adrniracion
!
La douleur peut
rendre une femme éloquente; mais un
homme , quoique déchiré en p.ieces , doit
a
peine
{e
plaindre. Que j'ai de
pitié
des
tourments d'un creur viril
!
Si
la noble Italienne demeure ferme dans
fa
réfolurion, lorfqu'il reviendra-prt:s d'
e
lle,